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Beaucoup se réunissaient au [[Club des Jacobins]], ce qui fait que montagnard est devenu synonyme de [[jacobin]].  
 
Beaucoup se réunissaient au [[Club des Jacobins]], ce qui fait que montagnard est devenu synonyme de [[jacobin]].  
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== Rôle historique ==
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== Origines ==
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=== Club des Jacobins ===
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Le début de la [[révolution française]] voit la multiplication des [[clubs politiques]], qui prennent l'habitude de se réunir dans un lieu donné, en fonction d'affinités politiques. Ainsi la [[société des Amis de la Constitution]] se réunit dans l'ancien [[w:Couvent des Jacobins (rue Saint-Honoré)|couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré]], à Paris, suite à quoi on l'appellera le Club des Jacobins.
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Mais la composition et les idées du Club vont très vite évoluer et se radicaliser sous l'effet de la [[Processus révolutionnaire|révolution]]. On peut distinguer :
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*Le jacobinisme conservateur de [[w:Antoine Barnave|Barnave]] en 1790,
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*le jacobinisme ''mixte'' de 1792 où dominèrent [[w:Jacques Pierre Brissot|Brissot]] et les [[Girondins]],
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*le jacobinisme de 1793, celui des [[Montagne (Révolution française)|Montagnards]] (Danton, Marat, Robespierre...).
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Les événements historiques ont fait que le terme de Jacobins est devenu associé à la période de la Montagne, et plus particulièrement à celle du leadership de Robespierre, le paroxysme de la radicalité atteinte par l'[[État]] révolutionnaire avant la [[réaction thermidorienne]].
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=== La fuite du roi ===
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Le refus du roi et de la haute noblesse d'accepter des compromis a joué un grand rôle dans la radicalisation progressive qui va avoir lieu parmi les députés bourgeois. Ainsi les 20-21 juin 1791, le [[w:Fuite de Varennes|roi tente de fuir le pays]], avant d'être rattrapé à Varennes. L'événement provoque une [[scission]] dans le Club des Jacobins : ceux qui sont opposés au renversement du roi malgré sa fuite froment un nouveau club, le [[w:Club des Feuillants|Club des Feuillants]]. Par contraste, le [[Club des Jacobins]] commence à être associé au camp le plus radical de la révolution.
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=== La guerre ===
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Parmi les députés de la gauche, le premier grand clivage apparaît sur la question de la guerre. Au [[Club des jacobins]] et dans la presse, s'ouvre, vers <time class="nowrap date-lien" datetime="1791-12">décembre 1791</time>, un grand débat sur l'opportunité de déclencher une guerre contre l'Europe<ref>Quentin Laurent (dir. Pierre Serna), ''Jacques-Pierre Brissot. Genèse et stratégie d'un projet politique et diplomatique. Du début de la Législative à la déclaration de guerre d'<time class="nowrap date-lien" datetime="1792-04">avril 1792</time>'', Paris, IHRF (mémoire de master 2 en Histoire), 2011, 206{{nb p.}} <small>(cote : Z 1070)</small> {{lire en ligne|lien=http://ihrf.univ-paris1.fr/spip.php?article576|texte=fiche sur le site de l'IHRF}}.</ref>.
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Les monarchies d'Europe observaient la situation en France, et renforçaient leur coopération. La perspective d'une attaque contre-révolutionnaire pour remettre Louis XVI sur le trône (ou pour profiter du chaos) était dans l'air, d'autant plus que les nobles [[émigrés]] faisaient de l'agitation dans ce sens.
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Un groupe de députés de la région de Bordeaux - les [[Girondins]], derrière [[w:Jacques Pierre Brissot|Brissot]] - défendent alors la nécessité de prendre l'initiative de la guerre, et obtiennent la majorité. Ces députés, partisans d'une [[monarchie constitutionnelle]], espéraient qu’une [[guerre]] unirait la nation, du monarque au [[sans-culotte]]. Ils avaient également une motivation économique, puisqu’ils appartenaient au secteur de la [[bourgeoisie]] le plus concerné par le [[commerce]] international, qui avait donc tout à gagner d’une victoire sur la Grande-Bretagne.
