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Un rapport du département de la Police dans les années qui précédèrent la guerre disait : ''« L'élément le plus énergique, le plus allègre, le plus capable de lutter infatigablement, de résister et de s'organiser constamment, se trouve dans les groupements et les individus qui se concentrent autour de Lénine... » ''C'est donc tout naturellement que bolchéviks étaient surveillés de près. En 1914, sur 7 membres du comité du parti à Saint-Pétersbourg, trois étaient des agents de l'[[Okhrana|Okhrana]], la police secrète tsariste.
 
Un rapport du département de la Police dans les années qui précédèrent la guerre disait : ''« L'élément le plus énergique, le plus allègre, le plus capable de lutter infatigablement, de résister et de s'organiser constamment, se trouve dans les groupements et les individus qui se concentrent autour de Lénine... » ''C'est donc tout naturellement que bolchéviks étaient surveillés de près. En 1914, sur 7 membres du comité du parti à Saint-Pétersbourg, trois étaient des agents de l'[[Okhrana|Okhrana]], la police secrète tsariste.
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Par ailleurs, Lénine tend à partir de 1908 à employer les termes de ''« bolchéviks »'' et ''« menchéviks »'' comme pour désigner des courants révolus, ayant existé de 1903 à 1908. Il essaie de mettre l'accent sur la construction vers l'extérieur, à partir des positions bolchéviques mais sous le drapeau [[POSDR|POSDR]] : ''« Les bolcheviks doivent à présent construire le parti, construire, à partir des fractions, le parti, construire le parti à partir des positions qu'ils ont acquises par la lutte des fractions. »'' (1909). Il va jusqu'à dire : ''« Nous l'avons dit, et nous le répétons encore : tout social-démocrate est bolchevik. »''  
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Par ailleurs, Lénine tend à partir de 1908 à employer les termes de ''« bolchéviks »'' et ''« menchéviks »'' comme pour désigner des courants révolus, ayant existé de 1903 à 1908. Il essaie de mettre l'accent sur la construction vers l'extérieur, à partir des positions bolchéviques mais sous le drapeau [[POSDR|POSDR]] : ''« Les bolcheviks doivent à présent construire le parti, construire, à partir des fractions, le parti, construire le parti à partir des positions qu'ils ont acquises par la lutte des fractions. »'' (1909). Il va jusqu'à dire : ''« Nous l'avons dit, et nous le répétons encore : tout social-démocrate est bolchevik. »''
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===Force pratique et faiblesses théoriques===
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A partir de 1908, les effectifs des deux fractions s’effondrent, sous l’effet combiné de la démoralisation et de la répression. La fraction bolchévique est particulièrement touchée, notamment parce qu'elle est plus impliquée dans les activités clandestines, et que la [[Okhrana|police secrète tsariste]] s'est focalisée sur elle. Beaucoup de ses militants sont alors dispersés, exilés, ou orphelins d'une structure. Mais pour une bonne partie ils sont toujours prêts à reprendre  du service dès que l'occasion se présente.
 
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Les évolutions numériques respectives des bolchéviks et des [[Mencheviks|menchéviks]] nous renseignent sur le type de militants de ces deux organisations : en 1906, après la défaite de la [[Révolution_russe_(1905)|première révolution russe]] et alors que le reflux du [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] russe commence seulement, les mencheviks sont beaucoup plus nombreux (34 000 militants contre 14 000). Mais en 1907, les bolchéviks ont dépassé les mencheviks. Car si les militants bolchéviks sont plus longs à former, ils résistent également mieux à la répression, d’autant que les bolchéviks ont une structure et une activité clandestines plus solide. A partir de 1908, les effectifs des deux fractions s’effondrent, sous l’effet de la répression. La fraction bolchévik, en particulier, est dispersée, morcelée, mais ses militants valeureux sont toujours là, et reprennent du service dès que l'occasion se présente.
   
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''«&nbsp;Pour comprendre les deux principaux courants dans la classe ouvrière de Russie, il est important de considérer que le menchévisme s'est définitivement formé pendant les années de réaction et de régression, s'appuyant principalement sur une mince couche d'ouvriers qui avaient rompu avec la révolution&nbsp;; tandis que le bolchévisme, terriblement écrasé durant la période de réaction, monta rapidement, au cours des années qui précédèrent la guerre, à la crête du nouveau flux révolutionnaire. &nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr03.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>''
 
