Lettre à Alfred Rosmer, 30 juin 1930. Un malentendu !

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Cher Camarade Rosmer,

Le développement de la crise nous fait un devoir de nous adresser à vous pour tenter un effort décisif dans le dénouement du conflit dans la Ligue Communiste. Nous nous adressons à vous avec la conviction que vous êtes le mieux placé pour y contribuer.

Dans diverses conversations et plus spécialement dans une conversation entre Naville et Senine, Naville vous attribue l'intention de résoudre catégoriquement le conflit par l'alternative suivante: "Ou Molinier ou Rosmer".

Nous ne pouvons pas croire que vous ayez songé à poser la question de cette façon:

1. Parce que ni le groupe ni Molinier même n'ont jamais eu l'idée de poser l'un et l'autre sur le même plan, encore moins de vous opposer l'un à l'autre.

2. Parce que le groupe et R(aymond) M(olinier) ont toujours apprécié l'importance considérable que votre présence et votre activité ont pour le développement de l'Opposition de gauche en France.

Dans la situation actuelle, si objectivement favorable à l'Opposition en France, après les succès déjà obtenus, cette crise peut et doit se résoudre clairement et rapidement.

Nous comptons que vous dénoncerez devant le groupe l'alternative qui vous a été attribuée, d'autant plus qu'une déclaration plus grave a été faite dans la même conversation, d'après laquelle "rompre avec Rosmer, c'est rompre avec l'Opposition Unitaire".

Ce n'est que lorsque sur cette alternative sera dissipé - et comme nous le disions au début de cette lettre, c'est vous seul qui pouvez le faire - que la discussion engagée pourra se dérouler dans une atmosphère saine et servir en liquidant le conflit à développer les résultats acquis par une orientation plus ferme de notre travail.