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En avril 1903 eut lieu le pogrom de Kichinev, le plus terrible pogrom jamais exécuté jusqu’alors en Russie, qui consterna le monde entier et engendra l’adoption par toutes les langues du terme « pogrom » comme synonyme de « massacre ». Il eut lieu dans la partie ukrainienne de la « zone de résidence ». Les quartiers juifs de Kichinev furent détruits, les maisons dévastées, des centaines de Juifs blessés ou tués. Le pogrom fut déclenché des policiers du tsar et par des [[Cent-Noirs|Cent-Noirs]], mais exécuté en grande partie par des gens du peuple, ouvriers et travailleurs comme les Juifs qu’ils persécutaient. La confiance des ouvriers juifs en leurs frères de classe en fut sérieusement affectée.
 
En avril 1903 eut lieu le pogrom de Kichinev, le plus terrible pogrom jamais exécuté jusqu’alors en Russie, qui consterna le monde entier et engendra l’adoption par toutes les langues du terme « pogrom » comme synonyme de « massacre ». Il eut lieu dans la partie ukrainienne de la « zone de résidence ». Les quartiers juifs de Kichinev furent détruits, les maisons dévastées, des centaines de Juifs blessés ou tués. Le pogrom fut déclenché des policiers du tsar et par des [[Cent-Noirs|Cent-Noirs]], mais exécuté en grande partie par des gens du peuple, ouvriers et travailleurs comme les Juifs qu’ils persécutaient. La confiance des ouvriers juifs en leurs frères de classe en fut sérieusement affectée.
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En 1908 à Czernowicz (actuellement Tchernivtsi en Ukraine) a lieu une conférence sur la langue yiddish.
    
En 1911 commence l’affaire Beilis, l’accusation d’assassinat rituel contre Mendel Beilis, simple travailleur juif de Kiev. Les accusations contre Beilis furent prononcées par le ministre de la Justice, sous l’influence de Schelovitov, antisémite notoire. Le procès prit fin en 1913, Beilis fut innocenté mais, grâce aux rumeurs qui avaient circulé sur la « nature maligne et criminelle des Juifs », le gouvernement tsariste en sortit vainqueur ; il était parvenu à fomenter l’antisémitisme et à instaurer un climat qui allait entraîner une vague de pogroms à Kiev.
 
En 1911 commence l’affaire Beilis, l’accusation d’assassinat rituel contre Mendel Beilis, simple travailleur juif de Kiev. Les accusations contre Beilis furent prononcées par le ministre de la Justice, sous l’influence de Schelovitov, antisémite notoire. Le procès prit fin en 1913, Beilis fut innocenté mais, grâce aux rumeurs qui avaient circulé sur la « nature maligne et criminelle des Juifs », le gouvernement tsariste en sortit vainqueur ; il était parvenu à fomenter l’antisémitisme et à instaurer un climat qui allait entraîner une vague de pogroms à Kiev.
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En parallèle du [[Bund_juif|Bund]] se développe un mouvement [[Sioniste|sioniste]], qui se veut le pendant juif des mouvements nationalistes bourgeois qui emergent un peu partout à partir du 19<sup>e</sup> siècle. Et comme souvent dans le cas de nationalités opprimés, ce nationalisme penche à gauche.
 
En parallèle du [[Bund_juif|Bund]] se développe un mouvement [[Sioniste|sioniste]], qui se veut le pendant juif des mouvements nationalistes bourgeois qui emergent un peu partout à partir du 19<sup>e</sup> siècle. Et comme souvent dans le cas de nationalités opprimés, ce nationalisme penche à gauche.
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C'est également en 1897 qu'eut lieu à Bâle le premier congrès de l’Organisation sioniste.
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C'est également en 1897 (27 août) qu'eut lieu à Bâle le premier congrès de l’Organisation sioniste.
    
