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Special pages :
La Fédération de l'Enseignement
Je lis dans la V(ie) O(uvrière) du 12 décembre 1930:
"Les centristes dirigeants du syndicat des Hautes-Alpes écrivent pour résumer le congrès de Marseille: le congrès a défini une fois pour toutes le vrai syndicalisme. Le congrès a montré aux pseudo-révolutionnaires qui ne voient que les descentes de la route capitaliste et qui croient apercevoir la révolution à chaque détour du chemin, que cette fameuse "radicalisation" sur laquelle a roulé la discussion générale est encore loin d'être une réalité et que les quarante ans de paix sociale pourraient bien être singulièrement allongés" (signé collectivement: les partisans du bureau fédéral, Emancipation des Hautes-Alpes, n°37).
Je n'ai pas la possibilité de vérifier le texte, mais il m'apparaît bien vraisemblable, étant donné toute l'attitude de la Fédération de l'Enseignement. En tout cas, on ne trouve aucune critique de cette attitude dans La Vérité. Pire encore, les thèses du camarade Dommanget qui se basent totalement sur les documents de l'Enseignement sont acceptées, sans la moindre critique, par La Vérité comme la base des travaux de la conférence de l'Opposition Unitaire. Quand la V(ie) o(uvrière) qualifie les idées des "partisans du bureau fédéral" comme centristes, elle a tout à fait raison. Quel est le devoir des marxistes envers de telles déclarations ? De proclamer ouvertement que les porteurs des idées citées plus haut sont beaucoup plus loin de nous que la Vie Ouvrière.
Que signifie le mutisme permanent de La Vérité dans toute cette question décisive, malgré les instances de plusieurs camarades ? La protection des opportunistes syndicaux contre les idées et les critiques marxistes. Mais c'est précisément cela qu'exigent les "autonomistes" de toutes les couleurs: ne pas déranger leur opportunisme dans le domaine syndical.
Le mutisme de La Vérité qui accompagne la subordination de la Ligue à la Fédération de l'Enseignement dans le domaine syndical, signifie l'éducation de l'Opposition Unitaire dans la voie du Comité pour l'indépendance du syndicalisme, c'est-à-dire dans la voie de la C.G.T.
Mais cette attitude, si elle n'est pas chargée radicalement, aboutira inévitablement à la rupture avec le marxisme.