Il faut un rectificatif. Lettre au directeur d'El Nacional

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Cher Monsieur,

Suivant attentivement les reflets de l'attaque du 24 mai dans la presse capitaliste, je trouve dans votre précieux journal, dans le numéro en date du 27 mai, une note sous le titre « Trotsky se contredit ». La note m'attribue des versions différentes sur la façon dont j'ai échappé à la fusillade et la pièce dans laquelle j'ai passé la nuit. Cette dépêche constitue du début à la fin une misérable fabrication. Dans mes déclarations, il n'y avait pas et il ne pouvait pas y avoir l'ombre d'une contradiction. Votre rédaction a simplement été victime de comptes rendus tendancieux, pour ne pas dire criminels, dont la source est à rechercher tout près de celle de l'attaque[1].

La note commence par ces mots : « Les observateurs ont fait divers commentaires sur les déclarations de l'ancien commissaire à la Guerre soviétique. » (El Nacional, 27 mai, section 2, page 2). Vous auriez sans doute pu rendre un très grand service à l'enquête et à l'opinion publique en indiquant plus précisément qui sont ces « observateurs » qui vous ont donné fausses informations. Ces observateurs ne peuvent pas être membres de ma maison, ils ne peuvent pas être des enquêteurs et non plus des observateurs de loin. Ne serait-ce pas seulement quelque journaliste qui n'a rien observé du tout, mais plutôt exécuté une instruction du G.P.U. ? Le caractère malveillant de l’information est dicté par deux objectifs : égarer l'enquête et préparer le terrain pour l'hypothèse de l’auto-assaut.

Aucun doute que vous comprendrez l'importance de ces circonstances et que vous vous empresserez de faire la clarification nécessaire.

  1. Trotsky pensait qu'il y avait une campagne générale d'intoxication des moyens d'information par les « amis du G.P.U. », mais n'osait pas affirmer encore ce qu'il subodorait, à savoir qu'il y avait de ces derniers dans la rédaction même de l'organe du P.R.M.