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Leurs opposants, minoritaires, commençaient à former ce qui allait devenir la Montagne: [[w:Maximilien_de_Robespierre|Robespierre]], [[w:Georges_Jacques_Danton|Danton]], [[w:Jean-Paul_Marat|Marat]], [[w:Jacques-Nicolas_Billaud-Varenne|Billaud-Varennes]], [[w:Camille_Desmoulins|Desmoulins]], [[w:Jean-Marie_Collot_d'Herbois|Collot d'Herbois]], [[w:Fabre_d'Églantine|Fabre d'Eglantine]], [[w:Jean-Lambert_Tallien|Tallien]]...<ref>Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat entre 1791 et 1794 » ; Monique Cubells, ''La Révolution française, la Guerre et la frontière'', Paris, Édition CTHS, 2000.</ref>  Ceux-ci soutiennent que les ennemis de l'intérieur sont plus dangereux que les ennemis de l'extérieur. Ils sont aussi plutôt [[République|républicains]], en [[Centralisme|centralisateurs]], contrairement aux Girondins plus [[Fédéralisme|fédéralistes]].
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Suite à la [[w:Guerres de la Révolution française|déclaration de guerre le 20 avril 1792]], les Girondins forment un cabinet de gouvernement avec le roi. Mais la guerre commence par un fiasco, ce qui renforce le camp des Montagnards. Leur [[centralisme]] ferme est un gage d'efficacité, et surtout leur énergie révolutionnaire et leur [[populisme]] leur permettent de se gagner le soutien de la [[sans-culotterie]]. Ils deviennent une solution pour la [[bourgeoisie]].
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=== La jonction avec les sans-culottes ===
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{{Infobox Élection|nom élection=Élections législatives françaises de 1792|légende1={{Légende/Début}}
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{{legend|#FF0000|Montagnards : 200 sièges}}
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{{legend|#CC706E|Girondins : 160 sièges}}
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{{legend|#BFBFBF|Marais : 389 sièges}}
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{{Légende/Fin}}|image3=Jacques Pierre Brissot de Warville.jpg|couleur3=#CC706E|parti3=[[Gironde (Révolution française)|Girondins]]|sexe3=homme|chef3=[[Jacques Pierre Brissot]]|pourcentage3 pré=18.26|pourcentage3=21.36|diagramme titre=Représentation de l'assemblée|taille diagramme=280|diagramme=Assemblée législative 1792.svg|poste=Président de la Convention nationale|pourcentage2=26.70|parti prédécesseur=[[Montagne (Révolution française)|Montagnards]]|prédécesseur=[[Pierre-Joseph Cambon]]|sup entête=Législature élue|sup contenu=|députés1=389|députés1 pré=345|députés2=200|députés3=160|députés3 pré=136|parti successeur=[[Montagne (Révolution française)|Montagnards]]|votes3=705600|chef2=[[Maximilien Robespierre]]|type=[[Élections législatives en France|Élections législatives]]|votes1=1747200|pays=France|date élection=<time datetime="1792-09-02" class="date-lien">2</time> au <time class="nowrap date-lien" datetime="1792-09-19">19 septembre 1792</time>|endispute=749 députés<br><small>(majorité absolue : 375 sièges)</small>|élection précédente=Élections législatives françaises de 1791|date précédente=1791|élection suivante=Élections législatives françaises de 1795|date suivante=1795|enregistrés=|votants=3360000|participation=|image1=Lazare-Carnot-par-Boilly.jpg|sexe2=homme|couleur1=#BFBFBF|parti1=[[Marais (Révolution française)|Marais]]|sexe1=homme|chef1=[[Lazare Carnot]]|pourcentage1=51.94|pourcentage1 pré=46.31|nom élus=députés|votes2=907200|image2=Robespierre.jpg|couleur2=#FF0000|parti2=[[Montagne (Révolution française)|Montagnards]]|successeur=[[Philippe Rühl]]}}
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Le 5 juillet 1792 l'Assemblée déclare la nation « en danger ». Tous les citoyens en mesure de prendre les armes et de servir dans la Garde nationale sont placés en service actif. Des piques sont distribuées à ceux qui ne peuvent se procurer d'armes, et des drapeaux sont placés dans les espaces publics, avec ces mots : « Citoyens ! La Patrie est en danger ! » Des volontaires affluaient de tout le pays vers Paris pour s'enrôler.
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Dans le même temps montait la suspicion de trahison contre le roi et la haute noblesse, notamment les généraux. Une ambiance [[Insurrection|insurrectionnelle]] gagne Paris. Les Montagnards s'appuient alors sur la radicalité spontanée des sans-culottes (ceux de Paris et ceux de province venus comme volontaires), organisés dans la [[Commune de Paris (1789-1795)|Commune de Paris]].
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Cela éclate dans l'[[w:Journée du 10 août 1792|insurrection du 10 août 1792]], qui oblige les Girondins à suspendre le roi (remplacé par un [[w:Conseil exécutif (Révolution française)|Conseil exécutif provisoire]]), et qui sera bientôt suivie des [[w:Massacres de septembre|massacres de septembre]], durant laquelle la foule tue massivement des suspects dans les prisons. Les [[w:Élections législatives françaises de 1792|élections législatives de septembre 1792]] se font pour la première fois au [[suffrage universel]] masculin (malgré de nombreuses limitations). Les Montagnards passent devant les Girondins.
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Le 21 septembre 1792, les députés de la nouvelle [[w:Convention nationale|Convention]] décrètent [[w:Proclamation de l'abolition de la royauté|abolition la royauté]].
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== Idées politiques ==
    
