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L'économie capitaliste peut cohabiter avec tout type de régimes politiques ([[Monarchie|monarchies]], [[République|républiques]], [[Fascismes|fascismes]]...). Cependant, le développement du capitalisme dans un pays donné (niveau d'[[Industrialisation|industrialisation]], [[Croissance|croissance]] ou [[Crise_économique|crise]], rang dans le système [[Impérialiste|impérialiste]]) a une influence forte sur la composition sociale et sur la politique.
 
L'économie capitaliste peut cohabiter avec tout type de régimes politiques ([[Monarchie|monarchies]], [[République|républiques]], [[Fascismes|fascismes]]...). Cependant, le développement du capitalisme dans un pays donné (niveau d'[[Industrialisation|industrialisation]], [[Croissance|croissance]] ou [[Crise_économique|crise]], rang dans le système [[Impérialiste|impérialiste]]) a une influence forte sur la composition sociale et sur la politique.
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Historiquement, le capitalisme a eu tendance à développer dans les pays industrialisés des formes de démocratie représentative, qui assurent par plusieurs mécanismes sociaux et politiques que le pouvoir reste aux mains de la bourgeoisie ([[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]]). Cependant ces mécanismes ne sont pas tout puissants, et les [[Luttes_de_classes|luttes de classes]] qui traversent la société conduisent régulièrement à des évolutions autoritaires ([[Bonapartisme|bonapartisme]], [[Fascisme|fascisme]]). Dans les [[Pays_dominés|pays dominés]] par l'impérialisme, moins industrialisés, souvent le capitalisme [[Développement_inégal_et_combiné|se développe en se combinant]] aux anciennes formes de pouvoir.
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Historiquement, le capitalisme a eu tendance à développer dans les pays industrialisés des formes de démocratie représentative, qui assurent par plusieurs mécanismes sociaux et politiques que le pouvoir reste aux mains de la bourgeoisie ([[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]]). Cependant les [[Luttes_de_classes|luttes de classes]] qui traversent la société conduisent régulièrement à délégitimer ces institutions, ce qui conduit à des évolutions autoritaires ([[Bonapartisme|bonapartisme]], [[Fascisme|fascisme]]). Dans les [[Pays_dominés|pays dominés]] par l'impérialisme, moins industrialisés, souvent le capitalisme [[Développement_inégal_et_combiné|se développe en se combinant]] aux anciennes formes de pouvoir.
    
== Analyse économique du capitalisme ==
 
== Analyse économique du capitalisme ==
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=== L'argent, le capital et la plus-value ===
 
=== L'argent, le capital et la plus-value ===
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Le capitalisme est une économie [[Monnaie|monétaire]] et [[Économie_marchande|marchande]]. Le capital se présente initialement sous forme d'[[Argent|argent]]. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du [[Capital|capital]] (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la [[Plus-value|plus-value]], pour augmenter encore le capital. Le capital au sens de Marx n'est pas une chose, mais un [[rapport_social|rapport social]].
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Le capitalisme est une économie [[Monnaie|monétaire]] et [[Économie_marchande|marchande]]. Le capital se présente initialement sous forme d'[[Argent|argent]]. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du [[Capital|capital]] (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la [[Plus-value|plus-value]], pour augmenter encore le capital. Le capital au sens de Marx n'est pas une chose, mais un [[Rapport_social|rapport social]].
    
=== L'exploitation et le profit ===
 
=== L'exploitation et le profit ===
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Les [[Idéologie_dominante|idéologies dominantes]] ([[Idéologie_bourgeoise|bourgeoises]]) cherchent à décrire le système comme juste et notamment "[[Méritocratie|méritocratique]]", en passant sous silence tous les mécanismes sociologiques qui assurent qu'en général, les descendants de bourgeois restent bourgeois, et les descendants de prolétaires des prolétaires ([[Reproduction_sociale|reproduction sociale]]).
 
