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Ligne 206 : − − ===Les missionnaires chrétiens en Chine=== − − L'arrivée de missionnaires chrétiens européens en Chine est bien sûr corrélée au processus de [[Semi-colonisation_de_la_Chine|semi-colonisation du pays]]. Elle constitue un pendant [[Idéologique|idéologique]] de cette pénétration [[Impérialiste|impérialiste]]. − − Cependant, cela a parfois eu des effets imprévus. Par exemple, la traduction de la bible en chinois par le missionnaire Karl Gützlaff a été reprise par Hong Xiuquan, qui a dirigé la [[Révolte_des_Taiping|révolte des Taiping]], mouvement ésotérique mais [[Progressiste|progressiste]]. Les idées d'égalité présentes dans la bible se sont retournées contre l'objectif de soumission initial. Marx avait bien pris note de ces faits.<ref>David Riazanov, ''[https://www.marxists.org/archive/riazanov/1926/xx/china.htm Karl Marx on China]'', février 1926</ref>
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Il faut également noter que les communautés villageoises ont souvent structuré leur organisation d'autodéfense communale (''ikki'') à l'occasion de leurs regroupements sur les lieux de cultes locaux (rendus aux esprits ''kami'' dans les sanctuaires ''shintô'').<ref>Pierre-François Souyri, ''Histoire du Japon médiéval'', 2013</ref>
Il faut également noter que les communautés villageoises ont souvent structuré leur organisation d'autodéfense communale (''ikki'') à l'occasion de leurs regroupements sur les lieux de cultes locaux (rendus aux esprits ''kami'' dans les sanctuaires ''shintô'').<ref>Pierre-François Souyri, ''Histoire du Japon médiéval'', 2013</ref>
A l'époque moderne, un autre phénomène apparaît : l'arrivée de missionnaires chrétiens européens, fortement corrélée aux tentatives de pénétration [[Impérialisme|impérialiste]], par exemple au processus de [[semi-colonisation de la Chine]].
Cependant, cela a parfois eu des effets imprévus. Par exemple, la traduction de la bible en chinois par le missionnaire Karl Gützlaff a été reprise par Hong Xiuquan, qui a dirigé la [[révolte des Taiping]], mouvement ésotérique mais [[progressiste]]. Les idées d'égalité présentes dans la bible se sont retournées contre l'objectif de soumission initial. Marx avait bien pris note de ces faits.<ref>David Riazanov, ''[https://www.marxists.org/archive/riazanov/1926/xx/china.htm Karl Marx on China]'', février 1926</ref>
La conversion au christianisme eut surtout beaucoup de succès en Corée, où la plupart des couchés lettrées se sont converties (surtout à partir de 1885, au protestantisme anglo-saxon), et où aujourd'hui près de 30% de la population (en Corée du Sud) est chrétienne.
Au Japon en revanche, où la réaction face à l'impérialisme fut bien plus vive et précoce, le christianisme n'atteignit jamais plus de 3% de la population (1% aujourd'hui).
===L'essor du protestantisme===
===L'essor du protestantisme===
Mais le protestantisme ne peut pas pour autant être essentialisé comme "religion bourgeoise" : là où il ne s'est pas implanté, le capitalisme s'est développé sous d'autres idéologies, et des courants évangélistes du protestantisme ont pu exprimer des aspirations de travailleur-ses.
Mais le protestantisme ne peut pas pour autant être essentialisé comme "religion bourgeoise" : là où il ne s'est pas implanté, le capitalisme s'est développé sous d'autres idéologies, et des courants évangélistes du protestantisme ont pu exprimer des aspirations de travailleur-ses.
=== La papauté et les États-nations ===
===La papauté et les États-nations===
Une des particularités de la répartition des pouvoirs dans le [[Moyen-Âge européen|Moyen-Âge occidental]] était la coexistence de différents [[État|États]] européens et d'une autorité religieuse transnationale, l’Église catholique romaine dirigée par le pape. La séparation correspondait globalement à une bureaucratie (clergé) gérant l'appareil idéologique et les autorités gérant l'ordinaire (pouvoir spirituel et pouvoir temporel). Bien que l'Eglise ait en réalité la gestion directe d'un ensemble conséquent de terres rapportant des rentes bien matérielles.
Une des particularités de la répartition des pouvoirs dans le [[Moyen-Âge européen|Moyen-Âge occidental]] était la coexistence de différents [[État|États]] européens et d'une autorité religieuse transnationale, l’Église catholique romaine dirigée par le pape. La séparation correspondait globalement à une bureaucratie (clergé) gérant l'appareil idéologique et les autorités gérant l'ordinaire (pouvoir spirituel et pouvoir temporel). Bien que l'Eglise ait en réalité la gestion directe d'un ensemble conséquent de terres rapportant des rentes bien matérielles.
C'est pourquoi l'[[Anticléricalisme|anticléricalisme]] est longtemps resté une question de positionnement épineuse pour les socialistes.
C'est pourquoi l'[[Anticléricalisme|anticléricalisme]] est longtemps resté une question de positionnement épineuse pour les socialistes.
===Le christianisme contemporain===
===Le christianisme contemporain===