=== Républicains intransigeants  ===
 
=== Républicains intransigeants  ===
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=== Une dictature révolutionnaire ===
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== La dictature révolutionnaire montagnarde ==
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=== Essor du printemps 1793 ===
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Les montagnards connurent leur apogée au printemps de 1793, avec 300 députés à la [[w:Convention_nationale|Convention nationale]], pour la plupart élus de la [[w:Seine_(département)|Seine]] et des grandes villes.
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Les 16-17 janvier, ils font [[w:Votes sur la mort de Louis XVI|voter la mort de Louis Capet]], et déjoueront toutes les [[Manœuvre|manœuvres]] de  la Gironde ou de la Plaine visant à le sauver, telles que l'appel au peuple et le sursis, jusqu'à [[w:Exécution de Louis XVI|son exécution le 21 janvier 1793]].
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Le 6 avril 1793, les députés se mettent d'accord pour créer un [[w:Comité de salut public|Comité de salut public]], organe
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Les montagnards sont donc d'abord minoritaires, les modérés Girondins exerçant l'influence politique majeure sur l'Assemblée. Le cours des événements de la [[Révolution française|Révolution]], notamment la guerre contre les monarchies coalisées, vont provoquer d'importants changements. Les [[Girondins|Girondins]] sont incapables de gérer la crise, le [[Fédéralisme|fédéralisme]] qu'ils soutiennent met en péril le pays. C'est dans ce contexte que les Montagnards deviennent une solution pour la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]]. Leur [[centralisme|centralisme]] ferme est un gage d'efficacité, et surtout leur énergie révolutionnaire et leur [[populisme|populisme]] leur permettent de se gagner le soutien de la [[Sans-culotterie|sans-culotterie]]. Ils connurent leur apogée au printemps de 1793 avec 300 députés à la Convention nationale, pour la plupart élus de la Seine et des grandes villes. Ils parvinrent même à éliminer les Girondins du pouvoir le 2 juin 1793. Dominant la Convention et le Comité de Salut public, ils imposèrent une politique de [[Terreur|Terreur]], qui remporta d'immenses succès, et créa les conditions de l'essor du [[capitalisme|capitalisme]] en France, et facilitant son expansion en Europe. Mais une fois ces succès passés, la nécessité de leur dictature disparut. Ils se divisèrent rapidement et perdirent un à un leurs soutiens.  
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Ils parvinrent même à éliminer les Girondins du pouvoir le 2 juin 1793. Dominant la Convention et le Comité de Salut public, ils imposèrent une politique de [[Terreur]], qui remporta d'immenses succès, et créa les conditions de l'essor du [[capitalisme]] en France, et facilitant son expansion en Europe. Mais une fois ces succès passés, la nécessité de leur dictature disparut. Ils se divisèrent rapidement et perdirent un à un leurs soutiens.  
    
=== Écrasés par Thermidor ===
 
=== Écrasés par Thermidor ===
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== Origine du nom  ==
 
