Léon Jouhaux et Lombardo Toledano

De Marxists-fr
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Au congrès pacifiste de Mexico, l’inimitable Léon Jouhaux s’est écrié : « Nous nous sommes réunis pour lutter contre le fascisme, pas contre l’impérialisme. » Cela voulait dire : il faut empêcher Hitler d’envahir les colonies françaises, mais il ne faut pas empêcher les esclavagistes français de piller « pacifiquement » leurs propres esclaves coloniaux. Après que la France et l’Angleterre aient capitulé devant Hitler, Jouhaux a trouvé un moyen de salut nouveau, plus neuf et plus sûr : convoquer une conférence internationale... pour le désarmement. « Même Hitler n’est pas exclu », ajoute cet incomparable anarcho-impérialiste. Malheureusement, Jouhaux ressemble beaucoup à ce lapin rusé qui proposait au loup d’aller avec lui chez le dentiste pour se faire arracher les dents. C’est donc là le honteux final des nombreuses années de campagnes pacifistes de Moscou ! Combien de dizaines de millions de dollars ces banquets, ces congrès, ces parades, ces voyages de Jouhaux et ces lettres pastorales de Romain Rolland ont-ils coûté aux ouvriers russes?

Toledano, dans Futuro, a commencé à se dissocier poliment et prudemment de Jouhaux — après que les partisans mexicains de la IVe Internationale, à la grande surprise de Toledano, aient publié les commentaires de Lénine sur Jouhaux (ce fut une surprise pour Toledano, car il ne comprend ni Lénine, ni Marx). Peut-être Toledano daignera-t-il maintenant répondre clairement et précisément aux ouvriers. Sur quoi et avec qui est-il précisément en désaccord ? Approuve-t-il la politique de Staline ? Quel est, de façon générale, son programme ?

Nous le garantissons d’avance : Toledano ne répondra à aucune de ces questions. Pourquoi ? Il n’a rien à dire. Il est nu. Comme l’empereur d’Andersen.