Manifeste du Comité Exécutif de l'Internationale Communiste - Aux prolétaires de tous les pays

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Version 1[modifier le wikicode]

Vers un nouveau travail, vers de nouvelles luttes[modifier le wikicode]

Aux prolétaires, hommes et femmes, de tous les pays !

Le 3° Congrès de l'Internationale Communiste est terminé, la grande revue du prolétariat communiste de tous les pays est finie. Elle a montré qu'au cours de l'année écoulée le communisme est devenu, dans une série de pays où il n'en est qu'à ses débuts, un grand mouvement stimulant les masses et menaçant le pouvoir du capital. L'Internationale Communiste qui, à son Congrès de constitution, ne représentait en dehors de la Russie que de petits groupes de camarades, cette Internationale qui au 2° Congrès de l'année passée cherchait encore sa voie, dispose à présent, non seulement en Russie, mais aussi en Allemagne, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Italie, en France, en Norvège, en Yougoslavie, en Bulgarie, de partis autour des drapeaux desquels des masses de plus en plus grandes se concentrent sans cesse. Le 3° Congrès s'adresse aux communistes de tous les pays pour les inviter à suivre la voie sur laquelle ils se sont engagés et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réunir dans les rangs de l'Internationale Communiste de nouveaux millions d'ouvriers et d'ouvrières. Car le pouvoir du capital ne sera brisé que si l'idée du communisme devient une force stimulant la grande majorité du prolétariat guidé par les Partis de masses communistes qui doivent constituer comme un cercle de fer la classe prolétarienne combattante. « Aux masses », voilà le premier cri de combat lancé par le 3° Congrès aux communistes de tous les pays.

Vers de nouvelles grandes luttes[modifier le wikicode]

Les masses viennent, affluent vers nous, car le capitalisme mondial leur montre avec une évidence de plus en plus éclatante qu'il ne peut plus prolonger son existence qu'en détruisant de plus en plus tout l'ordre social, qu'en augmentant le chaos, la misère et l'esclavage des masses. En présence de la crise économique mondiale, laquelle jette des millions d'ouvriers à la rue, les criailleries des valets social-démocrates du capital tombent, l'appel que la classe bourgeoise adressait depuis des années aux ouvriers « Travaillez, travaillez sans cesse », ce cri cesse, car le cri « du travail » devient le cri de combat de la classe ouvrière et il ne sera satisfait que sur les ruines du capitalisme, que si le prolétariat s'empare des moyens de production créés par lui. Le monde capitaliste se trouve devant l'abîme de nouveaux dangers de guerre. Les antagonismes américano-japonais, anglo-américain, anglo-français, franco-allemand, polono-allemand, les antagonismes dans le Proche et l'Extrême-Orient poussent le capitalisme aux armements incessants. Ils leur posent la question angoissante : « L'Europe a-t-elle repris le chemin de la guerre mondiale ? » Les capitalistes ne craignent pas le massacre de millions d'individus. Déjà, après la guerre, par leur politique, par le blocus de la Russie, ils ont livré à la mort par la faim des millions d'êtres humains. Ce qu'ils craignent, c'est qu'une nouvelle guerre ne pousse définitivement les masses dans les rangs de l'armée de la révolution mondiale, c'est qu'une nouvelle guerre n'entraîne le soulèvement final du prolétariat mondial. Ils cherchent donc, comme ils l'ont fait avant la guerre, a amener une détente au moyen d'intrigues et de combinaisons diplomatiques. Mais la détente sur un point, c'est la tension sur d'autres. Les négociations entre l'Angleterre et l'Amérique au sujet de la limitation des armements navals des deux Etats créent nécessairement un front contre le Japon. Le rapprochement franco-anglais livre l'Allemagne à la France et la Turquie à l'Angleterre. Le résultat des efforts du capital mondial cherchant à mettre un peu d'ordre dans le chaos mondial, ce n'est pas la paix, mais le trouble croissant et l'esclavage de plus en plus strict des peuples vaincus par le capital des triomphateurs. La presse du capital mondial parle maintenant d'accalmie et de détente dans la politique mondiale parce que la bourgeoisie d'Allemagne se soumet aux conditions dictées par les Alliés et parce que pour sauver son pouvoir elle a livré le peuple allemand aux chacals de la Bourse de Paris et de Londres. Mais en même temps, la presse de la Bourse est pleine de nouvelles sur l'aggravation de la ruine économique de l'Allemagne, sur les impôts énormes qui s'abattront comme la grêle, en automne, sur les masses condamnées au chômage, impôts renchérissant de plus en plus tous les articles alimentaires et vestimentaires. L'Internationale Communiste qui, pour sa politique, part de l'étude impartiale et objective de la situation mondiale – car le prolétariat ne saurait remporter la victoire que par l'observation claire et objective du champ de bataille – l'Internationale Communiste dit au prolétariat de tous les pays : le capitalisme s'est montré jusqu'à présent incapable d'assurer l'ordre au monde même dans la mesure d'avant-guerre. Ce qu'il entreprend en ce moment ne peut pas amener une consolidation, un nouvel ordre, mais seulement la prolongation de vos souffrances et de l'agonie du capitalisme. La révolution mondiale avance. Partout les bases du capital mondial sont ébranlées. Le deuxième cri que le Congrès mondial de l'Internationale Communiste lance aux Prolétaires de tous les Pays, c'est celui-ci :

Nous allons au-devant de grandes luttes, armez-vous, en vue de nouveaux combats.

