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==Le mouvement ouvrier et la religion==
 
==Le mouvement ouvrier et la religion==
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La [[Révolution_industrielle|Révolution industrielle]] au 19<sup>e</sup> siècle va engendrer l'essor du [[Prolétariat|prolétariat]], et donc jeter les bases d'une conscience de classe ouvrière. Mais l’éveil de la conscience ouvrière est inégal et lent. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, l’ardeur ouvrière commence par prendre la forme [[Idéologie|idéologique]] de sectes [[Religieuses|religieuses]] en rupture plus ou moins radicale avec le [[Clergé|clergé]] dominant. Les «&nbsp;dissidents&nbsp;» l’emportent vers 1850 dans toutes les villes et régions industrielles, face à une Eglise anglicane à usage des classes moyennes et supérieures. Chaque période de crise économique et sociale amène de nouveaux convertis aux sectes, au moment où, parallèlement, les immigrés irlandais donnent au [[Catholicisme|catholicisme]] un visage plus dynamique. Plus la population industrielle est récente, plus la piété individuelle peut avoir des chances de l’emporter. En revanche, dans les vieux milieux d’artisans aguerris, le radicalisme et le laïcisme l’emportent. Baptistes, wesleyens, méthodistes primitifs recrutent dans le monde nouveau et déraciné de l’[[Usine|usine]]&nbsp;: ce lieu infernal suscite des âmes ardentes, toutes tournées vers leur salut personnel, à l’aise dans une religion communautaire et rude d’où les patrons sont exclus. Souvent, des Primitifs donnent les premiers militants du [[Syndicalisme|syndicalisme]]&nbsp;: le salut passe par la justice collective, à grand renfort d’argumentations bibliques. Du non-conformisme religieux au non-conformisme social et politique, le chemin est difficile, mais beaucoup de travailleurs le suivront.<ref>Jean-Pierre Rioux, ''La révolution industrielle'', Points, 1971</ref>
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=== 19<sup>e</sup> s. en Europe : entre christianisme de gauche et matérialisme ===
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La [[Révolution_industrielle|Révolution industrielle]] au 19<sup>e</sup> siècle va engendrer l'essor du [[Prolétariat|prolétariat]], et donc jeter les bases d'une conscience de classe ouvrière. Mais l’éveil de la conscience ouvrière est inégal et lent. En Grande-Bretagne et aux États-Unis, l’ardeur ouvrière commence par prendre la forme [[Idéologie|idéologique]] de sectes [[Religieuses|religieuses]] en rupture plus ou moins radicale avec le [[Clergé|clergé]] dominant. Les «&nbsp;dissidents&nbsp;» l’emportent vers 1850 dans toutes les villes et régions industrielles, face à une Église anglicane à usage des classes moyennes et supérieures. Chaque période de crise économique et sociale amène de nouveaux convertis aux sectes, au moment où, parallèlement, les immigrés irlandais donnent au [[Catholicisme|catholicisme]] un visage plus dynamique. Plus la population industrielle est récente, plus la piété individuelle peut avoir des chances de l’emporter. En revanche, dans les vieux milieux d’artisans aguerris, le radicalisme et le laïcisme l’emportent. Baptistes, wesleyens, méthodistes primitifs recrutent dans le monde nouveau et déraciné de l’[[Usine|usine]]&nbsp;: ce lieu infernal suscite des âmes ardentes, toutes tournées vers leur salut personnel, à l’aise dans une religion communautaire et rude d’où les patrons sont exclus. Souvent, des Primitifs donnent les premiers militants du [[Syndicalisme|syndicalisme]]&nbsp;: le salut passe par la justice collective, à grand renfort d’argumentations bibliques. Du non-conformisme religieux au non-conformisme social et politique, le chemin est difficile, mais beaucoup de travailleurs le suivront.<ref>Jean-Pierre Rioux, ''La révolution industrielle'', Points, 1971</ref>
    
Mais dans la seconde moitié du 19<sup>e</sup> siècle en Europe, la majorité des leaders du mouvement ouvrier sont des athées. Il existe toute une tendance à la lutte frontale contre la religion. De nombreux socialistes, et en particulier des marxistes, ont combattu cette tendance pour plusieurs raisons.
 
