La crise économique mondiale, l’édification socialiste et la technique

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(Discours, prononcé au Ve Congrès panunioniste des ingénieurs et des techniciens, à Moscou.)

Du point de vue du développement historique mondial qui, à coup de catastrophes — crises, guerres et révolutions — progresse vers la société communiste mondiale, les ingénieurs et techniciens de l’U.R.S.S., du pays dans lequel se construit le socialisme, représentent l’avant-garde des ingénieurs et des techniciens de l’économie mondiale.

Dans notre pays, où le marxisme-léninisme est la doctrine dominante et reconnue par l’Etat, nous connaissons tous les lois du développement capitaliste formulées et démontrées par Marx. Nous savons que la cause profonde de la crise est la contradiction entre les forces productives et les conditions de production du capital. Cette vérité commencé à se dessiner dans quelques cerveaux bourgeois — tant sont brutaux les coups de la catastrophe économique.

Il est particulièrement important de souligner que la crise actuelle n’est pas « une des crises » qui, périodiquement, avec une violence élémentaire, s’abattent sur les masses travailleuses et détruisent une partie des forces productives. Le caractère de la crise actuelle est différent, pour cette raison déjà qu’il existe actuellement deux mondes, deux systèmes économiques obéissant à des lois de développement essentiellement différentes. Nous n’avons donc pas devant nous une des phases du cycle capitaliste habituel, mais la crise de tout le système capitaliste. Et toutes les considérations sur la crise actuelle fondées sur sa définition comme une phase du cycle industriel « normal » sont essentiellement fausses.

Actuellement, dans toutes les grandes revues techniques d’Amérique, d’Allemagne, de France, de Grande-Bretagne, etc. se déroule une violente controverse théorique sur les causes de la crise. Ce problème est énoncé tant du côté des ingénieurs que du côté des économistes comme le problème des relations entre la technique et l’économique, ou, comme on dit souvent « chez eux » entre la « technique » et le « commerce.

On pourrait dire que la tendance générale essentielle du développement technique réside dans la combinaison technique des entreprises sur la base de l’électrification. C’est une tendance extrêmement progressive car sa réalisation accroît à un haut degré l’efficience de toute l’économie nationale et le rendement du travail social. Mais cette tendance ne peut être réalisée dans le cadre du système économique capitaliste. La lutte de cette tendance technique progressive contre les obstacles dus à la société capitaliste s’exprime dans la crise.

1. Il existe une contradiction fondamentale, engendrée par le système capitaliste, entre la capacité technique de la production et la capacité économique de consommation des larges masses.

2. La combinaison technique se heurte au caractère morcelé des entreprises capitalistes privées, à la propriété privée et à la concurrence anarchique qui en résulte.

3. Enfin, cette tendance se heurte aux conditions économiques internationales, aux frontières des Etats et à leurs murailles douanières, à la guerre douanière et à la lutte des Etats pour les marchés et les sphères d’influence.

Le capitalisme pourrissant est incapable d’utiliser ses machines, pas plus que son armée d’esclaves salariés, pas plus que ses sciences ou ses cadres qualifiés. Et c’est ainsi que nous pouvons observer un mouvement général de recul.

Il n’est pas rare de rencontrer chez nos « demi-amis » et « demi-ennemis » l’opinion que les bolchéviks se complaisent à exagérer la profondeur de la crise. Je me crois donc obligé de citer une série de témoins que personne ne songera à suspecter de ne .pas faire preuve des sentiments les plus soumis à l’égard de Sa Grandeur le Capital.

Boukharine cite une série de savants bourgeois, tels que W. Dyckerhoff, le baron von Lüninck, S. F. Hirschfeld. Nixon Carver, le professeur A. Salz., et poursuit :

Il n’est pour ainsi dire pas d’éditorial dans les grandes revues techniques où il ne soit question de la crise. Il n’existe pour ainsi dire pas d’article qui ne débute par la constatation de la profondeur inouïe de la crise et des grands dangers qu’elle présente. Opposons à ces faits ceux de notre réalité. Chez nous, la voie du régime capitaliste est fermée, et c’est pourquoi il ne peut y avoir chez nous de contradiction de principe entre les tendances du développement technique et les enveloppes économiques de la société. Au contraire, grâce à la juste politique du parti et de sa direction, nous allons de l’avant avec une grande rapidité.