''«&nbsp;Pour comprendre les deux principaux courants dans la classe ouvrière de Russie, il est important de considérer que le menchévisme s'est définitivement formé pendant les années de réaction et de régression, s'appuyant principalement sur une mince couche d'ouvriers qui avaient rompu avec la révolution&nbsp;; tandis que le bolchévisme, terriblement écrasé durant la période de réaction, monta rapidement, au cours des années qui précédèrent la guerre, à la crête du nouveau flux révolutionnaire. &nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr03.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>''
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===La réunification de 1910===
 
===La réunification de 1910===
En réaction au délitement, un courant pour l'unité du parti se développe fin 1908, appelé notamment par [[Gueorgui Plekhanov|Plékhanov]] ou [[Léon Trotski|Trotski]]. [[Lénine]] est méfiant mais une majorité ''unitaire'' de bolchéviks se dégage autour de [[Doubrovinski]], [[Alexeï Rykov|Rykov]], [[Grigori Sokolnikov|Sokolnikov]], [[Noguine]].
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En réaction au délitement, un courant pour l'unité du parti se développe fin 1908, appelé notamment par [[Gueorgui Plekhanov|Plékhanov]] ou [[Léon Trotski|Trotski]]. [[Lénine]] est méfiant mais une majorité ''unitaire'' de bolchéviks se dégage autour de [[Doubrovinski]], [[Alexeï Rykov|Rykov]], [[Grigori Sokolnikov|Sokolnikov]], [[Noguine]]. Le seul bolchevik de premier plan à le soutenir contre les conciliateurs était [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]] (à partir de ce moment-là, il fut son plus proche collaborateur jusqu'en 1917).
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En janvier 1910, une séance plénière du comité central, qui s'étale sur trois semaines, semble consacrer le succès de cette réunification. Officiellement, les deux déviations sont condamnées, les bolchéviks s'engageaient à rompre avec les [[otzovistes]] (ce qui était déjà fait) et les mencheviks à rompre avec les [[Liquidationnisme|liquidateurs]]. Les journaux bolchevique et menchevique, le ''[[Proletarii]]'' et la ''[[Goloss Sotsial-Demokrata]],'' vont disparaître pour laisser la place au  ''[[Sotsial-demokrat]], que'' dirigeront [[Lénine]] et [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]] avec [[Fedor Dan|Dan]] et [[Julius Martov|Martov]]. Le bolchevik [[Lev Kamenev|Kamenev]] est coopté au comité de la ''[[Pravda (Trotski)|Pravda]]'' de Trotski. Lénine doit mettre en commun l’argent donné [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie#Financement du parti|par Schmidt]]. Lénine accepte toutes ces décisions. Il écrit à [[Gorki]] que de puissants facteurs l'y ont poussé, notamment « la situation difficile du parti », et « la maturation d'un nouveau type d'ouvriers social-démocrates dans le domaine pratique ». La caution de Plékhanov est par ailleurs précieuse pour Lénine. Il s'inquiète pourtant : au comité central se sont manifestées des tendances dangereuses, « un état d'esprit de conciliation en général, sans idée claire, sans savoir avec qui, pourquoi, comment », et, outre la « haine contre le centre bolchevique pour son implacable guerre d'idées », le « désir des mencheviks de faire du scandale ».<ref>Lénine,  Lettres à Gorki, 26 février 1908, ''Clarté. N°'' 71, p. 13</ref>
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En août, la conférence social-démocrate de Copenhague voit se préciser un nouvel alignement des forces : bolcheviks et « mencheviks du parti » viennent de décider la publication en commun de deux journaux en Russie, la ''[[Rabotchaïa Gazeta]]'', illégale, et la ''[[Zvezda]]'', légale.
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Beaucoup espéraient encore la réunification du POSDR, comme [[Rosa Luxemburg|Luxembourg]], qui écrivait pendant l'été 1911&nbsp;: ''«&nbsp;Malgré tout, l'unité du parti peut être sauvegardée si l'on contraint les deux fractions à convoquer une conférence commune.&nbsp;»'' En août 1911, elle répétait&nbsp;: ''«&nbsp;Le seul moyen de sauver l'unité est de réaliser une conférence générale, composée d'hommes envoyés de Russie, car ceux qui vivent là-bas veulent la paix entre eux et l'unité, et ils sont la seule force qui puisse mettre à la raison nos coqs de l'étranger.&nbsp;»''
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Cependant la convergence n'est toujours pas effective. Alors que Lénine s'est séparé des gauchistes, les principaux dirigeants menchéviks comme [[Julius Martov|Martov]] continuent de cautionner les liquidateurs (Martov admit  plus tard qu’il n’avait jamais eu l’intention de tenir cet engagement et qu’il n’avait consenti à cette déclaration que parce que son groupe était trop faible pour risquer une rupture immédiate<ref>Martov, ''Спасители или упразднители?'', Paris 1911, p. 16</ref>). Alors que Martov place à égalité d'importance l'activité légale et illégale, Lénine continue de placer le centre de gravité dans l'appareil clandestin. Dans la pratique, le comité central ne se réunit plus<ref>Lenin, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1910/dec/15b.htm The State of Affairs in the Party]'', December 15 (28 [[n.s]]), 1910</ref>, la ''[[Goloss Sotsial-Demokrata]]'' continue de paraître...
