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=== La bataille pour la convocation du congrès ===
 
=== La bataille pour la convocation du congrès ===
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Selon la décision du 1<sup>er</sup> congrès, les congrès doivent se tenir tous les 3 mois. Mais étant donné la majorité obtenue par les bolchéviks, les conciliateurs (qui dirigent encore [[VTsIK|l'exécutif soviétique]]) hésitent à convoquer le congrès. Les bolchéviks durent mener une bataille politique en s'appuyant sur les soviets de base et le puissant [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] pour pousser à la convocation du congrès.Ce fut la question politique centrale pendant les 5 semaines entre la Conférence démocratique et l'[[insurrection_d'octobre|insurrection d'octobre]].
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Selon la décision du 1<sup>er</sup> congrès, les congrès doivent se tenir tous les 3 mois. Mais étant donné la majorité obtenue par les bolchéviks, les conciliateurs (qui dirigent encore [[VTsIK|l'exécutif soviétique]]) hésitent à convoquer le congrès. Les bolchéviks durent mener une bataille politique en s'appuyant sur les soviets de base et le puissant [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] pour pousser à la convocation du congrès.Ce fut la question politique centrale pendant les 5 semaines entre la Conférence démocratique et l'[[Insurrection_d'octobre|insurrection d'octobre]].
    
Déjà la [[Conférence_démocratique_(Russie)|Conférence démocratique]] avait eu pour but de contourner les soviets et de s'appuyer sur une autre source de légitimité. Le 21 septembre, un peu avant la clôture de la conférence démocratique, le [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] (gagné aux bolchéviks) réclama d'urgence le congrès, s'appuyant sur la nécessité de se coordonner pour la défense face à la contre-révolution, mais aussi pour ''«&nbsp; la solution des problèmes d'organisation du pouvoir révolutionnaire&nbsp;»''. Le lendemain de la Conférence démocratique, des délégéués (dont ceux venus de province) posent la question du congrès au [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif]]. Les bolchéviks réclament la convocation du congrès dans les 15 jours, et ''«&nbsp;proposent&nbsp;»'' de créer dans ce but un organe spécial s'appuyant sur les soviets de Petrograd et de Moscou. En réalité il s'agissait d'une proposition dissuasive, mais les bolchéviks préféraient que la convocation soit faite par le Comité exécutif sortant, pour éviter la mise en cause de la légitimité du congrès. Aussitôt les leaders du Comité exécutif déclarent qu'ils ne délégueront à personne le droit de remplir leurs obligations, et le Congrès fut fixé pour le 20 octobre, dans moins d'un mois.
 
Déjà la [[Conférence_démocratique_(Russie)|Conférence démocratique]] avait eu pour but de contourner les soviets et de s'appuyer sur une autre source de légitimité. Le 21 septembre, un peu avant la clôture de la conférence démocratique, le [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] (gagné aux bolchéviks) réclama d'urgence le congrès, s'appuyant sur la nécessité de se coordonner pour la défense face à la contre-révolution, mais aussi pour ''«&nbsp; la solution des problèmes d'organisation du pouvoir révolutionnaire&nbsp;»''. Le lendemain de la Conférence démocratique, des délégéués (dont ceux venus de province) posent la question du congrès au [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif]]. Les bolchéviks réclament la convocation du congrès dans les 15 jours, et ''«&nbsp;proposent&nbsp;»'' de créer dans ce but un organe spécial s'appuyant sur les soviets de Petrograd et de Moscou. En réalité il s'agissait d'une proposition dissuasive, mais les bolchéviks préféraient que la convocation soit faite par le Comité exécutif sortant, pour éviter la mise en cause de la légitimité du congrès. Aussitôt les leaders du Comité exécutif déclarent qu'ils ne délégueront à personne le droit de remplir leurs obligations, et le Congrès fut fixé pour le 20 octobre, dans moins d'un mois.
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Le Comité exécutif paysan jugea, de son côté, la convocation du congrès ''«&nbsp;dangereuse et indésirable&nbsp;»''. Les [[Izvestia|''Izvestia'']] enterraient les soviets dans un éditorial, déclarant que c'étaient les baraquements provisoires qui devaient être démolis dés que l'[[Assemblée_constituante_russe_de_1918|Assemblée constituante]] ''«&nbsp;aurait couronné l'édifice du nouveau régime&nbsp;»''. Les bolchéviks à l'inverse font de l'[[Agitation|agitation]] pour la convocation du congrès. Il organisèrent même un [[Congrès_des_soviets_de_la_région_du_Nord|Congrès des soviets de la région du Nord]], qui ne fut pas reconnu par le Comité exécutif central, mais qui eut de fait un poids important.
 