Nos difficultés sont de tout autre sorte. Elles présentent d’autres caractères et s’expliquent par d’autres causes. Il ne faut pas oublier les conditions dans lesquelles nous travaillons. Nous avons recueilli un bien lourd héritage. L’intervention, le blocus, et la guerre civile avaient détruit les bases de la vie économique et abaissé la production à quelques dixièmes pour cent de ce qu’elle était avant-guerre. Tout cela, nous l’avons surmonté. Mais maintenant encore nous vivons sous le poids d’un demi-boycottage dont les clameurs sur notre dumping sont le reflet.

Les rapports entre la technique et l’économique sont chez nous tout à fait différents. Les conditions politiques (la dictature du prolétariat), le caractère dirigé de notre économie, etc. conditionnent un type totalement différent de développement. Il faut surtout rappeler ici les formidables richesses naturelles que nos travaux de prospection ont permis de découvrir. Ces découvertes ont dépassé les prévisions même les plus follement audacieuses. Sur cette base s’est développée une édification fébrile, qui a bouleversé l’aspect de notre pays.

A la base de cette grande modification nous trouvons des faits considérables, comme l’industrialisation du pays et le passage à la grande agriculture mécanisée. Tout le monde connaît les chiffres relatifs à ce processus et je voudrais ici traiter du côté qualitatif de la chose. Que s’est-il produit de neuf dans cet ordre d’idées ? Dans les domaines décisifs de l’industrie, nous avons créé une base fondée sur une technique essentiellement nouvelle.

Boukharine rappelle les grands résultats obtenus par l’édification socialiste dans l’industrie métallurgique. la construction des machines et l’industrie chimique, et continue : En un mot, nous avons créé une base de l’industrie lourde et il n’existe réellement plus de machine aujourd’hui que nous ne pulsions fabriquer dans notre Etat prolétarien. Nous possédons une forte base d’industrie lourde et personne ne peut nier que nous avons accompli des progrès surprenants. Ceux qui affirment l’ « effondrement » de l’industrialisation se rendent tout bonnement ridicules. Ils se font l’écho de nos ennemis, eux que les arbres empêchent de voir la forêt.

Dans l’agriculture également nous avons introduit une foule de machines. Sur la base de la large collectivisation et de l’édification de sovkhoz, nous avons déjà obtenu de grands résultats. En possession d’une telle industrie, et employant ce levier dans l’agriculture, nous marchons vers une nouvelle élévation considérable de sa productivité.

Ces dernières années — en ne considérant que l’industrie lourde — nous avons, dans le domaine de la science, rapidement élevé le nombre des instituts et de leurs filiales, et cela à l’inverse de ce qui s’est passé dans les pays capitalistes. En 1929, nous avions 70 instituts scientifiques et filiales ; en 1930, nous en avions 155, en 1931, 230 et en 1932, 238. Le nombre des travailleurs de la science (non compris le personnel technique auxiliaire) a presque quintuplé. Dans notre commissariat, le chiffre des travailleurs techniques est en 1932 de 4,8 fois supérieur au chiffre correspondant de 1929. Dans le domaine de la science, nous nous efforçons également de « rattraper et dépasser » les pays capitalistes. Dans la même période (depuis 1929), le nombre des ingénieurs et techniciens d’instruction supérieure a environ quadruplé. En 1939, nous avions 57 000 ingénieurs et techniciens de formation supérieure ; cette année nous en avons 216 000. En ce qui concerne le personne! technique de formation moyenne, nous avons à peu près les mêmes coefficients. Cette image nous montre que les secteurs du développement chez nous et dans les pays capitalistes vont dans des directions différentes. Il est donc inévitable que les résultats soient différents. Les résultats finals seront donc aussi différents.