Les [[Idéologie_dominante|idéologies dominantes]] ([[Idéologie_bourgeoise|bourgeoises]]) cherchent à décrire le système comme juste et notamment "[[Méritocratie|méritocratique]]", en passant sous silence tous les mécanismes sociologiques qui assurent qu'en général, les descendants de bourgeois restent bourgeois, et les descendants de prolétaires des prolétaires ([[Reproduction_sociale|reproduction sociale]]).
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Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté ([[Enclosures|enclosures]], expulsion des [[paysans|paysans]] et [[Prolétarisation|prolétarisation]] souvent brutale des vagabonds, [[Traite_négrière|traite négrière]], [[commerce_inégal|commerce inégal]]...). C'est ce que Marx appelait l'[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]].
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Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté ([[Enclosures|enclosures]], expulsion des [[Paysans|paysans]] et [[Prolétarisation|prolétarisation]] souvent brutale des vagabonds, [[Traite_négrière|traite négrière]], [[Commerce_inégal|commerce inégal]]...). C'est ce que Marx appelait l'[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]].
    
=== Industrialisation et naissance du prolétariat ===
 
=== Industrialisation et naissance du prolétariat ===
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En recherchant à réaliser toujours plus de profits, les capitalistes ont complètement réorganisé le travail et ont amorcé un processus d'augmentation continue de sa [[Productivité_du_travail|productivité]]. Cela s'est fait à la fois par des aspects organisationnels (regroupement de travailleurs dans des [[manufactures|manufactures]], [[coopération|coopération]] et [[division_du_travail|division du travail]]...), et par l'utilisation de [[machinisme|machines]] toujours plus puissantes. De grandes entreprises se sont formées en ruinant ou absorbant des plus petites ([[centralisation_du_capital|centralisation du capital]]).
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En recherchant à réaliser toujours plus de profits, les capitalistes ont complètement réorganisé le travail et ont amorcé un processus d'augmentation continue de sa [[Productivité_du_travail|productivité]]. Cela s'est fait à la fois par des aspects organisationnels (regroupement de travailleurs dans des [[Manufactures|manufactures]], [[Coopération|coopération]] et [[Division_du_travail|division du travail]]...), et par l'utilisation de [[Machinisme|machines]] toujours plus puissantes. De grandes entreprises se sont formées en ruinant ou absorbant des plus petites ([[Centralisation_du_capital|centralisation du capital]]).
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L'[[industrialisation|industrialisation]] a profondément transformé les sociétés capitalistes. La [[paysannerie|paysannerie]] a drastiquement décliné, et une [[classe_ouvrière|classe ouvrière]] toujours plus nombreuse s'est développé en parallèle de la bourgoisie industrielle. Les métiers ont évolué et la production industrielle moderne repose de plus en plus sur un secteur tertiaire massif, mais la majorité de la population dans les pays industrialisés correspond toujours au [[prolétariat|prolétariat]], c'est-à-dire aux travailleurs obligés de vendre leur [[force_de_travail|force de travail]].
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L'[[Industrialisation|industrialisation]] a profondément transformé les sociétés capitalistes. La [[Paysannerie|paysannerie]] a drastiquement décliné, et une [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] toujours plus nombreuse s'est développé en parallèle de la bourgoisie industrielle. Les métiers ont évolué et la production industrielle moderne repose de plus en plus sur un secteur tertiaire massif, mais la majorité de la population dans les pays industrialisés correspond toujours au [[Prolétariat|prolétariat]], c'est-à-dire aux travailleurs obligés de vendre leur [[Force_de_travail|force de travail]].
    
=== Mondialisation, libre-échange, protectionnisme ===
 
=== Mondialisation, libre-échange, protectionnisme ===
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Dès les années 1840, [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] relevaient que le capital avait une tendance à se [[Mondialisation|mondialiser]]. Ils écrivaient dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']], en 1847 :
 
Dès les années 1840, [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] relevaient que le capital avait une tendance à se [[Mondialisation|mondialiser]]. Ils écrivaient dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']], en 1847 :
<blockquote>« La grande industrie a fait naître le marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie&nbsp;».</blockquote>  
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<blockquote>«&nbsp;La grande industrie a fait naître le marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie&nbsp;».</blockquote>  
Cette tendance à la mondialisation n'a pas cessé de se développer jusqu'à nos jours, même si elle connaît tantôt des accélérations par des politiques de [[libre-échange|libre-échange]], tantôt des freinages par des politiques [[protectionnistes|protectionnistes]].
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Cette tendance à la mondialisation n'a pas cessé de se développer jusqu'à nos jours, même si elle connaît tantôt des accélérations par des politiques de [[Libre-échange|libre-échange]], tantôt des freinages par des politiques [[Protectionnistes|protectionnistes]].
    