Le Comité exécutif paysan jugea, de son côté, la convocation du congrès ''«&nbsp;dangereuse et indésirable&nbsp;»''. Les [[Izvestia|''Izvestia'']] enterraient les soviets dans un éditorial, déclarant que c'étaient les baraquements provisoires qui devaient être démolis dés que l'[[Assemblée_constituante_russe_de_1918|Assemblée constituante]] ''«&nbsp;aurait couronné l'édifice du nouveau régime&nbsp;»''. Les bolchéviks à l'inverse font de l'[[Agitation|agitation]] pour la convocation du congrès. Il organisèrent même un [[Congrès_des_soviets_de_la_région_du_Nord|Congrès des soviets de la région du Nord]], qui ne fut pas reconnu par le Comité exécutif central, mais qui eut de fait un poids important.
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Quand il devint évident que l'on ne réussirait pas à éviter le Congrès, les [[conciliateurs|conciliateurs]] firent une brusque conversion, en appelant toutes les organisations locales à élire des délégués au Congrès, pour ne pas céder la majorité aux bolcheviks. Mais, s'étant ressaisi trop tard, le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité exécutif]], trois jours avant la date fixée, reporta le Congrès jusqu'au 25 octobre.
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Quand il devint évident que l'on ne réussirait pas à éviter le Congrès, les [[Conciliateurs|conciliateurs]] firent une brusque conversion, en appelant toutes les organisations locales à élire des délégués au Congrès, pour ne pas céder la majorité aux bolcheviks. Mais, s'étant ressaisi trop tard, le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité exécutif]], trois jours avant la date fixée, reporta le Congrès jusqu'au 25 octobre.
    
== Déroulé du congrès ==
 
== Déroulé du congrès ==
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C'est [[Trotsky|<span class="mw-redirect">Trotsky</span>]] qui est chargé de la réponse à [[Nikolai_Glebov-Avilov|Avilov]] et [[Kareline|Kareline]] au nom des bolchéviks. Il répond que les bolchéviks ne pas isolés, malgré l'hostilité de nombreux petits groupes qui eux se sont vidés et coupés des masses. Il montre en prenant chaque sujet comment la coalition avec ceux qui ne voulaient pas aller de l'avant était seulement source de faiblesse, et comment ce sont les actes des conciliateurs qui rendent impossibles la coalition&nbsp;:
 