Formez le front ![modifier le wikicode]

La bourgeoisie mondiale est incapable d'assurer aux ouvriers le travail, le pain, le logement et le vêtement ; mais elle montre de grandes capacités dans l'organisation de la guerre contre le prolétariat mondial. Depuis le moment de sa première grande désorientation, depuis qu'elle a réussi à surmonter sa peur des ouvriers revenus de la guerre, depuis qu'elle a réussi à les faire rentrer dans les usines, à écraser leurs premiers soulèvements, à renouer son alliance de guerre avec les social-démocrates et les traîtres socialistes contre le prolétariat et à diviser ainsi celui-ci, elle a employé toutes ses forces pour organiser des gardes-blancs contre le prolétariat et pour désarmer ce dernier. Armée jusqu'aux dents, la bourgeoisie mondiale est prête non seulement à s'opposer par les armes à tout soulèvement du prolétariat, mais encore à provoquer s'il en est besoin des soulèvements prématurés du prolétariat qui se prépare à la lutte ; elle désire ainsi l'écraser avant qu'il ait formé son front commun invincible. L'Internationale Communiste doit opposer sa stratégie à la stratégie de la bourgeoisie mondiale. Contre les caisses du capital mondial qui, au prolétariat organisé, opposent des bandes armées, l'Internationale Communiste dispose d'une arme fidèle : ce sont les masses du prolétariat, le front uni et ferme du prolétariat. Les ruses et la violence de la bourgeoisie n'auront aucun succès si des millions d'ouvriers avancent en rangs serrés au combat. Car alors les chemins de fer sur lesquels la bourgeoisie transporte ses troupes blanches contre le prolétariat s'arrêteront ; la terreur blanche s'emparera alors d'une partie des gardes-blancs eux-mêmes, le prolétariat leur arrachera leurs armes pour lutter contre les autres formations de gardes-blancs. Si l'on réussit à mener sur un front uni le prolétariat à la lutte, le capital, la bourgeoisie mondiale perdront les chances de victoire, la foi en la victoire que seules alors peuvent lui rendre la trahison de la social-démocratie, la division de la classe ouvrière. La victoire sur le capital mondial, ou plutôt la voie vers cette victoire, c'est la conquête des cœurs de la majorité de la classe ouvrière. Le 3° Congrès mondial de l'Internationale Communiste invite les Partis communistes de tous les pays, les communistes dans les syndicats, à tendre tous leurs efforts, toutes leurs forces, pour arracher les plus grandes masses d'ouvriers à l'influence des Partis social-démocrates et de la bureaucratie syndicale traître. Ce but ne saurait être obtenu que si les communistes de tous les pays se montrent les combattants d'avant garde de la classe ouvrière pendant cette époque difficile, pendant laquelle chaque jour apporte aux masses ouvrières de nouvelles privations et de nouvelles misères, que s'ils la mènent à la lutte pour un morceau de pain de plus, à la lutte pour le soulagement des charges que le capital impose de plus en plus de manière insupportable aux masses ouvrières. Il faut montrer à la masse ouvrière que seuls les communistes luttent pour l'amélioration de sa situation et que la social-démocratie ainsi que la bureaucratie syndicale réactionnaire sont disposées à laisser le prolétariat devenir la proie de la famine plutôt que de le mener au combat. On ne saurait battre les traîtres au prolétariat, les agents de la bourgeoisie sur le terrain des discussions théoriques, sur la démocratie et la dictature ; on ne les écrasera qu'à l'occasion des questions de pain, de salaires, de l'habillement et du logement. Et le premier champ de bataille, le plus important, sur lequel on peut les battre, c'est celui du mouvement syndical ; ils seront vaincus dans la lutte que nous mènerons contre l'Internationale Syndicale Jaune d'Amsterdam et pour l'Internationale Syndicale Rouge. C'est la lutte pour la conquête des positions ennemies dans notre propre camp ; c'est la question de la formation d'un front de combat à opposer au capital mondial. Gardez vos organisations pures de toute tendance centriste, entretenez l'esprit de combat parmi vous. Ce n'est que dans la lutte pour les intérêts les plus simples, les plus élémentaires des masses ouvrières que nous pourrons former un front uni du prolétariat contre la bourgeoisie. Ce n'est que dans cette lutte que nous pourrons mettre fin aux divisions au sein du prolétariat, divisions qui constituent la base sur laquelle la bourgeoisie peut prolonger son existence. Mais ce front du prolétariat ne deviendra puissant et apte au combat que s'il est maintenu par les Partis Communistes dont l'esprit doit être uni et ferme, et la discipline solide et sévère. C'est pourquoi le 3° Congrès mondial de l'Internationale Communiste, en même temps qu'il lançait aux communistes de tous les pays le cri de « Aux masses ! », « Formez le front uni du prolétariat ! » leur recommandait : « Gardez vos rangs purs d'éléments capables de détruire le moral et la discipline de combat des troupes d'attaque du prolétariat mondial, des partis communistes ». Le Congrès de l'Internationale Communiste approuve et confirme l'exclusion du Parti Socialiste d'Italie, exclusion qui doit être maintenue jusqu'au moment où ce Parti rompra avec les réformistes et les chassera de ses rangs. Le Congrès exprime ainsi sa conviction que si l'Internationale Communiste veut mener des millions d'ouvriers au combat, elle ne doit pas tolérer dans ses rangs des réformistes dont le but n'est pas la révolution triomphante du prolétariat, mais la réconciliation avec le capitalisme, et la réforme de ce dernier. Des armées qui tolèrent à leur tête des chefs ayant en vue la réconciliation avec l'ennemi, de telles armées sont vouées à être trahies et vendues à l'ennemi par ces mêmes chefs. L'Internationale Communiste a porté son attention sur le fait que dans toute une série de Partis d'où les réformistes sont cependant exclus, il y a encore des tendances qui n'ont pu surmonter définitivement l'esprit du réformisme ; si ces tendances ne travaillent pas à la réconciliation avec l'ennemi, elles ne s'appliquent cependant pas assez énergiquement dans leur agitation et dans leur propagande à préparer la lutte contre le capitalisme, elles ne travaillent pas assez énergiquement et avec assez de décision à révolutionner les masses. Des Partis qui ne sont pas en mesure, par leur travail révolutionnaire quotidien, de devenir comme le souffle révolutionnaire des masses, qui ne sont pas en mesure de renforcer quotidiennement, avec passion et avec impétuosité, la volonté de lutte des masses, de tels partis laisseront nécessairement échapper des situations favorables pour la lutte, laisseront s'enliser de grandes luttes spontanées du prolétariat, comme ce fut le cas de l'occupation des usines en Italie et lors de la grève de décembre en Tchécoslovaquie. Les Partis Communistes doivent former leur esprit de combat, ils doivent devenir l'état-major capable de saisir immédiatement les situations favorables de la lutte et de tirer tous les avantages possibles par une direction courageuse des mouvements spontanés du prolétariat. « Soyez l'avant-garde des masses ouvrières qui se mettent en mouvement, soyez leur cœur et leur cerveau », c'est le cri que le 3° Congrès Mondial de l'Internationale Communiste lance aux Partis Communistes. Etre l'avant-garde, c'est marcher à la tête des masses, comme leur partie la plus vaillante, la plus prudente, la plus clairvoyante. Ce n'est que si les Partis Communistes deviennent une telle avant-garde qu'ils seront en mesure, non seulement de former le front uni du prolétariat, mais encore, en dirigeant celui-ci, de triompher de l'ennemi.

