Domesticité

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Une bonne à Paris en 1906

Un·e domestique, ou serviteur, travaille dans la demeure de son maître / employeur. Historiquement, l'apparition des domestiques suit celle des sociétés de classe, et les premiers serviteurs étaient des esclaves au service direct des classes dominantes (tandis que d'autres esclaves travaillaient dans la production). Les formes esclavagistes existent toujours aujourd'hui. Mais les sociétés bourgeoises ont eu tendance, dans les pays impérialistes, à normaliser la domesticité en l'encadrant, en définissant des règles, des salaires, et une « liberté » de quitter l'employeur.

La domesticité s'est généralisée dans la société bourgeoise du 19e siècle, où un nombre considérable de « gens de maison » contribuaient au niveau de vie et au raffinement des familles bourgeoises composant le capitalisme occidental. Cette remarque trouve un écho particulier dans l'Angleterre victorienne, qui avait codifié les rôles de la domesticité, du simple serviteur au cuisinier, du palefrenier jusqu’à la gouvernante ou au précepteur. Cette répartition des rôles était héritée de celle qui s'était mise en place dans les domesticités de la noblesse de cour ou de ville au 17e siècle.

1 Généralités[modifier | modifier le wikicode]

La proximité des serviteurs et domestiques avec leurs maîtres (ils vivent souvent chez eux), et leur rapport de dépendance exclusif, ont tendance les lier fortement et à les rendre dociles, voire serviles. En corollaire, cela tend à créer de nombreuses rivalités entre les différents serviteurs d'une maison, au lieu d'une solidarité.

« Quand la domesticité est nombreuse, il s’établit une hiérarchie. L’individu ainsi employé a à espérer de l’avancement, une augmentation de gages, plus de pouvoir et de considération. Tout cela dépend de la fantaisie du maître. Son avenir est d’autant plus grand qu’il montre plus d’habileté à se courber davantage et à évincer ses collègues. Le domestique est donc à la fois solidaire de son maître et l’ennemi secret de tous ses camarades. »[1]

Il y a donc souvent des oppositions entre domestiques et autres travailleur·ses.

« Rien d’étonnant que le peuple ne haïsse rien tant que la domesticité, dont la platitude envers les supérieurs et la brutalité envers les inférieurs sont passées en proverbe. Par « une âme de domestique », on entend une bassesse parfaite. »

2 Historique[modifier | modifier le wikicode]

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2.1 Révolution industrielle et domestiques[modifier | modifier le wikicode]

Affiche officielle au Royaume-Uni (environ 1930) proposant des formations gratuites pour devenir domestique

Sous l'effet de la révolution industrielle en Angleterre, puis dans le reste de l'Europe occidentale, une couche bourgeoise s'est développée et enrichie, et a cultivé un mode de vie donnant une large place au temps libre, ce dernier étant largement allégé des tâches domestiques au prix d'une exploitation de serviteurs.

Marx notait que d'après le recensement de 1861, il y avait 1 208 648 « esclaves domestiques » au service de la bourgeoisie, soit plus que la somme des ouvriers des mines (565 835), du textile (642 607) et de la métallurgie (396 998).[2]

Les jeunes filles de service engagées dans la petite classe moyenne s'appellent à Londres du nom caractéristique de « slaveys » (petites esclaves).

2.2 Législation contemporaine[modifier | modifier le wikicode]

L'Organisation internationale du travail a adopté la Convention no 189 pour les travailleurs domestiques en juin 2011. Le 26 avril 2012, l'Uruguay était le premier pays à ratifier cette convention. Le nombre de domestiques dans le monde a augmenté de 60 % entre 1995 et 2011, selon l'Organisation internationale du travail.

3 Notes[modifier | modifier le wikicode]