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Le plus connu fut le journal [[Parti_bolchévik|bolchévik]] crée par [[Vladimir_Ilitch_Lénine|Lénine]] le 5 mai (22 avril a.s.) 1912. Quotidien légal, quoique constamment réprimé, il visait l'agitation dans les  masses d’ouvriers et de paysans, dont la [[conscience de classe]] commençait à s’éveiller.
 
Le plus connu fut le journal [[Parti_bolchévik|bolchévik]] crée par [[Vladimir_Ilitch_Lénine|Lénine]] le 5 mai (22 avril a.s.) 1912. Quotidien légal, quoique constamment réprimé, il visait l'agitation dans les  masses d’ouvriers et de paysans, dont la [[conscience de classe]] commençait à s’éveiller.
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Elle a changé de nombreuses fois de noms pour contourner la censure, bien qu'il s'agisse toujours de la même rédaction : '''''Rabotchaïa Pravda''''' (Vérité des travailleurs), '''''Severnaïa Pravda''' (Vérité du Nord),''  '''''Rabotchi pout''''' (Voix des travailleurs),  '''''Pravda Trouda''' (Vérité du Travail),''  '''''Za Pravkou''', '''Proletarskaïa Pravda''''' (Vérité prolétarienne), '''''Pout Pravdy''''', '''''Rabotchii''''',  '''''Troudovskaïa Pravda'''''. Elle est réprimée définitivement le 8 juillet 1914 avec la guerre, et ne reparaîtra qu'en 1917.
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Elle a changé de nombreuses fois de noms pour contourner la censure, bien qu'il s'agisse toujours de la même rédaction : '''''Rabotchaïa Pravda''''', '''''Severnaïa Pravda''',''  '''''Rabotchi pout''''' (Voix des travailleurs),  '''''Pravda Trouda''',''  '''''Za Pravkou''', '''Proletarskaïa Pravda''''', '''''Pout Pravdy''''', '''''Rabotchii''''',  '''''Troudovskaïa Pravda'''''. Elle est réprimée définitivement le 8 juillet 1914 avec la guerre, et ne reparaîtra qu'en 1917.
    
==Les journaux social-démocrates avant la ''Pravda''==
 
==Les journaux social-démocrates avant la ''Pravda''==
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Lénine, qui s'est installé à Cracovie (alors en [[Empire austro-hongrois|Autriche-Hongrie]] et proche de la frontière avec l'[[Empire russe]]), dirige de là l'activité des bolcheviks, pousse [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] à la direction de la ''Pravda'' à la place de [[Staline]].   
 
Lénine, qui s'est installé à Cracovie (alors en [[Empire austro-hongrois|Autriche-Hongrie]] et proche de la frontière avec l'[[Empire russe]]), dirige de là l'activité des bolcheviks, pousse [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] à la direction de la ''Pravda'' à la place de [[Staline]].   
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Au lancement de la revue, deux membres clés sont des agents infiltrés de l'[[Okhrana]] : [[Miron Tchernomazov|Tchernomazov]], éditorialiste et rédacteur en chef, et  [[Roman Malinovski|Malinovski]], trésorier. De Malinovski, la police obtint une liste complète des donateurs du journal et des abonnés. Staline et Sverdlov seront arrêtés à cause de lui.
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Au lancement de la revue, deux membres clés sont des agents infiltrés de l'[[Okhrana]] : [[Miron Tchernomazov|Tchernomazov]], éditorialiste et rédacteur en chef, et  [[Roman Malinovski|Malinovski]], trésorier. De Malinovski, la police obtint une liste complète des donateurs du journal et des abonnés. Staline et Sverdlov seront arrêtés à cause de lui. Ces [[agents provocateurs]] étaient aussi chargés de faire des articles qui feraient délibérément tomber le journal sous le coup de la censure.
    
===Esquiver la censure===
 
===Esquiver la censure===
Le journal parvint à se faire publier entre 1912 et 1914 malgré les actions en justice, les démantèlements, les détentions de militants,le harcèlement des garçons vendant le journal dans la rue, les amendes et les procès. Mais elle dut changer de nom huit fois. Interdite au bout de 40 jours, elle reparaît sous le titre de ''Rabotchaïa Pravda'' pour 17 numéros; à nouveau interdite, elle sera successivement la ''Severnaïa Pravda'' pour 31 numéros, la ''Pravda Trouda'' pour 20, ''Za Pravkou'' pour 51, ''Proletarskaïa Pravda'' pour 16 numéros, ''Pout Pravdy'' pour 91 : à cette date elle se transformera en revue, ''Rabotchii'', puis ''Troudovskaïa Pravda,'' et sera réprimée définitivement le 8 juillet 1914.
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Le journal parvint à se faire publier entre 1912 et 1914 malgré les actions en justice, les démantèlements, les détentions de militants,le harcèlement des garçons vendant le journal dans la rue, les amendes et les procès. Mais elle dut changer de nom huit fois. Interdite au bout de 40 jours, elle reparaît sous le titre de ''Rabotchaïa Pravda'' (Vérité des travailleurs) pour 17 numéros; à nouveau interdite, elle sera successivement la ''Severnaïa Pravda'' (Vérité du Nord) pour 31 numéros, la ''Pravda Trouda'' (Vérité du Travail) pour 20, ''Za Pravkou'' (Pour la vérité) pour 51, ''Proletarskaïa Pravda'' (Vérité prolétarienne) pour 16 numéros, ''Pout Pravdy'' (la Voie de la Vérité) pour 91 : à cette date elle se transformera en revue, ''Rabotchii'' (l'Ouvrier) puis ''Troudovskaïa Pravda'' (Vérité du Travail),  et sera réprimée définitivement le 8 juillet 1914.
    