Maintenant que j’ai esquissé devant vous ce tableau, je voudrais m’occuper des problèmes capitaux liés à la technique, des problèmes oui sont aujourd’hui évoqués dans les pays capitalistes. Cela fait déjà partie du domaine idéologique. Je m’excuse de poser de tels problèmes à la conférence des ingénieurs et techniciens. Il s’agit néanmoins de ce fait que. du point de vue du marxisme, l’idéologie ne constitue pas une force passive et une simple bulle de savon sans aucune importance pour le travail terre-à-terre de l’ingénieur. Il n’en est pas ainsi. « Les hommes font l’histoire » et Marx a déjà dit que la théorie devient une force matérielle lorsqu’elle s’empare des masses. La crise économique, qui grossit comme une avalanche dans le secteur capitaliste de l’économie mondiale, provoque dans les rangs des ingénieurs un trouble profond, comme nous n’en avions encore jamais vu. Il convient de remarquer que les discussions qui se déroulent aujourd’hui dans les revues techniques dépassent largement le cadre « purement technique » de la question. Peut-il en être autrement, puisque l’histoire a tracé un immense point d’interrogation sur tout le régime capitaliste. La première discussion porte sur le problème technique en général et sur les rapports entre la technique et l’économique, entre la « technique » et le « commerce ». Qu’en est-il de la question ? Dans la revue Masckinenbau, Hellmich la pose comme suit : Devons- « nous » être pour ou contre la technique ? Des ingénieurs américains se voient eux aussi obligés de démontrer l’utilité de la mécanisation. Une profonde « révision des valeurs » se produit, correspondant au « crépuscule des dieux » de l’univers capitaliste. De plus en plus on entend clamer ce mot d’ordre « A bas la technique ! ». Mais nous, en U.R.S.S., nous marchons sous le mot d’ordre formulé par Staline : « Dans la période de reconstruction la technique décide de tout ».

Boukharine parle des lamentations de certains théoriciens bourgeois, se plaignant que la mécanisation réduise l’homme au rang de simple pièce de la machine, et montre que cette accusation vaut pour la mécanisation capitaliste, mais non pour le système socialiste d’utilisation de la machine. Boukharine, passant au second problème, celui de l’industrialisation ou de la « réagrarisation », dit : Devant l’impossibilité d’utiliser ne serait-ce que la capacité technique actuelle, on voit surgir l’idée réactionnaire de la transformation des pays industriels en pays agraires. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que l’idée n’est pas seulement réactionnaire, mais utopique. Si l’on « désindustrialisait » l’Allemagne, la France ou l’Angleterre, une partie de la population de ces pays devrait périr. Il ne resterait plus trace d’une culture moderne. Au contraire, notre mot d’ordre à nous est : Industrialisation du pays, transformation de l’U.R.S.S, en pays industriel.

La troisième discussion porte sur un thème actuellement traité dans toutes les revues techniques, celui du rythme du développement technique. Tout le mal proviendrait de ce que le progrès technique va trop vite; il s’agirait donc de le ralentir (thèse d’Otto Bauer), D’où le mot d’ordre du « contrôle du progrès technique ». Alors que chez nous on pose celui du progrès technique général, on exige chez eux un moratoire pour le progrès technique.

Le quatrième problème est : Grande ou petite production ? Pendant toute la période du capitalisme, le développement des forces productives fut lié à la croissance de la grande économie. Aujourd’hui, le développement des forces productives exige la grande économie socialiste organisée et dirigée d’après un plan. Les idéologues bourgeois résolvent ainsi cette question : il faut soutenir la petite économie, faire marche arrière. Tandis que nous édifions géants industriels, kolkhoz et sovkhoz, eux préconisent le retour aux parcelles agricoles et à l’artisanat médiéval.

La cinquième discussion porte sur les inventions et la science. La position bourgeoise découle de ce que nous avons déjà vu : Moratoire pour la technique et vacances pour la science !

Dans la sixième discussion, il s’agit du problème des cadres. Il découle chez eux du problème du chômage. La surproduction de savants et de techniciens est un fait de la crise au même titre que la surproduction de machines en Allemagne ou de café au Brésil.

Tous les bourgeois sont d’accord sur le mot d’ordre du numerus clausus pour les étudiants dans les écoles techniques, pour la limitation du nombre des chercheurs de la science, etc.

