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− | [[File:Logo-cgt.svg|right|230x276px|LogoCGT.jpg Logo de la CGT|alt=Logo de la CGT]]La '''Confédération Générale du Travail (CGT)''' est un [[Les_syndicats_français|syndicat français]]. Il était à l'origine dirigé par le courant [[Syndicalisme révolutionnaire|syndicaliste révolutionnaire]], puis a été tiraillé entre [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et [[Parti Communiste Français|SFIC]], puis a longtemps été la courroie de transmission du [[Parti Communiste Français|PCF]], évoluant les dernières décennies vers un [[Syndicalisme de cogestion|syndicalisme de co-gestion]] et de [[Dialogue_social|dialogue social]]. | + | [[File:Logo-cgt.svg|right|230x276px|LogoCGT.jpg Logo de la CGT|alt=Logo de la CGT]]La '''Confédération Générale du Travail (CGT)''' est un [[Les_syndicats_français|syndicat français]] créé en 1895. Il était à l'origine dirigé par le courant [[Syndicalisme révolutionnaire|syndicaliste révolutionnaire]], puis a été tiraillé entre [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et [[Parti Communiste Français|SFIC]], puis a longtemps été la courroie de transmission du [[Parti Communiste Français|PCF]], évoluant les dernières décennies vers un [[Syndicalisme de cogestion|syndicalisme de co-gestion]] et de [[Dialogue_social|dialogue social]]. |
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| ==Historique== | | ==Historique== |
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| ===Fondation (1895) et Charte d'Amiens (1906)=== | | ===Fondation (1895) et Charte d'Amiens (1906)=== |
| [[Fichier:CGT-Lyon-1919.jpg|vignette|Affiche popularisant l'organisation parallèle des fédérations de métier et des branches locales]] | | [[Fichier:CGT-Lyon-1919.jpg|vignette|Affiche popularisant l'organisation parallèle des fédérations de métier et des branches locales]] |
− | En 1895, les deux fédérations tiennent un congrès commun à Limoges, et se mettent d'accord pour fonder la ''Confédération générale du travail''. Le courant qui est alors dominant en son sein est le [[syndicalisme révolutionnaire]] (SR), tandis que les guesdistes s'en tiennent à l'écart. Proche de l'[[anarchisme]], ses principaux leaders voient le syndicat comme l'[[auto-organisation]] de la classe ouvrière, et l'outil qui conduira à la [[Grève générale insurrectionnelle|grève générale]] et l'[[Abolition du travail salarié|abolition du salariat]]. | + | En 1895, les deux fédérations tiennent un congrès commun à Limoges, et se mettent d'accord pour fonder la ''Confédération générale du travail''. Le courant qui est alors dominant en son sein est le [[syndicalisme révolutionnaire]] (SR), tandis que les guesdistes s'en tiennent à l'écart. Proche de l'[[anarchisme]], ses principaux leaders voient le syndicat comme l'[[auto-organisation]] de la classe ouvrière, et l'outil qui conduira à la [[Grève générale insurrectionnelle|grève générale]] et l'[[Abolition du travail salarié|abolition du salariat]]. Elle s'oppose à toute idée d'[[arbitrage obligatoire]]. |
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| La CGT doit affronter non seulement le patronat, mais aussi certains ouvriers minoritaires qui forment des [[syndicats jaunes]], ainsi que les idéologies paternalistes et [[Corporatisme (idéologie)|corporatistes]] qui font tout pour étouffer la lutte des classes. Par exemple en 1899 la [[w:Schneider et Cie|compagnie Schneider]] inflige un revers décisif à la CGT dans les mines du Creusot, réussissant à liquider le syndicat et à licencier 2000 ouvriers syndiqués.<ref>JP Le Crom, ''[https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00191101/document L'introuvable démocratie salariale Le droit de la représentation du personnel dans l'entreprise]'' (1890-2002)</ref> Ce danger pouvait venir aussi de faux amis socialistes. Ainsi le premier socialiste à [[Ministérialisme|entrer dans un gouvernement]] (bourgeois), [[Alexandre Millerand|Millerand]], dépose en 1900 un projet de loi d'inspiration corporatiste (qui sera enterré) visant à instaurer un arbitrage obligatoire des conflits du travail. | | La CGT doit affronter non seulement le patronat, mais aussi certains ouvriers minoritaires qui forment des [[syndicats jaunes]], ainsi que les idéologies paternalistes et [[Corporatisme (idéologie)|corporatistes]] qui font tout pour étouffer la lutte des classes. Par exemple en 1899 la [[w:Schneider et Cie|compagnie Schneider]] inflige un revers décisif à la CGT dans les mines du Creusot, réussissant à liquider le syndicat et à licencier 2000 ouvriers syndiqués.<ref>JP Le Crom, ''[https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00191101/document L'introuvable démocratie salariale Le droit de la représentation du personnel dans l'entreprise]'' (1890-2002)</ref> Ce danger pouvait venir aussi de faux amis socialistes. Ainsi le premier socialiste à [[Ministérialisme|entrer dans un gouvernement]] (bourgeois), [[Alexandre Millerand|Millerand]], dépose en 1900 un projet de loi d'inspiration corporatiste (qui sera enterré) visant à instaurer un arbitrage obligatoire des conflits du travail. |
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| En 1906, la CGT vote une charte ([[Charte d'Amiens]]) devenue célèbre. Elle exprime une indépendance claire par rapport « aux partis et aux sectes ». Cela vise en particulier les nombreux courants [[Socialisme|socialistes]], qui viennent de s'unifier dans la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]. Contrairement à la situation anglaise, où les [[Trades Union Congress|syndicats]] ont impulsé un [[Parti travailliste (GB)|parti]], et à la situation allemande, où les [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|socialistes]] ont impulsé les syndicats, la CGT et la SFIO se regardent avec méfiance. | | En 1906, la CGT vote une charte ([[Charte d'Amiens]]) devenue célèbre. Elle exprime une indépendance claire par rapport « aux partis et aux sectes ». Cela vise en particulier les nombreux courants [[Socialisme|socialistes]], qui viennent de s'unifier dans la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]. Contrairement à la situation anglaise, où les [[Trades Union Congress|syndicats]] ont impulsé un [[Parti travailliste (GB)|parti]], et à la situation allemande, où les [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|socialistes]] ont impulsé les syndicats, la CGT et la SFIO se regardent avec méfiance. |
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− | Elle reconnait aussi la nation de [[lutte des classes]] et la nécessité d'émancipation du [[prolétariat]]. La Charte d'Amiens évoque alors une « [[double besogne]] » du syndicalisme, celle de l'amélioration de la condition ouvrière ici et maintenant, et celle du renversement du capitalisme à terme.
| + | La Charte reconnait aussi la [[lutte des classes]] et la nécessité d'émancipation du [[prolétariat]]. Elle évoque alors une « [[double besogne]] » du syndicalisme, celle de l'amélioration de la condition ouvrière ici et maintenant, et celle du renversement du capitalisme à terme. |
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| ===La guerre et l'Union sacrée (1914)=== | | ===La guerre et l'Union sacrée (1914)=== |