Compter sur le facteur temps. Lettre à Alfred Rosmer, 18 juin 1938

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Cher Ami ,

J'ai reçu votre lettre relatant le résultat de la dernière entrevue[1] . Je suis complètement sûr que, si vous n'avez pas réussi, personne d'autre n'aurait pu réussir à votre place. La meilleure chose, c'est d'abandonner totalement l'affaire, en laissant le facteur temps faire son oeuvre pacificatrice[2] . Je regrette beaucoup les ennuis que cette affaire vous a causés, à vous et aux autres amis.

Je n'ai pas reçu la lettre annoncée de Gérard . Je voudrais bien avoir des précisions pour pouvoir m'adresser directement au juge d'instruction.

Nous sommes extrêmement pressés, ce qui exprime (sic) la brièveté de cette lettre.

  1. Il s'agit probablement de l'entrevue du 3 juin avec Henri Molinier et Jeanne que Rosmer raconte dans sa lettre du 4 juin et qu'il a trouvé « tout à fait décevante et même décourageante ». En fait l'affaire devenait très inquiétante puisque Jeanne Molinier avait déclaré qu'elle serait seule à disposer des papiers laissés par Léon en vertu du testament de ce dernier. Rosmer pensait qu'Henri Molinier, en dépit de paroles conciliantes, la poussait dans ce sens. Gérard Rosenthal , Lola Estrine et Alexis Bardin avaient également assisté à cette réunion.
  2. On remarquera la modération de Trotsky sur une question qui allait pourtant très vite s'envenimer.