Mais dans la seconde moitié du 19<sup>e</sup> siècle en Europe, la majorité des leaders du mouvement ouvrier sont des athées. Il existe toute une tendance à la lutte frontale contre la religion. De nombreux socialistes, et en particulier des marxistes, ont combattu cette tendance pour plusieurs raisons.
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Malgré l'importance de l'[[Athéisme|athéisme]] dans la [[La_formation_du_matérialisme_historique_chez_Marx_et_Engels|formation de la pensée matéraliste de Marx]], celui-ci n'a pas cherché à imposer comme une condition pour l'adhésion à l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (Première internationale). Il est à noter que [[Bakounine|Bakounine]] également s'accordait sur le fait qu’il ne saurait être question d’ériger l’athéisme en «&nbsp;principe obligatoire&nbsp;» dans l'AIT, bien que celui-ci constitue le «&nbsp;point de départ […] ''négatif''&nbsp;» de toute «&nbsp;philosophie sérieuse&nbsp;».
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Malgré l'importance de l'[[Athéisme|athéisme]] dans la [[La_formation_du_matérialisme_historique_chez_Marx_et_Engels|formation de la pensée matérialiste de Marx]], celui-ci n'a pas cherché à imposer comme une condition pour l'adhésion à l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (Première internationale). Il est à noter que [[Bakounine|Bakounine]] également s'accordait sur le fait qu’il ne saurait être question d’ériger l’athéisme en «&nbsp;principe obligatoire&nbsp;» dans l'AIT, bien que celui-ci constitue le «&nbsp;point de départ […] ''négatif''&nbsp;» de toute «&nbsp;philosophie sérieuse&nbsp;».
    
Face à des [[Blanquistes|blanquistes]] qui voulaient ''«&nbsp;abolir la religion&nbsp;»'', Engels prévenait que ''«&nbsp;les persécutions sont le meilleur moyen d'affermir des convictions indésirables&nbsp;!&nbsp;»''<ref>[[Friedrich Engels]] [http://www.marxists.org/francais/engels/works/1873/06/18730600.htm Le programme des émigrés blanquistes de la Commune], 1873</ref>
 
Face à des [[Blanquistes|blanquistes]] qui voulaient ''«&nbsp;abolir la religion&nbsp;»'', Engels prévenait que ''«&nbsp;les persécutions sont le meilleur moyen d'affermir des convictions indésirables&nbsp;!&nbsp;»''<ref>[[Friedrich Engels]] [http://www.marxists.org/francais/engels/works/1873/06/18730600.htm Le programme des émigrés blanquistes de la Commune], 1873</ref>
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''«&nbsp;Un dimanche, j'allai, avec Lénine et Kroupskaïa, visiter une église de Londres où se tenait un meeting social-démocrate entremêlé de psaumes chantés. L'orateur était un compositeur-typographe, revenu d'Australie. Il parla de la révolution sociale. Ensuite, toute l'assistance se leva et chanta: "Dieu tout-puissant, fais qu'il n'y ait plus ni rois ni richards..."&nbsp;Je n'en croyais ni mes yeux ni mes oreilles.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv13.htm Ma vie, 11. Première émigration]'', 1930</ref>''
 
''«&nbsp;Un dimanche, j'allai, avec Lénine et Kroupskaïa, visiter une église de Londres où se tenait un meeting social-démocrate entremêlé de psaumes chantés. L'orateur était un compositeur-typographe, revenu d'Australie. Il parla de la révolution sociale. Ensuite, toute l'assistance se leva et chanta: "Dieu tout-puissant, fais qu'il n'y ait plus ni rois ni richards..."&nbsp;Je n'en croyais ni mes yeux ni mes oreilles.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv13.htm Ma vie, 11. Première émigration]'', 1930</ref>''
 
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=== Le socialistes russes au début du 20<sup>e</sup> s. ===
 
Les [[POSDR|social-démocrates russes]], qui militaient dans un pays où l'immense majorité des classes populaires croyaient au [[Christianisme_orthodoxe|christianisme orthodoxe]], se sont beaucoup intéressés à la religion. Trotsky raconte ainsi ses premières réunions de l'Union ouvrière du Midi (en Ukraine actuelle), en 1897&nbsp;:
 
