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'''[[File:PyramidCapitalism.jpg|right|300px|La pyramide du capitalisme]]Le capitalisme''' est le [[Mode_de_production|mode de production]] que l'humanité subit actuellement, et qui profite à la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] au détriment du [[Prolétariat|prolétariat]]. Il est historiquement daté, et pour nous [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], il peut et doit laisser place à une [[Communisme|société sans classe]].
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[[File:PyramidCapitalism.jpg|right|300px|La pyramide du capitalisme]]Le '''capitalisme''' est le [[Mode_de_production|mode de production]] que l'humanité subit actuellement, et qui profite à la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] au détriment du [[Prolétariat|prolétariat]]. Il est très récent à l'échelle de l'histoire humaine, et pour nous [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], il peut et doit laisser place à une [[Communisme|société sans classe]].
    
== Définition brève ==
 
== Définition brève ==
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=== L'argent, le capital et la plus-value ===
 
=== L'argent, le capital et la plus-value ===
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Le capitalisme est une économie [[Monnaie|monétaire]] et [[Économie_marchande|marchande]]. Le capital se présente initialement sous forme d'[[Argent|argent]]. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du [[Capital|capital]] (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la [[Plus-value|plus-value]], pour augmenter encore le capital.
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Le capitalisme est une économie [[Monnaie|monétaire]] et [[Économie_marchande|marchande]]. Le capital se présente initialement sous forme d'[[Argent|argent]]. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du [[Capital|capital]] (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la [[Plus-value|plus-value]], pour augmenter encore le capital. Le capital au sens de Marx n'est pas une chose, mais un [[rapport_social|rapport social]].
    
=== L'exploitation et le profit ===
 
=== L'exploitation et le profit ===
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L'[[Exploitation|exploitation]] du travail est la source de plus-value et donc de [[Profit|profit]] des capitalistes. Elle provient du fait que les travailleurs produisent plus qu'ils ne coûtent à leurs employeurs. La [[force_de_travail|force de travail]] des salarié-e-s est une marchandise, et les biens qu'ils produisent en sont d'autres, et leur valeur ne coïncident pas. La [[valeur_d'usage|valeur d'usage]] de la force de travail est précisément de produire plus de richesses qu'elle n'en consomme. Comme toute marchandise, la valeur de la force de travail ([[salaire|salaire]]) est déterminée par le temps de travail nécessaire pour la produire : c'est-à-dire la somme des valeurs des biens de consommation nécessaires au travailleur pour manger, se reposer, et revenir le lendemain dans les mêmes conditions. Bien évidemment, la valeur de la force de travail connaît de nombreuses variations par rapport à cette valeur de marché, en fonction du rapport de force établi par les travailleurs (augmentations acquises par la lutte, mais aussi parfois salaire en dessous du minimum vital si le chômage est très fort et les salaires trop faibles).
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L'[[Exploitation|exploitation]] du travail est la source de plus-value et donc de [[Profit|profit]] des capitalistes. Elle provient du fait que les travailleurs produisent plus qu'ils ne coûtent à leurs employeurs. La [[Force_de_travail|force de travail]] des salarié-e-s est une marchandise, et les biens qu'ils produisent en sont d'autres, et leur valeur ne coïncident pas. La [[Valeur_d'usage|valeur d'usage]] de la force de travail est précisément de produire plus de richesses qu'elle n'en consomme. Comme toute marchandise, la valeur de la force de travail ([[Salaire|salaire]]) est déterminée par le temps de travail nécessaire pour la produire : c'est-à-dire la somme des valeurs des biens de consommation nécessaires au travailleur pour manger, se reposer, et revenir le lendemain dans les mêmes conditions. Bien évidemment, la valeur de la force de travail connaît de nombreuses variations par rapport à cette valeur de marché, en fonction du rapport de force établi par les travailleurs (augmentations acquises par la lutte, mais aussi parfois salaire en dessous du minimum vital si le chômage est très fort et les salaires trop faibles).
    
