Lettre à Léon Sedov, 19 juin 1932

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19 Juin 1932

1. Le lien vital avec les Belges est-il maintenu ? Leur organe aussi a un caractère trop local et il me semble qu'il ne répond pas suffisamment aux questions internationales. Peut-être est-ce dû à ce qu'ils n'ont pas le matériel à temps ? Il est très important de garder des relations correctes et fréquentes avec eux afin de ne pas les laisser rompre et de ne pas entasser les malentendus.

2 . Dans quel sens Urbahns évolue-t-il ? Depuis qu'il est passé au quinzomadaire, est-il plus accommodant, ou le contraire ? Est-il néanmoins possible de lui proposer de se repentir et de revenir vers nous ? Un hebdomadaire serait mieux bien sûr que deux quinzomadaires.

22 juin 1932

Le manuscrit concernant le congrès syndical n'est pas un compte rendu d'information et personne ne peut le prendre pour tel (citations de presse plus commentaires purement littéraires) Ce type de "reportage d'information" serait non seulement une démonstration de rupture mais aussi une démonstration d'un désir de faire cette rupture.

Les citations sont indiscutablement intéressantes et on peut et doit les utiliser. Mais si tu te bornes à une "dénonciation" purement littéraire, cela va donner une impression de Schadenfreude, de critique non engagée de l'extérieur. On peut dire ce qu'on ressent des Iaroslavskij et Cie, mais quand il s'agit de salaires, de syndicats, etc. il faut aborder différemment.

[manque une page ?]

J'ai appris accidentellement par Otto qu'Erwin avait parlé conditionnellement et de façon à demi- polémique d'une alliance avec Urbahns: si c'est possible avec Frey, dit-il, pourquoi pas avec Urbahns ? Si c'est une plaisanterie, je veux la transformer en question sérieuse. On demande à Urbahns de rejeter les "deux partis" en Allemagne et la théorie de l'état sans classe en U.R.S.S. Sur tout le reste nous arriverions à un accord. Si la question n'est pas désespérée il faudrait l'envoyer ici pour deux semaines et une explication mutuelle. Il ne peut pas ne pas comprendre que son organisation est menacée d'extinction totale. Pourtant un journal hebdomadaire et un plan général de campagne avec unification des organisations ouvrirait une perspective nouvelle. Je vais écrire tout ça dans un esprit ultra-préliminaire et conjonctural, car je n'ai pas la moindre idée de sa position là-dessus. Ne peut-on faire quelque chose pour le sonder ? Avec tout le tact nécessaire, mais aussi une totale netteté.

Toi et Erwin n'êtes pas d'accord pour la participation au congrès de Genève. Alors pourquoi n'écrivez-vous pas clairement et en détail où réside le désaccord ? Le P.C. français s'est engagé,
ainsi que l'I.C. On a déjà annoncé qu'à Genève, Katayama du comité exécutif de l'I..C. parlera. Dans ces circonstances, pouvons-nous nous abstenir passivement de participer ? En aucune circonstance. En tout cas. si vous deux n'êtes pas d'accord, formulez clairement et précisément propositions et contre-propositions, mais très vite ; il ne peut en sortir que du bon puisque cela démontrera, en plus du reste que nous n'avons pas un régime de commandement, mais un régime de débat et de décision collective.