== Origine du nom  ==
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Il est bien connu que les Montagnards étaient les députés assis à gauche et sur les bancs les plus élevés, d’où la référence à la «&nbsp;Montagne&nbsp;». Ce nom a vraiment été connu vers juin 1793, au plus fort de la lutte contre le [[Fédéralisme|fédéralisme]] Girondin.  
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Il est bien connu que les Montagnards étaient les députés assis à gauche et sur les bancs les plus élevés, ce qui est supposément l'origine du terme «&nbsp;Montagne&nbsp;» (par opposition notamment aux députés de la [[w:Plaine (Révolution française)|Plaine / Marais]]). Ce nom a vraiment été connu vers juin 1793, au plus fort de la lutte contre le [[Fédéralisme|fédéralisme]] Girondin.  
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Il y a aussi probablement d'autres références communes entre ces révolutionnaires bourgeois, concourant à créer leur idéologie. Nombreux étaient ceux qui avaient lu&nbsp;: la «&nbsp;Vie de Solon&nbsp;», issue des ''Vies parallèles'', où Plutarque (s’inspirant d’Hérodote et d’Aristote) décrit en ces termes les [[Luttes de classes en Grèce antique|divisions politiques à Athènes]]&nbsp;: «&nbsp;Les habitants de la montagne soutenaient avec force la démocratie, ceux de la plaine l’oligarchie&nbsp;; les habitants de la côte formaient un troisième parti, favorable à une forme de gouvernement intermédiaire…&nbsp;».
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Ces termes feraient aussi référence à la géographie politique du Paris de l'époque : la gauche de l'Assemblée nationale était issue des milieux [[Clergé|cléricaux]] des quartiers de la [[w:Montagne_Sainte-Geneviève|montagne Sainte-Geneviève]], et se réunissait au [[w:Club_des_Cordeliers|couvent des Cordeliers]], tandis que la droite était issue des milieux financiers établis dans les quartiers de la [[w:2e_arrondissement_de_Paris|plaine de la Rive droite]] (entre la [[w:Place_Vendôme|place Vendôme]] et le [[w:Palais-Royal|Palais-Royal]]), et se réunissait au [[w:Club_des_feuillants|couvent des Feuillants]]<ref>Louis Maitrier, "Gauche-Droite, ou la localisation urbaine et l'origine des partis politiques", ''revue du M.A.U.S.S.'' n°10 [Guerre et paix entre les sciences], Paris, La Découverte, 1997.</ref>.  
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D’autre part la référence mystique, biblique et évangélique est aussi présente, même si ce champ idéologique a plutôt été l'apanage de la réaction monarchiste. Car la Montagne est souvent perçue par ses partisans comme un nouveau [[w:Mont Sinaï|Sinaï]] (et les Droits de l’Homme comme un nouveau [[w:Décalogue|Décalogue]]), sans oublier la référence au «&nbsp;[[w:Sermon sur la Montagne|sermon sur la Montagne]]&nbsp;» du Christ.  
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Il y a aussi probablement d'autres références communes entre ces révolutionnaires bourgeois, concourant à créer leur idéologie. Nombreux étaient ceux qui avaient lu&nbsp;: la «&nbsp;Vie de [[w:Solon|Solon]]&nbsp;», issue des ''Vies parallèles'', où Plutarque (s’inspirant d’Hérodote et d’Aristote) décrit en ces termes les [[Luttes de classes en Grèce antique|divisions politiques à Athènes]]&nbsp;: «&nbsp;Les habitants de la montagne soutenaient avec force la démocratie, ceux de la plaine l’oligarchie&nbsp;; les habitants de la côte formaient un troisième parti, favorable à une forme de gouvernement intermédiaire…&nbsp;». 
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D’autre part la référence mystique, biblique et évangélique est aussi présente, même si ce champ idéologique a plutôt été l'apanage de la réaction monarchiste. Car la Montagne est souvent perçue par ses partisans comme un nouveau [[w:Mont Sinaï|Sinaï]] (et les Droits de l’Homme comme un nouveau [[w:Décalogue|Décalogue]]), sans oublier la référence au «&nbsp;[[w:Sermon sur la Montagne|sermon sur la Montagne]]&nbsp;» du Christ.<ref>{{Lien web|langue=français|titre=LA GRANDE H. "LE GRAND MÉCHANT ROBESPIERRE {{!}} MARC BELISSA, YANNICK BOSC"|url=https://www.youtube.com/watch?v=FX03HWtOEa4 [28 minutes]|site=Youtube|périodique=Le Média|date=07/06/2019|consulté le=18/06/2019}}</ref>
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Il est possible aussi qu'il y ait une référence aux ''[[w:Lettres écrites de la montagne|Lettres écrites de la montagne]]'' de [[w:Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]].  
    