Opposez la stratégie du prolétariat à la stratégie du capital, préparez vos luttes ![modifier le wikicode]

L'ennemi est puissant, parce qu'il a derrière lui des siècles d'habitude du pouvoir qui ont créé en lui la conscience de sa force et la volonté de maintenir son pouvoir. L'ennemi est fort parce qu'il a appris pendant des siècles comment diviser les masses prolétariennes, comment les opprimer et les vaincre. L'ennemi sait comment on conduit victorieusement la guerre civile et c'est pour cela que le 3° Congrès de l'Internationale Communiste attire l'attention des Partis Communistes de tous les pays sur le danger que présente la stratégie expérimentée de la classe dominante et possédante et les défauts de la stratégie, en voie de formation à peine, de la classe ouvrière luttant pour le pouvoir. Les événements du mois de mars en Allemagne ont montré le grand danger qu'il y aurait à laisser l'ennemi pousser à la lutte, par ses ruses, les premiers rangs de la classe ouvrière, l'avant-garde communiste du prolétariat, avant que les grandes masses se soient mises en mouvement. L'Internationale Communiste a salué avec joie le fait que des centaines de milliers d'ouvriers en Allemagne sont accourus au secours des ouvriers de l'Allemagne Centrale menacés de tous côtés. C'est dans cet esprit de solidarité, c'est dans le soulèvement du prolétariat de tous les pays du monde entier pour la protection d'une partie menacée du prolétariat, que l'Internationale Communiste voit le chemin de la victoire. Elle a salué le fait que le Parti Communiste Unifié d'Allemagne s'est mis à la tête des masses ouvrières qui accouraient pour défendre leurs frères menacés. Mais en même temps, l'Internationale Communiste considère comme un devoir de dire franchement et clairement aux ouvriers de tous les pays : même si l'avant-garde ne peut pas éviter les luttes, même si ces luttes peuvent hâter la mobilisation de toute la classe ouvrière, cette avant-garde ne aurait cependant oublier qu'elle ne doit pas se laisser entraîner toute seule, isolée, dans des luttes décisives, que, contrainte à aller isolée au combat, elle doit éviter le choc armé avec l'ennemi, car ce qui constitue la source de la victoire du prolétariat sur les gardes-blancs armés, c'est sa masse. Si l'avant-garde n'avance pas en masses dominant l'ennemi, elle doit éviter, minorité désarmée, d'entrer en lutte armée avec lui. Les combats de mars ont fourni encore un enseignement sur lequel l'Internationale Communiste attire l'attention des prolétaires de tous les pays : il faut préparer les masses ouvrières aux luttes imminentes, par une agitation révolutionnaire ininterrompue, quotidienne, intense et vaste ; il faut entrer au combat avec des mots d'ordre clairs et compréhensibles pour les grandes masses prolétariennes. A la stratégie de l'ennemi, il faut opposer, au prolétariat, une stratégie avisée et réfléchie. La volonté de combat des rangs d'avant-garde, leur courage et leur fermeté ne suffisent pas. La lutte doit être préparée, organisée, de façon à ce qu'elle apparaisse à celles-ci comme la lutte pour leurs intérêts les plus essentiels et de façon à ce qu'elle les mobilise immédiatement. Plus le capital mondial se sentira en danger, et plus il tentera de rendre impossible la victoire future de l'Internationale Communiste, en isolant ses premiers rangs du reste des grandes masses et en les battant ainsi. A ce plan, à ce danger, il faut opposer une agitation des masses vaste et intense, menée par les Partis Communistes, un travail d'organisation énergique au moyen duquel ces partis assurent leur influence sur les masses, une froide appréciation de la situation du combat, une tactique réfléchie tendant à éviter la lutte avec des forces supérieures de l'ennemi et à déclencher l'attaque dans les situations où l'ennemi est divisé et la masse unie. Le 3° Congrès mondial de l'Internationale Communiste sait que la classe ouvrière n'arrivera à former des partis communistes capables de tomber comme la foudre sur l'ennemi au moment où il est le plus oppressé, et de l'éviter lorsqu'il est dans une situation meilleure, qu'à la suite de l'expérience, qu'elle aura acquise dans la lutte. C'est donc le devoir des prolétaires de tous les pays de s'appliquer à comprendre et à utiliser tous les enseignements, toutes les expériences réunies par la classe ouvrière d'un pays au prix de grands sacrifices.

