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Un à un, les représentants des forces alliées interviennent pour dire leur accord : les SR de gauche, les internationalistes unifiés (mais à condition qu'elle soit faite au nom du gouvernement de coalition), [[Pawel_Lapinsky|Lapinsky]] au nom du [[Parti_socialiste_polonais|PSP]], [[Dzerjinsky|Dzerjinsky]] au nom du [[SDKPiL|SDKPiL]], [[Pēteris_Stučka|Stoutchka]] au nom du [[Parti_social-démocrate_du_travail_letton|LSDSP]], [[Kapsukas|Kapsukas]] au nom du [[Parti_social-démocrate_lituanien|LSDP]]. La proclamation est adoptée à l'unanimité, et ''[[L'Internationale_(chanson)|l'Internationale]]'' retentit, avec une signification extrêment profonde en ce moment-là. Quelqu'un lança alors un ''« Vive Lénine ! »'' largement repris.
 
Un à un, les représentants des forces alliées interviennent pour dire leur accord : les SR de gauche, les internationalistes unifiés (mais à condition qu'elle soit faite au nom du gouvernement de coalition), [[Pawel_Lapinsky|Lapinsky]] au nom du [[Parti_socialiste_polonais|PSP]], [[Dzerjinsky|Dzerjinsky]] au nom du [[SDKPiL|SDKPiL]], [[Pēteris_Stučka|Stoutchka]] au nom du [[Parti_social-démocrate_du_travail_letton|LSDSP]], [[Kapsukas|Kapsukas]] au nom du [[Parti_social-démocrate_lituanien|LSDP]]. La proclamation est adoptée à l'unanimité, et ''[[L'Internationale_(chanson)|l'Internationale]]'' retentit, avec une signification extrêment profonde en ce moment-là. Quelqu'un lança alors un ''« Vive Lénine ! »'' largement repris.
 
<blockquote>''«&nbsp;Même ceux qui étaient les plus proches de lui, ceux qui connaissaient bien sa place dans le parti, sentirent pour la première fois complètement ce qu'il signifiait pour la révolution, pour le peuple, pour les peuples. C'était lui qui avait fait l'éducation. C'était lui qui avait enseigné. (...)&nbsp;''Les émotions par lesquelles on avait passé, les doutes surmontés, l'orgueil de l'initiative, le triomphe, les grands espoirs, tout se confondit en une éruption volcanique de reconnaissance et d'enthousiasme ''»''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Même ceux qui étaient les plus proches de lui, ceux qui connaissaient bien sa place dans le parti, sentirent pour la première fois complètement ce qu'il signifiait pour la révolution, pour le peuple, pour les peuples. C'était lui qui avait fait l'éducation. C'était lui qui avait enseigné. (...)&nbsp;''Les émotions par lesquelles on avait passé, les doutes surmontés, l'orgueil de l'initiative, le triomphe, les grands espoirs, tout se confondit en une éruption volcanique de reconnaissance et d'enthousiasme ''»''</blockquote>  
Lénine revient à la tribune, cette fois sur la [[Mouvement_paysan_en_1917|question agraire]]. La proposition de décret<ref>Deuxième congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/10/2-co-so/vil19171025-04.htm Décret sur la terre]'', 1917</ref> qu'il présente acte simplement les aspirations des millions de paysans, que ceux-ci ont par ailleurs commencé à réaliser de fait. ''«&nbsp;La propriété terrienne des nobles est abolie immédiatement sans aucun droit de rachat.&nbsp;»'' Ces terres sont remises aux comités agraires de canton et aux soviets des députés paysans de district, en attendant l'Assemblée constituante. Le travail salarié est interdit. Les bolchéviks reprennent la revendication paysanne de répartition des terres, même si ce n'est pas le projet communiste de collectivisation. Ils jugent prioritaire de sceller l'alliance ouvrier et paysans, au moins dans l'immédiat contre les nobles. Au moment du vote, Kalegaïev déclare&nbsp;: ''«&nbsp;La fraction des socialistes-révolutionnaires de gauche accueille le projet de Lenine comme le triomphe de son idée à elle&nbsp;»'', mais réclame une suspension de séance. Un SR maximaliste s'impatiente&nbsp;: ''«&nbsp; Nous devrions rendre hommage au parti qui, dés le premier jour, sans vains bavardages, applique une pareille mesure&nbsp;»''. [[Lenine|Lenine]] insiste pour que la suspension de séance soit en tout cas aussi courte que possible. ''«&nbsp;Des nouvelles aussi importantes pour la Russie doivent être imprimées dés le matin. Pas de retards !&nbsp;»''&nbsp;
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Lénine revient à la tribune, cette fois sur la [[Mouvement_paysan_en_1917|question agraire]]. La proposition de décret<ref>Deuxième congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/10/2-co-so/vil19171025-04.htm Décret sur la terre]'', 1917</ref> qu'il présente acte simplement les aspirations des millions de paysans, que ceux-ci ont par ailleurs commencé à réaliser de fait. ''«&nbsp;La propriété terrienne des nobles est abolie immédiatement sans aucun droit de rachat.&nbsp;»'' Ces terres sont remises aux comités agraires de canton et aux soviets des députés paysans de district, en attendant l'Assemblée constituante. Le travail salarié est interdit. Les bolchéviks reprennent la revendication paysanne de répartition des terres, même si ce n'est pas le projet communiste de collectivisation. Ils jugent prioritaire de sceller l'alliance ouvrier et paysans, au moins dans l'immédiat contre les nobles. Au moment du vote, Kalegaïev déclare&nbsp;: ''«&nbsp;La fraction des socialistes-révolutionnaires de gauche accueille le projet de Lenine comme le triomphe de son idée à elle&nbsp;»'', mais réclame une suspension de séance. Un SR maximaliste s'impatiente&nbsp;: ''«&nbsp; Nous devrions rendre hommage au parti qui, dés le premier jour, sans vains bavardages, applique une pareille mesure&nbsp;»''. [[Lenine|Lenine]] insiste pour que la suspension de séance soit en tout cas aussi courte que possible. ''«&nbsp;Des nouvelles aussi importantes pour la Russie doivent être imprimées dés le matin. Pas de retards&nbsp;!&nbsp;»''&nbsp;
    