Les [[POSDR|social-démocrates russes]], qui militaient dans un pays où l'immense majorité des classes populaires croyaient au [[Christianisme_orthodoxe|christianisme orthodoxe]], se sont beaucoup intéressés à la religion. Trotsky raconte ainsi ses premières réunions de l'Union ouvrière du Midi (en Ukraine actuelle), en 1897&nbsp;:
 
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Il se montre ouvert lorsque le pope Gapone se fait remarquer après le [[Dimanche_rouge|Dimanche rouge]] (1905) en exprimant la radicalisation de certains secteurs (il avait organisé une manifestation pacifique pour adresser une pétition respectueuse au ''«&nbsp;père&nbsp;»'', le Tsar, et suite à la terrible répression il s'écrie ''<span class="citation">«&nbsp;Il n'y a plus de tsar&nbsp;!&nbsp;»</span>''). Lénine dit qu'il est possible que Gapone soit un ''«&nbsp;socialiste chrétien sincère&nbsp;»'', et rapelle&nbsp;: ''«&nbsp;On ne peut douter qu'il y a un mouvement libéral et réformateur parmi certains secteurs de jeunes du clergé russe.&nbsp;»<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1905/rd/2.htm Father Gapon]'', Vpériod n°4, 31 janvier 1905 (8 janvier a.s)</ref>''
 
Il se montre ouvert lorsque le pope Gapone se fait remarquer après le [[Dimanche_rouge|Dimanche rouge]] (1905) en exprimant la radicalisation de certains secteurs (il avait organisé une manifestation pacifique pour adresser une pétition respectueuse au ''«&nbsp;père&nbsp;»'', le Tsar, et suite à la terrible répression il s'écrie ''<span class="citation">«&nbsp;Il n'y a plus de tsar&nbsp;!&nbsp;»</span>''). Lénine dit qu'il est possible que Gapone soit un ''«&nbsp;socialiste chrétien sincère&nbsp;»'', et rapelle&nbsp;: ''«&nbsp;On ne peut douter qu'il y a un mouvement libéral et réformateur parmi certains secteurs de jeunes du clergé russe.&nbsp;»<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1905/rd/2.htm Father Gapon]'', Vpériod n°4, 31 janvier 1905 (8 janvier a.s)</ref>''
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[[Lénine|Lénine]] s'est battu contre ces tendances à la critique ''«&nbsp;sans tact&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[http://marxistsfr.org/francais/lenin/works/1921/04/vil19210409.htm Télégramme à  V. M. Molotov]'', 1921</ref> du sentiment religieux des masses, qui pouvaient exister dans la social-démocratie. La politique bolchévique au lendemain de la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]] était d'instaurer la [[Laïcité|laïcité]], et non un [[Athéïsme|athéïsme]] d'Etat (comme le fera [[Staline|Staline]]). Après la mort de Lénine, de nombreuses églises ont été détruites par le régime (par exemple à Oulianovsk<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Oulianovsk</ref>).
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La [[révolution d'Octobre]] a entraîné une vague d'[[anticléricalisme]], relativement populaire. Des églises et des reliques ont été brûlées, d'autres biens sont confisqués, et un bon nombre de membres du clergé orthodoxe ont payé le prix d'une ancestrale collaboration avec le [[Empire russe|tsarisme]]. S'ajoute à cela le sentiment anti-religieux propre aux cadres bolchéviks, en tant que militants formés à l'idée que la [[religion]] est un pilier de l'[[aliénation]] des masses.  
 
