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La '''finance''' désigne les méthodes ou les institutions qui traitent des transferts de [[Capitaux|capitaux]] ([[Emprunts|emprunts]], placements, [[Spéculation|spéculation]], [[Création_monétaire|création monétaire]]... ).

La '''finance''' désigne les méthodes ou les institutions qui traitent des transferts de [[Capitaux|capitaux]] ([[Emprunts|emprunts]], placements, [[Spéculation|spéculation]], [[Création_monétaire|création monétaire]]... ).

== Le capitalisme et la finance ==

==Le capitalisme et la finance==

Les banquiers ont existé bien avant les industriels. Avant le [[Capitalisme_industriel|capitalisme industriel]], un [[Capitalisme_marchand|capitalisme marchand]] minoritaire au sein des sociétés [[Féodalisme|féodales]] et [[Mode_de_production_antique|antiques]] s'était développé, et faisait appel à des banquiers, qui pouvaient être parfois très riches. Mais leur pouvoir était secondaire par rapport aux classes dominantes aristocratiques. Les monarques ou les seigneurs ne leur assuraient pas un cadre sécurisé pour leurs profits, n'hésitaient parfois pas à refuser de payer leurs [[Dette_publique|dettes]], voire à s'emparer de leurs richesses par la force (Templiers...).

Les banquiers ont existé bien avant les industriels. Avant le [[Capitalisme_industriel|capitalisme industriel]], un [[Capitalisme_marchand|capitalisme marchand]] minoritaire au sein des sociétés [[Féodalisme|féodales]] et [[Mode_de_production_antique|antiques]] s'était développé, et faisait appel à des banquiers, qui pouvaient être parfois très riches. Mais leur pouvoir était secondaire par rapport aux classes dominantes aristocratiques. Les monarques ou les seigneurs ne leur assuraient pas un cadre sécurisé pour leurs profits, n'hésitaient parfois pas à refuser de payer leurs [[Dette_publique|dettes]], voire à s'emparer de leurs richesses par la force (Templiers...).

Selon la théorie [[Léniniste|léniniste]] de l'[[Stade_impérialiste|impérialisme]], le [[Capital_financier|capital financier]] défini comme fusion du capital bancaire et du capital industriel est devenu la forme dominante du capital vers la fin du 19^e siècle. A la veille de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]], [[Lénine|Lénine]] disait&nbsp;: ''«&nbsp;on ne saurait se contenter de nationaliser les banques seules, sans prendre des mesures visant à établir le monopole de l'État sur les [[Cartel|syndicats]] de commerce et d'industrie&nbsp;»''.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170910e.htm La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer]'', 1917</ref>

Selon la théorie [[Léniniste|léniniste]] de l'[[Stade_impérialiste|impérialisme]], le [[Capital_financier|capital financier]] défini comme fusion du capital bancaire et du capital industriel est devenu la forme dominante du capital vers la fin du 19^e siècle. A la veille de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]], [[Lénine|Lénine]] disait&nbsp;: ''«&nbsp;on ne saurait se contenter de nationaliser les banques seules, sans prendre des mesures visant à établir le monopole de l'État sur les [[Cartel|syndicats]] de commerce et d'industrie&nbsp;»''.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170910e.htm La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer]'', 1917</ref>

== Elements historiques ==

==Elements historiques==

=== Années 1930 ===

===Années 1930===

Suite au [[Crise_de_1929|krach boursier de 1929]], les nombreuses opérations financières dans lesquelles de riches financiers s'étaient enrichis dans les années 1920 ont été souvent dénoncées.

Suite au [[Crise_de_1929|krach boursier de 1929]], les nombreuses opérations financières dans lesquelles de riches financiers s'étaient enrichis dans les années 1920 ont été souvent dénoncées.

C'est notamment le cas aux Etats-Unis, où l'on dénonçait les "robber barons" (les barons voleurs). Le président Roosevelt nomme met en place en 1933 la commission Ferdinand Pecora (inventeur du mot "bankster") chargée d'appliquer les régulations du secteur financier. Roosevelt nommera comme régulateur Joseph Kennedy, lui-même un "robber baron". Il se justifiera en disant qu'il faut ''«&nbsp;un renard pour attraper un renard&nbsp;»''.

