Sur une déclaration du président Roosevelt

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Le 25 mars, le président Roosevelt a déclaré aux représentants de la presse que les États-Unis seraient un pays d’asile pour tous les persécutés politiques et religieux comme, par exemple, « les catholiques de Barcelone, les antifascistes d’Italie, les trotskystes de Russie, les Juifs, protestants et catholiques d’Allemagne et d’Autriche »...

Tout homme qui pense comprendra l’importance que revêt dans ce cas la mention des « trotskystes de Russie ». Personne ne soupçonnera le président Roosevelt d’avoir de la sympathie pour ce qu’on appelle le « trotskysme ». Mais il ne s’agit nullement de cela. Il ne s’agit même pas du simple droit d’asile. Car si les trotskystes étaient même à 1 % de la façon dont les présente la justice de Moscou, ils ne pourraient prétendre au droit d’asile. Aucun pays ne voudrait ouvrir ses frontières à des gens qui, sous le masque de formules politiques fausses, se consacrent à l’espionnage, au sabotage, à l’empoisonnement et autres crimes semblables. De plus, au cours des deux derniers procès, les accusateurs de Moscou se sont particulièrement efforcés de démontrer que les « trotskystes » étaient alliés au Japon contre les États-Unis. Si, malgré tout cela, le président des États-Unis cite les « trotskystes » dans la liste des groupes politiques persécutés qui peuvent compter sur le droit d’asile aux États-Unis, cela signifie seulement que M. Roosevelt ne croit pas les accusations de Moscou. Le poids politique et moral de ce fait est d’autant plus grand à partir du moment où M. Roosevelt exprime dans cette affaire l’opinion solidement établie de l’écrasante majorité de l’humanité civilisée.