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L’histoire de l’humanité montre un accroissement de l’emprise sur la nature, une tendance au développement de la production. Un raisonnement par induction à partir de ce résultat pourrait conduire à dire que les sociétés cherchent toujours à développer la richesse. Ce n’est pas ce que pense Marx :
 
L’histoire de l’humanité montre un accroissement de l’emprise sur la nature, une tendance au développement de la production. Un raisonnement par induction à partir de ce résultat pourrait conduire à dire que les sociétés cherchent toujours à développer la richesse. Ce n’est pas ce que pense Marx :
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<blockquote>''«&nbsp;La question de savoir quelle forme de propriété foncière, etc., est plus productive, ou crée la plus grande richesse, n’a jamais préoccupé les anciens. A leurs yeux, la richesse n’est pas le but de la production, bien que Caton puisse s’interroger sur la manière la plus rentable de cultiver un champ, ou Brutus prêter son argent au taux le plus favorable. L’enquête porte toujours sur la question&nbsp;: quel mode de propriété crée les meilleurs citoyens&nbsp;? C’est seulement chez de rares peuples commerçants -qui monopolisent le métier des transports- qui vivent dans les pores de l’ancien monde, tels les juifs dans la société médiévale, que la richesse apparaît comme une fin en soi.&nbsp;»'' (Principes d’une critique de l'économie politique <span class="st">1857-1858</span>)</blockquote>  
''«&nbsp;La question de savoir quelle forme de propriété foncière, etc., est plus productive, ou crée la plus grande richesse, n’a jamais préoccupé les anciens. A leurs yeux, la richesse n’est pas le but de la production, bien que Caton puisse s’interroger sur la manière la plus rentable de cultiver un champ, ou Brutus prêter son argent au taux le plus favorable. L’enquête porte toujours sur la question&nbsp;: quel mode de propriété crée les meilleurs citoyens&nbsp;? C’est seulement chez de rares peuples commerçants -qui monopolisent le métier des transports- qui vivent dans les pores de l’ancien monde, tels les juifs dans la société médiévale, que la richesse apparaît comme une fin en soi.&nbsp;»'' (Principes d’une critique de l'économie politique <span class="st">1857-1858</span>)
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Comment dans ce cas expliquer la tendance au développement des forces productives&nbsp;?
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Comment dans ce cas expliquer la tendance au développement des forces productives ?
      
Par l’effet dissolvant, pour toutes les sociétés, du développement de la richesse d’une part, la tendance à l’expansion des sociétés les plus développées au détriment des moins développées d’autre part.
 
Par l’effet dissolvant, pour toutes les sociétés, du développement de la richesse d’une part, la tendance à l’expansion des sociétés les plus développées au détriment des moins développées d’autre part.
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Dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste'']], Marx et Engels voyaient dans le capitalisme un système en perpétuelle révolution technique (avec ses répercussions sociales), par opposition aux anciens modes de production&nbsp;:
 
Dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste'']], Marx et Engels voyaient dans le capitalisme un système en perpétuelle révolution technique (avec ses répercussions sociales), par opposition aux anciens modes de production&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l'ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. &nbsp;»''<ref>Karl Marx et Friedrich Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000a.htm Le manifeste du Parti communiste]'', 1847</ref></blockquote>
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<blockquote>''«&nbsp;La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l'ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. &nbsp;»''<ref>Karl Marx et Friedrich Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000a.htm Le manifeste du Parti communiste]'', 1847</ref></blockquote>  
 
C'est plus ou moins ce que développera plus tard l'économiste [[Joseph_Schumpeter|Joseph Schumpeter]] (et son concept de "destruction créatrice")&nbsp;:
 
C'est plus ou moins ce que développera plus tard l'économiste [[Joseph_Schumpeter|Joseph Schumpeter]] (et son concept de "destruction créatrice")&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Alors qu'une économie féodale stationnaire serait toujours une économie féodale, et qu'une économie socialiste stationnaire serait toujours une économie socialiste, un capitalisme sans croissance est une contradiction dans les termes&nbsp;»''.<ref>Joseph Schumpeter, Capitalism in the postwar world, 1943</ref><br/></blockquote>
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<blockquote>''«&nbsp;Alors qu'une économie féodale stationnaire serait toujours une économie féodale, et qu'une économie socialiste stationnaire serait toujours une économie socialiste, un capitalisme sans croissance est une contradiction dans les termes&nbsp;»''.<ref>Joseph Schumpeter, Capitalism in the postwar world, 1943</ref></blockquote>  
 
Pour autant, il est faux de dire que "le but du capitalisme est de produire". Au contraire, en période de [[Suraccumulation|suraccumulation]], les capitalistes délaissent relativement l'[[Investissement|investissement]] pour la [[Spéculation|spéculation]], et en période de crises on peut même assister à de grandes destructions de moyens de production.
 