Durant le 6<sup>e</sup> Congrès sioniste (Bâle, août 1903), [[Theodor_Herzl|Theodor Herzl]], créateur du mouvement sioniste, annonça qu’il n’y avait aucun espoir, dans un futur proche, d’obtenir la Palestine&nbsp;; il proposa donc l’Ouganda comme territoire national juif, tout du moins jusqu’à obtention de la «&nbsp;terre promise&nbsp;» qui faisait alors partie de l’[[Empire_ottoman|Empire ottoman]]. Une rupture faillit se produire au sein du jeune mouvement&nbsp;; Herzl dut user de toute son influence et de tout son charisme pour maintenir l’unité du mouvement (unité qui dura jusqu’en 1906, deux ans après son décès en 1904).
 
Durant le 6<sup>e</sup> Congrès sioniste (Bâle, août 1903), [[Theodor_Herzl|Theodor Herzl]], créateur du mouvement sioniste, annonça qu’il n’y avait aucun espoir, dans un futur proche, d’obtenir la Palestine&nbsp;; il proposa donc l’Ouganda comme territoire national juif, tout du moins jusqu’à obtention de la «&nbsp;terre promise&nbsp;» qui faisait alors partie de l’[[Empire_ottoman|Empire ottoman]]. Une rupture faillit se produire au sein du jeune mouvement&nbsp;; Herzl dut user de toute son influence et de tout son charisme pour maintenir l’unité du mouvement (unité qui dura jusqu’en 1906, deux ans après son décès en 1904).
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Parmi les nouveaux arrivants de la Tcheka on remarque une infirmière, la secrétaire de Zinoviev, Anna Kostina. Une lettre secrète, datée du 18 juillet 1918, informe, à Pétrograd Zinoviev, qu'on requiert le maintien de sa secrétaire dans l'Oural, pour un travail "spécialement responsable". Il fallait comprendre, en langage codé, sa participation au transfert des prisonniers de "la maison à destination spéciale" vers Perm. En outre des expertises indiquaient qu'il était impossible de faire disparaître par le feu les cadavres introuvables. On prenait enfin connaissance de l'existence à Perm entre septembre et novembre 1918 de dix-huit témoins attestant auprès du juge Sokolov avoir vu l'ex-tsarine et ses quatre filles, toutes les cinq ensemble ou séparées. L'un d'entre eux, Natalia Moutnikh, qui les identifia toutes les cinq était une collègue et amie d'Anna Kostina. En juillet 1920 dans un journal américain ''San Francisco Chronicle Sunday'', Zinoviev revendiqua l'exécution du tsar mais démentit le massacre de sa famille, affirmant "qu'elle vivait en sécurité dans une ville de l'Oural". De surcroît dans les archives du prestigieux Lord Mountbatten, neveu maternel de la tsarine, Summers et Mangold mirent la main sur un vieux document dissimulé jusque là. Le 27 septembre 1918, à Berlin le frère de la tsarine, Ernest de Hesse, écrivait secrètement à Londres à sa soeur Victoria (mère de Mountbatten) qu'il tenait "de deux sources sûres qu'Alix et tous les enfants sont en vie". <ref> Ibidem ; Site internet ''Midi