Gardez la discipline du combat ![modifier le wikicode]

Les Partis Communistes de tous les pays et la classe ouvrière ne doivent pas se préparer en vue d'une période d'agitation et d'organisation, ils doivent au contraire s'attendre et se préparer aux grandes luttes que le capital imposera bientôt au prolétariat pour l'écraser et pour le charger de tout le poids de sa politique. Dans cette lutte, les Partis Communistes doivent former une discipline du combat sévère et stricte. Les comités centraux de ces partis doivent considérer froidement et avec réflexion tous les enseignements de la lutte, ils doivent observer le champ de bataille, concentrer avec la plus grande réflexion le grand élan des masses. Ils doivent forger leur plan de combat, leur ligne tactique, avec tout l'esprit du Parti et en prenant en considération les critiques des camarades. Mais toutes les organisations du Parti doivent suivre sans hésitation la ligne prescrite par le Parti. Chaque mot, chaque mesure des organisations du Parti doivent être subordonnés à son but. Les fractions parlementaires, la presse du Parti, les organisations doivent suivre sans hésitation l'ordre de la direction du Parti. La revue mondiale des rangs d'avant-garde communistes est terminée. Elle a montré que le Communisme est une puissance mondiale. Elle a montré que l'Internationale Communiste doit encore former et instruire de grandes armées du prolétariat, elle a montré que de grandes luttes sont imminentes pour ces armées, elle a annoncé la victoire dans ces luttes, elle a montré au prolétariat mondial comment il doit préparer et conquérir cette victoire. Il appartient aux Partis Communistes de tous les pays de faire en sorte que les décisions du Congrès, dictées par les expériences du prolétariat mondial, deviennent comme la conscience générale des communistes de tous les pays, afin que les prolétaires communistes, hommes et femmes, puissent agir dans les luttes à venir comme les chefs de milliers de prolétaires non communistes.

Vive l'Internationale Communiste !

Vive la Révolution mondiale !

Au travail pour la préparation et l'organisation de notre victoire !


Le Comité Exécutif de l'Internationale Communiste.

Allemagne Heckert, Frölich.
France Souvarine.
Tchécoslovaquie Bourian, Kreibich.
Italie Terracini, Gennari.
Russie Zinoviev, Boukharine, Radek, Lénine, Trotsky.
Ukraine Choumsky.
Pologne Warski.
Bulgarie Popov.
Yougoslavie Markovicz.
Norvège Schefflo.
Angleterre Bell.
Amérique Baldwin.
Espagne Merino, Gracia.
Finlande Sirola.
Hollande Jansen
Belgique Van Overstraeten.
Suède Tschilbum.
Lettonie Stoutchka.
Suisse Arnhold.
Autriche Koritschoner.
Hongrie Bela Kun.
Comité Exécutif de


l'Internationale des Jeunes :

Munzenberg, Lekai.

Moscou, 17 juillet 1921.

Version 2 (Bulletin communiste)[modifier le wikicode]

Le 3e Congrès de l'Internationale communiste est terminé : la grande revue du prolétariat communiste de tous les pays a pris fin. Elle a montré qu'au cours de l'année écoulée, le communisme, dans une série de pays où il n'en était encore qu'à ses débuts, est devenu une grande puissance, capable de mettre les masses en mouvement et de menacer le capital.

L'Internationale Communiste qui, le jour de son premier Congrès, ne représentait en dehors de la Russie que de petits groupes, et, lors de son 2e Congrès cherchait encore comment faire naître des grands partis de masses, dispose à présent non seulement en Russie, mais aussi en Allemagne, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Italie, en France, en Norvège, en Yougoslavie et en Bulgarie, de partis ralliant autour de leur étendard de grandes masses.

Le 3e Congrès demande aux communistes de tous les pays de persévérer courageusement dans la voie entreprise, et de tout mettre en œuvre pour rallier à l'Internationale Communiste des millions et des millions de nouveaux adhérents. Car la puissance du capitalisme ne peut être brisée que si l'idée du communisme se traduit par la poussée irrésistible de la grande majorité du prolétariat, conduite par les partis communistes qui doivent constituer les cadres de fer de la classe prolétarienne.

