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En Russie, contrairement aux autres pays, les socialistes ne soutiennent pas majoritairement l'effort de guerre de leur gouvernement. Les russes sont nombreux à [[Conférence_de_Zimmerwald|Zimmerwald]]. Mais seuls les [[Bolchéviks|bolchéviks]] sont sur une position intransigeante (et même la position ''« [[Défaitisme_révolutionnaire|défaitiste]] »'' de [[Lénine|Lénine]] passe mal dans le parti bolchévik), tandis que la plupart sont sur une position pacifiste plus passive. La [[Paix_de_Brest-Litovsk|question de la paix]] deviendra vite une des questions centrales dans la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe]].
 
En Russie, contrairement aux autres pays, les socialistes ne soutiennent pas majoritairement l'effort de guerre de leur gouvernement. Les russes sont nombreux à [[Conférence_de_Zimmerwald|Zimmerwald]]. Mais seuls les [[Bolchéviks|bolchéviks]] sont sur une position intransigeante (et même la position ''« [[Défaitisme_révolutionnaire|défaitiste]] »'' de [[Lénine|Lénine]] passe mal dans le parti bolchévik), tandis que la plupart sont sur une position pacifiste plus passive. La [[Paix_de_Brest-Litovsk|question de la paix]] deviendra vite une des questions centrales dans la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe]].
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L'expérience de la guerre qui a brassé des millions d'hommes, a arraché des paysans à leur vie cyclique, a énormément politisé le petit peuple russe, comme en témoigne par exemple ce soldat :
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L'expérience de la guerre qui a brassé des millions d'hommes, a arraché des paysans à leur vie cyclique, a énormément politisé le petit peuple russe, comme en témoigne par exemple ce soldat :
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<blockquote>«&nbsp;''C’est qu’avant je ne savais pas à quel point les riches vivaient bien. Ici [au front] on a commencé à nous loger dans des maisons réquisitionnées et j’ai vu à quel point c’était bien; j’ai vu par terre et sur les murs toutes sortes de choses qu’ils possèdent&nbsp;; partout dans la maison, il y a des choses chères, belles et qui ne servent à rien. Maintenant je vivrai de cette façon et pas avec les cafards''&nbsp;» <ref>Cité par Eric Aunoble dans La révolution russe, une histoire française, op. cit., p. 183.</ref></blockquote>  
«&nbsp;''C’est qu’avant je ne savais pas à quel point les riches vivaient bien. Ici [au front] on a commencé à nous loger dans des maisons réquisitionnées et j’ai vu à quel point c’était bien; j’ai vu par terre et sur les murs toutes sortes de choses qu’ils possèdent ; partout dans la maison, il y a des choses chères, belles et qui ne servent à rien. Maintenant je vivrai de cette façon et pas avec les cafards''&nbsp;» <ref>Cité par Eric Aunoble dans La révolution russe, une histoire française, op. cit., p. 183.</ref>
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== 1917&nbsp;: décomposition et insoumission dans l'armée ==
 
== 1917&nbsp;: décomposition et insoumission dans l'armée ==
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Il y eut un peu plus de conflits au front, où la violence était bien plus présente. Les officiers censurèrent dans un premier temps les nouvelles de Pétrograd. Certains soldats apprirent la révolution du côté allemand... Cela ne fit qu'augmenter la défiance envers les officiers une fois les nouvelles apprises. Les troupes qui basculaient du côté de la révolution s'accrochaient un petit ruban rouge. Des soldats s'en prenaient aux officiers qui gardaient des portraits du tsar. Des représailles eurent lieu là où les sévices des officiers avaient été particulièrement violents. Par exemple à Helsingfors (maintenant Helsinki) et à Svéaborg, le soulèvement violent dura une nuit et un jour, et les officiers les plus détestés furent précipités sous la glace. ''«&nbsp;A en juger par ce que raconte Skobélev de la conduite des autorités de Helsingfors et de la flotte – écrit Soukhanov pourtant bien peu disposé à l'indulgence à l'égard de " l'obscure soldatesque " – on doit seulement s'étonner que ces excès aient été si insignifiants.&nbsp;»'' Trotsky précise&nbsp;: ''«&nbsp;Les bolcheviks tout aussi souvent que les conciliateurs allèrent prévenir des excès chez les soldats. Mais les vengeances sanglantes étaient aussi inévitables que le choc en retour après un coup de feu.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr13.htm Histoire de la révolution russe - 13. L’armée et la guerre]'', 1930</ref>''
 
