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Special pages :
Lettre à Léon Sedov, 21 septembre 1931
Mon cher Ljova,
En réponse à tes dernières lettres (n° 48 et 49). Je ne sais pas pourquoi tu es si agité à propos du sous titre du livre. Pour le grand public, le titre est suffisamment précis. Mais pour les cercles plus étroits, surtout pour l'usage interne en U.R.S.S., le sous titre convient tout à fait, il me semble.
C’est très rassurant que tu aies reçu des nouvelles de Kh(ristian) G(eorgévitch). La campagne peut et doit être arrêtée. Cela peut se faire sans battre en retraite, simplement en cessant de la développer. Consulte Paris là dessus officiellement, s'il te plaît. L'information dont Gur(ov) a fait état a été apportée par le délégué français de la minorité syndicale à Moscou. Il faut dire que cette information n'a pas été confirmée, que la campagne doit être suspendue jusqu'à ce qu'on ait des nouvelles plus précises. Mais ce qui a déjà été publié doit être diffusé. Cela ne fera aucun mal : que les staliniens expliquent à leurs propres ouvriers quoi et comment.
La carte postale envoyée du même endroit à Paris n'est pas arrivée. Celle que tu as envoyée est la première après un long intervalle.
Sur la question de l'élargissement du secrétariat, il faut sonner l’alarme. Mill s'occupe de tout sauf de ses devoirs immédiats. Son absence de caractère est doublée d’une monstrueuse négligence et d'une incapacité totale à faire ou communiquer quoi que ce soit avec précision. Pour le moment je serai en consultation avec le secrétariat seulement à travers toi. Les Allemands doivent poser la question de pourquoi l'élargissement du secrétariat devrait être fait officiellement.
Il est absolument essentiel pour toi, au nom de l'Opposition russe, d'entrer en correspondance avec le Grec afin de garder au courant des affaires.
La disparition de Sén(ine) est réellement étonnante. Nous n'avons pas eu une ligne de lui depuis son départ. Ce ne peut être seulement de la négligences : lui est il arrivé quelque chose ?
Il est excellent que tu aies fait la connaissance d’Andr(ade). J'attends de toi quelques informations détaillées. Quelle impression fait il ? Ils m'ont écrit que c'est un excellent journaliste. Ce qu'il raconte de N(in) est très proche de la vérité. D'après les lettres de ce dernier, il est impossible de voir en quoi consiste son travail pour l'Opposition. Mais puisque malgré tout, il est sur nos positions, nous devons le prendre comme il est : on ne peut refaire personne, alors que se quereller serait absurde. Sur une base privée, il serait possible de conseiller à Andr(ade) (s'il est encore avec toi) d'agir de façon plus formelle : les décisions touchant le travail de N(in) ( ? ? ?- NdE) avec précision et envoyer à Mol(inier) un extrait du procès verbal avec demande de réponse, puis lui rappeler, encore et encore et ainsi de suite. Peut être qu'une telle pression produirait quelque chose.
Je suis perturbé par tes finances personnelles. Garde à l'esprit que tu peux toujours recevoir deux ou trois cent marks de Fischer, le mieux par Pfemfert ou par téléphone. Pour ça, même pas besoin de m'écrire.