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== L'union sacrée ==

== L'union sacrée ==

=== Pacifisme et défaitisme révolutionnaire ===

=== Pacifisme et défaitisme révolutionnaire ===

La majorité des dirigeants [[social-démocrates|social-démocrates]] prennent position pour soutenir leur propre [[nationalisme|nationalisme]] bourgeois, invitant à l'[[Union_sacrée|Union sacrée]] contre les ''« pays ennemis »''. Cela revenait à suspendra la [[lutte_de_classe|lutte de classe]], et à inciter des ouvriers et paysans à se massacrer entre eux. Seuls quelques social-démocrates s'y opposèrent, la majorité d'entre eux au nom d'un [[pacifisme|pacifisme]] assez modéré et abstrait. Ils ont notamment organisé la [[Conférence_de_Zimmerwald|Conférence de Zimmerwald]] puis celle de [[Conférence_de_Kienthal|Kienthal]], en Suisse. [[Lénine|Lénine]] était parmi les plus radicaux, en défendait ce qui restera connu comme le ''« [[défaitisme_révolutionnaire|défaitisme révolutionnaire]] »''. [[Karl_Liebknecht|Karl Liebknecht]] devint célèbre parmi les opposants à la guerre pour son courage, osant affirmer aux soldats allemands sur les tranchées : ''« l'ennemi principal est dans notre propre pays ! »'' Contrairement aux pacifistes [[centristes|centristes]] qui voulaient un retour à situation antérieure y compris dans l'[[2ème_internationale|Internationale]], l'aile révolutionnaire de la social-démocratie s'est retrouvée sur la volonté de ''« transformer la guerre inter-impérialiste en guerre civile »'' [de classe], et la construction d'une [[3ème_internationale|nouvelle internationale révolutionnaire]].

La majorité des dirigeants [[Social-démocrates|social-démocrates]] prennent position pour soutenir leur propre [[Nationalisme|nationalisme]] bourgeois, invitant à l'[[Union_sacrée|Union sacrée]] contre les ''« pays ennemis »''. Cela revenait à suspendra la [[Lutte_de_classe|lutte de classe]], et à inciter des ouvriers et paysans à se massacrer entre eux. Seuls quelques social-démocrates s'y opposèrent, la majorité d'entre eux au nom d'un [[Pacifisme|pacifisme]] assez modéré et abstrait. Ils ont notamment organisé la [[Conférence_de_Zimmerwald|Conférence de Zimmerwald]] puis celle de [[Conférence_de_Kienthal|Kienthal]], en Suisse. [[Lénine|Lénine]] était parmi les plus radicaux, en défendait ce qui restera connu comme le ''« [[Défaitisme_révolutionnaire|défaitisme révolutionnaire]] »''. [[Karl_Liebknecht|Karl Liebknecht]] devint célèbre parmi les opposants à la guerre pour son courage, osant affirmer aux soldats allemands sur les tranchées : ''« l'ennemi principal est dans notre propre pays ! »'' Contrairement aux pacifistes [[Centristes|centristes]] qui voulaient un retour à situation antérieure y compris dans l'[[2ème_internationale|Internationale]], l'aile révolutionnaire de la social-démocratie s'est retrouvée sur la volonté de ''« transformer la guerre inter-impérialiste en guerre civile »'' [de classe], et la construction d'une [[3ème_internationale|nouvelle internationale révolutionnaire]].

=== Manoeuvres impérialistes et calomnies contre les révolutionnaires ===

=== Manoeuvres impérialistes et calomnies contre les révolutionnaires ===

Les dirigeants de l'Entente avaient intérêt à soutenir les troubles politiques dans le camp des Empires centraux, et vice-versa. Les chancelleries et autres services d'espionnage ont eu recours à diverses manoeuvres dans ce sens<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr28.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>. Mais cela ne veut absolument pas dire que les luttes sociales et politiques sont créées par les [[impérialistes|impérialistes]], elles ne sont qu'un facteur secondaire. Mais les forces [[réactionnaires|réactionnaires]] mettent l'accent sur ce facteur, s'appuyant sur les sentiments nationalistes pour calomnier les opposants et en particulier les socialistes.