insoumis'' "La famille du tsar russe Nicolas 2 Romanov n’a pas été tuée par les bolcheviks le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg" 2014-2019 ; Marc Ferro, ''La vérité sur la tragédie des Romanov'', Paris, Tallandier, 2012 ; "La deuxième mort de Nicolas II" dans ''Les Tabous de l'Histoire'', Paris, 2002 ; ''Nicolas II'', Paris, Payot, 1990 ; Marina Grey, ''Enquête sur le massacre des Romanov'', Paris, Perrin, 1987-1994 </ref>. Le mythe antisémite du massacre des Romanov ne relevait donc pas d'un fantasme plus ou moins sincère, mais bel et bien d'un complot, similaire à celui qui aboutit à la création en 1901 par la police tsariste de l'opuscule, ''Les Protocoles des Sages de Sion''. Dans une émission télévisée diffusée le mercredi 26 décembre 2018 sur la chaîne ''Histoire'' et intitulée "Romanov, la contre-enquête", des experts de la gendarmerie française ont contesté le bien-fondé des tests ADN (principal argument qui restait en faveur du maintien de la thèse du massacre) sur des corps retrouvés des décennies plus tard... comme de juste peu après la parution en Grande-Bretagne du livre de Summers et de Mangold. Du fait de l'absence de corps des membres de la famille à Ekaterinbourg et donc de preuves de leurs assassinats, un nombre incalculable d'hommes et de femmes clamèrent être soit le fils unique soit l'une des quatre filles du tsar, le plus souvent rescapés de la tuerie. Ce qui donnait du poids à la déclaration de Tchitchérine à la Conférence de Gênes : 'le tsar est mort, je ne sais pas exactement ce qu'il est advenu de la tsarine et des enfants. Je pense qu'ils ont été transportés à l'étranger." Il dit successivement qu'ils se trouvaient d'apr!ès ses lecteurs de la presse en Amérique puis en Europe fondus dans la masse de l'émigration. Parmi les prétendants au titre de l'un des cinq enfants du couple  impérial on trouve dans les années 1920 "l'inconnue de Berlin" devenue rapidement Anna Tchaikovsky puis en 1931 Anna Anderson puis en 1969 Anastasia Mannahan. Elle fut reconnue, puis soutenue jusqu'à sa mort en 1984 par quantité de parents et de connaissances comme la Grande Duchesse Anastasia Nicolaeïvna Romanov, quatrième fille du tsar. Elle fut également identifiée par des tests et une preuve graphologique. Elle eut quelques ennemis intéressés à sa disparition : Ernst de Hesse notamment à propos duquel elle affirma (ce qu'il niait mais qui fut corroboré par plusieurs témoins) qu'il s'était rendu secrètement en 1916 à Saint - Petersbourg, Cyrille W.Romanov l'héritier présomptif du trône. Cette prétendante se fit passer pour la miraculée d'Ekaterinbourg, mais ne raconta jamais elle-même devant les tribunaux le récit de ce sauvetage présumé. En 1974 elle lança à Summers et Mangold lors d'une rencontre avec eux : "il n'y a pas eu de massacre là-bas, mais je ne peux pas en dire plus".   
 