Le capitalisme s'est progressivement étendu au monde entier, mais les bourgeoisies des [[Pays_riches|pays riches]] se sont érigées en puissances dominantes, capables d'extorquer des richesses en se soumettant des peuples entiers.
 
Le capitalisme s'est progressivement étendu au monde entier, mais les bourgeoisies des [[Pays_riches|pays riches]] se sont érigées en puissances dominantes, capables d'extorquer des richesses en se soumettant des peuples entiers.
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{{Article détaillé|Stade impérialiste}}
 
{{Article détaillé|Stade impérialiste}}
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Vers le début du 20<sup>e</sup> siècle, beaucoup ont étudié les changements survenus dans le capitalisme, sur le plan économique comme politique. Les [[puissances_impérialistes|puissances impérialistes]] s'opposent entre elles et se partagent le monde, par exemple en 1885 à la [[Conférence_de_Berlin|Conférence de Berlin]] (13 États européens + États-Unis). Parmi les marxistes, certains s'efforcent,&nbsp; avec différents points de vues, d'en faire une analyse systématique, notamment [[Lénine|Lénine]]. L'idée d'un ''«&nbsp;[[stade_impérialiste|stade impérialiste]]&nbsp;»'' s'est imposée dans l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]].
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Vers le début du 20<sup>e</sup> siècle, beaucoup ont étudié les changements survenus dans le capitalisme, sur le plan économique comme politique. Les [[Puissances_impérialistes|puissances impérialistes]] s'opposent entre elles et se partagent le monde, par exemple en 1885 à la [[Conférence_de_Berlin|Conférence de Berlin]] (13 États européens + États-Unis). Parmi les marxistes, certains s'efforcent,&nbsp; avec différents points de vues, d'en faire une analyse systématique, notamment [[Lénine|Lénine]]. L'idée d'un ''«&nbsp;[[Stade_impérialiste|stade impérialiste]]&nbsp;»'' s'est imposée dans l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]].
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Les principales caractéristiques de ce stade impérialiste et les conclusions politiques sont :
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Les principales caractéristiques de ce stade impérialiste et les conclusions politiques sont&nbsp;:
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*La centralisation du capital ([[trusts|trusts]], [[cartels|cartels]], [[monopoles|monopoles]]...) atteint une ampleur nationale et devient très liée à l'Etat (''«&nbsp;capitalisme monopoliste d'Etat&nbsp;»''). La [[concurrence|concurrence]] est largement déformée au profit de la grande bourgeoisie.  
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*La centralisation du capital ([[Trusts|trusts]], [[Cartels|cartels]], [[Monopoles|monopoles]]...) atteint une ampleur nationale et devient très liée à l'Etat (''«&nbsp;capitalisme monopoliste d'Etat&nbsp;»''). La [[Concurrence|concurrence]] est largement déformée au profit de la grande bourgeoisie.  
*Le [[capital_bancaire|capital bancaire]] (crédit) fusionne avec le [[capital_industriel|capital industriel]], pour former un seul capital dominant, le [[Capital_financier|capital financier]].  
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*Le [[Capital_bancaire|capital bancaire]] (crédit) fusionne avec le [[Capital_industriel|capital industriel]], pour former un seul capital dominant, le [[Capital_financier|capital financier]].  
*Le capital financier cherche des [[débouchés|débouchés]] et des sources de surprofit à l'étranger, conduisant les Etats à lutter pour se partager le monde.  
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*Le capital financier cherche des [[Débouchés|débouchés]] et des sources de surprofit à l'étranger, conduisant les Etats à lutter pour se partager le monde.  
 
*Les surprofits des bourgeoisies impérialistes leur permettent littéralement d'acheter une partie des représentants des travailleurs (l'[[Aristocratie_ouvrière|aristocratie ouvrière]]), nourrissant l'[[Opportunisme|opportunisme]] et le [[Réformisme|réformisme]] dans les [[Partis_ouvriers|partis ouvriers]].  
 