« Allez aux masses ! » tel est le cri de guerre que le troisième Congrès lance aux communistes de tous les pays ! Préparez-vous aux grands combats !

Ces masses viennent à nous, elles affluent vers nous, car le capitalisme mondial leur prouve tous les jours plus clairement qu'il ne peut vivre qu'en continuant à bouleverser le monde de plus en plus, qu'en augmentant tous les jours le chaos, la misère, l'esclavage des masses. Devant la crise économique mondiale, qui jette des millions d'ouvriers à la rue, les social-démocrates, laquais du capital, la bourgeoisie, qui depuis des années se tournait vers les ouvriers en leur disant : « Travaillez, travaillez », sont obligés de se taire. Car avant d'appeler la classe ouvrière au travail, il faut l'appeler au combat, et l'appel au travail ne pourra être suivi que lorsque le capitalisme aura été détruit, et que le prolétariat se sera emparé des moyens de production.

Capitalisme et Impérialisme[modifier le wikicode]

Le monde capitaliste se trouve à la veille de nouvelles guerres. Les conflits américano-japonais, anglo-américain, les querelles du Proche et de l'Extrême-Orient poussent les capitalistes à la course aux armements. Ils se demandent anxieusement : « l'Europe doit-elle entrer dans une nouvelle guerre mondiale ? »

Ce n'est pas qu'ils craignent de faire tuer des millions d'hommes. Car au lendemain même de la guerre, en bloquant la Russie, ils ont de sang-froid forcé des millions d'êtres humains à mourir d'inanition.

Ce qu'ils craignent, c'est qu'une nouvelle guerre jette finalement les masses dans les bras de la révolution mondiale, qu'une nouvelle guerre entraîne le soulèvement définitif du prolétariat mondial ! Ils essayent donc, comme ils l'ont fait avant la guerre de créer une détente, par des moyens diplomatiques.

Mais lorsqu'une détente se produit d'un côté, elle ne fait que créer une tension de l'autre ! Les négociations entre l'Angleterre et l'Amérique sur la limitation des armements dans ces deux pays, créent forcément un front contre le Japon. Le rapprochement franco-anglais livre l'Allemagne a la France, et la Turquie à l'Angleterre.

Les efforts que fait le capitalisme mondial, pour créer un ordre quelconque dans le chaos croissant du monde, loin d'apporter la paix aux peuples, ne font qu'augmenter leur esclavage et assujettir les peuples vaincus aux bourgeoisies victorieuses. La presse du capital mondial parle à présent d'une détente parce que la bourgeoisie de l'Allemagne s'est soumise aux conditions des Alliés, parce que, pour sauver sa puissance, elle a livré le peuple allemand aux hyènes des Bourses de Paris et de Londres.

Mais en même temps cette presse qui est au service de la finance annonce la ruine économique de l'Allemagne, et parle des impôts formidables qui vont tomber en automne, comme de la grêle, sur les masses condamnées à chômer, et qui vont accroître, dans des proportions formidables, le prix de chacune de leurs bouchées, de chacun de leurs vêtements.

La révolution mondiale est en marche[modifier le wikicode]

L'Internationale Communiste qui, dans sa politique, se fonde sur l'examen calme et objectif de la situation mondiale — car ce n'est qu'en dominant le champ d'action avec clarté et en se rendant clairement compte de la situation que le prolétariat pourra vaincre, — l'Internationale communiste dit aux prolétaires de tous les pays :

Le capitalisme s'est montré jusqu'ici incapable d'assurer au monde même l'ordre relatif dont il jouissait avant la guerre. Car ce qu'il fait à présent ne peut mener à aucune consolidation, à aucun ordre nouveau, mais ne peut que prolonger vos souffrances et le processus de décomposition du capitalisme.

LA REVOLUTION MONDIALE EST EN MARCHE.

Partout le capital mondial tremble sur ses bases.

Le second appel que le Congrès mondial de l'Internationale communiste lance aux prolétaires de tous les pays est le suivant : Nous allons au devant de nouveaux grands combats, armez-vous pour de nouvelles luttes !

PREPAREZ LE FRONT UNIQUE DU PROLETARIAT MONDIAL.

La bourgeoisie est incapable d'assurer aux prolétaires du travail et du pain, un logis et des vêtements, mais elle marque de grandes capacités dans l'organisation de la guerre contre le prolétariat.

Depuis le moment où elle fut désorientée pour la première fois, depuis qu'elle a dominé la grande peur que lui firent les ouvriers rentrés de la guerre, depuis qu'elle a résolu de prolonger au delà de la guerre son alliance avec les traîtres au prolétariat, nous voulons dire les social-démocrates et les bureaucrates du syndicalisme, elle a consacré toutes ses forces à organiser des gardes blanches contre le prolétariat et à désarmer le prolétariat.

La bourgeoisie mondiale est encore en ce moment armée jusqu'aux dents, et prête non seulement à réprimer par les armes tout soulèvement prolétarien, mais aussi, si c'est nécessaire, à provoquer des soulèvements afin d'anéantir le prolétariat avant qu'il n'ait réussi à former un front général et invincible.

A cette stratégie de la bourgeoisie, l'Internationale Communiste doit opposer la sienne. Si les coffre-forts du capital peuvent envoyer contre le prolétariat organisé des bandits armés, l'Internationale communiste a une armée qui ne fait pas défaut ; ce sont les masses du prolétariat, le front unique et fermé du prolétariat.