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[[Zinoviev|Zinoviev]] organise en 1923 un procès à grand spectacle contre l'Église catholique mené par [[Nikolaï_Krylenko|Nikolaï Krylenko]], à l'issue duquel les évêques Constantin Budkiewicz, Léonide Féodoroff et Jan Cieplak sont condamnés à mort ou au [[Goulag|camp de travail]].
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[[File:Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg|right|308x476px|Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg]]
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Les bolchéviks ont aussi porté une attention particulière aux religions minoritaires de l'ancien Empire russe, en particulier l'Islam.
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{{Article détaillé|Question_nationale_en_Russie#Islam}}
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[[Trotsky|Trotsky]] écrit également sur la propagande anti-religieuse en 1925 en Russie soviétique, en soulignant les limites des attaques directes.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1925/00/lt19250000.htm Sens et méthodes de la propagande anti-religieuse]'', 1925</ref>
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Plusieurs organes sont improvisés et traitent de questions religieuses sous des angles différents : un département du Commissariat à la justice (futur département des cultes), la commission des affaires intérieures, la [[Tchéka]], et une section dédiée à la propagande anti-religieuse au Commissariat à l'éducation... En 1922 une commission anti-religieuse est créée au niveau du Comité central, dirigée par [[Iemelian Iaroslavski|Iaroslavski]]<ref>Anderson, John (1994). ''[https://archive.org/details/religionstatepol0000ande/page/3 Religion, State and Politics in the Soviet Union and Successor States]''. Cambridge, England: Cambridge University Press. [https://archive.org/details/religionstatepol0000ande/page/3 pp. 3]. <nowiki>ISBN 0-521-46784-5</nowiki>.</ref>. [[Zinoviev|Zinoviev]] organise en 1923 un procès à grand spectacle contre l'Église catholique mené par [[Nikolaï_Krylenko|Nikolaï Krylenko]], à l'issue duquel les évêques Constantin Budkiewicz, Léonide Féodoroff et Jan Cieplak sont condamnés à mort ou au [[Goulag|camp de travail]]. [[File:Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg|right|308x476px|Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg]]
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Cependant la [[liberté de croyance]] n'était pas remise en cause et la direction du parti bolchévik tendait à modérer la propagande anti-religieuse. [[Lénine|Lénine]] s'est battu contre ces tendances à la critique ''«&nbsp;sans tact&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[http://marxistsfr.org/francais/lenin/works/1921/04/vil19210409.htm Télégramme à  V. M. Molotov]'', 1921</ref> du sentiment religieux des masses. [[Trotsky|Trotsky]] écrit également sur la propagande anti-religieuse en 1925 en Russie soviétique, en soulignant les limites des attaques directes.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1925/00/lt19250000.htm Sens et méthodes de la propagande anti-religieuse]'', 1925</ref>
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En 1920 est créée la Ligue internationale des socialistes religieux<ref>http://www.ilrs.org/</ref>, organisation soeur de l'[[Internationale_socialiste|Internationale socialiste]], qui regroupe des socialistes chrétiens.
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Les bolchéviks ont aussi porté une attention particulière aux religions [[Minorités nationales en Russie|minoritaires de l'ancien Empire russe]], l'islam et le judaïsme.
    
Des débats traversent l'[[Internationale communiste]] sur l'attitude à avoir envers la religion. Par exemple, [[Nikolaï Boukharine|Boukharine]] reprochait à [[Herman Gorter|Gorter]] une trop grande neutralité :
 
Des débats traversent l'[[Internationale communiste]] sur l'attitude à avoir envers la religion. Par exemple, [[Nikolaï Boukharine|Boukharine]] reprochait à [[Herman Gorter|Gorter]] une trop grande neutralité :
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« Comme conclusion de notre analyse de la religion, nous devons dire qu'une telle conception de la religion conduit directement le prolétariat à la nécessité d'une lutte active contre elle. Gorter, dans son livre sur le ''Matérialisme historique,'' non seulement s'éloigne du matérialisme philosophique, mais encore comprend d'une façon opportuniste et bourgeoise la proposition : « la religion - affaire privée ». Selon lui, cela veut dire qu'il est inutile pour nous de nous occuper de la religion qui, soi-disant, disparaîtra d'elle-même. Rien cependant n'arrive de soi-même dans une société et Marx, dans un de ses ouvrages si brillants et mordants ''(La Critique du Programme de Gotha)'' se moquait cruellement de la conception à la Gorter de la « religion - affaire privée ». D'après Marx, ce mot d'ordre ne signifie qu'une revendication des ouvriers, adressée à l'État bourgeois, pour que celui-ci ne fourre pas son nez policier dans ce qui ne le regarde pas et nullement une revendication adressé ; à eux-mêmes, afin de les rendre « tolérants » envers tout l'héritage des régimes ignobles et envers toute force réactionnaire. La conception de Gorter ne peut nullement sous ce rapport, être qualifiée de révolutionnaire et communiste. C'est un point de vue purement social-démocrate. »<ref name=":0" />
 