Au moment de la reprise, le congrès vote aussi, sans débat et à l'unanimité, un appel invitant tous les soviets locaux ''«&nbsp;à prendre immédiatement les mesures les plus énergiques pour prévenir les actions contre-révolutionnaires, antijuives et toutes les sortes de pogromes. L'honneur de la révolution des ouvriers, des paysanes et des soldats exige qu'aucun pogrome ne soit admis.&nbsp;»<ref name="JJM-2009">Jean-Jacques Marie, Lénine, Paris, Balland, 2004, p. 217</ref>''
 
Au moment de la reprise, le congrès vote aussi, sans débat et à l'unanimité, un appel invitant tous les soviets locaux ''«&nbsp;à prendre immédiatement les mesures les plus énergiques pour prévenir les actions contre-révolutionnaires, antijuives et toutes les sortes de pogromes. L'honneur de la révolution des ouvriers, des paysanes et des soldats exige qu'aucun pogrome ne soit admis.&nbsp;»<ref name="JJM-2009">Jean-Jacques Marie, Lénine, Paris, Balland, 2004, p. 217</ref>''
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Le dernier point est la formation du nouveau gouvernement. [[Kamenev|Kamenev]] lit le projet élaboré par le Comité Central bolchevik. L'administration des divers domaines de la vie étatique est confiée à des commissions qui doivent travailler à réaliser le programme annoncé par le congrès - ''«&nbsp;en étroite union avec les organisations de masse des ouvriers, des ouvrières, des matelots, des soldats, des paysans et des employés&nbsp;»''. Le pouvoir gouvernemental est concentré entre les mains d'un collège formé des présidents de ces commissions, sous le nom de ''«&nbsp;Soviet des Commissaires du Peuple&nbsp;»''. Le contrôle sur l'activité du gouvernement appartient au congrès des soviets et à son comité exécutif central.
 