C'est [[Trotsky|<span class="mw-redirect">Trotsky</span>]] qui est chargé de la réponse à [[Nikolai_Glebov-Avilov|Avilov]] et [[Kareline|Kareline]] au nom des bolchéviks. Il répond que les bolchéviks ne pas isolés, malgré l'hostilité de nombreux petits groupes qui eux se sont vidés et coupés des masses. Il montre en prenant chaque sujet comment la coalition avec ceux qui ne voulaient pas aller de l'avant était seulement source de faiblesse, et comment ce sont les actes des conciliateurs qui rendent impossibles la coalition&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;On dit que la scission de la démocratie provient d'un malentendu. Lorsque Kerensky envoie contre nous des bataillons de choc, lorsque, avec l'assentiment du comité exécutif central, nous avons nos communications téléphoniques coupées au moment le plus grave de notre lutte contre la bourgeoisie, lorsque l'on nous assène coups sur coups - peut-on encore parler d'un malentendu&nbsp;? &nbsp;»''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;On dit que la scission de la démocratie provient d'un malentendu. Lorsque Kerensky envoie contre nous des bataillons de choc, lorsque, avec l'assentiment du comité exécutif central, nous avons nos communications téléphoniques coupées au moment le plus grave de notre lutte contre la bourgeoisie, lorsque l'on nous assène coups sur coups - peut-on encore parler d'un malentendu&nbsp;? &nbsp;»''</blockquote>  
Trotsky conclut en soulignant que la seule voix est dans la [[Révolution_mondiale|révolution mondiale]]. ''«&nbsp;Ou bien la Révolution russe soulèvera le tourbillon de la lutte en Occident, ou bien les capitalistes de tous les pays étoufferont notre révolution.&nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr48.htm ''Histoire de la révolution Russe - Congrès de Smolny''], 1930</ref> [[John_Silas_Reed|Reed]] témoigne&nbsp;: ''«&nbsp;Les délégués du congrès saluèrent ce discours de longues salves d'applaudissements, s'enflammant à l’idée audacieuse d'une défense de l'humanité.&nbsp;»''
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Trotsky conclut en soulignant que la seule voix est dans la [[Révolution_mondiale|révolution mondiale]]. ''«&nbsp;Ou bien la Révolution russe soulèvera le tourbillon de la lutte en Occident, ou bien les capitalistes de tous les pays étoufferont notre révolution.&nbsp;»'' [[John_Silas_Reed|Reed]] témoigne&nbsp;: ''«&nbsp;Les délégués du congrès saluèrent ce discours de longues salves d'applaudissements, s'enflammant à l’idée audacieuse d'une défense de l'humanité.&nbsp;»''
    
Un représentant de la puissante centrale syndicale des cheminots ([[Vikhjel|''Vikhjel'']]) réclame ensuite la parole. Il se plaint de ne pas avoir été invité au congrès. On proteste alors de tous côtés&nbsp;: c'est le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|comité exécutif]] sortant qui ne les a pas invités. L'orateur lit un ultimatum qui a déjà été expédié par télégrammes dans tout le pays&nbsp;: le ''Vikjel'' condamne la prise du pouvoir par un seul parti; en attendant la création d'un pouvoir démocratique, le ''Vikjel'' seul reste maître du réseau ferroviaire. L'orateur ajoute qu'il ne reconnait que le [[Comité_exécutif_central_panrusse|comité exécutif central]] tel qu'il était précédemment composé. En cas de répression à l'égard des cheminots, le ''Vikjel'' arrêterait le ravitaillement de Petrograd&nbsp;! Beaucoup sont choqués par ce chantage d'un secteur qui s'appuie sur son importance stratégique, mais pas forcément sur sa représentativité numérique. [[Kamenev|Kamenev]] déclare fermement&nbsp;: ''«&nbsp;Il ne peut être nullement question de dire que le congrès ne serait pas régulier. Le quorum du congrès a été établi non par nous, mais par l'ancien Comité exécutif central... Le congrès est l'organe suprême des masses d'ouvriers et de soldats&nbsp;»''.
 
Un représentant de la puissante centrale syndicale des cheminots ([[Vikhjel|''Vikhjel'']]) réclame ensuite la parole. Il se plaint de ne pas avoir été invité au congrès. On proteste alors de tous côtés&nbsp;: c'est le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|comité exécutif]] sortant qui ne les a pas invités. L'orateur lit un ultimatum qui a déjà été expédié par télégrammes dans tout le pays&nbsp;: le ''Vikjel'' condamne la prise du pouvoir par un seul parti; en attendant la création d'un pouvoir démocratique, le ''Vikjel'' seul reste maître du réseau ferroviaire. L'orateur ajoute qu'il ne reconnait que le [[Comité_exécutif_central_panrusse|comité exécutif central]] tel qu'il était précédemment composé. En cas de répression à l'égard des cheminots, le ''Vikjel'' arrêterait le ravitaillement de Petrograd&nbsp;! Beaucoup sont choqués par ce chantage d'un secteur qui s'appuie sur son importance stratégique, mais pas forcément sur sa représentativité numérique. [[Kamenev|Kamenev]] déclare fermement&nbsp;: ''«&nbsp;Il ne peut être nullement question de dire que le congrès ne serait pas régulier. Le quorum du congrès a été établi non par nous, mais par l'ancien Comité exécutif central... Le congrès est l'organe suprême des masses d'ouvriers et de soldats&nbsp;»''.

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