Quand des millions et des millions de prolétaires iront à la bataille en rangs serrés, alors la bourgeoisie sera au bout de ses ruses, et ses forces ne lui serviront plus à rien. Les trains qui transportent des troupes de gardes blancs, dirigées contre le prolétariat, s'arrêteront. Et celles-ci seront prises d'une angoisse atroce. Le prolétariat leur arrachera les armes pour s'en servir contre les autres formations de gardes blancs.

Si le prolétariat fait l'unité de front contre le capital et la bourgeoisie, c'en est fait de l'ennemi, qui aura perdu alors la première condition de réussite, à savoir : la croyance en la victoire, que seule la trahison de la social-démocratie et la division des masses ouvrières pouvaient encore lui donner ! La victoire sur le capital mondial ne peut se faire qu'en conquérant les cœurs de la majorité des membres de la classe ouvrière.

Moscou ou Amsterdam[modifier le wikicode]

Le 3e Congrès de l'Internationale Communiste demande aux partis communistes de tous les pays, et aux communistes, militants dans les syndicats, de diriger tous leurs efforts vers la libération des masses ouvrières du l'influence des partis social-démocrates et de la bureaucratie syndicale.

Et cela ne peut se faire que si les communistes de tous les pays, dans ces temps d'épreuves où chaque jour apporte aux masses ouvrières de nouvelles privations, prouvent qu'ils sont l'avant-garde de la classe ouvrière, qu'ils la soutiennent dans toutes ses détresses, et la conduisent à la bataille pour la débarrasser des fardeaux que le capital entasse toujours plus haut sur ses épaules.

Il faut prouver aux masses ouvrières que les communistes seuls combattent pour l'amélioration de leur situation, et que la social-démocratie et la bureaucratie syndicale réactionnaires sont prêtes à les laisser mourir de faim plutôt que de lutter pour elles.

Il ne s'agit plus de combattre les traîtres du prolétariat, les agents de la bourgeoisie sur le terrain théorique et à coups d'arguments sur la démocratie et la dictature, il faut les battre sur les questions du pain, des salaires, et des logements.

Et le premier champ de bataille, et le plus important sur lequel il faille combattre est celui du mouvement syndical ; il faut avant tout mener le combat de l'Internationale syndicale rouge contre l'Internationale jaune d'Amsterdam.

Il s'agit avant tout de prendre les forteresses de l'ennemi installé dans notre propre camp.

PURIFIEZ VOS ORGANISATIONS DES COURANTS CENTRISTES. DEVELOPPEZ L'ESPRIT COMBATIF.

C'est seulement en luttant pour les intérêts les plus simples des masses ouvrières que nous pouvons former une unité de front du prolétariat contre la bourgeoisie, que nous pouvons mettre fin à l'éparpillement du prolétariat, qui seul assure à la bourgeoisie la possibilité de continuer à vivre ! Mais ce front prolétarien ne sera vraiment animé de la joie du combat que lorsqu'il sera maintenu par des partis communistes dont l'esprit sera uniforme et fort, et la discipline de fer.

C'est pourquoi le 3e Congrès de l'Internationale communiste, en même temps qu'il lance aux communistes de tous les pays le cri : « Allez aux masses ! Faites l'unité de front », leur crie aussi : « Ecartez de vos rangs tous les éléments qui sont capables d'affaiblir le moral et la discipline des troupes de choc du prolétariat mondial et des partis communistes ! »

Le Congrès de l'Internationale Communiste confirme l'exclusion du Parti socialiste d'Italie, jusqu'au moment où il aura rompu avec les réformistes et les aura exclus de ses rangs ! Cette décision confirme la conviction du Congrès, que si l'Internationale Communiste veut conduire des millions et des millions d'ouvriers au combat, elle ne peut avoir dans ses rangs des réformistes dont le but n'est pas la Révolution victorieuse du Prolétariat, mais la réconciliation avec le Capitalisme et sa réforme. Les armées qui tolèrent à leur tête des chefs qui pensent à se réconcilier avec l'ennemi, seront livrées et vendues à l'ennemi par ces chefs.

L'esprit réformiste et l'esprit de combat[modifier le wikicode]

L'attention de l'Internationale communiste a été attirée par le fait que dans une série de partis, bien qu'ils aient exclu de leurs rangs les réformistes, il y a encore des courants qui prouvent qu'ils n'ont pas encore complètement dominé l'esprit de réformisme, et que s'ils ne visent pas à la réconciliation avec l'ennemi, leur propagande pour préparer le combat contre le capitalisme n'est pas assez énergique.

Ils ne travaillent pas d'une façon assez décidée à révolutionner les masses.

Ces partis ne sont pas capables dans leur travail quotidien d'être le souffle révolutionnaire qui anime les masses, ils ne sont pas capables de fortifier journellement par leur passion et leur élan l'esprit combatif des masses.

Ces partis se croient obligés de ne pas faire usage de situations favorables au combat, et de laisser s'enfoncer dans le sable les grands courants ; cela a été le cas notamment lors de l'occupation des fabriques en Italie, et lors de la grève de décembre en Tchécoslovaquie.

Les partis communistes doivent développer l'esprit de combat dans leur propre sein. Ils doivent s'éduquer pour être l'état-major capable de saisir immédiatement les situations favorables au combat, et lorsqu'il se produit des mouvements spontanés dans le prolétariat, de leur faire donner leur maximum de rendement par une direction clairvoyante et courageuse.

