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Dissolution de l'Assemblée nationale (1848)
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Auteur·e(s) | Karl Marx |
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Écriture | 6 décembre 1848 |
Publié en français dans le recueil La Nouvelle Gazette Rhénane aux Éditions sociales (1963-1971). Numérisé par MIA et l'UQAC.
Neue Rheinische Zeitung n° 162, 7 décembre 1848, édition spéciale
Neue Rheinische Zeitung n° 162, 7 décembre 1848, édition spéciale
Recueil(s): Neue Rheinische Zeitung
Cologne, 6 décembre.
La contre-révolution en est arrivée à son deuxième stade. L'Assemblée nationale est dissoute[1]. On a annoncé sans plus que « Sa Très Haute Majesté » avait octroyé une Constitution[2].
Toute l'hypocrisie de l'« entente » pratiquée depuis mai est dépouillée de son dernier voile.
La révolution de mars est déclarée nulle et non avenue et le régime de « droit divin » triomphe.
La camarilla, la noblesse terrienne, la bureaucratie et l'ensemble de la réaction, avec et sans uniforme, se réjouissent bruyamment de pouvoir faire enfin entrer à nouveau le peuple stupide dans l'écurie de l'État « chrétien-germanique ».
- ↑ Le 5 décembre 1848 parut une ordonnance royale dissolvant l'Assemblée nationale prussienne. Dans le rapport du ministère d'État qui accompagnait cette ordonnance, il était reproché en particulier à l'Assemblée nationale de ne pas s'être soumise à la décision du roi transférant son siège de Berlin à Brandebourg, mesure destinée soi-disant à « assurer la liberté des délibérations des représentants contre les mouvements anarchistes de la capitale ».
[2] Le 5 décembre 1848 parallèlement à la dissolution de l'Assemblée nationale, un « Document constitutionnel pour l'État prussien » entra en vigueur, une Constitution que Marx et Engels appelèrent la « Constitution octroyée ». L'article 60 de ce « Document constitutionnel » déclarait : « Le pouvoir législatif est exercé en commun par le roi et deux Chambres. L'accord du roi et des deux Chambres est nécessaire à chaque loi. » Les Chambres étaient élues au suffrage indirect et censitaire. Les membres de la première Chambre ne recevaient ni frais de déplacement ni indemnités, si bien qu'elle se composait exclusivement de représentants des classes aisées. Le pouvoir exécutif était exercé uniquement par le roi. « Il nomme et renvoie les ministres ». « Le roi a le droit de déclarer la guerre, de conclure la paix et d'établir des traités avec les gouvernements étrangers » (article 46). « Le roi convoque les Chambres et met un terme à leurs sessions » ; il pouvait les dissoudre à tout moment (article 49). Suivant l'article 107 les membres des deux Chambres devaient jurer au roi « fidélité et obéissance ». Mais les pouvoirs exorbitants du roi ne suffisaient pas encore aux hobereaux prussiens.
En cas de guerre ou de troubles (article 110), la liberté individuelle, l'inviolabilité du domicile, la juridiction légale, la liberté de la presse, le droit de réunion « garantis » par cette Constitution pouvaient être supprimés pour certaines périodes et pour certains districts. Durant les mois qui suivirent, cet article permit de réprimer les mouvements démocratiques jusqu'à la victoire complète de la contre-révolution. Cette prétendue Constitution contribua à égarer le peuple sur les véritables intentions de l'État prussien et fournit à celui-ci les moyens de vaincre les masses trompées et révoltées. - ↑ Le 5 décembre 1848 parut une ordonnance royale dissolvant l'Assemblée nationale prussienne. Dans le rapport du ministère d'État qui accompagnait cette ordonnance, il était reproché en particulier à l'Assemblée nationale de ne pas s'être soumise à la décision du roi transférant son siège de Berlin à Brandebourg, mesure destinée soi-disant à « assurer la liberté des délibérations des représentants contre les mouvements anarchistes de la capitale ».
[2] Le 5 décembre 1848 parallèlement à la dissolution de l'Assemblée nationale, un « Document constitutionnel pour l'État prussien » entra en vigueur, une Constitution que Marx et Engels appelèrent la « Constitution octroyée ». L'article 60 de ce « Document constitutionnel » déclarait : « Le pouvoir législatif est exercé en commun par le roi et deux Chambres. L'accord du roi et des deux Chambres est nécessaire à chaque loi. » Les Chambres étaient élues au suffrage indirect et censitaire. Les membres de la première Chambre ne recevaient ni frais de déplacement ni indemnités, si bien qu'elle se composait exclusivement de représentants des classes aisées. Le pouvoir exécutif était exercé uniquement par le roi. « Il nomme et renvoie les ministres ». « Le roi a le droit de déclarer la guerre, de conclure la paix et d'établir des traités avec les gouvernements étrangers » (article 46). « Le roi convoque les Chambres et met un terme à leurs sessions » ; il pouvait les dissoudre à tout moment (article 49). Suivant l'article 107 les membres des deux Chambres devaient jurer au roi « fidélité et obéissance ». Mais les pouvoirs exorbitants du roi ne suffisaient pas encore aux hobereaux prussiens.
En cas de guerre ou de troubles (article 110), la liberté individuelle, l'inviolabilité du domicile, la juridiction légale, la liberté de la presse, le droit de réunion « garantis » par cette Constitution pouvaient être supprimés pour certaines périodes et pour certains districts. Durant les mois qui suivirent, cet article permit de réprimer les mouvements démocratiques jusqu'à la victoire complète de la contre-révolution. Cette prétendue Constitution contribua à égarer le peuple sur les véritables intentions de l'État prussien et fournit à celui-ci les moyens de vaincre les masses trompées et révoltées.