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Special pages :
Lettre à Léon Sedov, 23 juin 1931
Mon cher Ljova,
1. As-tu envoyé à Paris la traduction de mes commentaires sur ce qui explique les difficultés actuelles, (les erreurs de la vieille direction pas de la nouvelle) ?
Il y a des informations selon lesquelles Mill, avec Emile, mène une bataille contre Raymond. Cela ne sert absolument à rien. Dans mes dernières lettres, j'ai essayé de calmer Mill. Mais s'il ne modère pas son intolérable impressionnisme, alors cela pourrait mal finir. Il faut bien comprendre que toute l'affaire, bien ou mal, dépend de Raymond et de Frank : Mill ne peut d'aucune manière les remplacer; qu'il essaie de les aider.
2. Bien entendu notre position est mauvaise. Il nous opposer de grandes idées historiques et stratégiques très complexes à des idées primitives qui sont répandues et défendues avec l'aide des techniques les plus avancées. Derrière ces idées primitives, il y a l'Etat le plus révolutionnaire au monde. Ce fait impressionne les empiriques, et ces derniers constituent l'immense majorité.
3. Je reviens à Senine. Les succès actuels de l'Etat soviétique constituent un fait incontestable. Ces succès ne se sont révélés possibles que du fait d'un changement brutal de politique. Ce changement de politique ne s'est révélé possible que grâce à l'Opposition de gauche. La bourgeoisie du monde entier le comprend. Toutes les publications américaines que j'ai eu l'occasion de feuilleter voient dans les succès de la politique de Staline une victoire de notre politique. L'Internationale communiste, dont l'appareil dépend directement de Staline, bloque la compréhension de cette vérité par tous les moyens et non sans succès. Mais elle pénétrera jusqu'à la conscience.
En ce moment précis, nous sommes confrontés à une épreuve plus grandiose encore : la révolution espagnole. La supériorité des idées scientifiques, défendues par des moyens primitifs, sur des idées primitives défendues à l'aide de la technique la plus opulente, doit se révéler clairement et de façon convaincante au cours de l'épreuve de la révolution espagnole.
Il est évidemment impossible de rabaisser suffisamment la qualité "faite à la main" de nos moyens et méthodes. Nous avons eu l'occasion de nous convaincre que nous avions hérité en Europe, avec de bons éléments, quelques-uns dénués de valeur. Landau et Cie ont plus empêché qu'aidé la compréhension de nos idées et de nos méthodes. Tout cela conjugué peut décourager des gens sans tradition, sans horizons ou sans caractère. Mais nous devons nous dire clairement : il est impossible de sauter par-dessus cette situation. Il faut sélectionner en entraîner des cadres. La supériorité des idées justes sur les idées trompeuses doit ne révéler. Les Evangiles disent: "Souffres jusqu'au bout et tu seras sauvé". C'est ce qu'il faut répéter sans cesse aux jeunes oppositionnels.
Une remarque supplémentaire. Les succès du P.C. allemand montrent qu'il existe certaines conditions suffisamment favorables pour pouvoir dissimuler la faillite des dirigeants. Dans des conditions favorables, on peut aller en Amérique sans compas, mais ce ne sera rien d'autre qu'un heureux accident. Car en général les longs voyages sans compas ne sont pas recommandés. D'un point de vue abstrait, la victoire du prolétariat allemand, même sous Thälmann, ne peut pas être tenue pour exclue. Cette victoire coûterait infiniment plus, arriverait plus tard, serait soumise en cours de route à toutes sortes de risques. Sa réalisation exigerait cependant une série d'accidents heureux. Mais pour le moment c'est une perspective lointaine. Pour le moment, la crise du capitalisme bouscule les masses mécontentes et les pousse du côté du communisme. Les véritables tâches stratégiques sont encore, c'est-à-dire intégralement, devant nous. Le capitalisme n'a pas dit son dernier mot. Et la première grande défaite du P.C., et c'est loin d'être exclu, va provoquer d'un côté un épouvantable désarroi et de l'autre le besoin pour les meilleurs éléments d'analyser ce qui est arrivé. Notre politique demeure la politique à long terme.
4. Concernant Landau et la correspondance. Serait-il impossible de consulter un avocat pour savoir comment la loi allemande caractérise ce genre d'activité ? C'est une forme d'abus de confiance de la part d'intermédiaires. La loi bourgeoise connaît bien ce crime. Je considère qu'il serait tout à fait admissible de traduire ce type devant un tribunal bourgeois. Ce dont il s'agit, ce n'est pas des principes du communisme, mais du vol de la correspondance et un juge bourgeois est assez compétent pour ça. Je crois que la simple menace d'être traduit devant un tribunal suffirait pour que ce type mette sa queue entre les jambes. Mais cette menace doit être construite proprement. pour ne pas être un coup de feu en l'air avec l'aide d'un avocat. On peut recourir à ce moyen après qu'il ait refusé de remettre la correspondance sur demande de la nouvelle direction à l'Opposition ou au secrétariat international. L'essentiel est de ne pas perdre de temps à ce sale "jeu".
5. Lacroix, Andrade et les autres Espagnols demandent qu'on leur envoie une carte avec une adresse, c'est-à-dire une pour chacun. Comment cela se passe pour faire des copies des cartes ?
Il me semble qu'il faut en faire un certain nombre pour les besoins de Kadikoy. Au moment où tu reçois ???, fais-le s'il te plaît, car je ne peux pas refuser ça.
6. Le plan de Piter est arrivé, mais il est fait sans soin. X(aria) I(lyichna) va t'écrire aujourd'hui avec précision et détails là-dessus.