=== Les crises régulières ===
 
=== Les crises régulières ===
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{{Article détaillé|Crises économiques}}
 
{{Article détaillé|Crises économiques}}
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Les actions de chaque capitaliste pris isolément conduisent à un système qui a ses propres lois, mais que personne ne maîtrise. Globalement, leur [[Accumulation_du_capital|accumulation de capital]] engendre une tendance permanente à la [[Croissance|croissance]]. Mais le rythme de la croissance connaît des variations plus ou moins cycliques (phases de forte croissance, phases de ralentissement et de stagnation). Or quand la croissance est faible, les créations d'emploi sont insuffisantes et le [[chômage|chômage]] augmente, ainsi que la [[précarité|précarité]] de l'ensemble de la classe travailleuse (llicenciements en hausse, pression à la baisse sur les salaires...). Pourtant, sauf de rares épisodes de crise, le PIB par habitant continue de croître ou de stagner. C'est l'organisation capitaliste du travail qui n'est pas capable d'utiliser les moyens de production pour satisfaire les besoins de tous-tes.
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Les actions de chaque capitaliste pris isolément conduisent à un système qui a ses propres lois, mais que personne ne maîtrise. Globalement, leur [[Accumulation_du_capital|accumulation de capital]] engendre une tendance permanente à la [[Croissance|croissance]]. Mais le rythme de la croissance connaît des variations plus ou moins cycliques (phases de forte croissance, phases de ralentissement et de stagnation). Or quand la croissance est faible, les créations d'emploi sont insuffisantes et le [[Chômage|chômage]] augmente, ainsi que la [[Précarité|précarité]] de l'ensemble de la classe travailleuse (llicenciements en hausse, pression à la baisse sur les salaires...). Pourtant, sauf de rares épisodes de crise, le PIB par habitant continue de croître ou de stagner. C'est l'organisation capitaliste du travail qui n'est pas capable d'utiliser les moyens de production pour satisfaire les besoins de tous-tes.
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Le dynamisme de l'accumulation du capital dépend fondamentalement non pas de telle ou telle [[politique_économique|politique économique]], mais du niveau du [[taux_de_profit|taux de profit]]. Marx a montré que c'est l'accumulation du capital elle-même qui conduit à une situation de [[suraccumulation_de_capital|suraccumulation]] : le profit dégagé devient trop faible par rapport à la masse de capitaux engagé ([[loi_de_la_baisse_tendancielle_du_taux_de_profit|''loi de la baisse tendancielle du taux de profit'']]).
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Le dynamisme de l'accumulation du capital dépend fondamentalement non pas de telle ou telle [[Politique_économique|politique économique]], mais du niveau du [[Taux_de_profit|taux de profit]]. Marx a montré que c'est l'accumulation du capital elle-même qui conduit à une situation de [[Suraccumulation_de_capital|suraccumulation]] : le profit dégagé devient trop faible par rapport à la masse de capitaux engagé ([[Loi_de_la_baisse_tendancielle_du_taux_de_profit|''loi de la baisse tendancielle du taux de profit'']]).
    
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== Évolutions du capitalisme ==
 
== Évolutions du capitalisme ==
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=== La naissance de la bourgeoisie ===
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=== Naissance de la bourgeoisie ===
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Des embryons de bourgeoisie existaient au sein du [[Mode_de_production_antique|mode de production antique]], mais disparurent dans la période [[Féodalité|féodale]]. C'est aux 9<sup>e</sup> et 11<sup>e</sup> siècles que commencera à émerger une [[Bourgeoisie_commerçante|bourgeoisie commerçante]] en Europe, qui s'enrichira d'abord lentement.
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Des embryons de bourgeoisie existent au sein du [[Mode_de_production_antique|mode de production antique]], mais régresse dans la période [[Féodalité|féodale]]. C'est aux 9<sup>e</sup> et 11<sup>e</sup> siècles que commence à émerger une [[Bourgeoisie_commerçante|bourgeoisie commerçante]] en Europe, qui s'enrichit d'abord lentement.
    
A partir de la fin du 14<sup>e</sup> siècle, le sud de l'Europe, qui a plus de contacts avec le reste du monde, connaît un développement technique et culturel&nbsp;: redécouverte de la culture de l'Antiquité (via les Arabes), développement de l'imprimerie en 1440 (venue de Chine), manufactures de textile, innovations militaires (poudre), cartographie et caravelles... Les "grandes découvertes" et la progression du commerce européen vont alors s'auto-alimenter et s'accélérer&nbsp;: exploration et comptoirs en Afrique aux 14<sup>e</sup>-15<sup>e</sup>, découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, commerce triangulaire massif au 18<sup>e</sup> siècle...
 
