Les droits du traducteur. Lettre à Maxim Lieber, 24 avril 1936

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Très cher Monsieur Lieber,

Sous ce pli, la suite du manuscrit sur l'Union soviétique. Pour le cas où, comme je l'espère, vous utilisez la traduction d'Eastman[1], prière de me renvoyer le manuscrit russe. La situation est la suivante en ce qui concerne la traduction : pour l'Histoire, j'ai concédé 10 % à M. Eastman en sus de son honoraire régulier de la part de l'éditeur[2]. Il percevra aussi ces 10 % dans la seconde édition à bon marché. Comme la grande Introduction aura un rôle très important, selon l'éditeur, pour la diffusion du livre et qu'Eastman est intéressé pour 10 % à cette vente ‑ comme, par ailleurs, je ne suis pas spécialement payé pour mon Introduction et que lui-même bénéficie pour la traduction d'un paiement régulier, il peut à mon avis mettre gratuitement sa traduction à votre disposition pour la prépublication ; au cas où il est d'un autre avis, vous pourriez naturellement lui payer une somme fixe, disons la moitié d'un honoraire normal de traducteur. Je ne puis toutefois accepter de lui concéder un quelconque pourcentage sur mes droits de prépublication.

Vous recevrez encore quarante ou cinquante pages au cours des deux prochaines semaines.

  1. Max Eastman (1883‑1969), écrivain et traducteur, une des grandes figures de la gauche socialiste américaine autour de la première guerre mondiale, avait rencontré Trotsky en U.R.S.S. après la révolution et était son admirateur et son traducteur.
  2. Eastman avait obtenu de Trotsky des conditions assez extraordinaires pour un traducteur. C'est que Trotsky était tout à fait désarmé psychologiquement sur le plan des négociations d'affaires, et incapable de repousser les demandes d'un homme pour qui il avait une réelle affection.