Lettre à Franz Pfemfert, 30 novembre 1930. Nous et eux

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Cher camarade Pfemfert,

C'est avec surprise que j'ai appris que vous avez été opéré. Je pensais que les choses traîneraient en longueur. Tant mieux. Je vous adresse tous mes voeux pour votre anniversaire et pour votre opération réussie. J'espère que nous entrerons dans la deuxième moitié de votre siècle de vie avec des forces doubles. Combien de temps restez-vous donc à l'hôpital ? Peut-être, quand vous lirez, serez-vous déjà à la maison. Ce n'en serait que mieux. Quoi qu'il en soit, le développement de la situation économique en Allemagne est tel qu'elle va exiger de la part des révolutionnaires des capacités physiques accrues. De ce point de vue, vous vous êtes fait opérer au bon moment.

J'ai écrit à A(leksandra) I(lyichna) que je retirais mon appréciation beaucoup trop superficielle et rapide du livre de Sforza. Mr. le comte est bien un salopard de la pire espèce. Que Fischer lui fasse ainsi de la réclame ne m'étonne évidemment guère, mais je prendrai ma revanche. J'ai déjà écrit à A(leksandra) I(lyichna) au sujet d'un livre que je prépare et je voudrais vous donner des indications supplémentaires, car je compte sur votre conseil et votre aide. Je veux vous dire, bien sûr, dès que vous serez de nouveau en état de travailler. Je ne veux plus intituler mon livre Lenine dans un miroir déformant, mais plus simplement Nous et eux et, dans ce cadre, je compte opposer le type révolutionnaire au type de l'homme d'Etat actuellement dominant. Ainsi je ne parlerai pas seulement de Lenine, mais aussi de Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg et, pour ce qui est des Russes, de Vorovsky et aussi de Krassine. Ce dernier étant considéré comme un type transitoire entre les deux. Donc, dans les deux mois qui viennent, j'ai l'intention de lire, lire et encore lire. J'espère que vous m'aiderez à me procurer la littérature secondaire appropriée.