A partir de la fin du 14<sup>e</sup> siècle, le sud de l'Europe, qui a plus de contacts avec le reste du monde, connaît un développement technique et culturel&nbsp;: redécouverte de la culture de l'Antiquité (via les Arabes), développement de l'imprimerie en 1440 (venue de Chine), manufactures de textile, innovations militaires (poudre), cartographie et caravelles... Les "grandes découvertes" et la progression du commerce européen vont alors s'auto-alimenter et s'accélérer&nbsp;: exploration et comptoirs en Afrique aux 14<sup>e</sup>-15<sup>e</sup>, découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, commerce triangulaire massif au 18<sup>e</sup> siècle...
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Ce processus va conduire à une accentuation des luttes de classes entre bourgeoisie et noblesse, et déboucher sur des victoires politiques de plus en plus nombreuses et notamment de grandes [[Révolutions_bourgeoises|révolutions bourgeoises]] comme [[Première_révolution_anglaise|en Angleterre au 16<sup>e</sup> siècle]], ou [[Révolution_française_(1789)|en France en 1789]]. La [[Bourgeoisie_industrielle|bourgeoisie industrielle]] ne naît vraiment qu'au début du 19<sup>e</sup> siècle, mais c'est elle qui transforme radicalement le [[Mode_de_production|mode de production]], donnant naissance au capitalisme.
 
Ce processus va conduire à une accentuation des luttes de classes entre bourgeoisie et noblesse, et déboucher sur des victoires politiques de plus en plus nombreuses et notamment de grandes [[Révolutions_bourgeoises|révolutions bourgeoises]] comme [[Première_révolution_anglaise|en Angleterre au 16<sup>e</sup> siècle]], ou [[Révolution_française_(1789)|en France en 1789]]. La [[Bourgeoisie_industrielle|bourgeoisie industrielle]] ne naît vraiment qu'au début du 19<sup>e</sup> siècle, mais c'est elle qui transforme radicalement le [[Mode_de_production|mode de production]], donnant naissance au capitalisme.
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=== Accumulation primitive du capital et reproduction sociale ===
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=== Accumulation primitive et reproduction sociale ===
    
{{Article détaillé|Accumulation primitive du capital|Reproduction sociale}}
 
{{Article détaillé|Accumulation primitive du capital|Reproduction sociale}}
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Les [[Idéologie_dominante|idéologies dominantes]] ([[Idéologie_bourgeoise|bourgeoises]]) cherchent à décrire le système comme juste et notamment "[[Méritocratie|méritocratique]]", en passant sous silence tous les mécanismes sociologiques qui assurent qu'en général, les descendants de bourgeois restent bourgeois, et les descendants de prolétaires des prolétaires ([[Reproduction_sociale|reproduction sociale]]).
 