Il y eut un peu plus de conflits au front, où la violence était bien plus présente. Les officiers censurèrent dans un premier temps les nouvelles de Pétrograd. Certains soldats apprirent la révolution du côté allemand... Cela ne fit qu'augmenter la défiance envers les officiers une fois les nouvelles apprises. Les troupes qui basculaient du côté de la révolution s'accrochaient un petit ruban rouge. Des soldats s'en prenaient aux officiers qui gardaient des portraits du tsar. Des représailles eurent lieu là où les sévices des officiers avaient été particulièrement violents. Par exemple à Helsingfors (maintenant Helsinki) et à Svéaborg, le soulèvement violent dura une nuit et un jour, et les officiers les plus détestés furent précipités sous la glace. ''«&nbsp;A en juger par ce que raconte Skobélev de la conduite des autorités de Helsingfors et de la flotte – écrit Soukhanov pourtant bien peu disposé à l'indulgence à l'égard de " l'obscure soldatesque " – on doit seulement s'étonner que ces excès aient été si insignifiants.&nbsp;»'' Trotsky précise&nbsp;: ''«&nbsp;Les bolcheviks tout aussi souvent que les conciliateurs allèrent prévenir des excès chez les soldats. Mais les vengeances sanglantes étaient aussi inévitables que le choc en retour après un coup de feu.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr13.htm Histoire de la révolution russe - 13. L’armée et la guerre]'', 1930</ref>''
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Le témoignage d'un capitaine permet de saisir un aperçu de la lutte de classe sur front :
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Le témoignage d'un capitaine permet de saisir un aperçu de la lutte de classe sur front&nbsp;:
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<blockquote>«&nbsp;''Entre nous et les soldats, l’abîme est insondable. Pour eux, nous sommes et resteront des barines [maîtres]. Pour eux, ce qui vient de se passer, ce n’est pas une révolution politique, mais une révolution sociale, dont ils sont les vainqueurs et nous sommes les vaincus. Ils nous disent, maintenant qu’ils ont leur comité&nbsp;: «&nbsp;Avant, vous étiez les barines, maintenant c’est à notre tour de l’être!&nbsp;». Ils ont l’impression de tenir enfin leur revanche après des siècles de servitude..''.&nbsp;»<ref>Cité par Nicolas Werth dans 1917. La Russie en révolution, Paris, Gallimard, 1997, p. 52.</ref></blockquote>  
«&nbsp;''Entre nous et les soldats, l’abîme est insondable. Pour eux, nous sommes et resteront des barines [maîtres]. Pour eux, ce qui vient de se passer, ce n’est pas une révolution politique, mais une révolution sociale, dont ils sont les vainqueurs et nous sommes les vaincus. Ils nous disent, maintenant qu’ils ont leur comité : «&nbsp;Avant, vous étiez les barines, maintenant c’est à notre tour de l’être!&nbsp;». Ils ont l’impression de tenir enfin leur revanche après des siècles de servitude..''. »<ref>Cité par Nicolas Werth dans 1917. La Russie en révolution, Paris, Gallimard, 1997, p. 52.</ref>
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=== Le double pouvoir ===
 
=== Le double pouvoir ===
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=== Armées blanches et interventions étrangères ===
 
=== Armées blanches et interventions étrangères ===
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{{Article détaillé|Intervention alliée pendant la guerre civile russe}}
    
=== D'une armée milicienne à l'armée rouge ===
 
=== D'une armée milicienne à l'armée rouge ===
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{{Article détaillé|Armée rouge}}
    
== Voir aussi ==
 
== Voir aussi ==

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