« Comme conclusion de notre analyse de la religion, nous devons dire qu'une telle conception de la religion conduit directement le prolétariat à la nécessité d'une lutte active contre elle. Gorter, dans son livre sur le ''Matérialisme historique,'' non seulement s'éloigne du matérialisme philosophique, mais encore comprend d'une façon opportuniste et bourgeoise la proposition : « la religion - affaire privée ». Selon lui, cela veut dire qu'il est inutile pour nous de nous occuper de la religion qui, soi-disant, disparaîtra d'elle-même. Rien cependant n'arrive de soi-même dans une société et Marx, dans un de ses ouvrages si brillants et mordants ''(La Critique du Programme de Gotha)'' se moquait cruellement de la conception à la Gorter de la « religion - affaire privée ». D'après Marx, ce mot d'ordre ne signifie qu'une revendication des ouvriers, adressée à l'État bourgeois, pour que celui-ci ne fourre pas son nez policier dans ce qui ne le regarde pas et nullement une revendication adressé ; à eux-mêmes, afin de les rendre « tolérants » envers tout l'héritage des régimes ignobles et envers toute force réactionnaire. La conception de Gorter ne peut nullement sous ce rapport, être qualifiée de révolutionnaire et communiste. C'est un point de vue purement social-démocrate. »<ref name=":0" />
 
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=== Stalinisme ===
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Avec la [[stalinisation]], un durcissement s'opère. La politique passe d'une attitude plutôt [[Laïcité|laïque]] à un [[athéisme]] d'État, et à une répression de toute pratique religieuse<ref>[[wikifr:Politique_anti-religieuse_soviétique|https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_anti-religieuse_soviétique]]</ref>. Après la mort de Lénine, de nombreuses églises ont été détruites par le régime (par exemple à Oulianovsk<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Oulianovsk</ref>).  En 1925  [[Iemelian Iaroslavski|Iaroslavski]] est placé à la tête d'une organisation de masse destinée à promouvoir activement l'athéisme, l'[[Union des sans-dieu]].
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La saisie de tous les biens restant à l'Église est ordonnée en 1934, officiellement pour lutter contre la Grande Famine. Avec la [[Seconde guerre mondiale]], la politique soviétique vis-à-vis de la religion orthodoxe change : pour souder la population autour du régime, il ne s'agit plus de persécuter, mais d'instrumentaliser l'Église, en même temps qu'est instrumentalisé désormais ouvertement le nationalisme grand-russe. Celle-ci connaît un nouveau départ avec l'élection d'un nouveau patriarche en 1943 (le dernier n'avait pas été remplacé à sa mort en 1925). Staline s'adresse à la radio aux citoyens en utilisant non plus le terme de « camarades » mais celui de « frères ». Pratiquer l'orthodoxie ne conduit plus au Goulag et même des membres du Parti et de la [[Nomenklatura]] finissent par s'y adonner.
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=== Autres ===
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En 1920 est créée la Ligue internationale des socialistes religieux<ref>http://www.ilrs.org/</ref>, organisation sœur de l'[[Internationale_socialiste|Internationale socialiste]], qui regroupe des socialistes chrétiens.
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Au début du 21<sup>e</sup> siècle, l'[[Islamophobie|islamophobie]] est un sujet majeur qui divise l'[[Extrême_gauche|extrême gauche]], notamment en France où la gauche a une tradition antireligieuse très forte.<ref>Lutte ouvrière, [http://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/01/22/le-piege-de-la-lutte-contre-lislamophobie_75202.html Le piège de la « lutte contre l’islamophobie »], février 2017</ref><ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/antiracisme/combat-contre-lislamophobie-quand-lutte-ouvriere-inverse-la-hierarchie-des-normes Combat contre l’islamophobie : quand Lutte Ouvrière inverse la hiérarchie des normes], février 2017</ref>
 
Au début du 21<sup>e</sup> siècle, l'[[Islamophobie|islamophobie]] est un sujet majeur qui divise l'[[Extrême_gauche|extrême gauche]], notamment en France où la gauche a une tradition antireligieuse très forte.<ref>Lutte ouvrière, [http://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/01/22/le-piege-de-la-lutte-contre-lislamophobie_75202.html Le piège de la « lutte contre l’islamophobie »], février 2017</ref><ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/antiracisme/combat-contre-lislamophobie-quand-lutte-ouvriere-inverse-la-hierarchie-des-normes Combat contre l’islamophobie : quand Lutte Ouvrière inverse la hiérarchie des normes], février 2017</ref>
  

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