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Peut-être à cause de son éducation piétiste, [[Friedrich Engels|Engels]] a accordé au phénomène religieux beaucoup plus d'attention que Marx lui-même.<br>  

Peut-être à cause de son éducation piétiste, [[Friedrich Engels|Engels]] a accordé au phénomène religieux beaucoup plus d'attention que Marx lui-même.<br>  

Engels, en bon matérialiste, analyse dès 1850, avec son ouvrage ''La Guerre des paysans'', les religions et les postures religieuses comme des idéologies liées à des classes sociales. Ainsi, en étudiant la naissance du protestantisme en Allemagne au début du XVIe siècle, il repère trois camps en présence, chacun étant identifié à la fois par une certaine base sociale et par une idéologie religieuse propre. Ainsi, cette crise religieuse met aux prises :

Engels, en bon matérialiste, analyse dès 1850, avec son ouvrage ''La Guerre des paysans'', les religions et les postures religieuses comme des idéologies liées à des classes sociales. Ainsi, en étudiant la naissance du protestantisme en Allemagne au début du XVIe siècle, il repère trois camps en présence, chacun étant identifié à la fois par une certaine base sociale et par une idéologie religieuse propre. Ainsi, cette crise religieuse met aux prises&nbsp;:  

*un camp conservateur catholique, qui rassemble les prélats, les grands nobles et une bonne partie des princes de l'Empire germanique ;

*un camp conservateur catholique, qui rassemble les prélats, les grands nobles et une bonne partie des princes de l'Empire germanique&nbsp;;

*un camp luthérien, bourgeois modéré, qui rassemble la bourgeoisie urbaine et la petite noblesse ;

*un camp luthérien, bourgeois modéré, qui rassemble la bourgeoisie urbaine et la petite noblesse&nbsp;;

*un camp révolutionnaire, protestant et millénariste sur un plan religieux, plébéien et paysan d'un point de vue social.

*un camp révolutionnaire, protestant et millénariste sur un plan religieux, plébéien et paysan d'un point de vue social.

Cependant, pour éclairantes que soient de telles analyses, Engels ne résiste pas toujours à la tentation du réductionnisme, et réduit souvent les diverses croyances à de simples déguisements d'intérêts religieux. Il prétend ainsi que Thomas Münzer, chef des paysans révolutionnaires allemands, dissimulait ses convictions révolutionnaires sous une phraséologie chrétienne qui parlait plus à la masse des paysans. La dimension spécifiquement religieuse et mystique du millénarisme münzérien semble lui avoir échappé.

Cependant, pour éclairantes que soient de telles analyses, Engels ne résiste pas toujours à la tentation du réductionnisme, et réduit souvent les diverses croyances à de simples déguisements d'intérêts religieux. Il prétend ainsi que Thomas Münzer, chef des paysans révolutionnaires allemands, dissimulait ses convictions révolutionnaires sous une phraséologie chrétienne qui parlait plus à la masse des paysans. La dimension spécifiquement religieuse et mystique du millénarisme münzérien semble lui avoir échappé.  

Engels a une approche&nbsp;[[Dialectique|dialectique]]&nbsp;de la religion, attentive aux deux aspects et au deux rôles, conservateur et protestataire, de la religion, mais en mettant souvent l'accent sur le second aspect. Ainsi, il met en lumière sa dimension anticipatrice et utopique de l'idéologie religieuse de Münzer :

Engels a une approche&nbsp;[[Dialectique|dialectique]]&nbsp;de la religion, attentive aux deux aspects et au deux rôles, conservateur et protestataire, de la religion, mais en mettant souvent l'accent sur le second aspect. Ainsi, il met en lumière sa dimension anticipatrice et utopique de l'idéologie religieuse de Münzer&nbsp;:  

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<blockquote><span style="background-color: white;">"Sa doctrine

<font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif"><span style="line-height: normal;"</span></font><span style="background-color: white; ">"Sa doctrine

politique correspondait exactement à cette conception religieuse

politique correspondait exactement à cette conception religieuse

révolutionnaire et dépassait tout autant les rapports sociaux et politiques

révolutionnaire et dépassait tout autant les rapports sociaux et politiques

n’était pas autre chose qu’une société où il n’y aurait plus aucune différence

n’était pas autre chose qu’une société où il n’y aurait plus aucune différence

de classes, aucune propriété privé, au aucun pouvoir d’Etat étranger, autonome,

de classes, aucune propriété privé, au aucun pouvoir d’Etat étranger, autonome,

s’opposant aux membres de la société<ref>Karl Marx, Friedrich Engels, ''Sur la religion'', Paris, Editions sociales, 1960, p. 114.</ref>."</span>

s’opposant aux membres de la société<ref>Karl Marx, Friedrich Engels, ''Sur la religion'', Paris, Editions sociales, 1960, p. 114.</ref>."</span> </blockquote>  

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On est là très loin d'une théorie de la religion comme reflet de la société&nbsp;: elle n'est pas l'expression des conditions existantes, mais une anticipation géniale des théories communistes de l'avenir.<br>

<span style="background-color: white; " />On est là très loin d'une théorie de la religion comme reflet de la société : elle n'est pas l'expression des conditions existantes, mais une anticipation géniale des théories communistes de l'avenir.

 

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== Dans l'action politique  ==

== Dans l'action politique  ==