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Sur une population d'environ 160 millions, la [[Première_Guerre_mondiale|guerre mondiale]] avait tué plus de 3 millions de Russes. Les souffrances des soldats et les horeurs vécues ont engendré une brutalisation de la société qui a élevé le niveau de violence. La guerre avait aussi ruiné ce pays déjà peu développé économiquement, et qui avait dû s'endetter fortement pour l'effort de guerre.
 
Sur une population d'environ 160 millions, la [[Première_Guerre_mondiale|guerre mondiale]] avait tué plus de 3 millions de Russes. Les souffrances des soldats et les horeurs vécues ont engendré une brutalisation de la société qui a élevé le niveau de violence. La guerre avait aussi ruiné ce pays déjà peu développé économiquement, et qui avait dû s'endetter fortement pour l'effort de guerre.
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La haine du régime tyrannique des tsars dans les classes populaires russes était également très forte. Elle avait déjà conduit à la [[Révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]]. Mais le [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire bourgeois]] ne prenait aucune mesure radicale, ne répondait pas aux besoins sociaux, et surtout, prolongeait la guerre. Dans cette situation d'entre-deux, le camp des révolutionnaires ([[Bolchéviks|bolchéviks]]) se renforçait, en parallèle du renforcement de la [[contre-révolution|contre-révolution]]. Comme le souligne [[Trotsky|Trotsky]] :
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La haine du régime tyrannique des tsars dans les classes populaires russes était également très forte. Elle avait déjà conduit à la [[Révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]]. Mais le [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire bourgeois]] ne prenait aucune mesure radicale, ne répondait pas aux besoins sociaux, et surtout, prolongeait la guerre. Dans cette situation d'entre-deux, le camp des révolutionnaires ([[Bolchéviks|bolchéviks]]) se renforçait, en parallèle du renforcement de la [[Contre-révolution|contre-révolution]]. Comme le souligne [[Trotsky|Trotsky]] :
 
<blockquote>"Ou bien Kornilov, ou bien Lénine" - c'est ainsi que Milioukov posait l'alternative. Lénine, de son côté, écrivait&nbsp;: "Ou bien le pouvoir des soviets, ou bien le kornilovisme. Il n'y a pas de milieu." C'est à ce point que Milioukov et Lénine coïncidaient dans leur jugement sur la situation, et non point par hasard&nbsp;: en contrepoids aux héros de la phrase conciliatrice c'étaient deux représentants sérieux des classes fondamentales de la société. Déjà la Conférence d'État de Moscou avait clairement montré, d'après les termes mêmes de Milioukov, que "le pays se partageait en deux camps entre lesquels il ne pouvait y avoir de conciliation ni d'accord sur le fond". Mais là où, entre deux camps de la société, il ne peut y avoir d'accord, l'affaire se résout par la guerre civile. <ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr38.htm Histoire de la révolution russe - 38. La dernière coalition]'', 1930</ref></blockquote>  
 
<blockquote>"Ou bien Kornilov, ou bien Lénine" - c'est ainsi que Milioukov posait l'alternative. Lénine, de son côté, écrivait&nbsp;: "Ou bien le pouvoir des soviets, ou bien le kornilovisme. Il n'y a pas de milieu." C'est à ce point que Milioukov et Lénine coïncidaient dans leur jugement sur la situation, et non point par hasard&nbsp;: en contrepoids aux héros de la phrase conciliatrice c'étaient deux représentants sérieux des classes fondamentales de la société. Déjà la Conférence d'État de Moscou avait clairement montré, d'après les termes mêmes de Milioukov, que "le pays se partageait en deux camps entre lesquels il ne pouvait y avoir de conciliation ni d'accord sur le fond". Mais là où, entre deux camps de la société, il ne peut y avoir d'accord, l'affaire se résout par la guerre civile. <ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr38.htm Histoire de la révolution russe - 38. La dernière coalition]'', 1930</ref></blockquote>  
Néanmoins presque personne ne «&nbsp;souhaitait&nbsp;» la guerre civile au sens de conflit sanglant. Les [[conciliateurs|conciliateurs]] agitaient ce spectre jusqu'au dernier moment pour condamner toute rupture franche avec la bourgeoisie. Les bolchéviks insistaient au contraire sur le fait que plus le camp révolutionnaire serait résolu, moins il y aurait de violence. A de nombreuses reprises ils ont interpellé les [[menchéviks|menchéviks]] et les [[Parti_SR|SR]] dans ce sens.
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Néanmoins presque personne ne «&nbsp;souhaitait&nbsp;» la guerre civile au sens de conflit sanglant. Les [[Conciliateurs|conciliateurs]] agitaient ce spectre jusqu'au dernier moment pour condamner toute rupture franche avec la bourgeoisie. Les bolchéviks insistaient au contraire sur le fait que plus le camp révolutionnaire serait résolu, moins il y aurait de violence. A de nombreuses reprises ils ont [[interpellation|interpellé]] les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Parti_SR|SR]] dans ce sens.
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La nuit même de l'[[Insurrection_d'Octobre_1917|insurrection bolchévique]] (24-25 octobre a.s), [[Trotsky|Trotsky]] lançait devant des délégués du [[Deuxième_congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] : ''«&nbsp;Si vous ne tremblez pas il n'y aura pas de guerre civile, les ennemis capituleront sur-le-champ, et vous occuperez la place qui vous appartient de droit, celle de maîtres de la terre russe.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr45.htm Histoire de la révolution russe - 45. La prise de la capitale]'', 1930</ref>''
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[[Lénine|Lénine]] écrivait en septembre que ''«&nbsp;seule la transmission immédiate de tout le pouvoir aux soviets rendrait la guerre civile impossible en Russie&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170929.htm La révolution russe et la guerre civile]'', 9 septembre 1917</ref>. Il parlait d'une transmission du pouvoir aux soviets qui serait soutenue par l'ensemble des socialistes, c'est-à-dire une très large majorité du peuple. La nuit même de l'[[Insurrection_d'Octobre_1917|insurrection bolchévique]] (24-25 octobre a.s), [[Trotsky|Trotsky]] lançait devant des délégués du [[Deuxième_congrès_des_soviets|Congrès des soviets]]&nbsp;: ''«&nbsp;Si vous ne tremblez pas il n'y aura pas de guerre civile, les ennemis capituleront sur-le-champ, et vous occuperez la place qui vous appartient de droit, celle de maîtres de la terre russe.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr45.htm Histoire de la révolution russe - 45. La prise de la capitale]'', 1930</ref>''
    
Mais l'initiative révolutionnaire des bolchéviks a de fait déclenché la guerre civile. Elle a d'un côté stimulé comme jamais la participation des masses populaires, [[Révolutions_de_1917_à_1923|y compris à l'échelle mondiale]], et de l'autre a lancé toutes les forces [[Réactionnaires|réactionnaires]] dans un assaut enragé contre le nouveau pouvoir.
 
Mais l'initiative révolutionnaire des bolchéviks a de fait déclenché la guerre civile. Elle a d'un côté stimulé comme jamais la participation des masses populaires, [[Révolutions_de_1917_à_1923|y compris à l'échelle mondiale]], et de l'autre a lancé toutes les forces [[Réactionnaires|réactionnaires]] dans un assaut enragé contre le nouveau pouvoir.

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