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Special pages :
Lettre à War van Overstraeten, 30 avril 1929
Auteur·e(s) | Léon Trotski |
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Écriture | 30 avril 1929 |
Premier Contact avec la Belgique
Mon cher Ami
Je ne vous ai pas écrit jusqu’à présent car on m’avait assuré de tous côtés que j’allais recevoir une lettre bientôt et je ne voulais vous écrire qu’après avoir reçu quelques informations de votre part sur la situation en Belgique et sur vos desseins et perspectives. Malheureusement je n’ai rien reçu jusqu’à ce jour, peut-être bien pour la raison bien simple qu’on ne m’a rien envoyé.
Je reçois votre journal mais je ne suis pas sûr de sa régularité. On va vérifier les numéros reçus pour vous demander d’envoyer les manquants. Je n’ai pas encore pu étudier les choses belges, ni même françaises, bien que j’aie été entouré ces derniers temps de camarades français. Je suis obligé, pendant quelque temps encore, de consacrer mon temps aux livres que je fais paraître en trois langues.
Je veux en première ligne publier les choses qui me paraissent les plus importantes pour n’être pas obligé de poursuivre des polémiques individuelles et pouvoir renvoyer aux écrits déjà publiés. Après avoir fait cette besogne, je serai plus libre pour le travail d’actualité politique. Cela ne m’empêche pas d’ailleurs de m’intéresser vivement aux événements du jour dans l’Opposition internationale. Malheureusement, il y a un certain isolement des sections nationales, non seulement du point de vue de l’organisation, mais aussi du point de vue des idées.
Nous sommes toujours en retrait. Dans des situations pareilles, les liens internationaux sont plus nécessaires que jamais. Sinon, chacun risque de s’enfermer, de se perdre, de se figer dans son coin national ou dans son groupement particulier. C’est le plus grand danger que nous devons toujours envisager et dont ne peut nous préserver définitivement qu’une nouvelle vague de masses.
Autant que je sache, vous allez participer aux élections, indépendamment, en opposant votre liste à celle du parti. Quelques amis sont bien inquiets de cela. Quant à moi, je ne vois pas là une question de principe. Si nous sommes tout à fait faibles, c’est-à-dire si nous ne sommes qu’un groupement de propagande, plus ou moins individuel, et voulant s’imposer à la masse pendant les élections, nous pouvons facilement aboutir à un résultat contraire, c’est-à-dire à indisposer la masse et même provoquer un dégoût pour le groupement prétentieux mais impuissant.
Dans des cas pareils, il est toujours préférable et même obligatoire de soutenir les candidats officiels du parti en formulant exactement nos critiques et nos stipulations pour l’activité parlementaire et municipale pour rappeler aux électeurs ces stipulations au moment propice.
Mais si nous sommes assez forts, nous devons nous présenter indépendamment et avec succès. Ce serait du doctrinarisme abstentionniste de ne pas le faire. Pendant la lutte, nous devons rejeter la responsabilité de la scission sur les dirigeants officiels.
Nous pouvons et nous devons, même de la tribune du parlement, proposer l’unité communiste sur la base de Marx et de Lénine. Or le fait que vous allez participer aux élections, indépendamment, est un signe pour moi que vous vous sentez assez forts, en comparaison avec le parti communiste officiel.