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S.L. coq
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Le matérialisme de Marx est au contraire critique et pratique, il est un dépassement de cette opposition entre les conceptions idéalistes et matérialistes classiques car, tout en affirmant la détermination première du réel, du concret, il prend en compte les interactions entre ces deux conceptions.
 
Le matérialisme de Marx est au contraire critique et pratique, il est un dépassement de cette opposition entre les conceptions idéalistes et matérialistes classiques car, tout en affirmant la détermination première du réel, du concret, il prend en compte les interactions entre ces deux conceptions.
<blockquote>''«&nbsp;Les deux interprétations du monde, le matérialisme et l'idéalisme, tombent avec la praxis (marxiste) révolutionnaire. Elles perdent leur opposition [...]. La spécificité du marxisme , son caractère révolutionnaire (donc son caractère de classe) ne proviennent donc pas d'une prise de position matérialiste, mais de son caractère pratique, dépassant la spéculation, donc la philosophie, donc le matérialisme comme l'idéalisme.&nbsp;»''<ref name="lefebvre">Henri Lefèbvre, </ref></blockquote>  
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<blockquote>«&nbsp;Les deux interprétations du monde, le matérialisme et l'idéalisme, tombent avec la praxis (marxiste) révolutionnaire. Elles perdent leur opposition [...]. La spécificité du marxisme , son caractère révolutionnaire (donc son caractère de classe) ne proviennent donc pas d'une prise de position matérialiste, mais de son caractère pratique, dépassant la spéculation, donc la philosophie, donc le matérialisme comme l'idéalisme.&nbsp;»<ref name="lefebvre">Henri Lefèbvre, </ref></blockquote>  
 
Car toute pratique est constituée à la fois de concret et de "pensée". Le [[Travail|travail]], par exemple, nécessite à la fois la réflexion et l'action. C'est bien grâce à la relative autonomie de la pensée et de la culture humaine, que les hommes sont capables d'agir en retour sur leurs propres conditions matérielles d'existence.
 
Car toute pratique est constituée à la fois de concret et de "pensée". Le [[Travail|travail]], par exemple, nécessite à la fois la réflexion et l'action. C'est bien grâce à la relative autonomie de la pensée et de la culture humaine, que les hommes sont capables d'agir en retour sur leurs propres conditions matérielles d'existence.
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En effet, le biochimiste marxiste et sinologue des sciences [[Joseph Needham]] montre en premier lieu :<blockquote>« de façon détaillée que la 'philosophie perennis' de la chine est un 'matériialisme organique' : cela peut être mis en lumière par les déclarations des philosophes et des penseurs scientifiques de chaque période. La pensée chinoise n'a jamais développée de vision mécaniste du monde, ... »<ref>Needham, J. (1973). ''La science chinoise et l'Occident'' '''(p.14)'''. Points (Sciences). (imp. de 2019)</ref></blockquote>D'autre part, « la pensée et la pratique mathématiques chinoises furent invariablement algébriques et non pas géométrique ». Elles ne sont donc pas abstraites mais pragmatiques/pratiques (id, p.15). Les nombres en Chine sont utilisés « comme matériaux de mesures quantitatives opérées ''a posteriori'' » et non « sous forme de « numérologie » ou de mysticisme du nombre construit ''a priori'' » (id, p.10) comme au Moyen-âge. Cette démarche apriori domine encore aujourd'hui en occident au XXI siècle essentiellement dans les domaines purement empiriques où le fait fait foi sous couvert de statistiques et de mesures aprioriques (diagnostique). Cette croyance libérale aux faits purs, objectivés et contrôlés (sans cadre théorique, ni sujet, ni histoire) émerge de l'Evidence-based qui peut être traduit par “démarches fondées sur les faits” (selon le point de vue des études de laboratoires contrôlées et randomisées hors sol, hors nature, hors terrain donc sans histoire) ou par “démarches fondées les données probantes” (selon le point de vue de l'étude bibliographique d'articles scientifiques dont les revues sont dirigées à plus de 60% par les pairs (peer) fidèles à l'Evidence-based au détriment de la Science-based, démarches dialectiques fondées sur la science). Dans les pratiques purement empiristes le Fait a substitué Dieu. Or,  « la pratique chinoise , n'[est] pas, comme on peut le croire à première vue, purement empirique » (id. p.15).  
 