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En janvier 1910, une séance plénière du comité central, qui s'étale sur trois semaines, semble consacrer le succès de cette réunification. Les journaux bolchevique et menchevique, le ''[[Proletarii]]'' et la ''[[Goloss Sotsial-Demokrata]],'' vont disparaître pour laisser la place au  ''[[Sotsial-demokrat]], que'' dirigeront [[Lénine]] et [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]] avec [[Fedor Dan|Dan]] et [[Julius Martov|Martov]]. Le bolchevik [[Lev Kamenev|Kamenev]] est coopté au comité de la ''[[Pravda (Trotski)|Pravda]]'' de Trotski. Lénine a accepté toutes ces décisions. Il écrit à [[Gorki]] que de puissants facteurs l'y ont poussé, notamment « la situation difficile du parti », et « la maturation d'un nouveau type d'ouvriers social-démocrates dans le domaine pratique ». La caution de Plékhanov est par ailleurs précieuse pour Lénine. Il s'inquiète pourtant : au comité central se sont manifestées des tendances dangereuses, « un état d'esprit de conciliation en général, sans idée claire, sans savoir avec qui, pourquoi, comment », et, outre la « haine contre le centre bolchevique pour son implacable guerre d'idées », le « désir des mencheviks de faire du scandale ».<ref>Lénine,  Lettres à Gorki, 26 février 1908, ''Clarté. N°'' 71, p. 13</ref>
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Dès le 11 avril, Lénine écrit à Gorki : ''« Nous avons un bébé couvert d'abcès. (...) Ou bien nous les ferons crever, nous guérirons l'enfant et nous l'élèverons ou, si cela tourne mal, l'enfant mourra (...) Dans ce cas, nous vivrons quelque temps sans enfant, et ensuite nous enfanterons un bébé plus sain ».''
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Cependant la convergence n'est toujours pas effective. Alors que Lénine s'est séparé des gauchistes, les principaux dirigeants menchéviks comme [[Julius Martov|Martov]] continuent de cautionner les liquidateurs. Alors que Martov place à égalité d'importance l'activité légale et illégale, Lénine continue de placer le centre de gravité dans l'appareil clandestin. Dans la pratique, le comité central ne se réunit plus, la ''[[Goloss Sotsial-Demokrata]]'' continue de paraître...
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Ce rapprochement reçut le coup de grâce lorsque les trois [[Liquidationnisme|liquidateurs]] invités à se joindre au comité central refusèrent d’avoir le moindre rapport avec l’organisation clandestine. Lorsque les « conciliateurs » bolcheviks proposèrent de poursuivre la négociation avec d’autres dirigeants du courant liquidateur, Lénine les ignora. Lorsque Martov et Dan tentèrent de publier article conciliateur dans le ''[[Sotsial-demokrat|Sotsial-Demokrat]]'', Lénine, Zinoviev et Varsky votèrent contre.
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L'accord  sera de courte durée. Dès le 11 avril, Lénine écrit à Gorki : « Nous avons un bébé couvert d'abcès. (...) Ou bien nous les ferons crever, nous guérirons l'enfant et nous l'élèverons ou, si cela tourne mal, l'enfant mourra (...) Dans ce cas, nous vivrons quelque temps sans enfant, et ensuite nous enfanterons un bébé plus sain ». En août, la conférence social-démocrate de Copenhague voit se préciser un nouvel alignement des forces : bolcheviks et « mencheviks du parti » viennent de décider la publication en commun de deux journaux en Russie, la ''[[Rabotchaïa Gazeta]]'', illégale, et la ''[[Zvezda]]'', légale.
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Un autre facteur jouait : la police secrète tsariste, espérant affaiblir le parti, ciblait délibérément les conciliateurs.<ref>M.A. Tsiavlovsky, ed., ''Большевики : документы по истории большевизма с 1903 по 1916 год бывшего Московского Охранного Отделения'', Moscou 1918, pp. 48ff, in O.H. Gankin and H.H. Fisher, ''The Bolsheviks and the World War'', Stamford University Press 1940, p. 106.</ref>  Leur principal porte-parole, [[Doubrovinski]], est arrêté et poussé au suicide dans son exil sibérien. Remplacé par [[Alexeï Rykov|Rykov]], celui-ci est arrêté dès son arrivée en Russie où il se rendait pour pousser les comités à s'opposer au scissionnisme de Lénine.
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Beaucoup espéraient encore la réunification du POSDR, comme [[Rosa Luxemburg|Luxembourg]], qui écrivait pendant l'été 1911&nbsp;: ''«&nbsp;Malgré tout, l'unité du parti peut être sauvegardée si l'on contraint les deux fractions à convoquer une conférence commune.&nbsp;»'' En août 1911, elle répétait&nbsp;: ''«&nbsp;Le seul moyen de sauver l'unité est de réaliser une conférence générale, composée d'hommes envoyés de Russie, car ceux qui vivent là-bas veulent la paix entre eux et l'unité, et ils sont la seule force qui puisse mettre à la raison nos coqs de l'étranger.&nbsp;»'' De son côté l’''[[okhrana]]'' se concentrait sur l’arrestation des conciliateurs, afin de favoriser la désunion.<ref>M.A. Tsiavlovsky, ed., ''Большевики : документы по истории большевизма с 1903 по 1916 год бывшего Московского Охранного Отделения'', Moscou 1918, pp. 48ff, in O.H. Gankin and H.H. Fisher, ''The Bolsheviks and the World War'', Stamford University Press 1940, p. 106.</ref>
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===1912 : les bolchéviks prennent l'initiative===
 