Pour autant, il est faux de dire que "le but du capitalisme est de produire". Au contraire, en période de [[Suraccumulation|suraccumulation]], les capitalistes délaissent relativement l'[[Investissement|investissement]] pour la [[Spéculation|spéculation]], et en période de crises on peut même assister à de grandes destructions de moyens de production.
<blockquote>«&nbsp;Under the capitalist mode of production, the purpose is not raise GDP or increase household consumption.&nbsp; That may be a by-product, but the purpose is to make profits.&nbsp;» Michael Roberts, économiste marxiste<ref>Michael Roberts, [http://thenextrecession.wordpress.com/2012/09/30/can-austerity-work/ Can austerity work ?], 2012</ref><br/></blockquote>
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<blockquote>«&nbsp;Under the capitalist mode of production, the purpose is not raise GDP or increase household consumption.&nbsp; That may be a by-product, but the purpose is to make profits.&nbsp;» Michael Roberts, économiste marxiste<ref>Michael Roberts, [http://thenextrecession.wordpress.com/2012/09/30/can-austerity-work/ Can austerity work ?], 2012</ref></blockquote>  
 
Bien sûr une des justifications de l'[[Idéologie_bourgeoise|idéologie bourgeoise]] est de faire croire que les gouvernements recherchent la croissance pour "que l'on produise assez pour tous". En réalité ils craignent surtout la crise (de la croissance) parce qu'elle signifie que les tares du capitalisme explosent au grand jour&nbsp;: [[Chômage|chômage]] et sur-[[Exploitation|exploitation]] d'un côté, enrichissement d'une poignée de capitalistes de l'autre.
 
Bien sûr une des justifications de l'[[Idéologie_bourgeoise|idéologie bourgeoise]] est de faire croire que les gouvernements recherchent la croissance pour "que l'on produise assez pour tous". En réalité ils craignent surtout la crise (de la croissance) parce qu'elle signifie que les tares du capitalisme explosent au grand jour&nbsp;: [[Chômage|chômage]] et sur-[[Exploitation|exploitation]] d'un côté, enrichissement d'une poignée de capitalistes de l'autre.
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Dans un article de 1993, [[Daniel_Bensaïd|Daniel Bensaïd]] analyse en quoi le capitalisme et les bureaucraties soviétiques étaient productivistes, mais critique les courants prenant le contre-pied au point de faire de la décroissance (voire du [[Malthusianisme|malthusianisme]]) un principe&nbsp;:
 
Dans un article de 1993, [[Daniel_Bensaïd|Daniel Bensaïd]] analyse en quoi le capitalisme et les bureaucraties soviétiques étaient productivistes, mais critique les courants prenant le contre-pied au point de faire de la décroissance (voire du [[Malthusianisme|malthusianisme]]) un principe&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Il existe en effet une réponse non seulement critique du productivisme capitaliste ou bureaucratique, mais anti-productiviste et naturaliste. En poussant sa logique jusqu’au bout, on pourrait aller jusqu’à regretter les progrès de la médecine qui, en venant à bout de telle ou telle maladie, faussent les données d’une certaine régulation démographique.&nbsp;»<ref>Daniel Bensaïd, [http://danielbensaid.org/Marx-productivisme-et-ecologie Marx, productivisme et écologie], octobre 1993</ref>''</blockquote>
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<blockquote>''«&nbsp;Il existe en effet une réponse non seulement critique du productivisme capitaliste ou bureaucratique, mais anti-productiviste et naturaliste. En poussant sa logique jusqu’au bout, on pourrait aller jusqu’à regretter les progrès de la médecine qui, en venant à bout de telle ou telle maladie, faussent les données d’une certaine régulation démographique.&nbsp;»<ref>Daniel Bensaïd, [http://danielbensaid.org/Marx-productivisme-et-ecologie Marx, productivisme et écologie], octobre 1993</ref>''</blockquote>  
 
== Productivisme du marxisme&nbsp;? ==
 
== Productivisme du marxisme&nbsp;? ==
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=== Dans la théorie marxiste ===
 
