Lettre à James P. Cannon, 19 mars 1940

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Propositions supplémentaires

Chers Amis,

J’ai reçu votre lettre du 7 mars concernant le comité exécutif international. Je fais ici quelques remarques et propositions supplémentaires.

Il devrait être ouvertement établi, au moins à New York et au Mexique, que le C.E.I. n’existe plus. Il n’a absolument aucune activité. Il ne souhaite pas en avoir, comme l’a démontré l’attitude de la majorité des membres résidant à New York, pendant la dernière période et particulièrement pendant la crise du S.W.P. Deux membres et un candidat mexicain ont fait par écrit, du Mexique, des propositions concrètes ; ils n’ont jamais reçu de réponse en dépit de l’extrême gravité et de l’urgence de la question. On ne peut tolérer un jour de plus une telle situation. Les membres locaux du C.E.I. insistent sur la nécessité de déclarer que, étant donné la mort de l’ancien C.E.I., des mesures immédiates doivent être prises dans les semaines prochaines pour réorganiser l’organisme dirigeant, au moins pour les sections américaines. Les camarades Cannon, Dunne et Gordon en tant que secrétaire, devraient, selon nous, faire une déclaration en ce sens.

Est-il certain que Johnson et Lebrun aient participé à la conférence scissionniste de la Minorité? Personne ne peut contester leur droit de soutenir la Minorité. Mais, en ne répondant pas aux propositions qui concernent la préservation de l’unité et en participant à la conférence scissionniste, ils se mettent en dehors du comité exécutif international. Aucun parti, aucune organisation et sûrement pas l’organisme dirigeant de l’Internationale ne peuvent tolérer des membres qui, dans le dos de cet organisme, soutiennent des manœuvres scissionnistes. Si vous êtes absolument certains de ces faits, ils devront être mentionnés dans la déclaration proposée de Cannon, Dunne et Gordon.

La section belge a publié l’article de Trotsky « L’U.R.S.S. dans la guerre », en brochure, avec une courte introduction contenant une déclaration de solidarité. C’est un fait très important.

Le camarade Young a reçu il y a deux jours une lettre de Graves confirmant votre information sur la Chine.

Je vous ai écrit ce qu’est mon attitude concernant la prétention de l’opposition de constituer un parti hostile indépendant sous le couvert de la IV^e Internationale et de sa section américaine. Je t’ai exprimé avec toute la précision nécessaire dans ma lettre au camarade Dobbs. Je vous envoie ici une copie de cette lettre. Vous pouvez évidemment en faire l’usage que vous voulez.

En même temps, je continue à insister vigoureusement sur la nécessité de continuer la politique que vous avez commencée et de proposer à la Minorité à la conférence toutes les garanties nécessaires à l’intérieur du parti. L’impatience de quelques camarades n’est pas justifiée. Il n’est pas bon de rester trop longtemps très « libéral » vis-à-vis de toute espèce de déviation théorique et politique, et puis, à un moment où ces déviations sont en train de donner leurs premiers fruits, de devenir d’un seul coup intransigeants et impatients.