Les dirigeants de l'Entente avaient intérêt à soutenir les troubles politiques dans le camp des Empires centraux, et vice-versa. Les chancelleries et autres services d'espionnage ont eu recours à diverses manoeuvres dans ce sens<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr28.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>. Mais cela ne veut absolument pas dire que les luttes sociales et politiques sont créées par les [[Impérialistes|impérialistes]], elles ne sont qu'un facteur secondaire. Mais les forces [[Réactionnaires|réactionnaires]] mettent l'accent sur ce facteur, s'appuyant sur les sentiments nationalistes pour calomnier les opposants et en particulier les socialistes.

En Russie par exemple, la guerre a déclenché une vague de germanophobie. L'accusation de collusion avec l’Allemagne était omniprésente. Les [[Parti_KD|KD]] et [[octobristes|octobristes]] accusaient la camarilla tsariste et la cour d’être germanophiles, et eux-mêmes furent parfois accusés de l’être par les tsaristes.

En Russie par exemple, la guerre a déclenché une vague de germanophobie. L'accusation de collusion avec l’Allemagne était omniprésente. Les [[Parti_KD|KD]] et [[Octobristes|octobristes]] accusaient la camarilla tsariste et la cour d’être germanophiles, et eux-mêmes furent parfois accusés de l’être par les tsaristes.

Le mouvement révolutionnaire de 1917 poussa largement les masses à gauche, et les progressistes d'hier vers la réaction. Le dirigeant KD, [[Milioukov|Milioukov]], osa même dire que la [[Révolution_de_Février|Révolution de Février]] (qui désorganisa déjà beaucoup l'armée russe) fut l'oeuvre des Allemands, provoquant la colère des ''«&nbsp;socialistes&nbsp;»'', y compris de [[Kérenski|Kérenski]]. Il calomnia bien sûr encore plus la [[Révolution_d’Octobre|Révolution d’Octobre]], disant : ''«Le calcul de nos ennemis qui avaient expédié Lénine en Russie était parfaitement juste»''. Kérenski lui-même fut accusé par l'extrême droite d'être acheté par l'or allemand... L'ex ''«&nbsp;[[marxisme_légal|marxiste légal]] »'' [[Struve|Struve]] dit : ''«&nbsp;Quand la révolution russe, manigancée et méditée par l'Allemagne, réussit, la Russie en somme sortit de la guerre.&nbsp;»''

Le mouvement révolutionnaire de 1917 poussa largement les masses à gauche, et les progressistes d'hier vers la réaction. Le dirigeant KD, [[Milioukov|Milioukov]], osa même dire que la [[Révolution_de_Février|Révolution de Février]] (qui désorganisa déjà beaucoup l'armée russe) fut l'oeuvre des Allemands, provoquant la colère des ''«&nbsp;socialistes&nbsp;»'', y compris de [[Kérenski|Kérenski]]. Il calomnia bien sûr encore plus la [[Révolution_d’Octobre|Révolution d’Octobre]], disant&nbsp;: ''«Le calcul de nos ennemis qui avaient expédié Lénine en Russie était parfaitement juste»''. Kérenski lui-même fut accusé par l'extrême droite d'être acheté par l'or allemand... L'ex ''«&nbsp;[[Marxisme_légal|marxiste légal]]&nbsp;»'' [[Struve|Struve]] dit&nbsp;: ''«&nbsp;Quand la révolution russe, manigancée et méditée par l'Allemagne, réussit, la Russie en somme sortit de la guerre.&nbsp;»''

Les révolutionnaires étaient pourtant dans leur très large majorité parfaitement indépendants de toute influence impérialiste. Dès l'automne de 1914, Lénine ainsi que Trotsky, en Suisse, invitaient publiquement à rompre avec ceux des révolutionnaires qui se laissaient prendre à l'amorce du militarisme austro-allemand. Au début de 1917, Trotsky renouvela dans la presse, à New York, cet avertissement à des social-démocrates allemands de gauche, partisans de Liebknecht avec lesquels des agents de l'ambassade britannique essayaient de se lier.