Le dernier point est la formation du nouveau gouvernement. [[Kamenev|Kamenev]] lit le projet élaboré par le Comité Central bolchevik. L'administration des divers domaines de la vie étatique est confiée à des commissions qui doivent travailler à réaliser le programme annoncé par le congrès - ''«&nbsp;en étroite union avec les organisations de masse des ouvriers, des ouvrières, des matelots, des soldats, des paysans et des employés&nbsp;»''. Le pouvoir gouvernemental est concentré entre les mains d'un collège formé des présidents de ces commissions, sous le nom de ''«&nbsp;Soviet des Commissaires du Peuple&nbsp;»''. Le contrôle sur l'activité du gouvernement appartient au congrès des soviets et à son comité exécutif central.
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Ces 15 candidats, 4 ouvriers et 11 intellectuels, avaient dans leur passé des années d'emprisonnement, de déportation et d'émigration. [[John_Reed|Reed]] témoigne : ''«&nbsp;Lorsque Kamenev lut la liste des Commissaires du Peuple des applaudissements éclatèrent coup sur coup, après chaque nom, et particulièrement après ceux de Lenine et de Trotsky&nbsp;»''. [[Soukhanov|Soukhanov]] ajoute à ces noms celui de [[Lounatcharsky|Lounatcharsky]].
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Ces 15 candidats, 4 ouvriers et 11 intellectuels, avaient dans leur passé des années d'emprisonnement, de déportation et d'émigration. [[John_Reed|Reed]] témoigne&nbsp;: ''«&nbsp;Lorsque Kamenev lut la liste des Commissaires du Peuple des applaudissements éclatèrent coup sur coup, après chaque nom, et particulièrement après ceux de Lenine et de Trotsky&nbsp;»''. [[Soukhanov|Soukhanov]] ajoute à ces noms celui de [[Lounatcharsky|Lounatcharsky]].
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Le représentant des [[internationalistes_unifiés|internationalistes unifiés]], [[Nikolai_Glebov-Avilov|Avilov]], fait un long discours pour expliquer les difficultés de la situation et la nécessité d'un gouvernement de coalition de tous les démocrates, donc avec ceux qui constituaient en ce moment même un Comité de Salut Public à la Douma municipale. Il soutenait notamment que vu la pénurie de pain, il fallait un gouvernement qui ait la confiance non seulement des paysans pauvres, mais aussi des paysans riches.
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Le représentant des [[Internationalistes_unifiés|internationalistes unifiés]], [[Nikolai_Glebov-Avilov|Avilov]], fait un long discours pour expliquer les difficultés de la situation et la nécessité d'un gouvernement de coalition de tous les démocrates, donc avec ceux qui constituaient en ce moment même un Comité de Salut Public à la Douma municipale. Il soutenait notamment que vu la pénurie de pain, il fallait un gouvernement qui ait la confiance non seulement des paysans pauvres, mais aussi des paysans riches.
    
Pour les [[SR_de_gauche|SR de gauche]], [[Kareline|Kareline]] intervient dans le même sens, pour une coalition avec ceux qui ont quitté le congrès. Mais il prend soin d'affirmer que ''«&nbsp;les bolchéviks ne sont pas responsables de leur sortie&nbsp;»''. Il précise même&nbsp;: ''«&nbsp;Nous ne voulons pas marcher dans la voie d'un isolement des bolcheviks, car nous comprenons qu'au sort de derniers se rattache celui de toute la révolution&nbsp;: leur perte est celle de la révolution même.&nbsp;»'' En conclusion, il annonce que les SR de gauche vont voter contre la composition du nouveau gouvernement, mais seulement pour mieux pouvoir faire la médiation avec les autres socialistes et les appeler à rejoindre le gouvernement.
 