===1912 : les bolchéviks prennent l'initiative===
{{See also|Rupture de 1912 et bloc d'août}}Les [[luttes étudiantes]] connaissent un essor à partir de 1910, suivie de luttes ouvrières. Le chômage diminue à ce moment, et la combativité augmente. Il y aura 100 000 grévistes en 1911, dans des grèves partielles, et 400 000 le 1<sup>er</sup> mai. La [[fusillade de la Léna]], en avril 1912, enflamme les masses. Cette remontée convainc Lénine de l'urgence de rebâtir un appareil prêt. Sous la direction de [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], les bolcheviks organisent à Longjumeau<ref>https://www.leparisien.fr/essonne-91/longjumeau-91160/le-saviez-vous-en-1911-lenine-a-cree-une-ecole-a-longjumeau-01-08-2015-4984403.php</ref> une école de cadres  : les 17 militants ainsi formés pénètrent illégalement en Russie pour y resserrer les contacts et préparer une conférence nationale. Mais la police veille : successivement [[Alexeï Rykov|Rykov]], puis [[Noguine]] sont arrêtés ; c'est finalement [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]] qui parvient à mettre sur pied en Russie un comité d'organisation, avec l'aide du clandestin [[Leonid Sérébriakov|Sérébriakov]].
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{{See also|Rupture de 1912 et bloc d'août}}Les [[luttes étudiantes]] connaissent un essor à partir de 1910, suivie de luttes ouvrières. Le chômage diminue à ce moment, et la combativité augmente. Il y aura 100 000 grévistes en 1911, dans des grèves partielles, et 400 000 le 1<sup>er</sup> mai. La [[fusillade de la Léna]], en avril 1912, enflamme les masses. Cette remontée convainc Lénine de l'urgence de rebâtir un appareil prêt. N'ayant aucune confiance dans les menchéviks, il organise des préparatifs unilatéralement.
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Les [[luttes étudiantes]] connaissent un essor à partir de 1910, suivie de luttes ouvrières. Le chômage diminue à ce moment, et la combativité augmente. Il y aura 100 000 grévistes en 1911, dans des grèves partielles, et 400 000 le 1<sup>er</sup> mai. La [[fusillade de la Léna]], en avril 1912, enflamme les masses. Cette remontée convainc Lénine de l'urgence de rebâtir un appareil prêt. Sous la direction de [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], les bolcheviks organisent à Longjumeau<ref>https://www.leparisien.fr/essonne-91/longjumeau-91160/le-saviez-vous-en-1911-lenine-a-cree-une-ecole-a-longjumeau-01-08-2015-4984403.php</ref> une école de cadres  : les 17 militants ainsi formés pénètrent illégalement en Russie pour y resserrer les contacts et préparer une conférence nationale. Mais la police veille : successivement [[Alexeï Rykov|Rykov]], puis [[Noguine]] sont arrêtés ; c'est finalement [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]] qui parvient à mettre sur pied en Russie un comité d'organisation, avec l'aide du clandestin [[Leonid Sérébriakov|Sérébriakov]]. [[Fedor Dan|Dan]] et [[Julius Martov|Martov]] protestent contre ces préparatifs et quittent le comité de rédaction du  ''[[Sotsial-demokrat]].''
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Sous la direction de [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], les bolcheviks organisent à Longjumeau<ref>https://www.leparisien.fr/essonne-91/longjumeau-91160/le-saviez-vous-en-1911-lenine-a-cree-une-ecole-a-longjumeau-01-08-2015-4984403.php</ref> une école de cadres  : les 17 militants ainsi formés pénètrent illégalement en Russie pour y resserrer les contacts et préparer une conférence nationale. Mais la police veille : successivement [[Alexeï Rykov|Rykov]], puis [[Noguine]] sont arrêtés ; c'est finalement [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]] qui parvient à mettre sur pied en Russie un comité d'organisation, avec l'aide du clandestin [[Leonid Sérébriakov|Sérébriakov]].
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La conférence est organisée le 18 janvier 1912 à Prague. De l'émigration, seuls les bolcheviks et quelques « mencheviks du parti » y participent. Par contre, avec plus de 20 représentants d'organisations clandestines de Russie, elle se permet de parler au nom du POSDR. La conférence déclare l'exclusion des [[Liquidationnisme|liquidateurs]], et se prononce pour la création de « noyaux social-démocrates illégaux entourés d'un réseau aussi étendu que possible de sociétés ouvrières légales ». Elle élit un comité central où figurent notamment [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]], [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]], [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] et  [[Roman Malinovski|Malinovski]]. C'est aussitôt après que [[Staline]] est coopté à la direction. Les bolchéviks récupèrent les organes de presse, et lancent un journal légal visant largement les masses, la ''[[Pravda]]''.
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La [[6e conférence du POSDR|conférence est organisée en janvier 1912 à Prague]]. De l'émigration, seuls les bolcheviks et quelques « mencheviks du parti » y participent. Par contre, avec plus de 20 représentants d'organisations clandestines de Russie, elle se permet de parler au nom du POSDR. La conférence déclare l'exclusion des [[Liquidationnisme|liquidateurs]], et se prononce pour la création de « noyaux social-démocrates illégaux entourés d'un réseau aussi étendu que possible de sociétés ouvrières légales ». Elle élit un comité central où figurent notamment [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]], [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]], [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] et  [[Roman Malinovski|Malinovski]]. C'est aussitôt après que [[Staline]] est coopté à la direction. Les bolchéviks récupèrent les organes de presse, et lancent un journal légal visant largement les masses, la ''[[Pravda]]''.
    