Parmi les nouveaux arrivants de la Tcheka on remarque une infirmière, la secrétaire de Zinoviev, Anna Kostina. Une lettre secrète, datée du 18 juillet 1918, informe, à Pétrograd Zinoviev, qu'on requiert le maintien de sa secrétaire dans l'Oural, pour un travail "spécialement responsable". Il fallait comprendre, en langage codé, sa participation au transfert des prisonniers de "la maison à destination spéciale" vers Perm. En outre des expertises indiquaient qu'il était impossible de faire disparaître par le feu les cadavres introuvables. On prenait enfin connaissance de l'existence à Perm entre septembre et novembre 1918 de dix-huit témoins attestant auprès du juge Sokolov avoir vu l'ex-tsarine et ses quatre filles, toutes les cinq ensemble ou séparées. L'un d'entre eux, Natalia Moutnikh, qui les identifia toutes les cinq était une collègue et amie d'Anna Kostina. En juillet 1920 dans un journal américain ''San Francisco Chronicle Sunday'', Zinoviev revendiqua l'exécution du tsar mais démentit le massacre de sa famille, affirmant "qu'elle vivait en sécurité dans une ville de l'Oural". De surcroît dans les archives du prestigieux Lord Mountbatten, neveu maternel de la tsarine, Summers et Mangold mirent la main sur un vieux document dissimulé jusque là. Le 27 septembre 1918, à Berlin le frère de la tsarine, Ernest de Hesse, écrivait secrètement à Londres à sa soeur Victoria (mère de Mountbatten) qu'il tenait "de deux sources sûres qu'Alix et tous les enfants sont en vie". <ref> Ibidem ; Site internet ''Midi insoumis'' "La famille du tsar russe Nicolas 2 Romanov n’a pas été tuée par les bolcheviks le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg" 2014-2019 ; Marc Ferro, ''La vérité sur la tragédie des Romanov'', Paris, Tallandier, 2012 ; "La deuxième mort de Nicolas II" dans ''Les Tabous de l'Histoire'', Paris, 2002 ; ''Nicolas II'', Paris, Payot, 1990 ; Marina Grey, ''Enquête sur le massacre des Romanov'', Paris, Perrin, 1987-1994 </ref>. Le mythe antisémite du massacre des Romanov ne relevait donc pas d'un fantasme plus ou moins sincère, mais bel et bien d'un complot, similaire à celui qui aboutit à la création en 1901 par la police tsariste de l'opuscule, ''Les Protocoles des Sages de Sion''. Dans une émission télévisée diffusée le mercredi 26 décembre 2018 sur la chaîne ''Histoire'' et intitulée "Romanov, la contre-enquête", des experts de la gendarmerie française ont contesté le bien-fondé des tests ADN (principal argument qui restait en faveur du maintien de la thèse du massacre) sur des corps retrouvés des décennies plus tard... comme de juste peu après la parution en Grande-Bretagne du livre de Summers et de Mangold. Du fait de l'absence de corps des membres de la famille à Ekaterinbourg et donc de preuves de leurs assassinats, un nombre incalculable d'hommes et de femmes clamèrent être soit le fils unique soit l'une des quatre filles du tsar, le plus souvent rescapés de la tuerie. Ce qui donnait du poids à la déclaration de Tchitchérine à la Conférence de Gênes : 'le tsar est mort, je ne sais pas exactement ce qu'il est advenu de la tsarine et des enfants. Je pense qu'ils ont été transportés à l'étranger." Il dit successivement qu'ils se trouvaient d'apr!ès ses lecteurs de la presse en Amérique puis en Europe fondus dans la masse de l'émigration. Parmi les prétendants au titre de l'un des cinq enfants du couple  impérial on trouve dans les années 1920 "l'inconnue de Berlin" devenue rapidement Anna Tchaikovsky puis en 1931 Anna Anderson puis en 1969 Anastasia Mannahan. Elle fut reconnue, puis soutenue jusqu'à sa mort en 1984 par quantité de parents et de connaissances comme la Grande Duchesse Anastasia Nicolaeïvna Romanov, quatrième fille du tsar. Elle fut également identifiée par des tests et une preuve graphologique. Elle eut quelques ennemis intéressés à sa disparition : Ernst de Hesse notamment à propos duquel elle affirma (ce qu'il niait mais qui fut corroboré par plusieurs témoins) qu'il s'était rendu secrètement en 1916 à Saint - Petersbourg, Cyrille W.Romanov l'héritier présomptif du trône. Cette prétendante se fit passer pour la miraculée d'Ekaterinbourg, mais ne raconta jamais elle-même devant les tribunaux le récit de ce sauvetage présumé. En 1974 elle lança à Summers et Mangold lors d'une rencontre avec eux : "il n'y a pas eu de massacre là-bas, mais je ne peux pas en dire plus".   
      
D'un autre côté, un grand nombre de juifs figureront parmi les dissidents russes émigrés. Certains ont remarqué, que parmi les juifs résidant aux Etats-Unis, les juifs d'origine soviétique étaient plus racistes que la moyenne, ce qui s'expliquerait par un rejet de la politique soviétique de soutien aux tiers-mondistes et à son opposition à Israël.<ref>AntidoteZine, ''[https://antidotezine.com/2017/11/27/peculiar-racism/ On the Peculiar Racism of Soviet Émigrés]'', 27 novembre 2017</ref>
 
D'un autre côté, un grand nombre de juifs figureront parmi les dissidents russes émigrés. Certains ont remarqué, que parmi les juifs résidant aux Etats-Unis, les juifs d'origine soviétique étaient plus racistes que la moyenne, ce qui s'expliquerait par un rejet de la politique soviétique de soutien aux tiers-mondistes et à son opposition à Israël.<ref>AntidoteZine, ''[https://antidotezine.com/2017/11/27/peculiar-racism/ On the Peculiar Racism of Soviet Émigrés]'', 27 novembre 2017</ref>

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