*Les surprofits des bourgeoisies impérialistes leur permettent littéralement d'acheter une partie des représentants des travailleurs (l'[[Aristocratie_ouvrière|aristocratie ouvrière]]), nourrissant l'[[Opportunisme|opportunisme]] et le [[Réformisme|réformisme]] dans les [[Partis_ouvriers|partis ouvriers]].  
*Le partage du monde étant achevé, le repartage ne peut se faire que par des [[guerre_impérialiste|guerres impérialistes]], comme les deux guerres mondiales.  
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*Le partage du monde étant achevé, le repartage ne peut se faire que par des [[Guerre_impérialiste|guerres impérialistes]], comme les deux guerres mondiales.  
*Le stade impérialiste est aussi celui d'une tendance à la [[stagnation_économique|stagnation économique]] et à la [[réaction|réaction]] politique (''«&nbsp;[[pourrissement_du_capitalisme|pourrissement du capitalisme]]&nbsp;»'').  
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*Le stade impérialiste est aussi celui d'une tendance à la [[Stagnation_économique|stagnation économique]] et à la [[Réaction|réaction]] politique (''«&nbsp;[[Pourrissement_du_capitalisme|pourrissement du capitalisme]]&nbsp;»'').  
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Les évolutions du 20<sup>e</sup> siècle ont soulevé de nombreux débats sur le stade actuel du capitalisme et les nouvelles analyses qui en sont faites.
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Les évolutions du 20<sup>e</sup> siècle ont soulevé de nombreux débats sur le stade actuel du capitalisme et les nouvelles analyses qui en sont faites, en particulier concernant la période des ''«&nbsp;[[30_glorieuses|30 glorieuses]]&nbsp;»'' et le [[tournant_néolibéral|tournant néolibéral]] qui l'a suivie.
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== Les idéologies ==
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== Le capitalisme domine les institutions ==
<blockquote>«&nbsp;Partout où existe une classe dominante, c’est de ses intérêts de classe et de ses sentiments de supériorité de classe qu'émane une large part de la moralité publique.»&nbsp;''John Stuart Mill''</blockquote>
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=== La religion ===
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=== Armée ===
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La [[Religion|religion]] préexiste au capitalisme, mais elle a été utilisée par la bourgeoisie et continue de l'être. Mais dans la phase de pourrissement actuelle du système, elle joue quasi-sytématiquement un rôle [[Réactionnaire|réactionnaire]].
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=== Police ===
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=== La justice ===
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=== Justice ===
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Fondamentalement, la justice bourgeoise est faites pour préserver les intérêts des grands, comme l'illustre les propos de Théodore Roosevelt en 1905&nbsp;:
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Fondamentalement, la justice bourgeoise est faite pour préserver les intérêts des grands, comme l'illustre les propos de Théodore Roosevelt en 1905&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;Nous savons tous qu'en l'état de choses acutel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une spécialité d'élaborer des plans hardis et ingénieux, en vue de permettre à leurs clients fortunés, individus ou corporations, d'éluder les lois faites, dans l'intérêt du public, pour régir l'usage des grosses fortunes.&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Nous savons tous qu'en l'état de choses acutel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une spécialité d'élaborer des plans hardis et ingénieux, en vue de permettre à leurs clients fortunés, individus ou corporations, d'éluder les lois faites, dans l'intérêt du public, pour régir l'usage des grosses fortunes.&nbsp;»</blockquote>  
 
En pratique, cela permet aux hauts-bourgeois, actionnaires et aux [[Trusts|trusts]] d'échapper aux impôts (niches fiscales...).
 
En pratique, cela permet aux hauts-bourgeois, actionnaires et aux [[Trusts|trusts]] d'échapper aux impôts (niches fiscales...).
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=== Les doctrines économiques ===
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=== École ===
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==== Mercantilisme ====
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== Les idéologies bourgeoises ==
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<blockquote>«&nbsp;Partout où existe une classe dominante, c’est de ses intérêts de classe et de ses sentiments de supériorité de classe qu'émane une large part de la moralité publique.»&nbsp;''John Stuart Mill''</blockquote>
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=== La religion ===
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A leur naissance, les bourgeoisies nationales étaient "faibles". Elles ont eu besoin d'un fort [[Protectionnisme|protectionnisme]] de leur Etat, et elles ont pu exploiter les richesses et les hommes des colonnies de ces Etats. C'est la doctrine [[Mercantiliste|mercantiliste]].
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La [[Religion|religion]] préexiste au capitalisme, mais elle a été utilisée par la bourgeoisie et continue de l'être. Mais dans la phase de pourrissement actuelle du système, elle joue quasi-sytématiquement un rôle [[Réactionnaire|réactionnaire]].
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==== Libéralisme ====
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=== Les doctrines économiques ===
 