Plusieurs petits groupes, surtout de l'émigration ([[Plekhanov|Plekhanov]], [[Grigori_Alexinski|Alexinski]], [[Trotski|Trotski]]...), ne la reconnaissent pas. En août ils se regroupent (''«&nbsp;[[bloc d'août]]&nbsp;»'') pour dénoncer le ''«&nbsp;scissionnisme&nbsp;»'' et ''«&nbsp;l'usurpation&nbsp;»''. Mais ce bloc ne résista pas aux nombreux désaccords entre eux, comme le raillera Lénine.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800e.htm Le socialisme et la guerre]'', 1915</ref> Le [[Bureau socialiste international|Bureau]] de l'[[Internationale Ouvrière|Internationale socialiste]] tenta en vain d'organiser une médiation.[[File:800px-Prawda.16.3.1917.png|350x350px|La ''[[Pravda]]'', quotidien qui donne aux bolchéviks une implantation de masse|link=|alt=|vignette]]
 
Plusieurs petits groupes, surtout de l'émigration ([[Plekhanov|Plekhanov]], [[Grigori_Alexinski|Alexinski]], [[Trotski|Trotski]]...), ne la reconnaissent pas. En août ils se regroupent (''«&nbsp;[[bloc d'août]]&nbsp;»'') pour dénoncer le ''«&nbsp;scissionnisme&nbsp;»'' et ''«&nbsp;l'usurpation&nbsp;»''. Mais ce bloc ne résista pas aux nombreux désaccords entre eux, comme le raillera Lénine.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800e.htm Le socialisme et la guerre]'', 1915</ref> Le [[Bureau socialiste international|Bureau]] de l'[[Internationale Ouvrière|Internationale socialiste]] tenta en vain d'organiser une médiation.[[File:800px-Prawda.16.3.1917.png|350x350px|La ''[[Pravda]]'', quotidien qui donne aux bolchéviks une implantation de masse|link=|alt=|vignette]]
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== Congrès et conférences du POSDR ==
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==Bibliographie==
 
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