SOVEZ L'AVANT-GARDE DES MASSES OUVRIERES QUI SE METTENT EN MOUVEMENT, soyez leur cœur et leur esprit, tel est le cri que le 3e Congrès mondial de l'Internationale Communiste lance aux partis communistes.

Et être avant-garde, cela signifie marcher à la tête des masses, comme leur partie la plus courageuse et la plus clairvoyante.

C'est seulement lorsque les partis communistes constitueront une pareille avant-garde qu'ils seront capables non seulement de former l'unité de front du prolétariat, mais en le conduisant au combat de vaincre l'ennemi !

A la stratégie du capital, opposez la stratégie du prolétariat, préparez vos combats.

L'ennemi est fort, car il a des siècles dans l'exercice du pouvoir et cela lui a donné la conscience de sa puissance et la volonté de la conserver. L'ennemi est fort, car il a appris, pendant des centaines d'années, comment on divise les masses prolétariennes, comment on les assujettit et les maîtrise.

L'ennemi sait comment on est victorieux dans la guerre civile, et c'est pourquoi le 3e Congrès mondial de l'Internationale Communiste attire l'attention de tous les partis communistes sur le danger qu'il y a dans l'inégalité de compétence en matière de stratégie entre les classes dirigeantes et possédantes et la classe ouvrière combattant pour acquérir le pouvoir.

Les événements de mars en Allemagne ont montré le grand danger qu'il y a à ce que les premiers rangs de la classe ouvrière, l'avant-garde du prolétariat, soient forcés de combattre, avant que les grandes masses prolétaires ne soient prêtes à se mettre en branle. L'internationale Communiste a salué avec joie le fait que des centaines de milliers d'ouvriers de l'Allemagne entière se soient lancés au secours des ouvriers de l'Allemagne centrale, menacés.

C'est dans cet esprit de solidarité qui fait lever comme un seul homme les prolétaires de tout un pays, voire même du monde entier pour aller au secours d'une partie menacée du prolétariat que l'Internationale Communiste reconnaît la voie qui mène à la victoire.

Elle a approuvé le parti communiste d'Allemagne de s'être mis à la tête des masses ouvrières, qui se sont lancées à la défense de leurs frères menacés. Mais en même temps, l'Internationale communiste considère qu'il est de son devoir de dire aux ouvriers de tous les pays :

S'il est des cas où l'avant-garde est obligée d'accepter le combat, et où ces combats peuvent contribuer à hâter la mobilisation de toute la classe ouvrière, l'avant-garde ne doit pas oublier qu'à elle toute seule et isolée, elle ne peut livrer aucun combat décisif ; que forcée de combattre isolément, elle doit autant que possible éviter une lutte armée avec l'ennemi, car la victoire du prolétariat sur les gardes-blancs armés ne peut être remportée que par la masse tout entière du prolétariat.

Si cette masse, dans sa majorité ne marche pas, l'avant-garde en tant que minorité non armée, ne doit pas faire face à l'ennemi armé. Grâce aux combats de mars, l'Internationale Communiste a appris une chose de plus, sur laquelle elle attire l'attention des prolétariats de tous les pays : il faut que les masses ouvrières tout entières soient préparées par une propagande quotidienne incessante, toujours plus intense et toujours plus étendue, aux combats prochains. Et il faut les faire entrer dans le combat avec des mots de ralliement susceptibles d'être compris par tous les prolétaires.

A la stratégie de l'ennemi, il faut opposer la stratégie intelligente et réfléchie du prolétariat. Il ne suffit pas de l'ardeur au combat des avant-gardes, il ne suffit pas de leur courage et de leur décision. Le combat doit être préparé et organisé de façon à entraîner les plus grandes masses, et à les mobiliser en leur faisant comprendre qu'elles combattent pour leurs intérêts les plus vitaux.

Plus la situation du capital mondial sera critique, et plus il essaiera d'entraver la victoire prochaine de l'Internationale Communiste, en infligeant des défaites aux avant-gardes du prolétariat isolées du gros de la masse.

Le rôle des partis communistes[modifier le wikicode]

Il faut opposer à ce plan, à ce danger, une propagande qui ébranle les masses tout entières, un travail d'organisation énergique des partis communistes, qui en même temps qu'il assure leur influence sur les grandes masses, les rendent capables de juger de sang-froid des situations, de refuser le combat là ou les forces de l'ennemi sont supérieures, et de l'accepter là où l'ennemi est divisé, et la masse unie,

L'Internationale Communiste sait fort bien que c'est en combattant seulement que la classe ouvrière formera des partis communistes capables d'attaquer l'ennemi avec la rapidité de l'éclair là où il se trouve en infériorité et d'éviter le combat dans le cas contraire. C'est pourquoi c'est le devoir des prolétariats de tous les pays d'apprendre à profiter de tous les enseignements que la classe ouvrière d'un pays a acquis par de grands sacrifices, et de les transposer sur le terrain international. Observez bien la discipline du combat !

La classe ouvrière et les partis communistes de tous les pays n'ont pas devant eux une période de propagande et d'organisation dans le calme, car voici venir les grands assauts que le capital livrera au prolétariat pour lui faire supporter toutes les suites funestes de sa politique.

