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| [[File:Badge POSDR 1908.jpg|right|238x233px|Badge POSDR 1908.jpg]] | | [[File:Badge POSDR 1908.jpg|right|238x233px|Badge POSDR 1908.jpg]] |
| Le '''Parti ouvrier social-démocrate de Russie''', ou POSDR (''Российская Социал-Демократическая Рабочая Партия, РС-ДРП''), était la section russe de l'[[Internationale Ouvrière|Internationale ouvrière]]. Fondé en 1898, il se divise dès son 2<sup>e</sup> congrès (1903) en deux fractions durables : les [[Bolchevik|bolcheviks]] et les [[Menchevik|mencheviks]]. Le parti bolchevik devient par la suite le [[Parti_communiste_de_l'Union_soviétique|Parti communiste de l'Union soviétique]]. | | Le '''Parti ouvrier social-démocrate de Russie''', ou POSDR (''Российская Социал-Демократическая Рабочая Партия, РС-ДРП''), était la section russe de l'[[Internationale Ouvrière|Internationale ouvrière]]. Fondé en 1898, il se divise dès son 2<sup>e</sup> congrès (1903) en deux fractions durables : les [[Bolchevik|bolcheviks]] et les [[Menchevik|mencheviks]]. Le parti bolchevik devient par la suite le [[Parti_communiste_de_l'Union_soviétique|Parti communiste de l'Union soviétique]]. |
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| ==Les origines== | | ==Les origines== |
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| ==Historique du POSDR== | | ==Historique du POSDR== |
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− | ===Congrès de fondation (1898)=== | + | ===Premier congrès (1898)=== |
| + | {{See also|Premier congrès du POSDR}} |
| [[File:POSDR Fondation 1898.png|right|350x244px|POSDR Fondation 1898.png]] | | [[File:POSDR Fondation 1898.png|right|350x244px|POSDR Fondation 1898.png]] |
| En mars 1898, un congrès (clandestin) est organisé à Minsk pour tenter d'unifier en un parti diverses organisations marxistes ou ouvrières. Le Congrès réunit moins de 15 délégués, venant de trois organisations: le groupe de la [[Rabotchaia_Gazeta|''Rabotchaia Gazeta'']] de Kiev, le [[Union_générale_des_travailleurs_juifs|Bund]], et les ''Unions de Lutte pour la libération de la classe ouvrière'' de Saint-Pétersbourg, Moscou et Ekaterinoslav. L'unique délégué ouvrier présent au Congrès était un militant du Bund, qui était alors la plus grande organisation ouvrière. Ce congrès procéda à l'élection d'un Comité Central composé par trois personnes : [[Boris_Eidelman|Boris Eidelman]] (de la ''Rabotchaia Gazeta''), [[Arkadi_Kremer|Arkadi Kremer]] (du ''Bund'') et [[Stepan_Radchenko|Stepan Radchenko]] (de l'Union de lutte de Saint-Pétersbourg). [[Pierre_Struve|Pierre Struve]] était l'un des participants. [[Lénine|Lénine]], alors en exil à Chouchenskoïé (Sibérie) ne fut pas présent à ce congrès. [[Trotsky|Trotsky]] lui, est en prison à Kherson (Ukraine). | | En mars 1898, un congrès (clandestin) est organisé à Minsk pour tenter d'unifier en un parti diverses organisations marxistes ou ouvrières. Le Congrès réunit moins de 15 délégués, venant de trois organisations: le groupe de la [[Rabotchaia_Gazeta|''Rabotchaia Gazeta'']] de Kiev, le [[Union_générale_des_travailleurs_juifs|Bund]], et les ''Unions de Lutte pour la libération de la classe ouvrière'' de Saint-Pétersbourg, Moscou et Ekaterinoslav. L'unique délégué ouvrier présent au Congrès était un militant du Bund, qui était alors la plus grande organisation ouvrière. Ce congrès procéda à l'élection d'un Comité Central composé par trois personnes : [[Boris_Eidelman|Boris Eidelman]] (de la ''Rabotchaia Gazeta''), [[Arkadi_Kremer|Arkadi Kremer]] (du ''Bund'') et [[Stepan_Radchenko|Stepan Radchenko]] (de l'Union de lutte de Saint-Pétersbourg). [[Pierre_Struve|Pierre Struve]] était l'un des participants. [[Lénine|Lénine]], alors en exil à Chouchenskoïé (Sibérie) ne fut pas présent à ce congrès. [[Trotsky|Trotsky]] lui, est en prison à Kherson (Ukraine). |
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| ===2<sup>e</sup> congrès (1903) : mencheviks et bolcheviks=== | | ===2<sup>e</sup> congrès (1903) : mencheviks et bolcheviks=== |
− | | + | {{See also|2e congrès du POSDR}} |
− | Le [[Second_congrès_du_POSDR|second congrès]], qui réunit essentiellement des émigrés et intellectuels vivant à l'étranger, tente de constituer une force politique unifiée qui n'existe toujours pas réellement. Les 51 congressistes se réunissent à Bruxelles le 30 juillet 1903 mais doivent sous la pression des autorités belges se déplacer le 11 août à Londres. | + | Le second congrès, qui réunit essentiellement des émigrés et intellectuels vivant à l'étranger, tente de constituer une force politique unifiée qui n'existe toujours pas réellement. Les 51 congressistes se réunissent à Bruxelles le 30 juillet 1903 mais doivent sous la pression des autorités belges se déplacer le 11 août à Londres. |