=== Dans la théorie marxiste ===
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Pour certains, la théorie marxiste partage avec les autres théories économiques du 19<sup>ème</sup> siècle une toile de fond productiviste, en raison d'un paradigme [[Scientiste|scientiste]] et [[Industrialisme|industrialiste]]. Pour [[Marx|Marx]], le développement des [[Forces_productives|forces productives]] était en effet très important pour créer les conditions d'une [[Société_de_l'abondance|société_de_l'abondance]] [[Communiste|communiste]]. Néanmoins, il situait la perspective du développement de la [[Liberté|liberté]] humaine (individuelle et collective) au delà des simples biens matériels, mais dans l'épanouissement permis en particulier par la réduction de la journée de travail&nbsp;:
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Pour certains, la théorie marxiste partage avec les autres théories économiques du 19<sup>ème</sup> siècle une toile de fond productiviste, en raison d'un paradigme [[Scientiste|scientiste]] et [[Industrialisme|industrialiste]]. Pour [[Marx|Marx]], le développement des [[Forces_productives|forces productives]] était en effet très important pour créer les conditions d'une [[Société_de_l'abondance|société de l'abondance]] [[Communiste|communiste]]. Néanmoins, il situait la perspective du développement de la [[Liberté|liberté]] humaine (individuelle et collective) au delà des simples biens matériels, mais dans l'épanouissement permis en particulier par la réduction de la journée de travail&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de forces et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail.&nbsp;»<ref>K. Marx, Le Capital, livre III, tome III</ref>''</blockquote>
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<blockquote>''«&nbsp;En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de forces et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail.&nbsp;»<ref>K. Marx, Le Capital, livre III, tome III</ref>''</blockquote>  
 
Pour Ted Benton, la pensée philosophique matérialiste de [[Marx|Marx]] reconnaît que l'homme fait partie de la nature, mais cela ne se retranscrit pas dans sa théorie économique. Dans cette dernière, l'origine de la richesse serait décrite comme purement sociale, sans prise en compte de la composante naturelle, et donc de ses limites propres. La nature a un rôle de simple "matière première".<ref>Ted Benton, « Marxism and natural limits », New Left Review, novembre 1989</ref>
 
Pour Ted Benton, la pensée philosophique matérialiste de [[Marx|Marx]] reconnaît que l'homme fait partie de la nature, mais cela ne se retranscrit pas dans sa théorie économique. Dans cette dernière, l'origine de la richesse serait décrite comme purement sociale, sans prise en compte de la composante naturelle, et donc de ses limites propres. La nature a un rôle de simple "matière première".<ref>Ted Benton, « Marxism and natural limits », New Left Review, novembre 1989</ref>
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=== Productivisme soviétique ===
 
