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Mais de nombreux signes montraient à la bourgeoisie qu'il n'y avait pas réellement de raison de craindre une volonté révolutionnaire des vieux appareils staliniens, comme le fait que les PC avaient facilité la continuité de l'[[État bourgeois]] lors de la chute des dictatures [[w:Transition démocratique espagnole|en Espagne]] et [[Révolution des Œillets|au Portugal]].
 
Mais de nombreux signes montraient à la bourgeoisie qu'il n'y avait pas réellement de raison de craindre une volonté révolutionnaire des vieux appareils staliniens, comme le fait que les PC avaient facilité la continuité de l'[[État bourgeois]] lors de la chute des dictatures [[w:Transition démocratique espagnole|en Espagne]] et [[Révolution des Œillets|au Portugal]].
      
Le PCF a donc de nouveau des ministres : [[Charles Fiterman]] (Transports), [[Anicet Le Pors]] (Fonction publique), [[Jack Ralite]] (Santé) et [[Marcel Rigout]] (Formation professionnelle). Et comme toujours, l'entrée dans les salons de l'élite a de profonds impacts, même sur des hommes issus du mouvement ouvrier.  Jack Ralite racontait ainsi ultérieurement sa nomination :  
 
Le PCF a donc de nouveau des ministres : [[Charles Fiterman]] (Transports), [[Anicet Le Pors]] (Fonction publique), [[Jack Ralite]] (Santé) et [[Marcel Rigout]] (Formation professionnelle). Et comme toujours, l'entrée dans les salons de l'élite a de profonds impacts, même sur des hommes issus du mouvement ouvrier.  Jack Ralite racontait ainsi ultérieurement sa nomination :  
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Le ministre des Transports, Charles Fiterman, eut droit aux honneurs particuliers dus à un ministre d'État. Il fut logé dans le prestigieux hôtel de Roquelaure (18<sup>e</sup> siècle), avec salons élégants, appartement de fonction et grand jardin, honneur qu'il fit partager à des représentants de l'appareil du PCF, pour qui « la quête éperdue de la reconnaissance sociale (passait) par une certaine valorisation du costume trois-pièces », selon un journaliste des Échos. Fiterman joua à fond son rôle de ministre de Mitterrand, se faisant donner du monsieur le ministre par les journalistes de L'Humanité et les syndicalistes en délégation. Il mit en évidence dans son bureau la maquette du TGV, appelé le train de la Très Grande Victoire par la presse du Parti, faisant passer pour une conquête de la gauche, voire une « très grande victoire » pour les travailleurs, ce qui était surtout une victoire des trusts chargés de la fabrication du TGV.<ref name=":2">Lutte ouvrière, ''[https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/avec-mitterrand-et-apres-la-gauche-17106 Avec Mitterrand et après... la gauche au gouvernement]'', Cercle Léon Trotski n°126, 2011</ref>
 
Le ministre des Transports, Charles Fiterman, eut droit aux honneurs particuliers dus à un ministre d'État. Il fut logé dans le prestigieux hôtel de Roquelaure (18<sup>e</sup> siècle), avec salons élégants, appartement de fonction et grand jardin, honneur qu'il fit partager à des représentants de l'appareil du PCF, pour qui « la quête éperdue de la reconnaissance sociale (passait) par une certaine valorisation du costume trois-pièces », selon un journaliste des Échos. Fiterman joua à fond son rôle de ministre de Mitterrand, se faisant donner du monsieur le ministre par les journalistes de L'Humanité et les syndicalistes en délégation. Il mit en évidence dans son bureau la maquette du TGV, appelé le train de la Très Grande Victoire par la presse du Parti, faisant passer pour une conquête de la gauche, voire une « très grande victoire » pour les travailleurs, ce qui était surtout une victoire des trusts chargés de la fabrication du TGV.<ref name=":2">Lutte ouvrière, ''[https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/avec-mitterrand-et-apres-la-gauche-17106 Avec Mitterrand et après... la gauche au gouvernement]'', Cercle Léon Trotski n°126, 2011</ref>
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Après le [[tournant de la rigueur]] en 1982-1983, le PCF sent qu'il est menacé de perdre sa base populaire. En 1984, il quitte le gouvernement pour protester contre la nouvelle orientation libérale du Parti socialiste.
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Après le [[tournant de la rigueur]] en 1982-1983, le PCF sent qu'il est menacé de perdre sa base populaire.  
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Lors  des [[w:Élections européennes de 1984 en France|élections européennes de juin 1984]], l'union de la droite l'emporte avec 43%, le PS chute à 21% et le PCF à 11% (perdant 2 millions de voix par rapport aux européennes de 1979). Le [[Front national|FN]] fait sa première percée avec 11%. Au regret de certains dirigeants, en particulier les anciens ministres, le PCF décida de ne pas accepter de nouveau portefeuille ministériel dans le gouvernement Fabius.
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Ainsi, ce n'est pas la politique anti-ouvrière du gouvernement Mauroy, pas la baisse du pouvoir d'achat des salariés et plus encore des retraités, pas les licenciements massifs dans les entreprises nationalisées, pas les cadeaux plus substantiels que jamais donnés à la grande bourgeoisie qui ont amené les ministres communistes à quitter le gouvernement, mais l'intérêt d'appareil du PCF. D'ailleurs cela n'empêcha pas les députés communistes de voter la confiance au gouvernement Fabius et de rester solidaires du gouvernement socialiste, pendant que Marchais reprenait une certaine liberté de ton pour dire tout le mal qu'il pensait de Mitterrand ! Mais Marchais ne reconnaissait pas pour autant l'échec de la politique de participation gouvernementale du PCF : « Les mêmes raisons qui nous ont conduits en 1981 à participer au gouvernement nous conduisent aujourd'hui à ne plus le faire ! » Le recours une fois de plus au double langage n'a pas permis au PCF de regagner le terrain perdu. Il a continué inexorablement à décliner électoralement.
    
Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline.
 
Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline.

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