Les révolutionnaires étaient pourtant dans leur très large majorité parfaitement indépendants de toute influence impérialiste. Dès l'automne de 1914, Lénine ainsi que Trotsky, en Suisse, invitaient publiquement à rompre avec ceux des révolutionnaires qui se laissaient prendre à l'amorce du militarisme austro-allemand. Au début de 1917, Trotsky renouvela dans la presse, à New York, cet avertissement à des social-démocrates allemands de gauche, partisans de Liebknecht avec lesquels des agents de l'ambassade britannique essayaient de se lier.

L'accusation battit son plein après les [[Journées_de_juillet_1917|journées de juillet]], contre [[Lénine|Lénine]] et les [[bolchéviks|bolchéviks]]. La vague de calomnies, après avoir été cautionnée par les socialistes opportunistes, commença même à sa retourner contre eux. Les KD, ne perdant pas leur temps, engagèrent une campagne serrée contre le dirigeant [[Parti_SR|SR]] [[Victor_Tchernov|Tchernov]], qui dut pour un temps démissionner de son poste de&nbsp;ministre afin de se laver des accusations qui pesaient sur lui.

L'accusation battit son plein après les [[Journées_de_juillet_1917|journées de juillet]], contre [[Lénine|Lénine]] et les [[Bolchéviks|bolchéviks]]. La vague de calomnies, après avoir été cautionnée par les socialistes opportunistes, commença même à sa retourner contre eux. Les KD, ne perdant pas leur temps, engagèrent une campagne serrée contre le dirigeant [[Parti_SR|SR]] [[Victor_Tchernov|Tchernov]], qui dut pour un temps démissionner de son poste de&nbsp;ministre afin de se laver des accusations qui pesaient sur lui.

Ironiquement, en Allemagne, les réactionnaires prussiens qui ont été [[Révolution_allemande_(1918-1919)|renversés en 1918]] ont eux-mêmes accusé le “bolchévisme” d’être une création du capital anglo-saxon et Juif… Ludendorff écrit dans ses ''Mémoires'' : ''« Je ne pouvais pas supposer [que la révolution russe] deviendrait le tombeau de notre puissance. [...] La propagande ennemie et le bolchevisme visaient, dans les limites de l'État allemand à un seul et même but. L'Angleterre a donné l'opium à la Chine, nos ennemis nous ont donné la révolution... »'' En février 1931, il soutient que le bolchévisme était financé par le capital financier juif, uni contre la Russie tsariste et l'Allemagne impérialiste. ''«&nbsp;Trotsky arriva d'Amérique, par la Suède, à Pétersbourg, pourvu de grosses sommes fournies par le capital mondial. D'autres fonds furent transmis d'Allemagne aux bolcheviks par le Juif Solmssen.&nbsp;»''&nbsp;(Ludendorffs Volkswarte, 15 février 1931) .

Ironiquement, en Allemagne, les réactionnaires prussiens qui ont été [[Révolution_allemande_(1918-1919)|renversés en 1918]] ont eux-mêmes accusé le “bolchévisme” d’être une création du capital anglo-saxon et Juif… Ludendorff écrit dans ses ''Mémoires''&nbsp;: ''«&nbsp;Je ne pouvais pas supposer [que la révolution russe] deviendrait le tombeau de notre puissance. [...] La propagande ennemie et le bolchevisme visaient, dans les limites de l'État allemand à un seul et même but. L'Angleterre a donné l'opium à la Chine, nos ennemis nous ont donné la révolution...&nbsp;»'' En février 1931, il soutient que le bolchévisme était financé par le capital financier juif, uni contre la Russie tsariste et l'Allemagne impérialiste. ''«&nbsp;Trotsky arriva d'Amérique, par la Suède, à Pétersbourg, pourvu de grosses sommes fournies par le capital mondial. D'autres fonds furent transmis d'Allemagne aux bolcheviks par le Juif Solmssen.&nbsp;»''&nbsp;(Ludendorffs Volkswarte, 15 février 1931) .

=== La bourgeoisie avait-elle intérêt à la guerre&nbsp;? ===

=== La bourgeoisie avait-elle intérêt à la guerre&nbsp;? ===