Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
11 octets enlevés ,  8 janvier 2017 à 14:07
m
aucun résumé des modifications
Ligne 92 : Ligne 92 :  
La révolution de février 1917 a été lue par les Occidentaux en fonction de la [[Première_Guerre_mondiale|Grande Guerre]] en cours, et en général sans grande connaissance des réalités russes. Les démocraties de l'[[Triple-Entente|Entente]] (France et Grande-Bretagne surtout) sont soulagées d'être débarrassées de l'allié encombrant qu'était Nicolas II, le maintien de l'autocratie tsariste les mettant en porte-à-faux avec leur propagande sur la «&nbsp;guerre du droit&nbsp;». Ni la presse (soumise à la [[Censure|censure]]) ni les opinions ne prennent la mesure du rejet croissant et massif de la guerre dans l'opinion russe. La révolution est interprétée au contraire comme une volonté populaire de mener la guerre jusqu'au bout avec un gouvernement plus compétent<ref>Marc Ferro, ''L'Occident devant la révolution russe'', 1969.</ref>.
 
La révolution de février 1917 a été lue par les Occidentaux en fonction de la [[Première_Guerre_mondiale|Grande Guerre]] en cours, et en général sans grande connaissance des réalités russes. Les démocraties de l'[[Triple-Entente|Entente]] (France et Grande-Bretagne surtout) sont soulagées d'être débarrassées de l'allié encombrant qu'était Nicolas II, le maintien de l'autocratie tsariste les mettant en porte-à-faux avec leur propagande sur la «&nbsp;guerre du droit&nbsp;». Ni la presse (soumise à la [[Censure|censure]]) ni les opinions ne prennent la mesure du rejet croissant et massif de la guerre dans l'opinion russe. La révolution est interprétée au contraire comme une volonté populaire de mener la guerre jusqu'au bout avec un gouvernement plus compétent<ref>Marc Ferro, ''L'Occident devant la révolution russe'', 1969.</ref>.
   −
On ne prend pas davantage conscience de l'ampleur de la révolte sociale. L'historien monarchiste Jacques Bainville prétend ainsi dans ''L'Action française''&nbsp;: ''«&nbsp;Il faut que la rénovation russe ne devienne pas ce que jusqu'ici elle ne veut pas être, une révolution<ref>Jacques Bainville, « Journées révolutionnaires à Pétrograd », dans ''L'Action française'', 17 mars 1917.</ref>&nbsp;»''. Le socialiste chauvin [[Gustave_Hervé|Gustave Hervé]] écrit&nbsp;: ''«&nbsp;Qu'est-ce que Verdun, qu'est-ce que la Marne même à côté de l'incommensurable victoire morale que viennent de remporter les Alliés à Petrograd<ref>Cité par ''Chronique du {{s-|XX|e »'''', Ed. Chroniques, « Le tsar abdique face à la révolution de Février », p. 221.</ref>&nbsp;!''<span class="citation">»</span>
+
On ne prend pas davantage conscience de l'ampleur de la révolte sociale. L'historien monarchiste Jacques Bainville prétend ainsi dans ''L'Action française''&nbsp;: ''«&nbsp;Il faut que la rénovation russe ne devienne pas ce que jusqu'ici elle ne veut pas être, une révolution<ref>Jacques Bainville, « Journées révolutionnaires à Pétrograd », dans ''L'Action française'', 17 mars 1917.</ref>&nbsp;»''. Le socialiste chauvin [[Gustave_Hervé|Gustave Hervé]] écrit&nbsp;: ''«&nbsp;Qu'est-ce que Verdun, qu'est-ce que la Marne même à côté de l'incommensurable victoire morale que viennent de remporter les Alliés à Petrograd<ref>Cité par ''Chronique du XXe'', Ed. Chroniques, « Le tsar abdique face à la révolution de Février », p. 221.</ref>&nbsp;!''<span class="citation">»</span>
    
Pourtant, dès l'été 1917, la [[Mutinerie_des_soldats_russes_à_La_Courtine|mutinerie des soldats russes du camp de La Courtine]] dans le Limousin doit être mâtée à coups de canon et au prix de nombreux morts. Des grèves importantes et quasi-insurrectionnelles se réclament ouvertement de l'exemple des soviets de travailleurs de Russie en avril 1917 à Leipzig, en mai-juin à Leeds, [[Biennio_rosso|en août à Turin]]. En Italie ou même en Espagne non-belligérante, quelques «&nbsp;vive Lénine&nbsp;» apparaissent dès 1917 sur certains murs, plus par rejet symbolique de la guerre et des conditions sociales que par une connaissance réelle du programme bolchevique<ref>[[Pierre Broué]], ''Histoire de la III<sup>e</sup> Internationale'', Fayard, 1999.</ref>. Toutefois, patriotisme oblige, aucune tentative révolutionnaire n'a lieu avant la fin de la [[Première_Guerre_mondiale|Grande Guerre]].
 
Pourtant, dès l'été 1917, la [[Mutinerie_des_soldats_russes_à_La_Courtine|mutinerie des soldats russes du camp de La Courtine]] dans le Limousin doit être mâtée à coups de canon et au prix de nombreux morts. Des grèves importantes et quasi-insurrectionnelles se réclament ouvertement de l'exemple des soviets de travailleurs de Russie en avril 1917 à Leipzig, en mai-juin à Leeds, [[Biennio_rosso|en août à Turin]]. En Italie ou même en Espagne non-belligérante, quelques «&nbsp;vive Lénine&nbsp;» apparaissent dès 1917 sur certains murs, plus par rejet symbolique de la guerre et des conditions sociales que par une connaissance réelle du programme bolchevique<ref>[[Pierre Broué]], ''Histoire de la III<sup>e</sup> Internationale'', Fayard, 1999.</ref>. Toutefois, patriotisme oblige, aucune tentative révolutionnaire n'a lieu avant la fin de la [[Première_Guerre_mondiale|Grande Guerre]].

Menu de navigation