Dans ce combat les partis communistes doivent observer la plus grande discipline. Les comités directeurs de leurs partis doivent prendre en considération tous les enseignements acquis au cours des combats précédents et dominer tout le champ de bataille. Ils doivent unir le plus grand élan à la plus grande réflexion. Ils doivent sous le contrôle et la critique des camarades du parti faire un plan d'action réfléchi pour tout le parti.

Et toutes les organisations du parti, la presse et les groupes parlementaires devront sans broncher suivre toutes les directives du parti et s'en inspirer dans chacune de leurs paroles, chacun de leurs gestes, de leurs démarches !

La revue des avant-gardes communistes est terminée. Elle a prouvé que le communisme est une puissance mondiale. Elle a prouvé qu'il doit encore former et éduquer de grandes armées prolétaires. Elle a montré que de grands combats victorieux sont réservés à ces armées, elle a annoncé que nous voulons remporter la victoire dans ces combats. Elle a montré au prolétariat mondial comment il doit préparer et remporter la victoire.

Il reste maintenant aux partis communistes de tous les pays à éclairer leurs membres sur les décisions du Congrès, nées des expériences du prolétariat mondial, afin que tous les ouvriers et ouvrières communistes puissent entraîner des centaines de prolétaires non-communistes dans les combats à venir.

Vive l'Internationale Communiste !

Vive la Révolution Mondiale !

Au travail pour la préparation et l'organisation de notre victoire !

La Commission exécutive de la 3e Internationale :

Pour l'Allemagne ; Heckert et Frölich.

Pour la France ; Boris Souvarine.

Pour la Tchécoslovaquie ; Burian[1] et Kreibich[2].

Pour l'Italie : Terracini et Gennari[3].

Pour la Russie : Zinoviev, Boukharine, Radek, Lénine et Trotsky.

Pour l'Ukraine ; Choumski[4].

Pour la Pologne : Glinski[5].

Pour la Bulgarie : Popov[6].

Pour la Yougoslavie : Marković[7].

Pour la Norvège : Scheflo[8].

Pour l'Angleterre : Bell[9].

Pour l'Amérique : Baldwin[10].

Pour l'Espagne : Merino-Gracia[11].

Pour la Finlande : Sirola.

Pour la Hollande ; Jansen[12].

Pour la Belgique : Van Overstraeten.

Pour la Suède : Kilbom[13].

Pour la Lettonie : Stučka[14].

Pour la Suisse ; Arnold[15].

Pour l'Autriche : Koritschoner[16].

Pour la Hongrie : Bela Kun.

Pour l'Internationale des Jeunesses Communistes : Vujović[17].

Moscou, le 17 juillet.

  1. Edmund Burian (1878-1935).
  2. Karl Kreibich (1883-1966).
  3. Egidio Gennari (1876-1942).
  4. Alexandre Iakovlevitch Choumsky (1890-1946), membre de comités de soldats après février 1917, dirigeant du Parti Communiste Ukrainien à partir de 1920, travaille au commissariat aux affaires étrangères, mène la politique d'ukrainisation entre 1924 et 1927. Ecarté à partir de 1927 suite au revirement de la direction stalinienne sur la question des nationalités. Arrêté en 1933 pour sa supposée participation à l' « organisation militaire ukrainienne » et condamnée à la déportation aux îles Solovki.
  5. Piotr Glinski, pseudonyme de Stefan Królikowski (1881-1937)
  6. Dimitri Popov (1879-1924).
  7. Sima Marković (1888-1939), secrétaire du Parti Communiste Yougoslave à sa fondation. Accusé par les forces staliniennes de terrorisme trotskyste et exécuté en 1939.
  8. Olav Scheflo (1883-1943).
  9. Thomas Bell (1882-1944).
  10. Baldwin, pseudonyme d'Oscar Tywerousky ou Tyverovsky, né en Russie, émigre aux Etats-Unis pendant la première guerre mondiale.
  11. Ramón Merino Gracia, né en 1890 ou 1894, instituteur, devint par la suite franquiste.
  12. Jansen, né Jan Proost en 1890, peintre et graveur, proche de David Wijnkoop, expulsé en 1926 du Parti Communiste Néerlandais avec le groupe de Wijnkoop, exécuté par les troupes d'occupation allemandes en 1943.
  13. Karl Kilbom (1885 1961), métallurgiste, ancien animateur de l'aile gauche du parti social démocrate suédois pendant la guerre puis dirigeant du P.C., par la suite « P.C. Indépendant », devenu « socialiste » en 1935.
  14. Pēteris Stučka – nom russe Piotr Ivanovitch Stuchka - (1865-1932), militant bolchevik, juriste, commissaire du peuple à la justice entre novembre 1917 et mars 1918.
  15. Emil Arnold (1897-1974).
  16. Franz Koritschoner (1891–1942), membre du comité central du Parti Communiste Autrichien jusqu'en 1927, arrêté en 1937 en URSS, puis livré par le pouvoir stalinien aux nazis en 1940, mort à Auschwitz.
  17. Voja Vujović, né le 15 janvier 1897 à Pozarcvac en Serbie, exécuté en URSS le 3 octobre 1936 ; de nationalité serbe ; militant des Jeunesses Socialistes en France puis communiste, dirigeant de l'ICJ (Internationale Communiste des Jeunes) ; membre de l'Opposition Unifiée ; déporté ; libéré en 1928 puis arrêté en 1936.