Pour les [[SR_de_gauche|SR de gauche]], [[Kareline|Kareline]] intervient dans le même sens, pour une coalition avec ceux qui ont quitté le congrès. Mais il prend soin d'affirmer que ''«&nbsp;les bolchéviks ne sont pas responsables de leur sortie&nbsp;»''. Il précise même&nbsp;: ''«&nbsp;Nous ne voulons pas marcher dans la voie d'un isolement des bolcheviks, car nous comprenons qu'au sort de derniers se rattache celui de toute la révolution&nbsp;: leur perte est celle de la révolution même.&nbsp;»'' En conclusion, il annonce que les SR de gauche vont voter contre la composition du nouveau gouvernement, mais seulement pour mieux pouvoir faire la médiation avec les autres socialistes et les appeler à rejoindre le gouvernement.
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C'est [[Trotsky|<span class="mw-redirect">Trotsky</span>]] qui est chargé de la réponse à [[Nikolai_Glebov-Avilov|Avilov]] et [[Kareline|Kareline]] au nom des bolchéviks. Il répond que les bolchéviks ne pas isolés, malgré l'hostilité de nombreux petits groupes qui eux se sont vidés et coupés des masses. Il montre en prenant chaque sujet comment la coalition avec ceux qui ne voulaient pas aller de l'avant était seulement source de faiblesse, et comment ce sont les actes des conciliateurs qui rendent impossibles la coalition :
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C'est [[Trotsky|<span class="mw-redirect">Trotsky</span>]] qui est chargé de la réponse à [[Nikolai_Glebov-Avilov|Avilov]] et [[Kareline|Kareline]] au nom des bolchéviks. Il répond que les bolchéviks ne pas isolés, malgré l'hostilité de nombreux petits groupes qui eux se sont vidés et coupés des masses. Il montre en prenant chaque sujet comment la coalition avec ceux qui ne voulaient pas aller de l'avant était seulement source de faiblesse, et comment ce sont les actes des conciliateurs qui rendent impossibles la coalition&nbsp;:
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<blockquote>''«&nbsp;On dit que la scission de la démocratie provient d'un malentendu. Lorsque Kerensky envoie contre nous des bataillons de choc, lorsque, avec l'assentiment du comité exécutif central, nous avons nos communications téléphoniques coupées au moment le plus grave de notre lutte contre la bourgeoisie, lorsque l'on nous assène coups sur coups - peut-on encore parler d'un malentendu&nbsp;? &nbsp;»''</blockquote>  
''«&nbsp;On dit que la scission de la démocratie provient d'un malentendu. Lorsque Kerensky envoie contre nous des bataillons de choc, lorsque, avec l'assentiment du comité exécutif central, nous avons nos communications téléphoniques coupées au moment le plus grave de notre lutte contre la bourgeoisie, lorsque l'on nous assène coups sur coups - peut-on encore parler d'un malentendu ? &nbsp;»''
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Trotsky conclut en soulignant que la seule voix est dans la [[Révolution_mondiale|révolution mondiale]]. ''«&nbsp;Ou bien la Révolution russe soulèvera le tourbillon de la lutte en Occident, ou bien les capitalistes de tous les pays étoufferont notre révolution.&nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr48.htm ''Histoire de la révolution Russe - Congrès de Smolny''], 1930</ref> [[John_Silas_Reed|Reed]] témoigne&nbsp;: ''«&nbsp;Les délégués du congrès saluèrent ce discours de longues salves d'applaudissements, s'enflammant à l’idée audacieuse d'une défense de l'humanité.&nbsp;»''
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Trotsky conclut en soulignant que la seule voix est dans la [[révolution_mondiale|révolution mondiale]]. ''«&nbsp;Ou bien la Révolution russe soulèvera le tourbillon de la lutte en Occident, ou bien les capitalistes de tous les pays étoufferont notre révolution.&nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr48.htm ''Histoire de la révolution Russe - Congrès de Smolny''], 1930</ref> [[John_Silas_Reed|Reed]] témoigne : ''«&nbsp;Les délégués du congrès saluèrent ce discours de longues salves d'applaudissements, s'enflammant à l’idée audacieuse d'une défense de l'humanité. »''
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Un représentant de la puissante centrale syndicale des cheminots ([[Vikhjel|''Vikhjel'']]) réclame ensuite la parole. Il se plaint de ne pas avoir été invité au congrès. On proteste alors de tous côtés : c'est le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|comité exécutif]] sortant qui ne les a pas invités.
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Un représentant de la puissante centrale syndicale des cheminots ([[Vikhjel|''Vikhjel'']]) réclame ensuite la parole. Il se plaint de ne pas avoir été invité au congrès. On proteste alors de tous côtés&nbsp;: c'est le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|comité exécutif]] sortant qui ne les a pas invités. L'orateur lit un ultimatum qui a déjà été expédié par télégrammes dans tout le pays&nbsp;: le ''Vikjel'' condamne la prise du pouvoir par un seul parti; en attendant la création d'un pouvoir démocratique, le ''Vikjel'' seul reste maître du réseau ferroviaire. L'orateur ajoute qu'il ne reconnait que le [[Comité_exécutif_central_panrusse|comité exécutif central]] tel qu'il était précédemment composé. En cas de répression à l'égard des cheminots, le ''Vikjel'' arrêterait le ravitaillement de Petrograd&nbsp;! Beaucoup sont choqués par ce chantage d'un secteur qui s'appuie sur son importance stratégique, mais pas forcément sur sa représentativité numérique. [[Kamenev|Kamenev]] déclare fermement&nbsp;: ''«&nbsp;Il ne peut être nullement question de dire que le congrès ne serait pas régulier. Le quorum du congrès a été établi non par nous, mais par l'ancien Comité exécutif central... Le congrès est l'organe suprême des masses d'ouvriers et de soldats&nbsp;»''.
 