=== Productivisme soviétique ===
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Une des critiques les plus courantes est basée sur le constat que la société stalinienne chercha à augmenter la production au mépris de l'[[Environnement|environnement]].
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Mais les critiques les plus courantes du ''« productivisme communiste&nbsp;»'' sont basées non pas sur une critique de la théorie, mais sur le constat que la société stalinienne chercha à augmenter la production au mépris de l'[[Environnement|environnement]]. Les critiques les plus simplistes reprennent l'idée bourgeoise d'une pure continuité entre le [[marxisme|marxisme]], le [[Révolution_d'Octobre_1917|bolchévisme de 1917]] et le [[stalinisme|stalinisme]], et se basent sur une vision [[idéaliste]] : ce serait le productivisme contenu dans marxisme qui aurait conduit au productivisme stalinien. A l'inverse, toute analyse sérieuse de ce problème doit partir du [[matérialisme_historique|matérialisme historique]].
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[[File:DeuxMondesCroissance1955.jpg|right|DeuxMondesCroissance1955.jpg]]On trouve par exemple cette formule dans le programme de 1928 de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]]&nbsp;:
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[[File:AvoirPlusProduirePlus1920.jpg|thumb|right|205x276px]]La [[Guerre_de_1914-1918|Guerre de 1914-1918]] avait déjà fait brutalement chuter la production (ce qui est une cause de la révolution), et la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] qui a suivi la révolution a encore aggravé la situation, conduisant à la famine. Les bolchéviks étaient bien conscients que certaines décisions prises dans l'urgence étaient très négatives économiquement, en particulier les réquisitions dans les campagnes qui conduisaient les paysans à tuer leurs bêtes, à diminuer leurs récoltes... Mais dans la guerre civile, la lutte pour le pouvoir politique était prioritaire sur le développement économique (les [[Armées_blanches|Blancs]] aussi pratiquaient les réquisitions).
<blockquote>«&nbsp;La propriété privée des moyens de production abolie et transformée en propriété collective, le système communiste mondial substitue aux lois élémentaires du marché mondial et de la concurrence, au procès aveugle de la production sociale, l'organisation consciente et concertée - sur un plan d'ensemble - tendant à satisfaire les besoins rapidement croissants de la société. Les crises dévastatrices et les guerres plus dévastatrices encore disparaîtront avec l'anarchie de la production et de la concurrence. '''Au gaspillage formidable des forces productives, au développement convulsif de la société, le communisme oppose l'emploi systématique de toutes les ressources matérielles de la société et une évolution économique indolore basés sur le développement illimité, harmonieux et rapide des forces productives.'''&nbsp;»<ref>Internationale Communiste, [http://www.marxists.org/francais/inter_com/1928/ic6_prog.htm VI° Congrès, Programme], 1928</ref><br/></blockquote>
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&nbsp;Lors du [[Deuxième_plan_quinquennal|Deuxième plan quinquennal]] (1933-1958), Staline fixe l'objectif de ''«&nbsp;rattraper et dépasser, en dix ans au plus tard, les pays capitalistes les plus avancés techniquement et économiquement&nbsp;»''.
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Dans ces conditions, quel que soit le [[mode_de_production|mode de production]] que les révolutionnaires cherchent à édifier, il était indispensable de chercher à augmenter les [[forces_productives|forces productives]]. C'est d'ailleurs le besoin de lutter contre le sabotage des patrons ([[lock_out|lock out]], utilisation de leurs richesses pour les [[armées_blanches|armées blanches]]...) qui a conduit les [[bolchéviks|bolchéviks]] à [[nationaliser]] la plupart de l'industrie ([[communisme_de_guerre|''communisme de guerre'']]) beaucoup plus vite qu'ils ne l'avaient prévu. Au nom de la [[Productivité_du_travail|productivité]], la direction du parti a prôné le maximum de [[discipline|discipline]] dans l'industrie, y compris en [[collégialité|favorisant des directeurs d'usine]] au lieu de [[comités_d'usine|comités d'usine]]. Sur ce point, la direction bolchévique a été contestée. Cependant même la gauche du parti bolchévik ne contestait pas la nécessité de produire plus.
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C'est toujours dans l'objectif de produire plus que le 10<sup>e</sup> congrès décide la [[Nouvelle_politique_économique|Nouvelle politique économique]] (NEP), qui rétablit partiellement le jeu du marché dans les campagnes.
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Sur le plan théorique, les bolchéviks s'appuyaient sur l'idée que le [[socialisme|socialisme]] permettrait un développement des forces productives harmonieux contrairement aux [[Crises_économiques|crises]] et à la stagnation capitaliste, supposée être caractéristique du [[stade_impérialiste|''stade impérialiste'']] du capitalisme.On trouve par exemple cette formule dans le programme de 1928 de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]]&nbsp;:
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<blockquote>«&nbsp;La propriété privée des moyens de production abolie et transformée en propriété collective, le système communiste mondial substitue aux lois élémentaires du marché mondial et de la concurrence, au procès aveugle de la production sociale, l'organisation consciente et concertée - sur un plan d'ensemble - tendant à satisfaire les besoins rapidement croissants de la société. Les crises dévastatrices et les guerres plus dévastatrices encore disparaîtront avec l'anarchie de la production et de la concurrence. '''Au gaspillage formidable des forces productives, au développement convulsif de la société, le communisme oppose l'emploi systématique de toutes les ressources matérielles de la société et une évolution économique indolore basés sur le développement illimité, harmonieux et rapide des forces productives.'''&nbsp;»<ref>Internationale Communiste, [http://www.marxists.org/francais/inter_com/1928/ic6_prog.htm VI° Congrès, Programme], 1928</ref></blockquote>  
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[[File:DeuxMondesCroissance1955.jpg|right|DeuxMondesCroissance1955.jpg]]Il n'y avait donc pas de conscience particulière des problèmes que pourrait causer une croissance illimitée. Il faut cependant souligner que les chercheurs soviétiques des années 1920 sont des pionniers de la [[science_écologique|science écologique]] embryonnaire, avant la chape de plomb stalinienne.
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Le régime stalinien va stabiliser un système de [[Planification_en_URSS|production planifiée]], et en apparence ses objectifs de produire plus s'inscrivent dans la continuité du bolchévisme. Cependant, on ne peut pas mettre sur le même plan le ''«&nbsp;productivisme&nbsp;»'' du jeune pouvoir soviétique, qui émanait des soviets révolutionnaires et qui exprimait l'intérêt prolétarien, et le productivisme du pouvoir stalinien, qui détournait autoritairement une grande partie des richesses pour l'entretien de la bureaucratie.
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De plus en plus, les travailleurs soviétiques n'avaient plus le sentiment de travailler pour eux mêmes, comme en [[société_capitaliste|société capitaliste]]. Un des aiguillons principaux de la production devient le militarisme soviétique cherchant à rivaliser avec les grandes [[puissances_imérialistes|puissances imérialistes]]. [[Staline|Staline]] a abondamment utilisé le sentiment [[nationaliste|nationaliste]] pour stimuler la production.
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Lors du [[Deuxième_plan_quinquennal|Deuxième plan quinquennal]] (1933-1958), Staline fixe l'objectif de ''«&nbsp;rattraper et dépasser, en dix ans au plus tard, les pays capitalistes les plus avancés techniquement et économiquement&nbsp;»''.
    
== Notes et sources ==
 
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[[Catégorie:Écologie|Catégorie:Écologie]] [[Catégorie:Capitalisme|Catégorie:Capitalisme]]
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