C'est notamment le cas aux Etats-Unis, où l'on dénonçait les "robber barons" (les barons voleurs). Le président Roosevelt nomme met en place en 1933 la commission Ferdinand Pecora (inventeur du mot "bankster") chargée d'appliquer les régulations du secteur financier. Roosevelt nommera comme régulateur Joseph Kennedy, lui-même un "robber baron". Il se justifiera en disant qu'il faut ''«&nbsp;un renard pour attraper un renard&nbsp;»''.

=== Après guerre ===

===Après guerre===

A la sortie de la Seconde guerre mondiale, l'inflation est élevée (un peu moins en Allemagne), les Etats font tourner la planche à billet et les monnaies sont instables. Les bourgeoisies craignent que la situation ne soit la continuité de la [[Grande_dépression_(1929-1939)|dépression]] des années 1930. C'est dans ce contexte que les Etats-Unis, vu leur hégémonie dans le monde capitaliste occidental, vont instaurer le système de Bretton-Woods. Les monnaies sont liées au dollar, qui lui-même est convertible en or.

A la sortie de la Seconde guerre mondiale, l'inflation est élevée (un peu moins en Allemagne), les Etats font tourner la planche à billet et les monnaies sont instables. Les bourgeoisies craignent que la situation ne soit la continuité de la [[Grande_dépression_(1929-1939)|dépression]] des années 1930. C'est dans ce contexte que les Etats-Unis, vu leur hégémonie dans le monde capitaliste occidental, vont instaurer le système de Bretton-Woods. Les monnaies sont liées au dollar, qui lui-même est convertible en or.

Mais au cours des [[30_glorieuses|30 glorieuses]], les USA vont passer de 50% de l'économie mondiale à 25%. La convertibilité en or n'est alors plus tenable. Des crises monétaires et des attaques spéculatives apparaissent, et conduisent les Etats-Unis à faire éclater le système de Bretton-Woods.

Mais au cours des [[30_glorieuses|30 glorieuses]], les USA vont passer de 50% de l'économie mondiale à 25%. La convertibilité en or n'est alors plus tenable. Des crises monétaires et des attaques spéculatives apparaissent, et conduisent les Etats-Unis à faire éclater le système de Bretton-Woods.

=== Années 1990 ===

===Années 1990===

Le premier hedge fund apparaît en 1994&nbsp;: Long Term Capital Management (LTCM). LTCM était un des premiers à faire reposer sa stratégie sur des algorithmes mathématiques déclenchant automatiquement les opérations financières les plus rentables... Deux de ses associés (Myron Scholes et Robert Merton) recevront d'ailleurs le prix Nobel d'économie en 1997. En 1998, LTCM est en faillite et fait courir un risque majeur au système bancaire international...

Le premier hedge fund apparaît en 1994&nbsp;: Long Term Capital Management (LTCM). LTCM était un des premiers à faire reposer sa stratégie sur des algorithmes mathématiques déclenchant automatiquement les opérations financières les plus rentables... Deux de ses associés (Myron Scholes et Robert Merton) recevront d'ailleurs le prix Nobel d'économie en 1997. En 1998, LTCM est en faillite et fait courir un risque majeur au système bancaire international...

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=== Crise de 2008 ===

===Crise de 2008===

Quand la BNP a fermé des SICAV monétaires à risque, elle s'est excusée en arguant que ce n'était censé arrivé que tous les 100 000 ans.

Quand la BNP a fermé des SICAV monétaires à risque, elle s'est excusée en arguant que ce n'était censé arrivé que tous les 100 000 ans.