En effet, le biochimiste marxiste et sinologue des sciences [[Joseph Needham]] montre en premier lieu :<blockquote>« de façon détaillée que la 'philosophie perennis' de la chine est un 'matériialisme organique' : cela peut être mis en lumière par les déclarations des philosophes et des penseurs scientifiques de chaque période. La pensée chinoise n'a jamais développée de vision mécaniste du monde, ... »<ref>Needham, J. (1973). ''La science chinoise et l'Occident'' '''(p.14)'''. Points (Sciences). (imp. de 2019)</ref></blockquote>D'autre part, « la pensée et la pratique mathématiques chinoises furent invariablement algébriques et non pas géométrique ». Elles ne sont donc pas abstraites mais pragmatiques/pratiques (id, p.15). Les nombres en Chine sont utilisés « comme matériaux de mesures quantitatives opérées ''a posteriori'' » et non « sous forme de « numérologie » ou de mysticisme du nombre construit ''a priori'' » (id, p.10) comme au Moyen-âge. Cette démarche apriori domine encore aujourd'hui en occident au XXI siècle essentiellement dans les domaines purement empiriques où le fait fait foi sous couvert de statistiques et de mesures aprioriques (diagnostique). Cette croyance libérale aux faits purs, objectivés et contrôlés (sans cadre théorique, ni sujet, ni histoire) émerge de l'Evidence-based qui peut être traduit par “démarches fondées sur les faits” (selon le point de vue des études de laboratoires contrôlées et randomisées hors sol, hors nature, hors terrain donc sans histoire) ou par “démarches fondées les données probantes” (selon le point de vue de l'étude bibliographique d'articles scientifiques dont les revues sont dirigées à plus de 60% par les pairs (peer) fidèles à l'Evidence-based au détriment de la Science-based, démarches dialectiques fondées sur la science). Dans les pratiques purement empiristes le Fait a substitué Dieu. Or,  « la pratique chinoise , n'[est] pas, comme on peut le croire à première vue, purement empirique » (id. p.15).  
 
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En effet,  pour citer le sémiologue entrepreneur et anthropologue Yves Richez :<blockquote>'''«&nbsp;la pensée chinoise développe elle aussi une pensée dite ''abstraite'', mais le principe s'oriente principalement sur le «&nbsp;procès des choses&nbsp;»<ref>Yves Richez, ISTE, p.49</ref>.'''</blockquote>On est donc sur le principe du [[Devenir (principe)|devenir]], rejeté par les empiristes, mais cher aux utopistes où « les utopies sont comme des enveloppes de brume sous lesquelles s'avancent des idées neuves et réalisables » (Ruyer)<ref>Cuviller, A (1990). ''Vocabulaire philosophique'' (p.241). Le livre de Poche (réimp de 1956).</ref>. Si en Chine, l'écriture est née du besoin administratif et donc limitant ainsi l'innovation à cause d'un enseignement figuratif par imitation pure, cela n'empêche pas moins qu'il y ait de grandes inventions technologiques et découvertes scientifiques réalisées bien avant l'occident. La méconnaissance de l'atomisme n'a pas empêché une théorie ondulatoire, avec son antithèse onde-particule, « liée à l'éternel flux et reflux des deux principes naturels fondamentaux, le Yang et le Ying ». (JN, p.16).  Cette avancée est le fait que « le sens pratique » (technicité) est a posteriori au regard scientifique (scientificité). La technique dont l'écriture suit la propension dialectique du développement naturel des choses.  
En effet,  pour citer le sémiologue entrepreneur et anthropologue Yves Richez :<blockquote>«&nbsp;la pensée chinoise développe elle aussi une pensée dite ''abstraite'', mais le principe s'oriente principalement sur le «&nbsp;procès des choses&nbsp;»<ref>Yves Richez, ISTE, p.49</ref>.</blockquote>On est donc sur le principe du [[Devenir (principe)|devenir]], rejeté par les empiristes, mais cher aux utopistes où « les utopies sont comme des enveloppes de brume sous lesquelles s'avancent des idées neuves et réalisables » (Ruyer)<ref>Cuviller, A (1990). ''Vocabulaire philosophique'' (p.241). Le livre de Poche (réimp de 1956).</ref>. Si en Chine, l'écriture est née du besoin administratif et donc limitant ainsi l'innovation à cause d'un enseignement figuratif par imitation pure, cela n'empêche pas moins qu'il y ait de grandes inventions technologiques et découvertes scientifiques réalisées bien avant l'occident. La méconnaissance de l'atomisme n'a pas empêché une théorie ondulatoire, avec son antithèse onde-particule, « liée à l'éternel flux et reflux des deux principes naturels fondamentaux, le Yang et le Ying ». (JN, p.16).  Cette avancée est le fait que « le sens pratique » (technicité) est a posteriori au regard scientifique (scientificité). La technique dont l'écriture suit la propension dialectique du développement naturel des choses.  
      
Si en occident, technologie et science se séparent à la Renaissance à l'époque de Galilée, elles restent le plus souvent encore amalgamées à cause des visions mécanistes et des pratiques purement empiristes. La technique (mesure : observation-expérimentation) comme moyen apriori de rationalisation (dogme/certitude) fait foi au détriment de la science<ref>Anichini, G., Carraro, F., Geslin, P. Guille-Escuret, G. (2017). ''Technicité versus scientificité - Tensions et équivoques'' (206p.). ISTE.</ref> (contemplation : regard-expérience) comme bon sens (raison/doute).
 
Si en occident, technologie et science se séparent à la Renaissance à l'époque de Galilée, elles restent le plus souvent encore amalgamées à cause des visions mécanistes et des pratiques purement empiristes. La technique (mesure : observation-expérimentation) comme moyen apriori de rationalisation (dogme/certitude) fait foi au détriment de la science<ref>Anichini, G., Carraro, F., Geslin, P. Guille-Escuret, G. (2017). ''Technicité versus scientificité - Tensions et équivoques'' (206p.). ISTE.</ref> (contemplation : regard-expérience) comme bon sens (raison/doute).
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