== Réemploi politique ==
 
== Réemploi politique ==
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Au cours du dix-neuvième siècle, la référence aux montagnards servira aux partisans de la République pour revendiquer leur filiation avec les rédacteurs de la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]] et rassembler autour de ces principes. Ainsi n'hésite-t-on pas, dans l'ambiance révolutionnaire de 1830, à glorifier la figure du montagnard en le désignant comme : «&nbsp;l'opposé, l'antagoniste, l'ennemi juré du [[Gironde (Révolution française)|girondin]], car quiconque aime la vertu doit abhorrer le crime. Le montagnard est l'homme simple, naturel, qui cultive ses sentiments et sa raison, qui s'occupe sans cesse du bonheur d'autrui, qui fait la guerre aux oppresseurs de tout genre, qui ne transige jamais avec sa conscience, qui soulage les malheureux, qui ne reconnaît dans l'amour de la patrie que l'amour de l'humanité et qui la sert de tout son pouvoir ; enfin c'est celui qui fait aux autres tout ce qu'il voudrait qu'on lui fît. Voilà le Montagnard, le Républicain, le Démocrate&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |auteur=Société des Droits de l'Homme |titre=Petit catéchisme républicain |année=1832 }}.</ref>.
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=== 1830 ===
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Au cours du 19<sup>e</sup> siècle, la référence aux montagnards servira aux partisans de la République pour revendiquer leur filiation avec les rédacteurs de la [[w:Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]] et rassembler autour de ces principes. Ainsi n'hésite-t-on pas, dans l'[[Trois Glorieuses|ambiance révolutionnaire de 1830]], à glorifier la figure du montagnard en le désignant comme :  
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«&nbsp;l'opposé, l'antagoniste, l'ennemi juré du [[Gironde (Révolution française)|girondin]], car quiconque aime la vertu doit abhorrer le crime. Le montagnard est l'homme simple, naturel, qui cultive ses sentiments et sa raison, qui s'occupe sans cesse du bonheur d'autrui, qui fait la guerre aux oppresseurs de tout genre, qui ne transige jamais avec sa conscience, qui soulage les malheureux, qui ne reconnaît dans l'amour de la patrie que l'amour de l'humanité et qui la sert de tout son pouvoir ; enfin c'est celui qui fait aux autres tout ce qu'il voudrait qu'on lui fît. Voilà le Montagnard, le Républicain, le Démocrate&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |auteur=Société des Droits de l'Homme |titre=Petit catéchisme républicain |année=1832 }}.</ref>.
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=== 1848-1852 ===
 
{{See also|Montagne (1849)}}
 
{{See also|Montagne (1849)}}
Sous la [[Seconde République]], des députés de l’[[extrême gauche]] ([[w:Armand Barbès|Barbès]], [[w:Alexandre Ledru-Rollin|Ledru-Rollin]]) reprirent le nom de Montagne pour désigner leur groupe politique, tandis que les [[w:Ultraroyaliste|royalistes légitimistes les plus ultras]], partisans de «&nbsp;l'appel au peuple&nbsp;» et convaincus que le [[suffrage universel]] aboutirait à rétablir la [[monarchie]], adoptaient le nom de «&nbsp;Montagne blanche&nbsp;».<ref>Stéphane Rials, ''Révolution et contre-révolution au <abbr>XIX<sup>e</sup></abbr> siècle'', DUC/Albatros, Paris, 1987, <abbr>p.</abbr> 155, et R. Huard, « Montagne rouge et Montagne blanche en Languedoc-Roussillon sous la Seconde République », ''Droite et gauche de 1789 à nos jours'', Publications de l'université Paul-Valéry, Montpellier-III, 1975, <abbr>p.</abbr> 139-160.</ref>
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Sous la [[w:Deuxième République (France)|Seconde République]], des députés de l’[[extrême gauche]] ([[w:Armand Barbès|Barbès]], [[w:Alexandre Ledru-Rollin|Ledru-Rollin]]) reprirent le nom de Montagne pour désigner leur groupe politique, tandis que les [[w:Ultraroyaliste|royalistes légitimistes les plus ultras]], partisans de «&nbsp;l'appel au peuple&nbsp;» et convaincus que le [[suffrage universel]] aboutirait à rétablir la [[monarchie]], adoptaient le nom de «&nbsp;Montagne blanche&nbsp;».<ref>Stéphane Rials, ''Révolution et contre-révolution au <abbr>XIX<sup>e</sup></abbr> siècle'', DUC/Albatros, Paris, 1987, <abbr>p.</abbr> 155, et R. Huard, « Montagne rouge et Montagne blanche en Languedoc-Roussillon sous la Seconde République », ''Droite et gauche de 1789 à nos jours'', Publications de l'université Paul-Valéry, Montpellier-III, 1975, <abbr>p.</abbr> 139-160.</ref>
    
== Notes et sources  ==
 
== Notes et sources  ==

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