Aventurisme
En politique, l'aventurisme est la tendance à prendre des décisions irréfléchies.
C'est une forme de ce que les communistes appellent « gauchisme ». Mais un groupuscule peut être gauchiste sans être aventuriste, par exemple en se contentant d'une existence sectaire et d'une attitude purement propagandiste et attentiste.
1 Exemples[modifier | modifier le wikicode]
L'aventurisme consiste à se lancer dans des actions manifestement vouées à l'échec : appeler à une grève ou à un soulèvement en période de démobilisation des masses, imposer des mots d'ordres révolutionnaires comme plate-forme d'une lutte partielle... en bref, s'attaquer à une tâche trop difficile par rapport aux forces actuelles du mouvement révolutionnaire.
L'aventurisme est bien évidemment relié aux autres erreurs plus fondamentales : le refus de militer dans les syndicats de masse condamne à "proclamer" des actions minoritaires, le refus de tout parlementarisme va de pair avec la prétention de constituer immédiatement un gouvernement des travailleurs... En bref c'est en lien avec une absence de vision matérialiste.
En 1850, Marx analysait les types de violence révolutionnaire, notamment avec l'exemple des exilés politiques cherchant à renverser les gouvernements tyranniques européens. Si Marx n'a jamais été un pacifiste, il écrivait à propos des « conspirateurs de profession » :
« Alchimistes de la révolution, ils ont en partage avec les alchimistes d’antan la confusion des idées et l’esprit borné rempli d’idées fixes. Ils se précipitent sur des inventions censées accomplir des prodiges révolutionnaires : bombes incendiaires, machines infernales aux effets magiques, émeutes qui, espèrent-ils, seront d’autant plus miraculeuses et surprenantes qu’elles auront moins de fondements rationnels. (...) Ces alchimistes de la révolution ont à coeur d'anticiper le processus d'évolution révolutionnaire, à l'amener artificiellement à son point de crise, à déclencher une révolution artificiellement sans que les conditions soient requises. » [1]
2 Notes[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Karl Marx, Recension des Conspirateurs d’A. Chenu, Neue Rheinische Zeitung, 1850