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Un socialiste (ex anarchiste) proche de Jaurès, [[Miguel_Almereyda|Almereyda]], écrit dans ''[[Le Bonnet rouge]]'' du 1<sup>er</sup> a<span class="date-lien nowrap datasortkey" data-sort-value="1914-08-01">oût 1914</span> : « ''Bloc autour de la France menacée ! Le bloc que nous réclamions, il y a quatre mois, pour le salut de la république, nous l'appelons de tout notre cœur pour le salut de la patrie'' ».
Un socialiste (ex anarchiste) proche de Jaurès, [[Miguel_Almereyda|Almereyda]], écrit dans ''[[Le Bonnet rouge]]'' du 1<sup>er</sup> a<span class="date-lien nowrap datasortkey" data-sort-value="1914-08-01">oût 1914</span> : « ''Bloc autour de la France menacée ! Le bloc que nous réclamions, il y a quatre mois, pour le salut de la république, nous l'appelons de tout notre cœur pour le salut de la patrie'' ».
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Pour beaucoup, il ne semble plus y avoir d'espoir de paix. La SFIO affirme alors qu'il ne reste désormais pour la classe ouvrière que son « devoir envers la patrie ». La CGT se déclare impuissante<ref>La Bataille Syndicaliste, 2 août 1914</ref>, et le <span class="date-lien nowrap datasortkey" data-sort-value="1914-08-04">4 août 1914</span>, [[Léon_Jouhaux|Jouhaux]], sur la tombe de Jaurès, prétend exprimer le sentiment de « ''la classe ouvrière au cœur meurtri'' » en rejetant la responsabilité de la guerre sur les monarchies d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie. Les ouvriers deviennent des « ''soldats de la liberté'' » appelés à défendre la patrie où naquit l'idéal <span class="mw-redirect">révolutionnaire</span>. C'est un point de basculement pour la CGT, où l'on avait l'habitude de dire « les ouvriers n'ont pas de patrie ». Le chanteur socialiste [[Montéhus]], auparavant connu pour son antimilitarisme, se rallie à la ferveur chauvine.<ref>Montéhus, ''[https://lachansonfrancaise.net/2014/06/18/montehus-le-chanteur-engage-de-1900/ Lettre d'un socialo]'', 1914 </ref>
Pour beaucoup, il ne semble plus y avoir d'espoir de paix. La SFIO affirme alors qu'il ne reste désormais pour la classe ouvrière que son « devoir envers la patrie ». La CGT se déclare impuissante<ref>La Bataille Syndicaliste, 2 août 1914</ref>, et le <span class="date-lien nowrap datasortkey" data-sort-value="1914-08-04">4 août 1914</span>, [[Léon_Jouhaux|Jouhaux]], sur la tombe de Jaurès, prétend exprimer le sentiment de « ''la classe ouvrière au cœur meurtri'' » en rejetant la responsabilité de la guerre sur les monarchies d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie. Les ouvriers deviennent des « ''soldats de la liberté'' » appelés à défendre la patrie où naquit l'idéal <span class="mw-redirect">révolutionnaire</span>. C'est un point de basculement pour la CGT, où l'on avait l'habitude de dire « les ouvriers n'ont pas de patrie ». Le chanteur socialiste [[Montéhus]], auparavant connu pour son antimilitarisme, se rallie à la ferveur chauvine.<ref>Montéhus, ''[https://lachansonfrancaise.net/2014/06/18/montehus-le-chanteur-engage-de-1900/ Lettre d'un socialo]'', 1914 </ref>
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Et effectivement, l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauches ([[CGT (France)|CGT]] et [[Section_Française_de_l'Internationale_Ouvrière|SFIO]] en tête) proclamèrent le soutien à l'unité de la Nation. Cette unanimité nationale persista, mis à part quelques dissidences de gauche, jusqu’à la fin du conflit. Les principaux dirigeants basculent vers le [[Social-chauvinisme|social-chauvinisme]] : [[Renaudel|Renaudel]], [[Guesde|Guesde]], [[Marcel_Sembat|Sembat]], [[Édouard_Vaillant|Vaillant]]... même [[Gustave_Hervé|Hervé]], qui était auparavant le plus antinationaliste (de façon même caricaturale).
Et effectivement, l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauches ([[CGT (France)|CGT]] et [[Section_Française_de_l'Internationale_Ouvrière|SFIO]] en tête) proclamèrent le soutien à l'unité de la Nation. Cette unanimité nationale persista, mis à part quelques dissidences de gauche, jusqu’à la fin du conflit. Les principaux dirigeants basculent vers le [[Social-chauvinisme|social-chauvinisme]] : [[Renaudel|Renaudel]], [[Guesde|Guesde]], [[Marcel_Sembat|Sembat]], [[Édouard_Vaillant|Vaillant]]... même [[Gustave_Hervé|Hervé]], qui était auparavant le plus antinationaliste (de façon même caricaturale).
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Seule une minorité proteste dès le début contre le ralliement de la CGT : le [[w:Syndicat national des instituteurs|Syndicat des Instituteurs]], [[Alfred Rosmer|Rosmer]] de « La Bataille syndicaliste », [[Pierre Monatte|Monatte]], [[Raoul Lenoir|Lenoir]], et [[Raymond Péricat|Péricat]], qui a immédiatement demandé l’insurrection contre la guerre et la grève générale.<ref>''Le Mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale'', Alfred Rosmer, Les Bons Caractères</ref> Quelques anarchistes protestent également, mais leurs principales organisations comme la [[Fédération communiste anarchiste|FCA]] sont vite neutralisées.
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Seule une minorité proteste dès le début contre le ralliement de la CGT : le [[w:Syndicat national des instituteurs|Syndicat des Instituteurs]], [[Alfred Rosmer|Rosmer]] de « La Bataille syndicaliste », [[Pierre Monatte|Monatte]] (qui est envoyé au front), [[Raoul Lenoir|Lenoir]], et [[Raymond Péricat|Péricat]], qui a immédiatement demandé l’insurrection contre la guerre et la grève générale.<ref>''Le Mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale'', Alfred Rosmer, Les Bons Caractères</ref> Quelques anarchistes protestent également, mais leurs principales organisations comme la [[Fédération communiste anarchiste|FCA]] sont vite neutralisées.
Un courant [[centriste]] se dessina autour de [[Jean Longuet|Longuet]] (qui fonde ''[[Le Populaire]]'') et [[Adrien Pressemane|Pressemane]] et autour de [[Albert Bourderon|Bourderon]] et [[Alphonse Merrheim|Merrheim]].
Un courant [[centriste]] se dessina autour de [[Jean Longuet|Longuet]] (qui fonde ''[[Le Populaire]]'') et [[Adrien Pressemane|Pressemane]] et autour de [[Albert Bourderon|Bourderon]] et [[Alphonse Merrheim|Merrheim]].