Les [[Idéologie_dominante|idéologies dominantes]] ([[Idéologie_bourgeoise|bourgeoises]]) cherchent à décrire le système comme juste et notamment "[[Méritocratie|méritocratique]]", en passant sous silence tous les mécanismes sociologiques qui assurent qu'en général, les descendants de bourgeois restent bourgeois, et les descendants de prolétaires des prolétaires ([[Reproduction_sociale|reproduction sociale]]).
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Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté ([[Enclosures|enclosures]], expulsion des paysans et [[Prolétarisation|prolétarisation]] souvent brutale des vagabonds, [[Traite_négrière|traite négrière]], commerce inégal...). C'est ce que Marx appelait l'[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]].
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Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté ([[Enclosures|enclosures]], expulsion des [[paysans|paysans]] et [[Prolétarisation|prolétarisation]] souvent brutale des vagabonds, [[Traite_négrière|traite négrière]], [[commerce_inégal|commerce inégal]]...). C'est ce que Marx appelait l'[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]].
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=== L'accroissement de la productivité ===
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=== Industrialisation et naissance du prolétariat ===
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Les trois grands stades historiques de l'accroissement de la [[Productivité_du_travail|productivité du travail]] par le capitalisme sont&nbsp;:
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En recherchant à réaliser toujours plus de profits, les capitalistes ont complètement réorganisé le travail et ont amorcé un processus d'augmentation continue de sa [[Productivité_du_travail|productivité]]. Cela s'est fait à la fois par des aspects organisationnels (regroupement de travailleurs dans des [[manufactures|manufactures]], [[coopération|coopération]] et [[division_du_travail|division du travail]]...), et par l'utilisation de [[machinisme|machines]] toujours plus puissantes. De grandes entreprises se sont formées en ruinant ou absorbant des plus petites ([[centralisation_du_capital|centralisation du capital]]).
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#la coopération simple
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L'[[industrialisation|industrialisation]] a profondément transformé les sociétés capitalistes. La [[paysannerie|paysannerie]] a drastiquement décliné, et une [[classe_ouvrière|classe ouvrière]] toujours plus nombreuse s'est développé en parallèle de la bourgoisie industrielle. Les métiers ont évolué et la production industrielle moderne repose de plus en plus sur un secteur tertiaire massif, mais la majorité de la population dans les pays industrialisés correspond toujours au [[prolétariat|prolétariat]], c'est-à-dire aux travailleurs obligés de vendre leur [[force_de_travail|force de travail]].
#la division du travail et la manufacture
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#les machines et la grande industrie
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C'est ce que confirme, entre autres, l'étude de l'industrie dite «&nbsp;artisanale&nbsp;» en Russie, laquelle fournit une documentation très abondante illustrant les deux premiers de ces trois stades. Quant à l'action révolutionnaire de la grande industrie mécanique décrite par Marx en 1867, elle s'est manifestée, au cours du demi-siècle écoulé depuis cette date, dans plusieurs pays«&nbsp;neufs&nbsp;» (Russie, japon, etc.).
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=== Mondialisation, libre-échange, protectionnisme ===
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=== Le libre échange et la mondialisation ===
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{{Article détaillé|Mondialisation|Protectionnisme}}
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Au cours du 19<sup>e</sup> siècle une transformation relativement rapide de l'ensemble des sociétés touchées par l'économie capitaliste commence à être observée. Les héritages des sociétés antérieures sont encore omniprésents, et le capitalisme peut fonctionner avec eux, mais il les transforme inexorablement.
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<blockquote>«&nbsp;Aussi longtemps que le capital est faible, il s'appuie simplement sur des béquilles prises dans les modes de production passés ou en voie de disparition à la suite de son développement. Sitôt qu'il se sent fort, il rejette ces béquilles et se meut conformément a ses propres lois.&nbsp;» Marx, Grundrisse</blockquote>
   
Dès les années 1840, [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] relevaient que le capital avait une tendance à se [[Mondialisation|mondialiser]]. Ils écrivaient dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']], en 1847&nbsp;:
 
Dès les années 1840, [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] relevaient que le capital avait une tendance à se [[Mondialisation|mondialiser]]. Ils écrivaient dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']], en 1847&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;la découverte de l’Amérique, la circumnavigation de l’Afrique offrirent à la bourgeoisie naissante un nouveau champ d’action […] La grande industrie a fait naître la marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie&nbsp;».</blockquote>  
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<blockquote>« La grande industrie a fait naître le marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie&nbsp;».</blockquote>  
=== Le stade impérialiste ===
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Cette tendance à la mondialisation n'a pas cessé de se développer jusqu'à nos jours, même si elle connaît tantôt des accélérations par des politiques de [[libre-échange|libre-échange]], tantôt des freinages par des politiques [[protectionnistes|protectionnistes]].
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Le capitalisme s'est progressivement étendu au monde entier, mais les bourgeoisies des [[Pays_riches|pays riches]] se sont érigées en puissances dominantes, capables d'extorquer des richesses en se soumettant des peuples entiers.
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=== Stade impérialiste ===
    