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| Le [[Union_générale_des_travailleurs_juifs|Bund]] ne participe que partiellement aux travaux du congrès. Il réclame une autonomie au sein du parti, qui est largement refusée, à 45 voix contre 5 (y compris par d'autres marxistes juifs comme [[Trotsky|Trotsky]] ou [[Martov|Martov]]). Les délégués du Bund quittent alors le Congrès. | | Le [[Union_générale_des_travailleurs_juifs|Bund]] ne participe que partiellement aux travaux du congrès. Il réclame une autonomie au sein du parti, qui est largement refusée, à 45 voix contre 5 (y compris par d'autres marxistes juifs comme [[Trotsky|Trotsky]] ou [[Martov|Martov]]). Les délégués du Bund quittent alors le Congrès. |
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| Le parti se scinde ensuite en deux fractions le 17 novembre. Se retrouvant en minorité, les menchevik scissionnent. Sous pression, Plekhanov fait volte-face et exige, au nom du maintien de « l’unité », que la majorité au comité de rédaction de l’''[[Iskra|Iskra]] ''soit rendue aux mencheviks. Lénine refuse. Il fait valoir que s'il avait été minoritaire il serait resté à la rédaction en tant que minorité, sans faire de chantage à l'unité. Lénine tente pourtant activement d'éviter la scission, assurant des pleins droits démocratiques aux menchéviks. Mais ceux-ci refusent tout compromis. | | Le parti se scinde ensuite en deux fractions le 17 novembre. Se retrouvant en minorité, les menchevik scissionnent. Sous pression, Plekhanov fait volte-face et exige, au nom du maintien de « l’unité », que la majorité au comité de rédaction de l’''[[Iskra|Iskra]] ''soit rendue aux mencheviks. Lénine refuse. Il fait valoir que s'il avait été minoritaire il serait resté à la rédaction en tant que minorité, sans faire de chantage à l'unité. Lénine tente pourtant activement d'éviter la scission, assurant des pleins droits démocratiques aux menchéviks. Mais ceux-ci refusent tout compromis. |
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− | En 1904, Lénine développe son point de vue dans une brochure, ''Un pas en avant, deux pas en arrière''.<ref name="UnPasEnAvant">Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1904/05/vil19040500.htm Un pas en avant, deux pas en arrière]'', 1904</ref> [[Rosa_Luxemburg_et_les_bolchéviks|Rosa Luxemburg publie une critique de Lénine]], ''Questions d'organisation de la social-démocratie russe''.<ref>Rosa Luxemburg, ''[https://www.marxists.org/francais/luxembur/c_et_d/c_et_d_1.htm Questions d'organisation de la social-démocratie russe]'', 1904</ref> | + | En 1904, Lénine développe son point de vue dans une brochure, ''Un pas en avant, deux pas en arrière''.<ref name="UnPasEnAvant">Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1904/05/vil19040500.htm Un pas en avant, deux pas en arrière]'', 1904</ref> [[Rosa_Luxemburg_et_les_bolchéviks|Rosa Luxemburg publie une critique de Lénine]]<ref>Rosa Luxemburg, ''[https://www.marxists.org/francais/luxembur/c_et_d/c_et_d_1.htm Questions d'organisation de la social-démocratie russe]'', 1904</ref>. |
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| [[Léon_Trotski|Trotski]] siège au II<sup>e</sup> Congrès au titre de délégué de l'Union sibérienne. Après y avoir combattu durement le ''Bund'', il se retrouve lors de la scission du côté menchevik. Il continue alors pour une courte période à collaborer à l'''Iskra'', contrôlée par les mencheviks. Pour fournir à ses mandants un exposé de son action lors du congrès, il publie en 1904 le ''Rapport de la délégation sibérienne'' dans lequel il s'attaque à Lénine, le comparant à [[Maximilien_de_Robespierre|Robespierre]], l'accusant de mettre le parti ''« dans un état de siège »'', de lui ''« imposer sa poigne de fer »'', et de transformer ''« son modeste comité central en comité de salut public »''.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/archive/trotsky/1903/xx/siberian.htm Report of the Siberian Delegation]'', 1903</ref> | | [[Léon_Trotski|Trotski]] siège au II<sup>e</sup> Congrès au titre de délégué de l'Union sibérienne. Après y avoir combattu durement le ''Bund'', il se retrouve lors de la scission du côté menchevik. Il continue alors pour une courte période à collaborer à l'''Iskra'', contrôlée par les mencheviks. Pour fournir à ses mandants un exposé de son action lors du congrès, il publie en 1904 le ''Rapport de la délégation sibérienne'' dans lequel il s'attaque à Lénine, le comparant à [[Maximilien_de_Robespierre|Robespierre]], l'accusant de mettre le parti ''« dans un état de siège »'', de lui ''« imposer sa poigne de fer »'', et de transformer ''« son modeste comité central en comité de salut public »''.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/archive/trotsky/1903/xx/siberian.htm Report of the Siberian Delegation]'', 1903</ref> |