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==Le problème de la transformation==
 
==Le problème de la transformation==
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Si la valeur d’une [[Marchandise|marchandise]] “est” bien la quantité de travail qu’elle contient comment passe-t-on des valeurs aux [[Prix|prix]] ?
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Si la valeur d’une [[Marchandise|marchandise]] “est” bien la quantité de travail social qu’elle contient comment passe-t-on des valeurs aux [[Prix|prix]] ? Pour calculer concrètement un profit, il faut se baser sur les prix (prix de vente des marchandises, coûts de productions). Or, quel est le lien entre valeur et prix ?
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Dans le Livre I du [[Le_Capital|Capital]], Marx parle de valeurs, tandis que dans le livre III, il parle de prix. Se pose alors la question de la « loi » de transformation de l’un en l’autre.
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Pour Marx, « les rapports réels de l'échange quotidien et les grandeurs des valeurs ne peuvent ''être immédiatement identiques. »''<ref>[[:fr:Lettre à Ludwig Kugelmann, 11 juillet 1868|Lettre de Marx à Kugelmann]], 11 juillet 1868</ref> Dans le livre I du ''[[Le Capital|Capital]]'', Marx n'aborde que la valeur, dans un schéma général abstrait, dans laquelle elle coïncide avec le prix. Mais dans le livre III, il reconnaît la difficulté de cette question dans l'économie réellement existante, avec ses différentes branches.
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« La différence quantitative qui existe en réalité dans chaque industrie entre le profit et la plus-value (et non plus seulement entre leurs taux) finit par dissimuler complètement la nature et l'origine du profit, non seulement au capitaliste qui a un intérêt à s'y tromper, mais aussi à l'ouvrier. La transformation de la valeur en coût de production cache la base de la détermination de la valeur. (...) Le capitaliste individuel (ou même l'ensemble des capitalistes dans chaque secteur de la production particulier), dont l'horizon est borné, pense avec raison que son profit ne provient pas seulement du travail exploité par lui ou dans sa branche d'industrie. Dans quelle mesure ce profit est issu de l'exploitation globale du travail par le capital total, c'est-à-dire par tous ses confrères capitalistes, tout ce rapport est pour lui un mystère complet ; d'autant plus complet que même les économistes, ces théoriciens bourgeois, se sont abstenus jusqu'à présent de le révéler. »<ref>Karl Marx, ''[[:fr:Le Capital, Livre III/11/Ch. 9 : Formation d’un taux général (moyen) du profit et transformation de la valeur des marchandises en coût de production|Le Capital, Livre III, Ch. 9 : Formation d’un taux général (moyen) du profit et transformation de la valeur des marchandises en coût de production]]''</ref>
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==Historique du débat==
 
==Historique du débat==
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[[Andrew_Kliman|Andrew Kliman]], l'un des principaux partisans du TSSI, donne l'exemple suivant&nbsp;:
 
[[Andrew_Kliman|Andrew Kliman]], l'un des principaux partisans du TSSI, donne l'exemple suivant&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Pour vous en convaincre, considérez seulement un des artifices argumentatifs favoris des théoriciens simultanéistes, en particulier néoricardiens- la «&nbsp;modélisation du champ de maïs&nbsp;». Le maïs (remplacé par des «&nbsp;céréales&nbsp;» dans les publications étsauniennes) est produit en utilisant uniquement du maïs de même variété, semé sous forme de grains, et le travail des ouvriers agricoles. Les théoriciens simultanéistes imposent la clause qu’un boisseau de grains plantés au début de l’année vaut exactement autant qu’un boisseau de grain récolté à la fin de l’année. Si la valeur d’un boisseau de grains de maïs est de 5 dollars, alors la valeur d’un boisseau de mais produit doit être aussi de 5 dollars, peu importe le travail que cela acoûté aux ouvriers de le produire. Ils ont peut-être dû se tuer à l’ouvrage un millier d’heures, ou seulement dix heures- ou ne pas travailler du tout. Cela ne fait aucune différence&nbsp;; la valeur unitaire du maïs produit ne peut monter au-dessus ni descendre en-dessous du prix des grains semés. Il n’y a donc aucune façon signifiante d’affirmer que la valeur du maïs dépende de la quantité de travail nécessaire pour le produire.&nbsp;»''<ref>Andrew Kliman, Reclaiming Marx’s Capital. A refutation of the myth of inconsistency, Lexington Books, 2007, p.78</ref></blockquote>
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''«&nbsp;Pour vous en convaincre, considérez seulement un des artifices argumentatifs favoris des théoriciens simultanéistes, en particulier néoricardiens- la «&nbsp;modélisation du champ de maïs&nbsp;». Le maïs (remplacé par des «&nbsp;céréales&nbsp;» dans les publications étsauniennes) est produit en utilisant uniquement du maïs de même variété, semé sous forme de grains, et le travail des ouvriers agricoles. Les théoriciens simultanéistes imposent la clause qu’un boisseau de grains plantés au début de l’année vaut exactement autant qu’un boisseau de grain récolté à la fin de l’année. Si la valeur d’un boisseau de grains de maïs est de 5 dollars, alors la valeur d’un boisseau de mais produit doit être aussi de 5 dollars, peu importe le travail que cela acoûté aux ouvriers de le produire. Ils ont peut-être dû se tuer à l’ouvrage un millier d’heures, ou seulement dix heures- ou ne pas travailler du tout. Cela ne fait aucune différence&nbsp;; la valeur unitaire du maïs produit ne peut monter au-dessus ni descendre en-dessous du prix des grains semés. Il n’y a donc aucune façon signifiante d’affirmer que la valeur du maïs dépende de la quantité de travail nécessaire pour le produire.&nbsp;»''<ref>Andrew Kliman, Reclaiming Marx’s Capital. A refutation of the myth of inconsistency, Lexington Books, 2007, p.78</ref>
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Les théoriciens “simultanéistes”, en prêtant à Marx leur présupposé que la valeur des moyens de travail et celle des produits du travail étaient déterminées en même temps (simultanément), ont introduit dans son œuvre la séparation entre le système des valeurs/quantités de travail et le système des prix, c’est-à-dire le fameux problèmes de la transformation.
 
Les théoriciens “simultanéistes”, en prêtant à Marx leur présupposé que la valeur des moyens de travail et celle des produits du travail étaient déterminées en même temps (simultanément), ont introduit dans son œuvre la séparation entre le système des valeurs/quantités de travail et le système des prix, c’est-à-dire le fameux problèmes de la transformation.
  

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