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Dès 1920 on peut percevoir une logique radicalement divergente à l’œuvre dans les positions de Staline et Lénine, même si ce dernier n'est pas en mesure de suivre de près le dossier géorgien. Tandis que Lénine insiste sur la nécessité d’une attitude tolérante envers les nationalismes périphériques, et dénonce le chauvinisme grand-russe, Staline voit dans les mouvements nationaux centrifuges le principal adversaire, et s’efforce de construire un appareil étatique unifié et centralisé.  
 
Dès 1920 on peut percevoir une logique radicalement divergente à l’œuvre dans les positions de Staline et Lénine, même si ce dernier n'est pas en mesure de suivre de près le dossier géorgien. Tandis que Lénine insiste sur la nécessité d’une attitude tolérante envers les nationalismes périphériques, et dénonce le chauvinisme grand-russe, Staline voit dans les mouvements nationaux centrifuges le principal adversaire, et s’efforce de construire un appareil étatique unifié et centralisé.  
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En février 1921, l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] renverse la [[République_démocratique_de_Géorgie|République démocratique de Géorgie]], dirigée par les [[Menchéviks|menchéviks]] qui soutenaient la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] contre les [[Bolchéviks|bolchéviks]].<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_sovi%C3%A9tique_de_la_G%C3%A9orgie</ref> Ce sont [[Staline]] et [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidze]] (tous deux d'origine géorgienne) qui firent pression en ce sens, en s'appuyant sur une insurrection locale, qui était en fait l’initiative très minoritaire d’un groupe bolchévik, près de la frontière soviétique. Avalisée par Lénine, Trotsky et la direction soviétique, l’invasion a installé, après un mois de combats, un gouvernement bolchevik à Tiflis, assurant ainsi l’association de la Géorgie à la Fédération soviétique.
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En février 1921, l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] renverse la [[République_démocratique_de_Géorgie|République démocratique de Géorgie]], dirigée par les [[Menchéviks|menchéviks]] qui soutenaient la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] contre les [[Bolchéviks|bolchéviks]].<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_sovi%C3%A9tique_de_la_G%C3%A9orgie</ref> Ce sont [[Staline]] et [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidze]] (tous deux d'origine géorgienne) qui firent pression en ce sens, en s'appuyant sur une insurrection locale, qui était en fait l’initiative très minoritaire d’un groupe bolchévik, près de la frontière soviétique. Avalisée par Lénine, Trotski et la direction soviétique, l’invasion a installé, après un mois de combats, un gouvernement bolchevik à Tiflis, assurant ainsi l’association de la Géorgie à la Fédération soviétique.
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Trotsky était absent de Moscou, en tournée dans l’Oural, et n’a pas participé à cette décision. Pourtant, il n'hésita pas à endosser devant l’opinion russe et internationale la responsabilité de cette action, en écrivant un pamphlet qui légitime la soviétisation forcée de la Géorgie : ''Entre rouges et blancs'' (1922). Pour lui, l'invasion était justifiée parce que la Géorgie menchévique était un régime bourgeois protégé par l’impérialisme anglais, sournoisement allié avec Wrangel et les « blancs », répressif envers les militants bolcheviks massivement emprisonnés... Michaël Lowy écrit à ce sujet :<blockquote>« Même si l’on acceptait (ce qui est loin d’être évident ) l’intégralité des virulentes critiques adressées par Trotsky à la « Gironde géorgienne » des mencheviks (...), on ne voit pas pour autant où est la justification de l’invasion : le gouvernement bourgeois finlandais était bien pire ( exécutions massives de militants communistes) et, pourtant, il n’avait jamais été question d’envahir la Finlande indépendante. Quant à l’argumentation du « soulèvement bolchevik », il est de la part de Lominadze peu substantiel : « Notre révolution a commencé en 1921 au moyen des baïonnettes de l’Armée rouge. La soviétisation de la Géorgie s’est présentée sous les espèces d’une occupation par les troupes russes. » »<ref>''La révolution d’Octobre et la question nationale. Le rêve naufragé'', Contretemps – N° 34 – juillet 2017</ref></blockquote>
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Trotski était absent de Moscou, en tournée dans l’Oural, et n’a pas participé à cette décision. Pourtant, il n'hésita pas à endosser devant l’opinion russe et internationale la responsabilité de cette action, en écrivant un pamphlet qui légitime la soviétisation forcée de la Géorgie : ''Entre rouges et blancs'' (1922). Pour lui, l'invasion était justifiée parce que la Géorgie menchévique était un régime bourgeois protégé par l’impérialisme anglais, sournoisement allié avec Wrangel et les « blancs », répressif envers les militants bolcheviks massivement emprisonnés... Michaël Lowy écrit à ce sujet :<blockquote>« Même si l’on acceptait (ce qui est loin d’être évident ) l’intégralité des virulentes critiques adressées par Trotski à la « Gironde géorgienne » des mencheviks (...), on ne voit pas pour autant où est la justification de l’invasion : le gouvernement bourgeois finlandais était bien pire ( exécutions massives de militants communistes) et, pourtant, il n’avait jamais été question d’envahir la Finlande indépendante. Quant à l’argumentation du « soulèvement bolchevik », il est de la part de Lominadze peu substantiel : « Notre révolution a commencé en 1921 au moyen des baïonnettes de l’Armée rouge. La soviétisation de la Géorgie s’est présentée sous les espèces d’une occupation par les troupes russes. » »<ref>''La révolution d’Octobre et la question nationale. Le rêve naufragé'', Contretemps – N° 34 – juillet 2017</ref></blockquote>
    
==L'Affaire==
 
==L'Affaire==

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