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Special pages :
Un article de la Neue Berliner Zeitung sur les chartistes
Auteur·e(s) | Karl Marx Friedrich Engels |
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Écriture | juin 1848 |
Neue Rheinische Zeitung n° 24, 24 juin 1848
Notes de l'éditeur :
La Neue Berliner Zeitung était un quotidien réactionnaire qui parut de juin à octobre 1848.
Chartisme : mouvement politique révolutionnaire particulièrement actif et influent en Angleterre de 1838 à 1848. Son nom vient de ce que ses membres réclamaient une Charte du peuple, qui fut présentée au Parlement en 1838, à la suite d'une vaste pétition. Sur ce sujet on lira utilement Engels : La situation de la classe laborieuse en Angleterre, Éditions sociales 1961, pp. 267-297.
Cologne, 23 juin
La Neue Berliner Zeitung nous rapporte dans son premier numéro toutes sortes de choses bizarres qui ont eu lieu en Angleterre. L'originalité est une belle chose; la Neue Berliner Zeitung a du moins le mérite de présenter la situation en Angleterre de façon tout à fait inédite. Voici ce qu'on lit d'abord .
« O'Connor qui semble être en fait un homme sans esprit et sans caractère, n'a ici aucun crédit ».
Nous ne trancherons pas si O'Connor a autant d'esprit et de caractère que la Neue Berliner Zeitung. Le rejeton des anciens rois irlandais, le dirigeant du prolétariat britannique peut être en retrait sur la Berlinoise cultivée[1] quand il s'agit de ces avantages, mais en ce qui concerne le crédit, ô Berlinoise cultivée, assurément tu as raison; O'Connor, comme tous les révolutionnaires, a très mauvaise réputation; il n'a jamais su gagner la considération de tous les bien-pensants, alors que toi, tu l'as obtenue dès ton premier numéro. Un peu plus loin la Berlinoise écrit encore . « O'Connell dit qu'il [O'Connor] a bien de l'énergie mais aucune logique. » Encore une perle. Le défunt Dan[2] était un homme honorable; la logique de son énergie consistait à tirer des poches de ses compatriotes pauvres une rente annuelle de 30.000 livres sterling; la logique de l'agitation développée par O'Connor n'a rapporté au chartiste décrié que la vente de tous ses biens.
« M. Jones, le second dirigeant des chartistes de la fraction extrémiste que les tribunaux recherchent actuellement et qu'ils ne découvrent nulle part, ne peut même pas trouver quelqu'un pour lui fournir une caution de 1.000 livres sterling. »
Voilà la troisième nouvelle de cette Berlinoise extrêmement cultivée; elle énonce dans ces trois lignes, trois affirmations d'une extrême bouffonnerie. En premier lieu il ne peut absolument pas être question de caution tant que les tribunaux en sont encore à rechercher quelqu'un. En second lieu, M. Ernest Jones se trouve depuis quinze jours à Newgate[3], et la Berlinoise cultivée était sans doute invitée à prendre le thé chez quelque autre collègue extrêmement cultivée et bien informée, lorsque récemment toute la presse bourgeoise anglaise manifesta brutalement sa joie à l'arrestation de Jones. Troisièmement M. Jones a toutefois fini par trouver quelqu'un qui veuille bien payer pour lui les 1.000 livres : il s'agit d'un homme sans esprit et sans caractère, O'Connor lui-même; mais les tribunaux refusèrent la caution qu'il n'a pas le droit de fournir en tant que membre du Parlement.
La Berlinoise conclut en faisant état de fréquentes batailles entre chartistes dans les petites villes du pays. Chère Berlinoise, si seulement tu avais lu une gazette anglaise ! Tu aurais pu y apprendre que les chartistes ont eu de tout temps beaucoup plus de plaisir à rouer de coups la police, plutôt qu'eux-mêmes.
Nous recommandons la Neue Berliner Zeitung, si pleine d'esprit et de caractère, à l'attention particulière de nos lecteurs.