Lettre à Maurice Paz, 29 mai 1929

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Le Point sur des questions pratiques

Cher Ami,

Premièrement, sur la Hollande — J’ai des doutes sur l’opportunité de la démarche auprès du gouvernement hollandais, surtout après votre lettre. Vous insistez sur une lettre écrite par moi au gouvernement hollandais, pour être transmise par la camarade M[agdeleine]. Ce procédé ne me paraît pas indiqué par la situation. S’il s’agit d’une demande officielle, il serait préférable de l’adresser par l’intermédiaire du consulat hollandais de Constantinople, même avec l’obligation donnée d’avance, de ne pas intervenir dans les affaires hollandaises. S’il s’agit d’agir par la voie privée, je trouve que la lettre personnelle écrite par moi à la camarade M[agdeleine] est beaucoup plus à sa place. On peut montrer cette lettre à n’importe qui, en expliquant que l’intéressé est prêt à signer une déclaration officielle semblable.

En faisant une demande tout à fait officielle, c’est-à-dire par le consulat hollandais, je force le gouvernement à prendre une décision. En tâtant le terrain par des démarches privées, on peut peut-être arriver à établir, s’il est préférable de passer par les voies officielles, ou non. Mais je ne vois que des inconvénients à faire parvenir une lettre officielle par la voie privée.

D’autant plus que je voudrais bien éviter un nouveau refus jusqu’à la fin des élections en Angleterre et la formation d’un nouveau gouvernement britannique.

Secondement : Je vous remercie pour la proposition amicale que vous me faites d’envoyer ici des médecins français, mais je ne pense pas que ce soit raisonnable. En premier lieu, ce n’est pas la consultation savante qui me manque : j’ai suffisamment consulté à Moscou et à Berlin et les archives constituées par les multiples diagnostics et prescriptions médicales ne sont que déjà trop importantes ; je ne crois pas nécessaire de les enrichir, et surtout moyennant des dépenses sérieuses qui pourraient avoir une destination plus féconde.

Troisièmement : Je suis entré en relations directes avec Wabirdaw et Rieder, grâce aux amis qui m’aident beaucoup à assurer ma correspondance, de plus en plus amplifiée. Je suis heureux de ne pas être obligé de vous charger davantage de cette mission ingrate et absorbante, d’intermédiaire.

Quatrièmement : Pour éviter des malentendus, je vous informe que nous avons fait des remaniements, et puisqu’il y avait de la part de Boni des malentendus dans le traité, nous l’avons déclaré nul et non opérant, et remplacé par un autre. Avec Boni, je resterai également en relations directes, sans que vous ayez à vous occuper davantage de l’affaire.

Cinquièmement : Sur les fonds, pour les éditions russes, etc. Marguerite] m’a mis plus ou moins au courant de l’état de ces fonds, et surtout du fait qu’on a dû prélever sur cette caisse des sommes destinées à autre chose que ces éditions. Comme je vous l’ai déjà expliqué pendant votre séjour ici, la destination de cette caisse est strictement déterminée, et compte doit en être rendu, publiquement, périodiquement.

C’est pourquoi je vous prie de m’indiquer quelles sommes ont été prélevées, pour assurer des dépenses en rapport avec moi, et non avec les éditions — pour que je puisse reverser ces sommes à cette caisse.