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==Exemples historiques==
 
==Exemples historiques==
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Le socialiste [[Ferdinand_Lassale|Ferdinand Lassale]] est un des premiers à avoir été qualifié d'opportuniste par les marxistes. Lassalle cherchait à négocier directement avec l'État prussien, dans l'espoir d'une unification progressiste de l'Allemagne.
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Le socialiste [[Ferdinand_Lassale|Ferdinand Lassalle]] est un des premiers à avoir été qualifié d'opportuniste par les marxistes. Lassalle cherchait à négocier directement avec l'État prussien, dans l'espoir d'une unification progressiste de l'Allemagne.
    
La [[Révisionnisme_(années_1890)|dégénérescence de la social-démocratie au début du 20<sup>e</sup> siècle]] est l'illustration de plus grande ampleur de la trahison que représente l'opportunisme dans le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]].
 
La [[Révisionnisme_(années_1890)|dégénérescence de la social-démocratie au début du 20<sup>e</sup> siècle]] est l'illustration de plus grande ampleur de la trahison que représente l'opportunisme dans le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]].
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Dans sa [[critique du programme d'Erfurt]], en 1891, le vieil Engels s'inquiétait déjà d'une tendance à ne plus trop se préoccuper des buts du socialisme, mis au second plan derrière les succès immédiats :<blockquote>« Cet oubli des grandes considérations essentielles devant les intérêts passagers du jour, cette course aux succès éphémères et la lutte qui se livre tout autour, sans se préoccuper des conséquences ultérieures, cet abandon de l'avenir du mouvement que l'on sacrifie au présent, tout cela a peut-être des mobiles honnêtes. Mais cela est et reste de l'opportunisme. Or, l'opportunisme « honnête » est peut-être le plus dangereux de tous. » <ref>F. Engels, [[:fr:Critique_du_projet_de_programme_social-démocrate_de_1891|Critique du projet de programme social-démocrate de 1891]]</ref></blockquote>Les [[Bolchéviks|bolchéviks]] qualifiaient les [[Menchéviks|menchéviks]] d'opportunistes. En 1904, [[Trotski|Trotski]] qui est menchévik critique vertement les conceptions de [[Lénine|Lénine]], et entre autre son emploi extensif du terme opportuniste&nbsp;:
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Dans sa [[critique du programme d'Erfurt]], en 1891, le vieil Engels s'inquiétait déjà d'une tendance à ne plus trop se préoccuper des buts du socialisme, mis au second plan derrière les succès immédiats :
<blockquote>''«&nbsp;Comme notre intrépide polémiste [Lénine] ne se décide quand même pas à mettre [[Axelrod|Axelrod]] et [[Martov|Martov]] dans la catégorie des opportunistes en général (ce serait si attirant du point de vue de la clarté et de la simplicité&nbsp;!), il crée pour eux la rubrique «&nbsp;opportu­nisme en matière d'organisation&nbsp;». Le concept d'opportunisme est privé alors de tout contenu politique. Cela devient le «&nbsp;croque mitaine&nbsp;», avec lequel on fait peur aux petits enfants.&nbsp;»<ref>Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1904/nostachespolitiques/3.htm Nos tâches politiques]'', 1904</ref>''</blockquote>  
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« Cet oubli des grandes considérations essentielles devant les intérêts passagers du jour, cette course aux succès éphémères et la lutte qui se livre tout autour, sans se préoccuper des conséquences ultérieures, cet abandon de l'avenir du mouvement que l'on sacrifie au présent, tout cela a peut-être des mobiles honnêtes. Mais cela est et reste de l'opportunisme. Or, l'opportunisme « honnête » est peut-être le plus dangereux de tous. » <ref>F. Engels, [[:fr:Critique_du_projet_de_programme_social-démocrate_de_1891|Critique du projet de programme social-démocrate de 1891]]</ref>
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Les [[Bolchéviks|bolchéviks]] qualifiaient les [[Menchéviks|menchéviks]] d'opportunistes. En 1904, [[Trotski|Trotski]] qui est menchévik critique vertement les conceptions de [[Lénine|Lénine]], et entre autre son emploi extensif du terme opportuniste&nbsp;:
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''«&nbsp;Comme notre intrépide polémiste [Lénine] ne se décide quand même pas à mettre [[Axelrod|Axelrod]] et [[Martov|Martov]] dans la catégorie des opportunistes en général (ce serait si attirant du point de vue de la clarté et de la simplicité&nbsp;!), il crée pour eux la rubrique «&nbsp;opportu­nisme en matière d'organisation&nbsp;». Le concept d'opportunisme est privé alors de tout contenu politique. Cela devient le «&nbsp;croque mitaine&nbsp;», avec lequel on fait peur aux petits enfants.&nbsp;»<ref>Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1904/nostachespolitiques/3.htm Nos tâches politiques]'', 1904</ref>''
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Dans la période de recul qui suit la [[révolution russe de 1905]], certains social-démocrates (« [[Liquidationnisme|liquidateurs]] ») abaissaient drastiquement leurs principes pour se rapprocher de bourgeois libéraux. Trotski écrivait alors :
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« On prendra peut‑être pour un paradoxe l'affirmation qui consisterait à dire que ce qui caractérise l'opportunisme, c'est qu'il ne sait pas attendre. Et c'est pourtant cela. Dans les périodes où les forces sociales alliées et adversaires, par leur antagonisme comme par leurs interactions, amènent en politique un calme plat ; quand le travail moléculaire du développement économique, renforçant encore les contradictions, au lieu de rompre l'équilibre politique, semble plutôt l'affermir provisoirement et lui assurer une sorte de pérennité, l'opportunisme, dévoré d'impatience, cherche autour de lui de “nouvelles” voies, de “nouveaux” moyens d'action. Il s'épuise en plaintes sur l'insuffisance et l'incertitude de ses propres forces et il recherche des “alliés”. Il se jette avidement sur le fumier du libéralisme. (...) L'opportunisme veut tenir compte d'une situation, de conditions sociales qui ne sont pas encore arrivées à maturité. Il veut un “succès” immédiat. Lorsque ses alliés de l'opposition ne peuvent le servir, il court au gouvernement : il persuade, il supplie, il menace... Enfin, il trouve lui‑même une place dans le gouvernement (ministérialisme), mais seulement pour démontrer que, si la théorie ne peut devancer l'histoire, la manière administrative ne réussit pas mieux. »<ref>Léon Trotski, [[:fr:1905 (Trotski)|1905]], 1905-1909</ref>
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Après cela, l'opportunisme n'a pas cessé d'exister au sein du "mouvement socialiste" (jusqu'à ce qu'il devienne la norme et que les "partis socialistes" dans la plupart des pays deviennent des partis purement bourgeois), et du "mouvement communiste" (Fronts populaires, participation aux "unions de la gauche"...).
 
Après cela, l'opportunisme n'a pas cessé d'exister au sein du "mouvement socialiste" (jusqu'à ce qu'il devienne la norme et que les "partis socialistes" dans la plupart des pays deviennent des partis purement bourgeois), et du "mouvement communiste" (Fronts populaires, participation aux "unions de la gauche"...).
  

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