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L'Angleterre a été le premier pays à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Hasard&nbsp;? Non, l'Angleterre était le berceau du capitalisme. Ce fût un changement radical d'économie&nbsp;: beaucoup de paysans deviennent "libres" d'aller se faire exploiter dans telle ou telle manufacture, plus de servage agricole&nbsp;! Les libertés montrent d'ailleurs toujours leur aspect relatif, le vagabondage a été sévèrement réprimé à le même époque&nbsp;: il était intolérable que les paysans chassés par les enclosures errent en boudant le travail d'ouvrier. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de prôner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.
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En fait, les gros capitalistes ont assez tôt pu former des [[Trusts|trusts]], des cartels, et obtenir des [[Monopoles|monopoles]] de fait. Il fallait légitimer le fait que ces entreprises n'aient que peu de comptes à rendre à l'Etat&nbsp;: et la "main invisible du marché" devint à la mode. Sans surprise, ce sont ces richissismes qui colportèrent le plus volontier ces idées de "self-made-man".
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==== Keynésianisme ====
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Après les ravages de la [[Seconde_Guerre_mondiale|II<sup>ème</sup> guerre mondiale]], les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.
+
Différentes [[Économie|doctrines économiques]] cohabitent, des économistes de courants différents débattent, tentent de convaincre, etc. Mais malgré ce pluralisme relatif, le capitalisme exerce une influence matérielle qui agit de plusieurs façons :
   −
Le [[Keynésianisme|keynésianisme]] constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.
+
*Le [[marché|marché]] capitaliste a ses propres lois, même si ce sont des lois tendancielles et qu'elles ne sont pas évidentes à mettre en lumière. Les courants qui prônent des réformes qui nuisent à l'accumulation du capital tendent à se discréditer. Le courant dominant reste ainsi nettement en faveur de la [[libre_entreprise|libre entreprise]] et du marché ([[libéralisme_économique|libéralisme économique]]).
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*Cela créé une tendance à ''«&nbsp;[[naturalisation|naturaliser]]&nbsp;»'' ces lois, comme le font la plupart des libéraux. Le point de vue marxiste reconnaît ces lois, mais montrent qu'elles dépendent en réalité du cadre des [[Rapports_sociaux_de_production|rapports sociaux]] capitalistes, et qu'il est tout à fait à la portée des sociétés humains de dépasser ce cadre.  
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*Les capitalistes favorisent aussi directement les économistes qui défendent le point de vue qui leur est le plus favorable en leur donnant des avantages matériels et médiatiques.  
   −
==== Néolibéralisme et financiarisation ====
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Mis à part cette tendance structurelle, il y a aussi des variations en fonction de l'évolution du capitalisme. Ainsi les paradigmes dominants peuvent connaître des évolutions notables. On peut citer principalement :
   −
{{voir|Néolibéralisme|Financiarisation}}
+
*[[Mercantilisme|Mercantilisme]] : interventions et protectionnisme d'Etat pour défendre les intérêts des bourgeoisies commerçantes naissantes.
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*[[Libre-échangisme|Libre-échangisme]], [[manchestérisme|manchestérisme]] : L'Angleterre a été le premier pays à connaître un développement capitaliste à grande échelle, et donc le premier à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de prôner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.
 +
*[[Fordisme|Fordisme]], [[keynésianisme|keynésianisme]] : Pendant la [[Grande_dépression_(1929-1939)|grande dépression]] des années 1930, la légitimité du libéralisme est affaiblie, devant le [[communisme|communisme]] mais aussi devant des formes de [[dirigisme|dirigisme]] plus ([[fascisme|fascisme]]) ou moins (planisme social-démocrate...) fortes. Après les destructions de la [[2e_guerre_mondiale|2<sup>e</sup> guerre mondiale]], le [[taux_de_profit|taux de profit]] repart à la hausse, et sous la pression du [[mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] qui est alors puissant, un ''«&nbsp;compromis fordiste&nbsp;»'' s'instaure. La doctrine dominante est keynésienne, et la forte croissance pendant environ [[30_Glorieuses|30 ans]] bénéficient à de larges secteurs du prolétariat.
 +
*[[Néolibéralisme|Néolibéralisme]], [[monétarisme|monétarisme]] :
    
Dans l'après-guerre, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les [[Marchandises|marchandises]] aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers&nbsp;: sécu, retraite, services publics... en cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le [[Taux_d’exploitation|taux d’exploitation]]. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au [[Chômage|chômage]].
 
