Lettre à Alfonso Leonetti, 23 août 1931

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Cher camarade Souzo,

J'ai reçu votre lettre votre lettre du 10 août avec les documents joints. Je me réjouis de faits qui démontrent que la N.O.I. a pris une certaine physionomie dans le parti et je ne peux que saluer le plan du travail annoncé par vous. Je serais tout a fait heureux de pouvoir participer a ce travail.

Je ne puis pas ma prononcer sur le conflit intérieur de votre organisation : ses raisons politiques comme personnelles m'échappent totalement. Mais puisque vous avez éliminé le cde Blasco du travail dans votre organisation, je considérais cette question comme réglée.

Quant à la Ligue française, vous devez savoir que je suivais de près son évolution pendant deux années, je participais aux discussions,je connais personnellement presque tous les camarades, etc. Pendant ces expériences je m'ai formé une opinion sur les tendances sur les groupes et personnes. Cette opinion n'était pas la vôtre, cher camarade,. Je ne vous fait aucun grief d'avoir appartenu et d'ap­partenir plus ou moins aujourd'hui à l'autre "camp" que moi dans la lutte intestine dans la Ligue française : c'est votre bon droit. Nous échangeâmes déjà quelques lettres là-dessus à son temps. La crise de la Ligue est la conséquence de la direction fausse Rosmer-Naville. C'est à peine que je trouverais des mots assez énergiques pour caractériser l'attitude actuelle de ces camarades Or, en tant qu'il s'agit de la Ligue française, votre lettre me paraît une partie intégrale de la campagne menée par ces camarades. Vous devez reconnaître mon droit de condamner et de combattre cette campagne, qui a pour but de créer ces difficultés à la conférence de la Ligue.

Vous parlez de la composition du S.I. C'est juste que j'avais suggéré l'idée d'y introduire un cde représentatif pour la N.O.I. Je n'ai nommé personne. C'est le cde Naville qui avait posé votre candidature que le cde Molinier a accepté de suite, qui m'a expliqué que puisque l'entente est réalisée, il ne voit pas de sa part aucun danger dans vos liens étroits avec Naville. Dans ces conditions, j'ai accepté avec joie votre candidature. Mais ce sont des circonstances secondaires.

C'était convenu qu'au commencement le Secrétariat va se baser moralement sinon pas formellement sur trois sections: française, italienne et russe. Depuis on a introduit le représentant provisoire de la section grecque avec la voix consultative. J'étais toujours partisan de l'élargissement du Secrétariat pour le faire plus dépendant de sections nationales., au moins les plus importantes, et moins dépendant de fluctuations personnelles. C'est une question qui devra être envisagée par toutes les sections nationales. Mais je ne comprends pas dans quel sens vous faites allusion à votre démission éventuelle du S.I. Ce serait une faute grave, tout à fait analogue à celle de Rosmer. A mon avis, le S.I. doit être très prudent envers les frictions personnelles dans les sections nationales. Sinon, il se heurterait contre les sections nationales et saperait son autorité toute fraîche et encore bien fragile.