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Special pages :
Lettre à Léon Sedov, 21 octobre 1931
Mon cher Ljova,
Je viens de recevoir ta lettre avec une carte postale de Hitler (quel mufle tout à fait indécent).
Les citations que tu envoies du Courrier gouvernemental sont réellement splendides. Où les as-tu trouvées ? Tout cela convient naturellement parfaitement aux chapitres auxquels je suis en train de travailler.
Tu te plains de ne pas avoir de réponses. M(aria) I(lychna) te dira les lettres qu'on t'a envoyées récemment.
Jusqu'à maintenant je n'ai pas vu la traduction dans La Lutte de Classes. Je vais regarder demain sans faute et t'écrire. A l'avenir, je promets de superviser ces traductions, mais il faut que je dise ce que j'ai sur le cœur pour les derniers chapitres.
La conduite de Petropolis est absolument inouïe. Je pense que, de ses publications récentes, il n'y a que mes livres qui se vendent, ce qui fait qu'il couvre son déficit avec mes droits.
Peux-tu lui dire franchement que dans ces conditions, il ne recevra pas le deuxième volume de l'Histoire ? Comment puis-je confier le livre à un éditeur incapable de payer à temps 300 marks ?
Aucune de ces considérations ne réglera ta crise financière personnelle, laquelle, en comparaison de la crise mondiale est sûrement une quantité négligeable mais doit cependant sérieusement empoisonner ton existence.
Il vient juste d'arriver de Paris la nouvelle qu'une petite somme de Rieder m'a été envoyée par mandat télégraphique. Il n'y a encore rien d'Espagne. Mais je pense encore - ni Maman ni Frankel ne sont à la maison - qu'il sera possible de t'aider un peu d'ici. Si Schumann paie immédiatement les frais de justice, cela réglera plus efficacement ta crise. Les frais du tribunal ont été apparemment estimés à 1600 marks. Donnes en 200 à Pfemfert : ils les ont honnêtement gagnés, car ils ont perdu beaucoup de temps pour les poursuites. Les autres marks, tu les gardes pour toi.
Il faut faire un compte global avec Boni dans la seconde moitié de novembre - sans oublier le compte du temps pris par la correspondance avec l'Amérique. Il n'y aura plus d'argent ici jusqu'à la fin novembre. Jusque là, les difficultés subsisteront évidemment.