Dans l'après-guerre, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les [[Marchandises|marchandises]] aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers&nbsp;: sécu, retraite, services publics... en cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le [[Taux_d’exploitation|taux d’exploitation]]. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au [[Chômage|chômage]].
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La «&nbsp;liquidité&nbsp;» des marchés a pour fonction de permettre aux investisseurs financiers de placer leurs fonds dans telle ou telle forme de titres tout en étant en mesure de vendre ceux-ci à volonté. Des marchés «&nbsp;liquides&nbsp;» supposent la réunion de plusieurs conditions importantes&nbsp;: la libéralisation complète des mouvements de capitaux, et surtout que le marché soit suffisamment «&nbsp;alimenté&nbsp;» et qu’il ait un volume de transactions suffisamment important. L’alimentation du marché en produits financiers a ainsi favorisé les privatisations des fleurons de l’industrie française, puis des grandes entreprises de service publics (surtout celles riches en technologies grâce au financement public comme France Télécom ou Aérospatial), qui sont venues et qui viennent toujours nourrir la Bourse et en relancer le «&nbsp;dynamisme&nbsp;» par vague ou par tranche successives de vente de titres.
 
La «&nbsp;liquidité&nbsp;» des marchés a pour fonction de permettre aux investisseurs financiers de placer leurs fonds dans telle ou telle forme de titres tout en étant en mesure de vendre ceux-ci à volonté. Des marchés «&nbsp;liquides&nbsp;» supposent la réunion de plusieurs conditions importantes&nbsp;: la libéralisation complète des mouvements de capitaux, et surtout que le marché soit suffisamment «&nbsp;alimenté&nbsp;» et qu’il ait un volume de transactions suffisamment important. L’alimentation du marché en produits financiers a ainsi favorisé les privatisations des fleurons de l’industrie française, puis des grandes entreprises de service publics (surtout celles riches en technologies grâce au financement public comme France Télécom ou Aérospatial), qui sont venues et qui viennent toujours nourrir la Bourse et en relancer le «&nbsp;dynamisme&nbsp;» par vague ou par tranche successives de vente de titres.
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==== Retour sur les contre-réformes libérales ====
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Pour que le marché ait le maximum de «&nbsp;liquidité&nbsp;», il faut prendre toutes les mesures pour que «&nbsp;l’épargne&nbsp;» s’y dirige. Il faut surtout que des sommes très élevées qui échappent aux marchés financiers, à commencer par les flux financiers du système des retraites et de l’assurance maladie, cessent de leur échapper. Il faut donc créer des fonds de pension et puisqu’il y a résistance, il faut multiplier dans l’immédiat, les systèmes d’épargne salariale pour les couches les plus stables de salariés. En outre, les méthodes employées permettent d’augmenter l’exploitation.
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Pour que le marché ait le maximum de «&nbsp;liquidité&nbsp;», il faut prendre toutes les mesures pour que «&nbsp;l’épargne&nbsp;» s’y dirige. Il faut surtout que des sommes très élevées qui échappent aux marchés financiers, à commencer par les flux financiers du système des retraites et de l’assurance maladie, cessent de leur échapper. Il faut donc créer des fonds de pension et puisqu’il y a résistance, il faut multiplier dans l’immédiat, les systèmes d’épargne salariale pour les couches les plus stables de salariés. En outre, les méthodes employées permettent d’augmenter l’exploitation.<br/> Notre salaire est composé de deux parties&nbsp;: notre salaire net et un salaire différé composé des cotisations salariées et cotisation patronales (indûment appelées «&nbsp;charges&nbsp;»). Lorsque le [[Patronat|patronat]] veut réduire ses charges, cela réduit d’autant notre salaire global. Avec la réforme Fillon, globalement, nous allons travailler plus pour gagner moins.
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Notre salaire est composé de deux parties&nbsp;: notre salaire net et un salaire différé composé des cotisations salariées et cotisation patronales (indûment appelées «&nbsp;charges&nbsp;»). Lorsque le [[Patronat|patronat]] veut réduire ses charges, cela réduit d’autant notre salaire global.
    
== Contradictions du capitalisme ==
 
== Contradictions du capitalisme ==

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