{{Article détaillé|Stade impérialiste}}
 
{{Article détaillé|Stade impérialiste}}
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Progressivement, le capitalisme s'est étendu au monde entier, mais les bourgeoisies des [[Pays_riches|pays riches]] se sont érigées en puissances dominantes, capables d'extorquer des richesses en se soumettant des peuples entiers. Parallèlement, de la multitude d'entreprises en concurrence sur le marché ont émergé des [[Grands_groupes|grands groupes]], puis des [[Multinationales|multinationales]], et le crédit (capital bancaire) a été mis toujours plus au service du capital industriel, pour former un seul capital dominant, le [[Capital_financier|capital financier]]. Les grandes puissances se sont partagées le monde, par exemple en 1884-85 à la Conférence de Berlin (13 États européens + États-Unis). C'est ce qui a conduit aux théories marxistes classiques sur l'[[Impérialisme|impérialisme]] au début du 20<sup>e</sup> siècle.
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Vers le début du 20<sup>e</sup> siècle, beaucoup ont étudié les changements survenus dans le capitalisme, sur le plan économique comme politique. Les [[puissances_impérialistes|puissances impérialistes]] s'opposent entre elles et se partagent le monde, par exemple en 1885 à la [[Conférence_de_Berlin|Conférence de Berlin]] (13 États européens + États-Unis). Parmi les marxistes, certains s'efforcent,&nbsp; avec différents points de vues, d'en faire une analyse systématique, notamment [[Lénine|Lénine]]. L'idée d'un ''«&nbsp;[[stade_impérialiste|stade impérialiste]]&nbsp;»'' s'est imposée dans l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]].
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Les importantes marges des capitalistes leur permettent littéralement d'acheter une partie des représentants des travailleurs, formant une "[[Aristocratie_ouvrière|aristocratie ouvrière]]", et nourrissant dans le l'[[Opportunisme|opportunisme]] et le [[Réformisme|réformisme]] dans les [[Partis_ouvriers|partis ouvriers]].
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Les principales caractéristiques de ce stade impérialiste et les conclusions politiques sont :
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Les classes dominantes des pays industrialisés ont trouvé un grand avantage à posséder de vastes colonies&nbsp;: pouvoir y écouler leur production et y réaliser une part de plus-value pour laquelle le marché national est trop étroit.
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*La centralisation du capital ([[trusts|trusts]], [[cartels|cartels]], [[monopoles|monopoles]]...) atteint une ampleur nationale et devient très liée à l'Etat (''«&nbsp;capitalisme monopoliste d'Etat&nbsp;»''). La [[concurrence|concurrence]] est largement déformée au profit de la grande bourgeoisie.
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*Le [[capital_bancaire|capital bancaire]] (crédit) fusionne avec le [[capital_industriel|capital industriel]], pour former un seul capital dominant, le [[Capital_financier|capital financier]].
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*Le capital financier cherche des [[débouchés|débouchés]] et des sources de surprofit à l'étranger, conduisant les Etats à lutter pour se partager le monde.
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*Les surprofits des bourgeoisies impérialistes leur permettent littéralement d'acheter une partie des représentants des travailleurs (l'[[Aristocratie_ouvrière|aristocratie ouvrière]]), nourrissant l'[[Opportunisme|opportunisme]] et le [[Réformisme|réformisme]] dans les [[Partis_ouvriers|partis ouvriers]].
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*Le partage du monde étant achevé, le repartage ne peut se faire que par des [[guerre_impérialiste|guerres impérialistes]], comme les deux guerres mondiales.
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*Le stade impérialiste est aussi celui d'une tendance à la [[stagnation_économique|stagnation économique]] et à la [[réaction|réaction]] politique (''«&nbsp;[[pourrissement_du_capitalisme|pourrissement du capitalisme]]&nbsp;»'').  
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Contrairement à une idée largement entendue aujourd'hui, la [[Mondialisation|mondialisation]] au sens d'une intégration croissante du monde entier dans un marché commun n'a rien de nouveau. Au contraire elle est une tendance majeure du capitalisme, qui s'accélère en temps d'expansion économique et peut être freinée par des tendances [[Protectionnisme|protectionnistes]] en temps de crise.
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Les évolutions du 20<sup>e</sup> siècle ont soulevé de nombreux débats sur le stade actuel du capitalisme et les nouvelles analyses qui en sont faites.
    