La septième discussion traite du problème des masses. « chez eux » aussi la question est discutée. Dans un article de José Ortega, ce dernier attaque les masses coupables de s’être élevées aux dépens de l’« aristocratie de l’esprit », des « élus ». Nous, en U.R.S.S., nous sommes pour l’extension de l’instruction, Nous voulons que le dernier, oui le « dernier », des ouvriers puisse devenir technicien, ingénieur, afin que disparaisse la contradiction entre le travail intellectuel et le travail manuel. Nos succès tiennent à ce que chez nous la classe ouvrière a la possibilité de déployer les immenses forces potentielles dissimulées en elle. Mais cela n’est possible que sous la dictature du prolétariat. Là-bas, on s’oriente vers les « élus », chez nous vers la masse, qui doit se transformer elle-même, se créer sa propre avant-garde et ses propres chefs.

Chez les idéologues de la bourgeoisie, on indique donc deux « issues » illusoires. La première est celle du recul universel et panique. C’est l’issue réactionnaire, avec négation de la technique, baisse des forces productives, retour aux formes primitives de l’économie, etc. Elle reflète d’une façon extraordinairement claire la décomposition du capitalisme. La bourgeoisie est désormais incapable d’aller de l’avant. Sa tâche est l’oppression de tout ce qui vit, sa philosophie actuelle une philosophie, réactionnaire. Souvent elle en appelle ouvertement à la religion. Le pouvoir de Dieu dans tous les domaines de la vie humaine, y compris dans le domaine « économique », doit apporter le salut. Tout cela est naturellement risible, mais le fétichisme du vieux monde est si grand que des gens parlent sérieusement de la restauration du pouvoir divin et que d’autres les écoutent avec non moins de sérieux.

Il existe aussi une autre « issue ». Elle est préconisée par les idéologues du « capitalisme dirigé ». Il y a sur ce thème un océan de littérature. A l’aide de citations, Boukharine montre comment l’idée de la planification économique en arrive, dans les mains des capitalistes, à poursuivre des buts réactionnaires. L’important est que l’idée est utopique. Elle est dans la ligne du capitalisme organisé, du capitalisme sans anarchie, du capitalisme sans les attributs du capitalisme. On s’en aperçoit clairement lorsque les gens commencent à développer les méthodes d’introduction d’un pareil capitalisme. Un professeur américain, Shepard : « L’auteur estime que le premier pas dans cette voie est la pénétration dans toute la nation des connaissances de l’économie planifiée. » Tout le monde sera touché par la propagande, tout le inonde, y compris les capitalistes, et ces derniers organiseront tout pour le bien-être général. (Hilarité, applaudissements.)

En Amérique, et dans les autres pays, l’idée est très répandue parmi les ingénieurs, que le capitaliste est un des fonctionnaires de la société. L’Américain Carver défend avec passion l’idée — pas précisément neuve — qu’il n’y a pas de classes (« invention » de Marx), mais seulement des professions diverses sur ta base de la division du travail. Pas plus qu’il n’y a de différence entre un mécanicien et un horloger, tous deux accomplissant un « service social », il n’y a de différence entre le capitaliste et l’ouvrier. Simplement, le capitaliste reçoit un peu plus. (Hilarité, applaudissements.) D’où l’idée de conquérir les capitalistes par la propagande. C’est ainsi que nombre de gens en arrivent à cette « solution » : Nous voulons tout faire pour le mieux les uns pour les autres et il n’y aura plus de crises. Mais la question ne saurait être résolue sur cette voie.

Pour la même raison, l’idée de l’« unité nationale », également très répandue chez les ingénieurs des pays capitalistes, ne peut aboutir à aucune issue. Cette idée n’est pas autre chose que la répétition des mots d’ordre de la guerre mondiale appliquée à l’économie. Nous savons depuis fort longtemps ce qu’en vaut l’aune. Prendre ces mots d’ordre comme directives, les indiquer comme une issue à la crise du capitalisme, c’est tout simplement ridicule.