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L'orateur lit un ultimatum qui a déjà été expédié par télégrammes dans tout le pays : le ''Vikjel'' condamne la prise du pouvoir par un seul parti; en attendant la création d'un pouvoir démocratique, le ''Vikjel'' seul reste maître du réseau ferroviaire. L'orateur ajoute qu'il ne reconnait que le [[Comité_exécutif_central_panrusse|comité exécutif central]] tel qu'il était précédemment composé. En cas de répression à l'égard des cheminots, le ''Vikjel'' arrêterait le ravitaillement de Petrograd !
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Beaucoup sont choqués par ce chantage d'un secteur qui s'appuie sur son importance stratégique, mais pas forcément sur sa représentativité numérique. [[Kamenev|Kamenev]] déclare fermement : ''«&nbsp;Il ne peut être nullement question de dire que le congrès ne serait pas régulier. Le quorum du congrès a été établi non par nous, mais par l'ancien Comité exécutif central... Le congrès est l'organe suprême des masses d'ouvriers et de soldats&nbsp;»''.
      
Le Soviet des Commissaires du Peuple est validé à une écrasante majorité. Environ 150 voix (essentiellement des SR de gauche) se portent sur la résolution d'Avilov.
 
Le Soviet des Commissaires du Peuple est validé à une écrasante majorité. Environ 150 voix (essentiellement des SR de gauche) se portent sur la résolution d'Avilov.
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Le congrès approuve ensuite à l'unanimité la composition du nouveau [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif central]] ; sur 101 membres - 62 bolcheviks, 29 SR de gauche. Le Comité exécutif central doit dans la suite se compléter de représentants des soviets paysans et des organisations d'armée nouvellement élues. Les fractions qui ont quitté le congrès ont le droit d'envoyer au Comité exécutif central leurs délégués sur la base d'une représentation proportionnelle.
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Le congrès approuve ensuite à l'unanimité la composition du nouveau [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif central]]&nbsp;; sur 101 membres - 62 bolcheviks, 29 SR de gauche. Le Comité exécutif central doit dans la suite se compléter de représentants des soviets paysans et des organisations d'armée nouvellement élues. Les fractions qui ont quitté le congrès ont le droit d'envoyer au Comité exécutif central leurs délégués sur la base d'une représentation proportionnelle.
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A 5h 15 du matin, Kamenev clôt le congrès constitutif du régime soviétique. Qui court à la gare ! Qui rentre chez soi ! Et qui au front, aux usines, aux casernes, aux mines et dans les lointains villages ! Avec les décrets du congrès, les délégués vont emporter le ferment de l'insurrection prolétarienne à toutes les extrémités du pays.
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A 5h 15 du matin, Kamenev clôt le congrès constitutif du régime soviétique. On court à la gare, on rentre chez soi, au front, aux usines, aux casernes, aux mines et dans les lointains villages. Avec les décrets du congrès, les délégués vont emporter le ferment de l'insurrection prolétarienne à toutes les extrémités du pays.
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Ce matin-là, l'organe central du parti bolcheviste, qui avait repris son vieux nom de [[Pravda|''Pravda'']], écrivait :
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Ce matin-là, l'organe central du parti bolcheviste, qui avait repris son vieux nom de [[Pravda|''Pravda'']], écrivait&nbsp;:
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<blockquote>''«&nbsp;Ils veulent que nous soyons seuls à prendre le pouvoir, pour que nous soyons seuls à régler les terribles difficultés qui se sont posées devant le pays... Eh bien, nous prenons le pouvoir tout seuls, nous appuyant sur les suffrages du pays et comptant sur l'aide amicale du prolétariat européen. Mais, ayant pris le pouvoir, nous appliquerons aux ennemis de la révolution et à ceux qui la sabotent le gant de fer. Ils ont rêvé de la dictature de Kornilov... Nous leur donnerons la dictature du prolétariat...&nbsp;»''</blockquote>  
''«&nbsp;Ils veulent que nous soyons seuls à prendre le pouvoir, pour que nous soyons seuls à régler les terribles difficultés qui se sont posées devant le pays... Eh bien, nous prenons le pouvoir tout seuls, nous appuyant sur les suffrages du pays et comptant sur l'aide amicale du prolétariat européen. Mais, ayant pris le pouvoir, nous appliquerons aux ennemis de la révolution et à ceux qui la sabotent le gant de fer. Ils ont rêvé de la dictature de Kornilov... Nous leur donnerons la dictature du prolétariat...&nbsp;»''
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</blockquote>  
   
== Postérité ==
 
== Postérité ==
  

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