Enseignement professionnel

L'enseignement professionnel est un enseignement technique directement orienté vers le monde de l'entreprise, par opposition à l'enseignement général, plus scolaire. En France on distingue généralement apprentissage (privé) et enseignement professionnel (public).

1 Rôle social

A priori l'enseignement professionnel est simplement destiné à acquérir des savoirs et surtout des savoir-faire utiles aux activités de production (au sens large, donc incluant les services qui sont indispensables à la production moderne). Etant donné le contexte de la société actuelle, c'est en réalité surtout un type de formation qui restreint fortement les jeunes travailleurs à leur force de travail. C'est globalement la tendance de l'ensemble de l'éducation capitaliste, mais c'est beaucoup plus évident dans le cas des formations "pro" qu'à l'Université ou aux cycles antérieurs (école primaire, collège...).

L'enseignement professionnel est plus ou moins inféodé aux besoins des entreprises. Par exemple en France, les lycées professionnels ou techniques publics sont plus protecteurs pour les jeunes que les centres de formation d'apprentis dirigés directement par le patronat.

Fait assez symbolique de la stratification sociale, les lycées professionnels sont souvent des établissements séparés physiquement des lycées d'enseignement général. Il est en revanche plus fréquent que les lycées soient à la fois général et technologique.

2 France

En France, on distingue généralement "l'enseignement professionnel", qui désigne les formations en lycées publics, de l'apprentissage qui se fait en CFA privés.

2.1 Différents niveaux

Plusieurs cursus existent :

Secondaire, niveau V

• le CAP, en deux ans de lycée professionnel (ou en CFA)
• la Mention Complémentaire (MC), un de plus après un CAP
• (le BEP a été supprimé)

Secondaire, niveau IV

• Bac professionnel, en trois ans de lycée professionnel
• Brevet Professionnel, Brevet de Technicien...

Supérieur

• BTS

2.2 Casse et transfert vers le privé

Ces dernières décennies, les gouvernements successifs ont fortement fait basculer le centre de gravité du public vers le privé : de nombreux lycées pro ont fermé (la RGPP a accentué ce processus), et les subventions aux CFA privés sont toujours plus grasses.

• Une réforme de la taxe d'apprentissage en mars 2011 a plafonné la part des recettes qui finance l'enseignement public, pour la part de l'apprentissage augmente.
• Près de 200 classes ont été fermées de 2007 à 2012 dans la filière agricole.
• Une déclaration intersyndicale de décembre 2011 dénonce "la casse organisée de l'enseignement professionnel" au profit de l'apprentissage.
  
• La régionalisation est aussi un facteur d'affaiblissement et d'inégalités. A terme, les diplômes pourraient ne plus être nationaux, les employés des lycées pourraient ne plus bénéficier du statut de fonctionnaire d'Etat... L'Association des Régions de France (dirigée par le PS depuis sa création en 1998) pousse dans ce sens.
  

La raison première est financière : les recettes de l'État diminuant, il sacrifie l'enseignement en général, et subventionner le privé lui revient moins cher qu'entretenir les lycées et payer des fonctionnaires. Mais il y a aussi clairement une large part de choix des politiciens bourgeois de favoriser les formations (et le droit du travail amoindri qui va avec) voulues par le patronat.