Boukharine évoque aussi la conception d’après laquelle toute la direction des choses devrait être abandonnée aux ingénieurs, et dit : Le capitaliste appellera sans doute son ingénieur en chef et lui dira : «. Je vais au Sahara, d’après la recette de Krjijanovski, pour en ramener de l’air chaud. » (Hilarité, applaudissements.) Non, de bon gré, il n’ira pas, même pour faire plaisir aux ingénieurs. Il faut à tout prix le renverser. Mats renverser le capitalisme sans la classe ouvrière, c’est une tâche dont l’ingénieur américain ne pourra s’acquitter. La condition préalable est donc : Alliance avec la classe ouvrière. L’issue n’est donc pas la domination des ingénieurs, mais la dictature du prolétariat. C’est cette voie que nous proposons. Plus vite les ingénieurs s’y engageront et mieux cela vaudra.

(Applaudissements.)

Et nous pouvons dire à nos collègues de l’étranger ; Dans le conflit entre la « technique » et le « commerce », nous sommes entièrement du côté de la technique. Mais vous cherchez l’issue dans de mauvaises voies. Il n’y a pas d’issue dans le cadre du capitalisme. Il y a bien une issue, mais en dehors de ce cadre. C’est le socialisme, vers lequel tend tout le développement technique de notre époque.

Pour conclure, Boukharine parle des tâches des ingénieurs de l’Union soviétique dans l’étape actuelle: D’abord, notre ingénieur, étroitement lié à la vie économique, doit encore plus énergiquement participer au travail des organismes du plan, à la solution des problèmes de la reconstruction technique et à la diffusion de l’expérience technique de l’édification.

En second lieu, il nous faut accorder une grande attention aux questions du plan industriel et financier ; il nous faut notamment élaborer une voie spécialisée pour les diverses catégories de notre industrie, pour les divers types d’usines, etc.

La troisième question, cœur de toutes les autres : la direction technique des entreprises. Sans solution de cette tâche, pas d’amélioration radicale possible dans nos usines.

En quatrième lieu, il convient de trouver un nouveau mode de liaison des ingénieurs d’usines avec les institutions scientifiques, afin que ces deux ailes de l’activité technique ne restent pas sans contact. Il nous manque une couche intermédiaire entre celles des ingénieurs d’usines et celle des savants.

Boukharine conclut eu montrant la polarisation des forces de classes: d’un côté le communisme, de l’antre le fascisme, et dit : Notre Académie des Sciences défend des positions déterminées, celles du socialisme. A Rome, l’Académie des Sciences a convoqué un congrès international, où toute une série d’idéologues bourgeois (dont Werner Sombart) sont intervenus et ont défendu le fascisme. Au nom du congrès, les savants ont déclaré que le fascisme était le salut de l’Europe. N’est-ce pas de la lutte de classe. Il est parfaitement clair que ceux de nos collègues étrangers qui n’ont pas la « force morale » de rompre avec les traditions du capitalisme mènent la lutte contre nous et contre le prolétariat, même lorsqu’ils n’en ont pas subjectivement conscience. Aujourd’hui, tout problème technique est lié à la lutte de classes. L’emploi des grandes machines agricoles compliquées est inconcevable dans la petite économie individuelle. Toute une série de grandes machineries techniques ne trouvent pas d’emploi en dehors de l’économie socialiste”. C’est pourquoi les problèmes techniques sont liés à la lutte de classes. Les classes battues ne sont pas encore anéanties, bien que la grande question de Lénine « Qui l’emportera ? » soit déjà au fond résolue.

Dans de pareilles conditions, tout mouvement de l’anarchie petite-bourgeoise, tout assaut de l’ennemi de classe trouve son reflet dans notre grand parti ou à la périphérie. D’où l’apparition de groupuscules oppositionnels, voire contre-révolutionnaires, dans le genre du groupe Rioutine. Il s’en fermera encore; parce que les classes ne sont pas encore liquidées, parce que la lutte de classes n’a pas cessé. C’est seulement dans la lutte contre ces groupes, dans la défense de la ligne du parti, sous la direction du C.C. léniniste que pourront être résolues dans l’avenir les tâches de la grande édification.

Vive la glorieuse, la victorieuse édification communiste !