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Une exception était le mouvement ouvrier en Pologne, qui ressemblait déjà à un mouvement de masse. En mai 1891, il y eut une vague de grèves affectant de nombreuses villes polonaises, qui atteignirent un point culminant l’année suivante avec une [[grève générale]] à [[W:Łódź|Łódź]]. Les militants juifs (qui allaient former bientôt le [[Union générale des travailleurs juifs|Bund]]) étaient encore plus efficaces dans l’[[agitation]]. Dans des régions d’importante population juive, les grèves devinrent très fréquentes, atteignant leur summum en 1895 avec la grève de l’industrie textile de [[W:Białystok|Białystok]], dans laquelle près de 15.000 ouvriers étaient impliqués. En fait, les ouvriers juifs étaient très en avance sur leurs homologues russes sur le plan de l’organisation syndicale. Alors qu’en 1907, 7 % seulement des ouvriers de [[Saint-Pétersbourg]] étaient syndiqués<ref>V.V. Sviatlovsky, ''История профессионального движения в России'', Leningrad 1925, p. 301.</ref>, 20 % des ouvriers juifs de Białystok étaient organisés, 24 % à [[W:Vilna|Vilna]], 40 % à [[W:Gomel|Gomel]], et 25-40 % à [[W:Minsk|Minsk]].<ref>D. Pospielovsky, ''Russian Police Trade Unions'', London 1971, p. 7.</ref>
 
Une exception était le mouvement ouvrier en Pologne, qui ressemblait déjà à un mouvement de masse. En mai 1891, il y eut une vague de grèves affectant de nombreuses villes polonaises, qui atteignirent un point culminant l’année suivante avec une [[grève générale]] à [[W:Łódź|Łódź]]. Les militants juifs (qui allaient former bientôt le [[Union générale des travailleurs juifs|Bund]]) étaient encore plus efficaces dans l’[[agitation]]. Dans des régions d’importante population juive, les grèves devinrent très fréquentes, atteignant leur summum en 1895 avec la grève de l’industrie textile de [[W:Białystok|Białystok]], dans laquelle près de 15.000 ouvriers étaient impliqués. En fait, les ouvriers juifs étaient très en avance sur leurs homologues russes sur le plan de l’organisation syndicale. Alors qu’en 1907, 7 % seulement des ouvriers de [[Saint-Pétersbourg]] étaient syndiqués<ref>V.V. Sviatlovsky, ''История профессионального движения в России'', Leningrad 1925, p. 301.</ref>, 20 % des ouvriers juifs de Białystok étaient organisés, 24 % à [[W:Vilna|Vilna]], 40 % à [[W:Gomel|Gomel]], et 25-40 % à [[W:Minsk|Minsk]].<ref>D. Pospielovsky, ''Russian Police Trade Unions'', London 1971, p. 7.</ref>
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== La révolution de 1905 ==
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En réaction à l'agitation des révolutionnaires, la police tsariste avait développé un nouveau type de [[mouvement syndical]] et [[Coopératives|coopérativiste]] sous son contrôle. On parlait de [[Sergueï Zoubatov|zoubatovisme]], du nom de Zoubatov, chef de la police à Moscou.  Mais les plans de la police ne donnèrent pas les résultats escomptés. Les ouvriers se servirent des organisations légales de Zoubatov pour organiser des grèves et exprimer leurs revendications.
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En particulier, le syndicat policier de Saint-Pétersbourg s’appelait « l’Assemblée des Ouvriers Russes des Usines et des Ateliers. » Il avait des sections dans tous les districts de la capitale et organisait l’entraide et des activités culturelles, éducatives et [[Religion|religieuses]]. Il était dirigé par le pope orthodoxe [[Gueorgui Gapon|Gueorgui Gapone]]. Or celui-ci va jouer un rôle de de déclencheur dans les [[Révolution de 1905|événements révolutionnaires]].
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Les [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]] étaient complètement isolés de ce mouvement qui les a surpris. Cependant les [[menchéviks]] y sont assez rapidement intervenus, ce que les  [[bolchéviks]] voyaient comme de l'[[opportunisme]]. [[Lénine]] poussait au contraire ses militants à aller vers les masses.
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De façon plus générale, l’effervescence de 1905 entraîne la création de  syndicats, auxquels participent les menchéviks, tandis que les bolchéviks les critiquent. [[Sergueï Goussev|Goussev]] proposa lors d’une réunion du comité bolchevik d’Odessa, en septembre 1905, que les bolcheviks soient guidés par les règles suivantes  :
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Dénoncer dans notre propagande et notre agitation toutes les illusions sur les syndicats, en mettant spécialement l’accent sur leur étroitesse en comparaison avec les buts ultimes du mouvement ouvrier.
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Clarifier auprès du prolétariat l’idée que développement large et stable du mouvement syndical est impensable sous un régime autocratique, et qu’un tel développement exige comme préalable le renversement de l’autocratie tsariste.
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Mettre fortement l’accent, dans la propagande et l’agitation, sur le fait la tâche primordiale, absolument vitale, du prolétariat en lutte est de se préparer immédiatement à un soulèvement armé pour renverser l’autocratie tsariste et instaurer une république démocratique.
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Mettre en œuvre une lutte idéologique énergique contre les soi-disant mencheviks, qui en reviennent, sur la question des syndicats, au point de vue étroit et erroné des Economistes, qui rabaisse les tâches de la social-démocratie et retient l’offensive du mouvement prolétarien.
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Utiliser tous les moyens pour asseoir l’influence et, si possible, la direction social-démocrate de tous les syndicats légaux ou illégaux, en train de naître ou déjà existants.<ref>« Переписка Н. Ленина и Н. К. Крупской с С. И. Гусевым », ''Пролетарская Революция'', No.2(37), 1925</ref>
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Malgré des critiques, Goussev fit adopter la résolution à l’unanimité et l'envoya à Lénine à Genève. Mais Lénine répondit le 3 septembre 1905 qu’elle était « gravement erronée » :
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A mon avis, d’une manière générale, il faut éviter d’aggraver la lutte contre les mencheviks sur cette question. A présent, probablement, les syndicats vont justement commencer à éclore. Nous ne devons pas nous tenir à l’écart, et surtout pas donner l’occasion de penser qu’il faut se tenir à l’écart, mais nous mettre à participer, à influencer, etc… Il est important que dès le départ les social-démocrates russes fassent résonner la note juste en ce qui concerne les syndicats, et créent tout de suite une tradition d’initiative sur cette question, de participation , de direction social-démocrate.<ref>Lénine, « [http://leninism.su/works/86-tom-47/387-pisma-sentybr-dekabr-1905.html#.D0.A1._.D0.98._.D0.93.D0.A3.D0.A1.D0.95.D0.92.D0.A3_2 С. И. Гусеву] », tome 47 de la cinquième édition en russe des ''Œuvres.''</ref>
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Lénine formula quelques mois plus tard une résolution dans le même esprit pour le [[4e congrès du POSDR|4<sup>e</sup> congrès du POSDR]].
    
Les premiers syndicats un peu stables et de quelque importance se sont formés à partir de 1905. Par exemple le syndicat des [[métallurgistes]] joue un rôle important dans la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]]. Les bolchéviks deviennent majoritaires dans ce syndicat à partir de 1913.
 
Les premiers syndicats un peu stables et de quelque importance se sont formés à partir de 1905. Par exemple le syndicat des [[métallurgistes]] joue un rôle important dans la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]]. Les bolchéviks deviennent majoritaires dans ce syndicat à partir de 1913.

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