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== Contexte ==
 
== Contexte ==
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Par l’ampleur de ses ravages et sa brutalité, la Deuxième Guerre mondiale fut plus terrifiante encore que la [[Première_Guerre_mondiale|Première_Guerre_mondiale]] interimpérialiste de 1914-1918. La bestialité impérialiste y trouva son expression la plus achevée avec d’un côté les camps de la mort nazis, le meurtre était organisé à l’échelle industrielle, et, du côté adverse, le massacre délibéré à coups de bombes incendiaires (et atomiques) de centaines de milliers de civils allemands et japonais. Les Britanniques provoquèrent aussi une famine dans leur colonie indienne, où la spéculation et une politique impérialiste préméditée entraînèrent la mort de plus d’un million de personnes. La population grecque dut elle aussi endurer la barbarie impérialiste. Quelque 550 000 personnes trouvèrent la mort pendant l’occupation du pays par les impérialistes italiens et allemands (et leurs alliés bulgares), et ce, dans un pays comptant alors à peine plus de sept millions d’habitants. La mortalité était surtout due à la famine, mais aussi à des massacres systématiques et à la destruction de villages entiers. Par la suite, des dizaines de milliers de personnes, notamment des ouvriers et des militants de gauche, furent assassinées par la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] grecque et ses parrains britanniques (puis américains).
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Le 28 octobre 1940, la monarchie grecque, sous l’influence de son allié anglais, rejette l’ultimatum de l’Italie fasciste et prend part à la guerre. Pendant cette période, de la « dictature » du Premier ministre Metaxas, plusieurs membres du Parti communiste principalement et de petits groupes trotskistes, sont emprisonnés ou exilés. Parmi eux se trouve le secrétaire général de KKE, Nikos Zachariadis, qui, depuis sa cellule, dans une lettre datée du 31 octobre 1940, invite les membres du Parti communiste et le peuple grec à participer à la guerre de libération nationale – dirigée par le gouvernement de Metaxas – contre l’invasion italienne. La Grèce réussira à résister aux Italiens et à stopper l’invasion, mais elle ne sera pas en mesure de réussir la même chose lorsque l’Allemagne attaque. En avril 1941, la Grèce est occupée par les troupes nazies.
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Les exactions des forces d’occupation allemandes et le pillage systématique du pays provoquèrent un mouvement de résistance plus ou moins spontané dans les villes ainsi que dans les villages. Le KKE fonda le Front de libération nationale (EAM), une coalition sous son hégémonie incluant de petits groupes de [[Social-démocratie|sociaux-démocrates]], de libéraux bourgeois et de populistes agrariens petits-bourgeois. Des cadres du KKE comme Aris Velouchiotis transformèrent les bandes de guérilla, qui s’étaient développées dans les régions montagneuses, en une Armée populaire de libération (ELAS), bras armé de l’EAM. Il est à souligner que le Front ouvrier de libération nationale (EEAM), basé sur les [[Syndicats|syndicats]], fut créé en juillet 1941, deux mois avant l’EAM lui-même. L’EEAM, mis en place et dirigé lui aussi par le KKE, devint l’organisation hégémonique du prolétariat grec pendant la guerre. Sous la direction de l’EEAM, les quartiers ouvriers d’Athènes et d’autres grandes villes devinrent des bastions de la résistance.
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L’occupation allemande va dissoudre toutes les institutions politiques dominantes. Le gouvernement grec se rend en Égypte et aucun groupe politique traditionnel ne semble privilégier l’option du conflit avec les occupants. En septembre 1941, le KKE initie la création du Front national de libération (EAM), qui à son tour en février 1942 crée des groupes de résistance armée, appelée Armée de libération du peuple grec (Elas), sous le commandement de Thanassis Klaras, plus connu sous le pseudonyme d’Aris Velouchiotis. L’EAM devient la plus grande organisation de résistance dans le pays, développant une action aussi bien politique que militaire ­contre l’occupation nazie.
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En avril 1944, 90 % de la Grèce continentale était entre les mains du mouvement de résistance. Quand les Allemands furent contraints de quitter la Grèce, les forces dirigées par le KKE se retrouvèrent sans conteste maîtresses du pays. La population dans son immense majorité soutenait l’EAM. L’Organisation unifiée de la jeunesse grecque, qui lui était affiliée, comptait un demi-million de membres. A la fin de l’occupation, l’ELAS disposait d’au moins 70 000 combattants bien armés, auxquels s’ajoutaient d’importantes réserves.
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La Grèce est finalement libérée en octobre 1944 et la course à la succession a déjà commencé. Au début de décembre 1944 une violente crise gouvernementale se produit. Le 3 décembre, à Athènes, lors d’une manifestation contre la marginalisation de l’EAM dans la vie politique, la police tire, tue 21 personnes et en blesse plus d’une centaine. Les sept ministres de l’EAM dans le gouvernement démissionnent. Des combats commencent entre l’Elas et les Anglais, débarqués à Athènes en automne, qui espèrent surtout se débarrasser des communistes. Les Anglais en sortent victorieux. L’accord de Varkiza en février 1945 prévoit le désarmement de l’Elas et le pardon pour les crimes politiques commis après le 3 décembre 1944.
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La classe ouvrière d’Athènes, du Pirée, de Salonique et d’autres villes jouait un rôle central en tant que telle dans la Résistance, organisant plusieurs grèves générales ainsi que d’énormes manifestations contre les exactions des forces d’occupation. Les luttes ouvrières se poursuivirent après le retrait allemand. Il y eut notamment une insurrection à Athènes en décembre 1944 (la Dekemvriana) contre les forces coalisées de l’Etat capitaliste grec et d’un corps expéditionnaire britannique.
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Immédiatement après le désarmement commence la période de « terreur blanche », où les éléments fascistes, collaborateurs des Allemands et des autres réactionnaires persécutent et assassinent des membres et sympathisants de l’EAM et du KKE. Le gouvernement n’intervient pas pour mettre fin à ces actes terroristes, qui sont des purges à caractère idéologique et politique, et parfois des représailles menées par les proches des collaborateurs tués par l’Elas (généralement des membres des bataillons de sécurité).
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Cette situation était de toute évidence propice à une prise du pouvoir par les travailleurs sous la direction des communistes, et à un règlement des comptes avec les oppresseurs capitalistes.
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La période de la terreur blanche va ouvrir la voie à la guerre civile. Alors que des groupes de partisans quittent spontanément les villes pour reprendre le maquis, le Parti communiste choisit finalement l’action armée pour sortir de l’impasse politique, mais aussi pour protéger les membres et sympathisants de l’EAM. Une déclaration de politique générale annonce également le choix de l’abstention pour les élections du 31 mars 1946.
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La veille des élections, des partisans communistes attaquent un poste de police à Litochoro de Pieria en Macédoine. Durant les trois ans de guerre qui suivent, les troupes monarchistes et fascistes utilisent les méthodes d’une « sale guerre » pour priver l’ADG de soutiens : ratissages de la population civile, déportation, assassinats, torture, etc.
    
== La guerre civile ==
 
== La guerre civile ==
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