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=== Années 2010 ===

===Années 2010===

Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande a voulu gauchir son discours et se donner à bon compte une image de grand réformateur. En janvier 2012, il disait solennellement en meeting&nbsp;: ''«&nbsp;Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage (…), il ne sera pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance.&nbsp;»''&nbsp; Cela s'est traduit ensuite par une proposition de réforme bancaire modeste, mais que beaucoup de réformateurs (de gauche comme de droite) croient très utile. L'article 7 de ses 60 engagements indiquait&nbsp;: ''«&nbsp;Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives (…) et il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie.&nbsp;»''

Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande a voulu gauchir son discours et se donner à bon compte une image de grand réformateur. En janvier 2012, il disait solennellement en meeting&nbsp;: ''«&nbsp;Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage (…), il ne sera pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance.&nbsp;»''&nbsp; Cela s'est traduit ensuite par une proposition de réforme bancaire modeste, mais que beaucoup de réformateurs (de gauche comme de droite) croient très utile. L'article 7 de ses 60 engagements indiquait&nbsp;: ''«&nbsp;Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives (…) et il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie.&nbsp;»''

Alors que Moscovici prétend que ''«&nbsp;le projet de loi met fin à la socialisation des pertes&nbsp;»,'' l’agence de notation Fitch se félicite que ''«&nbsp;la réforme devrait laisser inchangée la dynamique de soutien aux banques du pays par l’Etat&nbsp;»… '' Moscovici a juré que cette réforme ''«&nbsp;n’est pas faite par et pour le lobby bancaire&nbsp;»&nbsp;: ''elle a été en fait co-rédigée par la Fédération des banques françaises''…''

Alors que Moscovici prétend que ''«&nbsp;le projet de loi met fin à la socialisation des pertes&nbsp;»,'' l’agence de notation Fitch se félicite que ''«&nbsp;la réforme devrait laisser inchangée la dynamique de soutien aux banques du pays par l’Etat&nbsp;»… '' Moscovici a juré que cette réforme ''«&nbsp;n’est pas faite par et pour le lobby bancaire&nbsp;»&nbsp;: ''elle a été en fait co-rédigée par la Fédération des banques françaises''…''

== Paradis fiscaux ==

==Paradis fiscaux==

De très nombreux paradix fiscaux existent, chacun étant plutôt spécialisé dans une clientèle donnée, et donc soutenue par la bourgeoisie des Etats de ses clients.

De très nombreux paradix fiscaux existent, chacun étant plutôt spécialisé dans une clientèle donnée, et donc soutenue par la bourgeoisie des Etats de ses clients.

*USA&nbsp;: Delaware  

*USA&nbsp;: Delaware

*Royaume-Uni&nbsp;: îles anglo-normandes et îles Caiman  

*Royaume-Uni&nbsp;: îles anglo-normandes et îles Caiman

*Italie&nbsp;: Monaco  

*Italie&nbsp;: Monaco

*France et Espagne&nbsp;: Andorre  

*France et Espagne&nbsp;: Andorre

*Chine&nbsp;: Hong-Kong  

*Chine&nbsp;: Hong-Kong

*Inde&nbsp;: Île Maurice  

*Inde&nbsp;: Île Maurice

*Belgique&nbsp;: Luxembourg  

*Belgique&nbsp;: Luxembourg

== Création monétaire ==

==Création monétaire==

Selon les époques et les contextes, la [[création_monétaire|création monétaire]] est plus ou moins déléguée par les Etats bourgeois aux banques privées. Le cadre général de la [[monnaie|monnaie]] est toujours fixé par les Etats, mais la capacité à créer de la masse monétaire et à la mettre en circulation a été en grande partie octroyée à des banques privées dans les dernières décennies.

Selon les époques et les contextes, la [[création_monétaire|création monétaire]] est plus ou moins déléguée par les Etats bourgeois aux banques privées. Le cadre général de la [[monnaie|monnaie]] est toujours fixé par les Etats, mais la capacité à créer de la masse monétaire et à la mettre en circulation a été en grande partie octroyée à des banques privées dans les dernières décennies.

Finalement, c'est une loi du 4&nbsp;août 1993 qui affirme l’indépendance de la Banque de France et met un terme à toute possibilité de financement de l’État par la banque centrale.

Finalement, c'est une loi du 4&nbsp;août 1993 qui affirme l’indépendance de la Banque de France et met un terme à toute possibilité de financement de l’État par la banque centrale.

== Notes et sources ==

==Notes et sources==

<references />

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[[Catégorie:Économie]]

[[Catégorie:Économie]]