Ceci n’était rendu possible que par l’ingéniosité de l’équipe du journal dans l’évitement des poursuites, par le soutien financier des lecteurs, les lacunes de la loi sur la presse, et l’inefficacité de la police.<ref>W. Bassow, « The pre-revolutionary Pravda and tsarist censorship », ''The American Slavic and East European Review'', février 1954.</ref>
 
Ceci n’était rendu possible que par l’ingéniosité de l’équipe du journal dans l’évitement des poursuites, par le soutien financier des lecteurs, les lacunes de la loi sur la presse, et l’inefficacité de la police.<ref>W. Bassow, « The pre-revolutionary Pravda and tsarist censorship », ''The American Slavic and East European Review'', février 1954.</ref>
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=== Distribution ===
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===Distribution===
 
De chaque numéro, la moitié était vendue dans les rues par des jeunes garçons, et la moitié dans les usines. Dans les grandes usines de Saint-Pétersbourg, chaque département avait un responsable. Il distribuait le journal, encaissait l’argent, et restait en contact avec les éditeurs. La distribution en dehors de Saint-Pétersbourg était très difficile. Il est vrai que la ''Pravda'' avait 6.000 abonnés, mais cette distribution n’était pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Les journaux devaient être enveloppés dans du calicot pour les protéger, et expédiés d’une demi-douzaine de bureaux de poste différents, qui étaient changés tous les jours pour égarer la police. En plus, les paquets de ''Pravda'' étaient envoyés en province par des cheminements complexes. Par exemple, des membres ou des sympathisants du parti travaillant aux chemins de fer lançaient des paquets à des points convenus sur le trajet, où d’autres camarades les attendaient. Dans une ville, les journaux étaient envoyés directement au bureau de poste, où un camarade postier les prenait en charge à leur arrivée.
 
De chaque numéro, la moitié était vendue dans les rues par des jeunes garçons, et la moitié dans les usines. Dans les grandes usines de Saint-Pétersbourg, chaque département avait un responsable. Il distribuait le journal, encaissait l’argent, et restait en contact avec les éditeurs. La distribution en dehors de Saint-Pétersbourg était très difficile. Il est vrai que la ''Pravda'' avait 6.000 abonnés, mais cette distribution n’était pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Les journaux devaient être enveloppés dans du calicot pour les protéger, et expédiés d’une demi-douzaine de bureaux de poste différents, qui étaient changés tous les jours pour égarer la police. En plus, les paquets de ''Pravda'' étaient envoyés en province par des cheminements complexes. Par exemple, des membres ou des sympathisants du parti travaillant aux chemins de fer lançaient des paquets à des points convenus sur le trajet, où d’autres camarades les attendaient. Dans une ville, les journaux étaient envoyés directement au bureau de poste, où un camarade postier les prenait en charge à leur arrivée.
    
Les numéros étaient réimprimés dans des imprimeries clandestines pour être diffusés dans d’autres villes plus lointaines.
 
Les numéros étaient réimprimés dans des imprimeries clandestines pour être diffusés dans d’autres villes plus lointaines.
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=== Les publications complémentaires ===
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Malgré les ruses pour contourner la censure, la ''Pravda'' ne pouvait pas tout aborder. Elle ne pouvait par exemple en aucun cas appeler à la révolte les ouvriers et paysans sous l'uniforme. Il y avait pour cela, notamment, des [[Tract|tracts]] diffusés illégalement.
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Par ailleurs, la ligne même de la ''Pravda'', avec des articles volontairement simples, ne permettait pas d'approfondir certains sujets. Les bolchéviks avaient donc d'autres journaux davantage destinés aux cadres :
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* le ''[[Prosvéchtchénié]]'', journal socio-politique et littéraire, publié légalement,
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* le ''[[Sotsial-demokrat]]'', journal illégal qui était l'[[organe central]] du POSDR.
    
===Des thèmes variés===
 
===Des thèmes variés===

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