== Les idéologies ==
 
== Les idéologies ==
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== Contradictions du capitalisme ==
 
== Contradictions du capitalisme ==
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S'opposant frontalement aux [[Libéraux|libéraux]] qui présentaient la nouvelle société en train de naître comme la meilleure possible et entrevoyaient la fin de l'histoire, les [[Socialistes|socialistes]] comme [[Marx|Marx]] ont analysé les [[Contradictions_du_capitalisme|contradictions qui minent le capitalisme]].
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=== Contradictions sociales ===
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=== Contradictions sociales ===
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{{Article détaillé|Contradictions du capitalisme}}
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Le capitalisme n'a pas renversé la [[Société_de_classes|société de classes]], il en a subsistué d'autres, dont les deux principales sont le [[Prolétariat|prolétariat]] et la bourgeoisie. C'est ce qui a amené [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] à déclarer dans leur célèbre [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']]&nbsp;:
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S'opposant frontalement aux [[Libéraux|libéraux]] qui présentaient la nouvelle société en train de naître comme la meilleure possible et entrevoyaient la fin de l'histoire, les [[Socialistes|socialistes]] comme [[Marx|Marx]] ont analysé les contradictions qui minent le capitalisme. Le capitalisme n'a pas renversé la [[Société_de_classes|société de classes]], il en a subsistué d'autres, dont les deux principales sont le [[Prolétariat|prolétariat]] et la bourgeoisie. C'est ce qui a amené [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] à déclarer dans leur célèbre [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']]&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte... La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées&nbsp;: la bourgeoisie et le prolétariat.&nbsp;»''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte... La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées&nbsp;: la bourgeoisie et le prolétariat.&nbsp;»''</blockquote>  
 
[[File:InégalitésPaysClasses.png|right|InégalitésPaysClasses.png]] Le capitalisme a permis un fort développement des [[Forces_productives|forces productives]] de par le monde et a entamé un processus de [[Mondialisation|mondialisation]], mais il a crée du coup de très fortes inégalités à tous les niveaux&nbsp;: [[Développement_inégal_et_combiné|développement inégal et combiné]], accroissement des [[Inégalités_sociales|inégalités]] entre classes et entre pays...
 
[[File:InégalitésPaysClasses.png|right|InégalitésPaysClasses.png]] Le capitalisme a permis un fort développement des [[Forces_productives|forces productives]] de par le monde et a entamé un processus de [[Mondialisation|mondialisation]], mais il a crée du coup de très fortes inégalités à tous les niveaux&nbsp;: [[Développement_inégal_et_combiné|développement inégal et combiné]], accroissement des [[Inégalités_sociales|inégalités]] entre classes et entre pays...
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{{voir|Capitalisme et écologie}}
 
{{voir|Capitalisme et écologie}}
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On assiste également à des [[Crises_écologiques|déséquilibres écologiques]] de plus en plus graves, qui menacent l'humanité et les autres espèces&nbsp;: [[Réchauffement_climatique|changement climatique]], [[Pollution_de_l'eau|pollution des eaux]], [[Pollution_de_l'air|de l'air]] et [[Pollution_des_sols|des sols]], [[Déforestation|déforestation]]... Pour les marxistes, ce n'est pas la "modernité" en soi qui en est la cause première, mais la modernité capitaliste. En effet même si des limitations de certaines pollutions sont possibles par des réformes, le fonctionnement intrinsèque du capitalisme (concurrence pour le profit) accentue les dégâts environnementaux et empêche la [[Planification|planification]] rationnelle qui serait nécessaire.
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On assiste également à des [[Crises_écologiques|déséquilibres écologiques]] de plus en plus graves, qui menacent l'humanité et les autres espèces&nbsp;: [[Réchauffement_climatique|changement climatique]], [[Pollution_de_l'eau|pollution des eaux]], [[Pollution_de_l'air|de l'air]] et [[Pollution_des_sols|des sols]], [[Déforestation|déforestation]]... Pour les marxistes, ce n'est pas "l'humanité" ou la "modernité" en soi qui en est la cause, mais le mode de production capitaliste. En effet même si des limitations de certaines pollutions sont possibles par des réformes, le fonctionnement intrinsèque du capitalisme (concurrence pour le profit) accentue les dégâts environnementaux et empêche la [[Planification|planification]] rationnelle qui serait nécessaire.
    
== Un système périmé ==
 
== Un système périmé ==

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